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Noël à la petite boulangerie (2016/2017)

Christmas at Little Beach Street Bakery

Auteure : Jenny Colgan

Traductrice : Anne Rémond

Editeur : Prisma

Format ebook (326 pages)

Il y avait longtemps que je n’avais pas lu de romance de Noël et j’ai soudain eu l’envie d’une lecture réconfortante, douce et légère pour profiter de ces vacances de fin d’année. Je suis tombée par hasard sur ce titre, troisième volet d’une série que j’avais aimé lire il y a quelques années et dont j’ignorais l’existence. C’est donc avec appréhension (les séries sont souvent redondantes) mais plaisir que j’ai prie le bateau pour Mount Polbearne, une île britannique située au large des Cornouailles.

L’avantage de cette série est que finalement la romance n’est pas le point de départ de l’histoire, elle sert plutôt à connecter les personnages entre eux. La petite boulangerie est avant tout une série « tranche de vie ». Ainsi, dans ce troisième volet, Polly et Huckle vivent toujours dans leur phare en compagnie de Neil le macareux, ont toujours des difficultés financières et leurs projets d’avenir sont au point mort. Sur les projets, on comprend vite que Polly freine plutôt des deux pieds, pas très sûre de savoir ce qu’est une famille, pas certaine d’avoir le temps d’avoir des enfants et sans doute pas d’avantage pour organiser leur mariage. Finalement la gestion de sa boulangerie et la charge de travail qu’elle représente servent aussi d’excuse à repousser la prise de décision.

Cela ne va guère mieux du côté de leurs amis Kerensa et Reuben qui vivent une crise de couple au moment où ils s’apprêtent à accueillir leur premier enfant. Lorsque Kerensa se confie à Polly à propos d’un secret, cela ajoute du sel sur les plaies du couple de cette dernière, Huckle n’appréciant guère avoir été tenu à l’écart d’une information aussi importante. On prend donc rapidement conscience que Noël ne sera pas vraiment au cœur du récit, l’événement sert surtout à installer le décor.

Entre quête d’identité, questionnement sur l’avenir et interrogations autour du couple, la fête de Noël organisée par Reuben vient dénoncer les extravagances et l’emprunte écologique des plus riches. Pourtant, Kerensa rattrape le tout en offrant à Polly un cadeau qui met en avant les valeurs de Noël : l’amour et l’amitié, le partage et le bonheur d’être ensemble, remettant le romance de Noël sur le devant de l’affiche.

On pourra regretter le peu de place laissée aux gourmandises de Noël et une histoire d’avantage centrée sur l’héritage, la transmission et la continuité au travers du couple et de la famille. Heureusement, il reste le pain grillé tartiné de miel, les friands au fromage et autres foccacia pour nous régaler de leur odeur savoureuse.

Polly Waterford ne voit pas le temps passer… Sa petite boulangerie l’occupe du matin au soir, au désespoir d’Huckle, son compagnon, qui rêve de profiter d’une simple grasse matinée avec elle. À l’approche des fêtes de fin d’année, Huckle rêve aussi d’un Noël en amoureux, bien au chaud dans leur grand phare, avec leur petit macareux Neil. Mais quand Kerensa débarque à Mount Polbearne pour dévoiler à sa meilleure amie un terrible secret sur son passé, Polly voit soudain son avenir s’assombrir. D’autant que la révélation de Kerensa menace la belle histoire qu’elle a construite avec Huckle. Jusqu’à présent, Polly a toujours réussi à surmonter les épreuves en cuisinant. Pourtant, cette fois-ci, préparer de bons petits pains risque de ne pas suffire à la sortir d’affaire. Polly est-elle prête à affronter son passé ? Réussira-t-elle à remettre sa vie sur de bons rails pour passer un joyeux Noël auprès de ceux qu’elle aime ?

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La Sourcière (2021)

Auteure : Elise Fontenaille

Editeur : Rouergue

Pages : 112

Collection : epik

Sélection du Prix Vendredi 2021

L’histoire prend place dans une époque moyenâgeuse, au pays des volcans assoupis, l’Auvergne. Alors qu’une jeune fille, à peine sortie de l’enfance, meurt en couche, laissant son bébé au soin de Gallou la Brodeuse, le Saigneur Guillaume sème la terreur dans le pays. Cruel et sanguinaire, il prend ce qu’il veut par la force : les terres, la vie et surtout les femmes. Gallou le sait bien et décide se protéger l’enfant qu’elle appelle Garance, d’un monde trop souvent cruel.

Avec sa petite centaine de pages, La Sourcière est un récit qui prend la forme du conte de par ses animaux qui parlent, la magie omniprésente et sa construction narrative. La forme poétique du texte donne au récit l’allure d’une fable contée au coin du feu par un barde accompagné de ses musiciens. Le vielleux, joueur de vielle à roue, fait danser Garance et la Gitane pendant que la harpiste joue pour la nature, faisant frémir les feuilles des arbres par le vibrato de ses cordes. La musique rythme les pas de Garance, accompagnée de la Renarde, son âme jumelle avec qui elle partage la couleur du poil ; des pas qui l’entraîne vers son destin inéluctable : la rencontre et la confrontation au Saigneur.

Elise Fontenaille signe un titre, original dans son écriture, dans lequel l’oppression des femmes est au cœur d’un combat plus large mené par tous afin de protéger la nature et la vie. Si le message féministe domine, l’auteure utilise des figures féminines fortes et la magie comme éléments moteurs d’un mouvement qui vise à détrôner un tyran pour laisser plus de place aux libertés. La cruauté dénonce les violences faites aux femmes et les jugements hâtifs qui condamnent la jeunesse et la beauté.

***

Une nuit de lune rousse, au pays des volcans assoupis, Gallou la Brodeuse recueille une toute jeune fille sur le point d’accoucher. Au cœur de la forêt et au milieu des bêtes, elle enfantera Garance. Dans ce monde où la magie et la nature sont un rempart à la violence et l’ignorance, Garance deviendra la Sourcière. Admirée puis rejetée de tous à cause de ses étranges pouvoirs et de sa beauté époustouflante, la jeune fille va devenir la proie de celui que tout le monde craint : le Saigneur Guillaume… Mais comment lui échapper ? Comment résister à sa force et à son armée de Moines rouges ?

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Grisha (2012 à 2014/2017 à 2018)

Alors que la plateforme Netflix a mis en ligne la série Shadow and Bone le 25 avril, un nouvel univers de fantasy s’est ouvert à Gabrielle et moi. Monde fantastique et personnages intéressants, nous avons vite fait de nous immerger dans cet univers tiré des livres de Leigh Bardugo. La série tv offre comme avantage de suivre les différentes série de livres de l’auteure qui se déroulent dans le même monde. Si cela était perturbant dans les premiers épisodes, les scénaristes ont pourtant réussi à lier les deux histoires de façon à ce que les personnages se retrouvent tout en donnant plus de richesse à l’histoire qui s’en trouve plus étoffée. Esthétiquement la série est vraiment réussie, les acteurs sont bien choisis et rendent leur personnage suffisamment intéressant pour donner envie de savoir quel sera leur destin. La petite touche « netflix » vient ajouter un côté féministe et un appel à la tolérance toujours appréciable dans un programme destiné à la jeune génération.

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L’action se déroule dans un pays divisé par une nappe d’ombre, le Fold, créée des siècles plus tôt par la magie noire de celui que l’on appelle l’Hérétique Noir. Cette « non-mer » s’étend en Ravka, un pays fortement inspiré de la Russie, du nord au sud. Pour aller d’est en ouest, on ne peut que tenter la traversée, le nord, Frejda, et le sud, Shu Han, étant hostiles aux grisha, sorte de sorciers placés sous la protection du roi. Problématique pour les uns, la nappe est symbole de protection pour les autres. Mais pour tous, sa traversée est une menace car elle est peuplée de sombres créatures dévoreuses d’hommes, les volcras. Leur seul espoir est qu’apparaisse l’Invocateur de Lumière (the Sun Summoner), grisha au pouvoir aussi unique qu’exceptionnel qui pourrait détruire la nappe et ainsi libérer le pays.

Leigh Bardugo nous entraîne dans un univers qui ressemble fort à la Russie. Elle emploie d’ailleurs tout un vocabulaire russe qui va du nom des personnages à ceux de créatures en passant par l’habillement ou l’alimentation. On trouve aussi des similitudes dans l’organisation géographique des pays avec Fjerda au nord qui ressemble à la Scandinavie, et Shu Han au sud qui rappelle la Chine. Par ailleurs, comme me le disait Gabrielle, le Fold rappelle étrangement le Mur de Berlin, coupant un pays en deux avec toutes les complications que cela impliquent. On observe ainsi une scission réelle, l’ouest cherchant à se soustraire à la monarchie gangrénée par le pouvoir en gagnant son indépendance.

Source

Tome 1. Les orphelins du royaume : Volume introductif, ce premier tome met en place les personnages principaux et la situation géographique et politique d’un pays divisé. Alina Starkov et Malyen/Mal Oretsev sont amis depuis l’enfance, ils viennent de rejoindre la Première Armée, principale armée du Roi composée de ravkans non grisha. Alors qu’ils traversent le Fold pour la première fois, leur vaisseau subit un attaque volcras à laquelle ils n’en réchappent que grâce à une puissante lumière qui émane du corps d’Alina. Ce pouvoir dont elle ignorait l’existence fait d’elle une grisha et surtout, l’Invocatrice de Lumière tant attendue. Devenue importante aux yeux de tous, elle est placée sous protection par le Darkling, le plus puissant grisha au monde.

Si le début et la fin du roman sont très intéressants à lire, j’ai trouvé le milieu assez long et vide. Alina arrive à la capitale pour suivre une formation grisha. Elle fait face à l’hostilité de certains et peine à s’intégrer. Rapidement, on sent combien il lui est difficile d’accepter ses pouvoirs et de les laisser sortir, elle semble trop souvent plus intéressée par ses toilettes et ses sentiments que par le destin qu’on lui promet. Le principal intérêt de cette partie centrale est de pouvoir découvrir le Darkling. Décrit comme très séduisant, il n’est pas surprenant de voir rapidement se former un triangle amoureux. Personnage énigmatique et mystérieux, il semble détenir un pouvoir énorme et il est difficile de le cerner tant son comportement est déroutant la plupart du temps. Ami ou ennemi? Ce volume tend à nous le présenter sous différents aspects créant un certain attachement entre lui et Alina, lui et le lecteur, nous faisant douter de lui et de ses qualités même quand il se montre cruel.

Tome 2. Le dragon de glace : Suite aux terrifiants évènements survenus à la fin du premier volume, Alina et Mal tentent de survivre loin des conflits. Rapidement rattrapés par leur destin, ils se retrouvent à bord d’un bateau, propriété d’un corsaire surprenant qui n’aura de cesse de les étonner… et de les sauver.

La construction de ce deuxième volet est similaire à celle du tome 1.. On a un début et une fin d’ouvrage vraiment intéressants qui font avancer l’histoire, déterminent les camps plus clairement et assoient définitivement la fragilité du pouvoir royale, le statut de l’Invocatrice de Lumière et les intérêts de son principal ennemi. Mais le centre est un immense gouffre durant lequel il ne se passe rien. Le voyage vers la capitale est d’une longueur ahurissante et d’un intérêt minime. Une fois de plus, le principal intérêt est de découvrir un personnage masculin, Nikolai Lantsov, Prince de Ravka et deuxième dans l’ordre de succession. Drôle, charmeur et intelligent, il cherche a faire le bien pour son peuple et est clair sur ses motivations. Son intérêt pour Alina est amical et politique avant tout, il a besoin d’elle tout autant qu’elle a besoin de lui.

Tome 3. L’oiseau de feu : L’équipe d’Alina est réduite à peau de chagrin mais le courage de chacun reste vivace. Ensemble ils entendent bien renverser l’ennemi et rendre à Ravka ses valeurs. Alina espère aussi détruire le Fold mais a bien du chemin à parcourir et l’aventure va la mener de surprises en surprises vers une fin qu’elle n’avait pas imaginée.

Troisième et dernier volet, je l’ai abordé non sans difficultés après deux tomes qui m’avaient laissé sur un avis partagé. Le début semblait d’ailleurs compromettre cette lecture mais le vent a rapidement tourné de façon plus favorable faisant de ce volume le meilleur des trois. Je comprends désormais l’engouement du public pour l’écriture de Leigh Bardugo qui signe un tome de conclusion vraiment réussi. La construction du récit et le déroulement du scénario sont parfaitement maitrisés et ne laissent que peu de place à l’ennui. Alors que nous suivons le groupe d’amis, nous allons de découvertes en surprises pour aboutir à un final qui crée la surprise tout en nous donnant ce que l’on attendait.

Poster officiel d’Irene Koh pour la sortie de Ruin and Rising.

En conclusion, je dirai que la trilogie Grisha est assez inégale avec deux volumes vraiment longs dont il aurait pû être pertinent de n’en faire qu’un seul. Même s’ils permettent de présenter les personnages, ces situations n’apportent que peu à l’intrigue et manquent d’intérêt. Le dernier volume relève vraiment le niveau. Le point fort de l’intrigue réside pour moi dans les trois personnages principaux masculins ; Mal, Nikolaï et le Darkling sont tous bien construits et apportent beaucoup à l’histoire par la diversité de leur personnalité et les questions qu’ils soulèvent régulièrement.

Je n’ai pas encore eu le temps de commencer une autre saga littéraire du grishaverse mais le troisième tome de Grisha m’a remotivé. Par ailleurs, la série Six of Crows s’annonce particulièrement intéressante et plus mature, au vu de ce que la série TV nous en dévoile de ses personnages.

De son côté, Gabrielle a commencé la lecture du premier tome sur lequel elle peine également. A ce stade elle ne veut pas se prononcer et reste optimiste pour la suite.

Depuis des siècles, le royaume de Ravka est divisé par le Shadow Fold, épaisse nappe de ténèbres peuplée de créatures sanguinaires. En tant que cartographe pour la Ire armée, Alina doit le traverser pour la première fois. Aussitôt, des volcras l’attaquent. Elle est sauvée par Mal, son meilleur ami, dont elle est secrètement amoureuse et qui, à son tour, se retrouve acculé par les créatures. Elle émet alors malgré elle une lumière puissante, qui repousse les volcras. Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold et rendre la paix au royaume. La voilà emmenée à la capitale, au Little Palace, où elle entame son apprentissage aux côtés des Grisha, caste de magiciens qui gouverne le royaume avec le roi, et du plus puissant d’entre eux, le Darkling. Mais les intrigues de la cour sont moins simples qu’il n’y paraît, et Alina ignore où est censée aller son allégeance : au roi ? Au Darkling, qui semble nourrir pour elle des plans mystérieux ? Tandis que l’avenir de la Ravka repose sur ses épaules, la jeune femme doit à la fois découvrir les secrets des Grisha, et ceux de son cœur …

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Sirius (2017)

Auteur: Stephane Servant

Editeur: Rouergue

Collection: épik

Pages: 474

Avril est une jeune fille qui vit avec un petit garçon nommé Kid. Ensemble, et tant bien que mal, ils vivent dans une cabane dans l’Arbre, un grand chêne. Chaque mois, quand leurs réserves sont au plus bas, ils vont jusqu’à la Capsule, une grande boîte qui contient des provisions. Mais, cette fois-ci, Avril est confrontée à son passé ; un ancien ami, Darius, lui court après pour que leurs ancien gang, les Etoiles Noirs, soient de nouveaux réunis. Elle décident donc de partir avec Kid, quand ils font une rencontre inattendue, Sirius, un cochon noir que Kid prend pour son ancien chien. A contre cœur, Avril décide d’emener le cochon avec eux dans leurs voyage vers la Montagne.

Post-apocalyptique, road-trip, roman de sience-fiction, il tout ce qu’il faut pour me plaire. J’ai beaucoup aimé l’histoire car on peut suivre l’évolution du voyage des deux enfants. On peut voir le côté animal de Kid remonter petit à petit, son langage devient de plus en plus primaire. Réécriture moderne du mythe biblique l’Arche de Noé, Sirius est un roman écologique.

L’avis de maman.

***

Alors que le monde se meurt, Avril, une jeune fille, tente tant bien que mal d’élever Kid. Entre leurs expéditions pour trouver de la nourriture et les leçons données au petit garçon, le temps s’écoule doucement… jusqu’au jour où le mystérieux passé d’Avril les jette brutalement sur la route. Il leur faut maintenant survivre sur une terre stérile pleine de dangers.

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L’Ordre de Prométhée, tome 1. Chronique (2020)

Auteure: F. Ropars C.

Editeur: Librinova

Pages: 270

format ebook

A la suite d’un accident, Athénaïs se réveille avec les souvenirs de vies antérieures. Accompagnée par sa grand-mère avec qui elle a un lien fort, elle se retrouve avec une nouvelle vie qui se dessine. En plus des souvenirs, la jeune femme se voit doter de pouvoirs et retrouve des connaissances de passés. Amitiés et amour viennent remplir le vide de son existence, au même titre que des ennemis dissimulés dans l’ombre. Rapidement, l’histoire se met en place avec ses mystères et ses dangers.

Je tiens tout d’abord à remercier l’auteure pour sa proposition de découvrir son livre et sa confiance. J’ai été conquise par l’ambiance générale et les nombreuses idées qui se dégagent de l’histoire. Même si l’écriture n’est pas toujours égale, le rythme est intense et ne laisse pas de temps mort. Les évènements sont multiples et se mettent en place rapidement ne laissant pas de place à l’ennui. Les souvenirs du passé ressurgissent ponctuellement et on sent une trame historique se mettre en place en toile de fond d’une intrigue plus contemporaine dans laquelle la société est au cœur d’un équilibre instable et fragile qui semble pouvoir se rompre très facilement. Le(s) volume(s) suivant(s) nous en dira(ont) probablement d’avantage car il ne s’agit que d’un premier volume qui pose les bases d’un univers médiéval-fantastique et met en place les personnages et organisations desquelles ils dépendent.

En un peu moins de trois cents pages, F. Ropars C. apporte énormément d’informations qui manquent parfois de détails, et de profondeurs. Les relations entre les personnages se mettent en place parfois trop rapidement pour que l’on est eu le temps d’en saisir l’émotion. Il m’a manqué peut-être d’avantage de souvenirs pour justifier l’attachement d’Athénaïs avec son amant ou ses amis proches. Cela fragilise un peu le récit mais ne le rend pas pour autant inintéressant ; on sent déjà dans l’écriture que l’auteure a encore beaucoup à offrir et je suis curieuse de découvrir ce que la suite nous réserve. L’ambiance ésotérique et les mystères qui planent autour des protagonistes sont des éléments majeurs qui font la force du récit. J’ai également apprécié la romance en toile de fond qui apporte juste ce qu’il faut de douceur et de romantisme sans étouffer l’histoire.

***

De la violence des champs de bataille du Moyen Âge, aux fêtes somptueuses d’une élite Vénitienne membre d’une société secrète, jusqu’au château hanté d’Écosse et aux landes mystérieuses de Bretagne, le lecteur sera entraîné dans les aventures d’une héroïne à la forte personnalité retrouvant son amour perdu. Ces amants romantiques, seront pris dans le flot de l’Histoire, des intrigues et des intérêts de sociétés secrètes se vouant une lutte sans merci depuis la nuit des temps. De l’ésotérisme, des rebondissements, une alchimie des atmosphères se mêlant à la complexité psychologique des personnages et de l’intrigue, un soupçon d’humour, feront vivre au lecteur une incursion dans un univers fantastique et médiéval haletant.

ebook·roman

Agatha Raisin, tome 18. Un Noël presque parfait

Agatha Raisin and Kissing Christmas Goodbye

 

Auteure: M.C. Beaton

Traductrice: Françoise du Sorbier

Editeur: Albin Michel

format ebook (324 pages)

Dans ce dix-huitième volet, Agatha a fort à faire entre la préparation d’une fête de Noël idéale et le meurtre de la richissime et très désagréable Mrs Tamworthy. Alors que tout semble accuser les enfants de celle-ci, qui lui en voulaient de vouloir modifier son testament en les y rayant, Agatha se met à chercher dans son passé. Aidée de sa jeune nouvelle recrue, Toni, elle se lance sur les traces d’un assassin et découvre que cette dame a laissé des ennemis, et des morts, partout où elle est passée. Et si l’assassin n’était pas celui auquel on pensait? 

Arrivée si loin dans la série, on sent bien que l’auteure tourne en rond et que les idées s’essoufflent. L’attachement que M.C. Beaton a pour son personnage est très probablement aussi fort que celui de son lectorat qui prend plaisir à retrouver Agatha Raisin dans un quotidien fait d’enquêtes, de pouvoir de séduction qui s’étiole, et de décisions aussi naïves que consternantes voir carrément stupides. La force de la saga réside évidemment dans ce personnage haut en couleur et dans les quelques personnages secondaires qui l’entourent et qui sont tous plus intéressants les uns que les autres et qui ont pour point commun leur attachement très fort (pour divers raisons) à Agatha. 

Un Noël presque parfait est un roman sympathique, sans prétention mais qui permet de passer un bon moment avec un personnage auquel on ne peut que s’attacher. C’est en quelque sorte un livre « doudou » avec lequel on ne prend pas de risque d’être déçu pour peu qu’on ait déjà lu d’autres volumes de la série et qu’ils nous aient plu.

Bientôt Noël. Le sapin sent le roussi pour Agatha Raisin qui ne digère toujours pas d’avoir été larguée par James Lacey. Pour se forcer à l’oublier, elle se lance à corps perdu dans la préparation du réveillon pour ses amis. Jusqu’à en faire une obsession… Même le meurtre de Mrs Tamworthy, retrouvée morte après un repas arrosé à la ciguë ne la détourne pas de son but. Pourtant, la riche veuve avait prévenu Agatha: elle était convaincue qu’un membre de sa famille voulait l’assassiner avant la fin de l’année. Se sentant quelque peu coupable, Agatha part sur les traces du meurtrier, bien décidée à la piéger avant le réveillon pour avoir le temps de préparer sa dinde!

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Agatha Raisin enquête, tome 16. Jamais deux sans trois

Agatha Raisin, book 16. The Perfect Paragon

 

Auteure: M.C. Beaton

Traductrice: Béatrice Taupeau

Editeur: Albin Michel

format ebook (306 pages)

 

Alors que la boutique tourne au ralenti, Agatha sent poindre le troisième âge. Entre rhumatisme et ennuie, elle fait la triste constat de sa solitude extrême. Alors que la déprime la guette et qu’elle doute de bien fondé de son entreprise de détective privé, elle relance sa boutique en acceptant des recherches d’animaux, d’adolescents et la filature d’une épouse suspectée d’adultère par un mari jaloux et violent. Après avoir reconstitué une équipe de choc, dont un jeune homme très prometteur, voilà qu’elle découvre le corps sans vie d’une jeune fille disparue. Lorsque le corps du mari jaloux est retrouvé peu de temps après, Agatha ne veut pas croire à des crimes isolés. Lorsqu’une troisième victime vient faire le lien entre les deux premières, elle est certaine que ces meurtres sont liés.

Seizième volet des enquêtes d’Agatha Raisin, la quinqua au franc parlé qui met toujours son nez là où rode le danger. Si Agatha n’est pas au top de sa forme, on ne peut pas dire que l’intrigue n’est pas intéressante. Rondement menée par une équipe de détectives amateurs perspicaces aux personnalités divers et originales, l’enquête laisse peu de place aux fioritures. Agatha a moins de temps pour ses amis, elle se maintient occupée mais éviter de se sentir seule. Toujours aussi naïve et espérant que le grand amour va venir frapper à sa porte, elle se fait de nouveau séduire avant de finir blessée et déçue, mais elle peut compter sur l’amitié sincère de Charles, Roy et Mrs Bloxby. Mais pourront-ils la protéger d’elle-même et de la surprise qui l’attend à la dernière page? La suite nous le dira…

Lasse de courir après des chats et des chiens égarés, Agatha accepte la sollicitation d’un certain Robert Smedley : cet homme fortuné est persuadé que son épouse le trompe. Rien de plus tentant pour notre extravagante Agatha que de coincer la jeune, jolie et très dévote Mrs Smedley, un peu trop parfaite pour être honnête. Mais c’était compter sans une autre affaire de disparition qui lui tombe sur le coin du nez. Jamais deux sans trois ?

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Agatha Raisin enquête, tome 15. Bal Fatal

Agatha Raisin, book 15. Deadly Dance

 

Auteure: M.C. Beaton

Traductrice: Esther Ménévis

Editeur: Albin Michel

format ebook (324 pages)

 

Ca y est! Agatha s’est décidée à ouvrir son agence de Détective Privée. Entre les recherches de chats perdus et les maris infidèles, c’est un peu le calme. Pourtant, lorsqu’une future mariée reçoit une lettre de menaces, Agatha est engagée par la mère de la jeune fille pour mener l’enquête et découvrir qui en veut à sa vie. En parallèle, Agatha a une nouvelle voisine, Emma, sexagénaire qui semble intelligente et efficace et qu’elle engage comme secrétaire pour son agence avant de lui confier quelques missions. Pourtant, c’est bientôt la vie d’Agatha qui est en danger et cela sème le doute et la confusion.

Tentative d’empoisonnement, infraction, cadavres, jalousie, agression physique et voyages sont au cœur de cette quinzième intrigue. Si la première moitié m’a semblé assez molle et donc pénible à lire, j’ai retrouvé un regain d’intérêt dans la seconde moitié, plus rythmée et dynamique. La présence de Charles, de Roy et bien entendu de Mrs Bloxby est un élément non négligeable à la réussite d’un roman d’Agatha Raisin, ils apportent avec eux un peu d’Agatha, dont les différentes facettes me désarçonnent parfois. Bien qu’intelligente, elle manque parfois de discernement et peut se montrer d’une naïveté extrême qui apporte un peu de douceur dans ce personnage à l’apparence revêche. Il était original que le nouvel occupant de l’ancienne maison de James Lacey soit une femme, mais au final voisine ou voisin, les liens avec Agatha sont toujours compliqués et tous ces personnages ne font que passer dans sa vie, comme un courant d’air plus ou moins agréable, l’auteure semblant chercher comment remplacer James…

Un quinzième volume agréable, qui sans être le meilleur de la série, reste une lecture plaisir idéale pour passer un bon moment de détente.

Calme plat dans les Cotswolds : pas un meurtre à la ronde pour notre détective préférée, Agatha ! Lorsqu’une riche divorcée lui demande d’élucider les menaces de mort dont sa fille Cassandra est victime, Agatha saute sur la proposition. Enfin une grosse affaire et sûrement un sacré coup de pub ! Elle ne croit pas si bien dire : lors d’un bal en l’honneur des fiançailles de Cassandra, elle déclenche une émeute en déjouant un assassinat… dont elle risque bien d’être la prochaine cible.

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Chroniques de Pemberley

 

Auteure: Marie-Laure Sébire

Editeur: Chiado

format ebook (555 pages)

 

 

Il y avait longtemps que je ne m’étais pas plongée dans une lecture s’inspirant de Jane Austen et c’est avec plaisir que j’ai découvert ces Chroniques de Pemberley. Faisant suite directe au roman Orgueil & Préjugés, ce roman s’étale sur trente années et prend place principalement à Pemberley qui est au cœur du récit. Témoin du temps qui passe, il est le lieu de vie de plusieurs générations de Darcy, qui tous partagent un amour profond pour ces lieux dans lesquels ils ont tant de souvenirs à partager.

C’est une lecture agréable et qui mérite d’être lu. J’ai apprécié retrouver Elizabeth et Mr Darcy qui forment un couple charmant et dont les débuts m’ont paru tout à fait crédibles dans leurs conflits, leur attentes et leurs ententes, mais aussi dans leurs position et relations avec la bonne société anglaise. Mon grand regret dans cette première partie est le peu de place donnée aux autres personnages du roman d’origine; j’aurais aimé retrouver Mr Bennet et son humour délectable ou encore les Gardiner qui jouent un rôle important à la fin d’O&P et qui semblaient avoir noués des liens particuliers avec Mr Darcy. Même les sœurs de Lizzy ne sont finalement pas très présentes alors qu’il parait difficile d’imaginer Lizzy et Jane séparées plus que quelques semaines. Mais cela peut se comprendre par le fait que le véritable personnage principal du roman est Pemberley en lui-même et que la famille Bennet n’y a pas vraiment sa place. Nous assistons à nombres d’événements tels que naissances, mariages mais aussi deuils et l’auteure parvient à décrire de jolis moments émotionnellement forts.

Le gros point faible est la longue durée sur laquelle se déroule l’histoire. Trente longues années qui poussent forcément à placer sur le devant de nouveaux personnages, les enfants de Mr et Mme Darcy. Cependant retranscrire une si longue période en un seul roman ne laisse que peu de place pour développer les personnalités des personnages et je n’ai pour ma part pas sû m’attacher à cette fratrie. Je ne parle pas de leurs cousins que l’on ne fait que croiser et qui sont si nombreux qu’il n’est pas toujours facile de se souvenir qui est qui…

Enfin je terminerai pas un avis sur l’écriture. C’est peut-être un soucis lié à la version numérique mais j’ai relevé de nombreux problèmes de ponctuations qui posent soucis à la lecture, cassent le rythme; des erreurs de personnages aussi me semble-t-il… Mais ce n’est qu’un détail et ne remet pas en question la qualité de l’histoire. Il y a des passages intéressants, d’autres moins (je n’ai pas du tout aimé la tournure que prend l’histoire de Jane et Mr Bingley) mais ce sont des choix qui se respectent. Bravo à l’auteure pour l’originalité de son histoire et d’avoir su la rendre crédible sur bien des aspects.

En refermant le livre ou quand se termine le film « Orgueil et Préjugés » on se demande : « Et après ? » Jane Austen laissa en germe mille conflits, mille aventures dans une Angleterre en pleine mutation et dans un monde où les distances s’amenuisent au fil des années. Tout en respectant les personnages magistralement décrits par la grande dame de la littérature anglaise et même si vous n’avez pas lu son livre, l’auteur vous emmènera à Pemberley, la merveilleuse maison des Darcy où naquit une histoire d’amour qui passionna des générations. Vous verrez comment les difficultés mal enfouies se surmontent… ou non et comment les membres des générations futures seront tantôt acteurs de cette nouvelle ère qui s’ouvre à eux, tantôt victimes d’une société qui voit menacé son mode de vie ancestral.

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Agatha Raisin enquête, tome 14. Gare aux fantômes

Agatha Raisin, book 14. The Haunted House

 

Auteure: M.C. Beaton

Traductrice: Clarisse Laurent

Éditeur: Albin Michel

format ebook (342 pages)

 

Bien que n’ayant pas pris le temps de faire un billet depuis le septième volume, j’ai continué ma découverte de la saga Agatha Raisin. De qualité inégale, on a parfois le droit à un volume qui sort un peu du lot. Gare aux Fantômes fait parti de cette catégorie et vient relancer mon intérêt pour cette série.

J’ai particulièrement apprécié le début de l’intrigue qui, pour une fois, est une chasse au fantôme et non un meurtre. Alors que l’enquête semble vouée à l’échec, la propriétaire de la maison est retrouvée morte et relance l’intérêt d’Agatha, qui sera cette fois-ci secondée de son nouveau voisin, Paul. Intérêt qui les rapproche et les éloigne en même temps. On retrouve une Agatha séductrice qui tente de se convaincre que ses efforts vestimentaires n’ont rien à voir avec son charmant voisin; une Agatha maladroite et naïve, drôle, forte et pourtant fragile mais déterminée. Mais c’est surtout le retour de son ami Charles, qui se faisait plus rare sur les derniers volumes, qui vient ranimer la flamme. Il est vraiment, à mon sens, le personnage masculin le plus intéressant de cette série. Terriblement séducteur et coquin, il ne cache pas ses défauts qui le rendent tellement plus humain que tous ces hommes qu’Agatha idéalise. Son amitié pour elle est réelle et il se met (les met) parfois dans des situations cocasses pour lui éviter, du moins tenter de lui éviter, d’être blessée. Le duo Agatha/Charles est drôle et mérite d’être exploité d’avantage.

Gare aux Fantômes ne marquera pas les mémoires pour son histoire ou la qualité de l’enquête, comme toujours l’assassin se devine facilement, ses motifs sont par contre toujours moins évidents, car ce n’est pas ce qui fait la force de cette série. Si j’aime Agatha Raisin c’est pour l’humour et l’ambiance so british,  les quelques personnages récurrents qui sont devenus une véritable famille pour Agatha et pour la légèreté des textes, idéale pour tuer le temps pendant que j’attends les enfants à un cour de musique, de sport ou une rendez-vous médical.

Croyez-vous aux fantômes? Mrs Witherspoon, une vieille mégère détestée de ses voisins et de ses propres enfants, se plaint de visites spectrales. Chuchotements, bruits de pas, brouillard suspect… sa maison serait hantée! Les blagues vont bon train au village : mensonges ou hallucinations? Lorsque la vieille dame meurt dans des circonstances suspectes, plus personne ne rit : s’agit-il d’une farce qui a mal tourné ou d’un règlement de compte? Mrs. Whiterspoon avait-elle de féroces ennemis? Quels dangereux secrets abrite sa demeure? Agatha Raisin n’a plus l’âge de jouer aux fantômes mais bel et bien celui de traquer des meurtriers. Avec l’aide de son voisin, le charmant Paul Chatterton, elle compte bien démasquer ces « revenants » qui ont déjà fait beaucoup trop de mal.