BD/manga·Première lecture

Sous les arbres – 4 tomes (2019 à 2022)

Dans L’automne de Monsieur Grumpf, nous faisons la rencontre de toute une communauté vivant au cœur de la forêt. Les feuilles jaunies tapissent le sol et Monsieur Grumpf aimerait pouvoir en dégager sa porte, mais il y a toujours quelqu’un pour le déranger : Monsieur écureuil tente désespérément de finir ses réserves de nourriture, partagé entre la collecte de glands et ses jumeaux turbulents ; Monsieur Hérisson prendrait bien un dernier petit vers… avant d’aller profiter de l’hiver sous sa couette.

C’est avec beaucoup de plaisir que je découvre cet automne Sous les Arbres en compagnie du bougon et bien silencieux blaireau de la forêt. Sous ses airs revêches et ses GRUMPF se cache un cœur généreux, une âme sensible… Ses voisins le savent et le lui rendent bien. C’est un très beau premier tome qui montre que la générosité est toujours récompensée, soigné dans un écrin aux chaudes couleurs automnales.

Dans Le frisson de l’hiver, le lecteur découvre un renard maladroit qui subit le froid de l’hiver, torturé par une écharpe trop longue qui lui joue de mauvais tours. Les chutes s’accumulent quand ce n’est pas la neige qui tombe littéralement sur la tête du pauvre animal. Timide, le pauvre renard aimerait inviter la jolie renarde à sortir mais leurs rencontres tournent court tant la coquine ne peut s’empêcher de rire des malheurs du goupil.

Comme son titre l’indique, ce deuxième tome prend place en hiver où l’on retrouve les animaux de la forêt dans un paysage neigeux. Alors que certains sont passés en hibernation, d’autres continuent de vivre en tentant de s’accoutumer à la saison morte. La répétition des événements crée un comique de situation ponctué de romance, le tout orchestré par une écharpe récalcitrante. On y retrouve les valeurs d’entraide et de solidarité, accompagnées ici du courage.

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Dans Un chouette été, l’histoire débute en haut d’un arbre où vit un hibou, qui n’est pas sans rappeler le Maître Hibou des Aventures de Winnie L’ourson. Confortablement installé sur son fauteuil douillet, il aimerait pouvoir lire mais ce n’est pas gagné. Au pied de son arbre, se trouve une mare dans laquelle les enfants de la forêt viennent se rafraichir et jouer au ballon, poussant des cris d’exaltation et de joie. En fond sonore, les grognements du voisin crapaud…

Un troisième volume sous le soleil d’été qui apporte un peu de chaleur dans la forêt et dans les cœurs. L’histoire met en avant la complicité et la force des liens intergénérationnels en nous rappelant qu’il ne suffit bien souvent que d’un pas vers l’autre pour changer les choses et se rapprocher. Les illustrations sont pleines de douceur et font ressortir la luminosité estivale contrastée par la fraîcheur bienvenue qu’apporte la nuit.

Dans Le premier printemps de nouveaux personnages nous sont présentés : un sanglier et son petit dont il apparaît immédiatement que c’est le premier printemps. Un peu maladroit, père et fils quitte la douceur du foyer pour aller cueillir des fleurs pour maman. Mais le marcassin semble allergique et éternue énormément. Bientôt il fait montre d’un caractère assez fort pour faire entendre à son papa désemparé qu’il préfère rester jouer dans le salon. Lorsque le papa s’enrhume et se met à éternuer, la relation père-fils prend un tournant qui les entraîne hors les murs.

Ce quatrième et dernier volume est très certainement celui qui m’a le plus touchée. Avec beaucoup de pudeur, l’auteur aborde le deuil et la difficulté d’élever seul un enfant. Un sentiment d’autant plus fort face aux difficultés auxquels un bébé peut confronter son parent. L’humour reste présent et on sent la force des liens qui unissent ces deux êtres qui n’ont qu’eux pour avancer.

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Sous les Arbres est une très jolie série de bandes dessinées, idéale pour initier les petits lecteurs à ce format de par sa taille proche de l’album et un récit qui se suffit de peu de mots. Avec ses personnages touchants et les valeurs véhiculées, l’ensemble forme une aventure pleine de tendresse qui s’égraine au fil des saisons avec humour. Les illustrations sont pleine de poésie, le trait est réaliste, mais en même temps tellement inspiré par l’univers de l’animation, et nous raconte l’histoire de cette communauté animalière solidaire. A lire sans modération !

album

Confettis (2021)

Auteure/Illustratrice : Adèle Jolivard

Editeur : Les fourmis rouges

Pages : 64

Une petite fille se rend à l’école à vélo. C’est une année importante car au CP on apprend à lire. Les saisons s’égrainent et le temps passe vite, rythmant l’année scolaire et donnant aux enfants des repères temporels : les vacances de la Toussaint, les fêtes de fin d’année, Mardi gras et son carnaval, la classe verte au printemps et enfin la fin de l’année qui laisse plus de liberté et permet d’entrevoir les vacances.

Véritable ode à l’enfance, Confettis est un album plein de tendresse et de douceur. Au cours des cinq chapitres qui composent l’ouvrage, le lecteur adulte y retrouvera des réminiscences des activités qui rythmaient son propre quotidien d’enfant. Si les activités scolaires et la lecture tiennent une place importante dans le récit, la nature y a une place prépondérante entre les bagues fleurs, la cueillette des champignons, la vie au bord de mer, la découverte du Cantal et la visite d’une atelier de sculptures ornées de verre poli, bois flotté et autres os de seiches.

A la manière du Petit Nicolas, ou plus récemment du sublime album Esther Andersen, les histoires d’Adèle Jolivard se parent d’illustrations aux traits épurés pour transmettre la simplicité de ces instants de la vie qui forment comme des feux d’artifices… ou des confettis. Ephémères et éternels tout à la fois !

Dans ma vie, il y a les confettis de Mardi gras, des récrés et des bagues fleurs, des vacances, des vieux meubles et des champignons, des voyages, des sacs de couchage et des photos, des sculptures de coquillages, des bouées et des maillots. Dans ma vie, il y a plein de confettis.

roman ado

Missié (2022)

Auteur : Christophe Léon

Illustrateur : Barroux

Editeur : D²eux

Pages : 84

Martin Julius Crow Jr. nous raconte la dureté de sa brève existence dans un monde de blancs, un monde dans lequel l’homme noir n’a guère plus de valeur qu’un meuble. Elevé à la dur par un père qui sort le ceinturon pour faire entendre cette réalité à son fils, Martin a appris dans le sang que son corps ne lui appartient pas et que personne d’autre que lui n’en prendra soin.

Nous ne sommes pas faits de la même pâte. Même si le sang qui coule dans nos veines est rouge pour toi comme pour moi. Encore un leurre, ce sang, parce que le tien ne coulait pas souvent. Mon père m’a appris une chose que le tien ne t’a sûrement jamais enseignée. La race naît du racisme, et pas l’inverse.

Glaçant, Missié est le récit tragique d’une époque pas si lointaine où la ségrégation avait court dans nombreux états américains. Si l’esclavage y était aboli depuis 1865, le racisme n’en était pas moins violent à l’égard d’une population privée de ses droits élémentaires et tenue responsables de tous les maux. C’est ainsi qu’en dix minutes à peine, Martin fut condamné à mort pour le meurtre de deux fillettes blanches.

Christophe Léon signe un roman, court et terriblement percutant, inspiré de l’histoire vraie de George Junius Stinney Jr., condamné en 1944 à la chaise électrique alors qu’il n’avait que 14 ans. Sans preuves, le jugement fut expédié et l’enfant fut exécuté trois mois plus tard sans avoir même pu revoir ses parents. Il reste aujourd’hui encore le plus jeune condamné à mort de l’histoire des Etats-Unis. Il fut innocenté en 2014, soixante-dix ans plus tard, par la juge Carmen Tevis Mullen. [Sources : wikipedia].

J’ai prié, Missié. J’ai prié pour qu’on m’épargne. J’ai prié pour mes soeurs et mes parents. J’ai prié pour tous les Blancs et tous les Noirs. J’ai prié pour que cesse le combat fratricide entre tous les humains.

Le texte, écrit à la première personne du singulier, s’adresse directement au lecteur, l’immergeant complètement dans cette terrible époque, rythmé par les « missié » de Martin qui se répètent inlassablement comme une prière, un appel à l’aide qui résonnera encore bien après la lecture. Les illustrations sobres de Barroux viennent appuyer la dureté et la violence de certaines scènes. Missié, pour aborder la ségrégation avec les adolescents.

Dans un bled américain, au fin fond du Tennessee, Martin Julius Crow Jr. mène une vie rude. Fils d’un homme qui a subi les affres du racisme, le héros raconte sa courte enfance dans ce pays où la couleur de la peau détermine la destinée des gens. Une histoire inspirée de George Junius Stinney Jr., le plus jeune noir américain accusé injustement de la mort de deux jeunes blanches.

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #18

C’est l’heure du bilan hebdo des filles. Un début de semaine sous le signe des séries TV pour Gabrielle qui est restée à la maison en raison d’une fièvre liée à une infection ORL de changement de saison. Pas mal de lectures également pour toutes les deux…

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Alors que Juliette continue de dévorer le sixième cycle de La Guerre des Clans, Gabrielle se replonge dans Six of Crow, effet secondaire lié à l’arrivée de la deuxième saison de la série Shadow and Bone sur Netflix.

A côté de ça, notre médiathèque a reçu quelques nouveautés manga et il s’est trouvé que j’étais de passage quasiment au moment où ils arrivaient en rayon. Ainsi Juliette a pu inaugurer le tome 6 de Ranking of King et le 7e de Frieren pendant que Gabrielle lisait le 2e volume d’A l’image de Mona Lisa que sa soeur a lu ensuite. Juliette avance également Spy x Family, et toute deux poursuivent Quand Takagi me taquine.

Du côté des BDs, nous avons récupéré les deux derniers volumes de la série Sous les Arbres qu’elles aiment beaucoup toutes les deux. Gabrielle a également lu et beaucoup aimé Vague de Froid. Reçu en Masse Critique, Les Ambassadeurs les a complètement séduites, au point que Juliette le lise deux fois de suite et que toutes deux espèrent une suite. Voilà de quoi me motiver à le découvrir rapidement.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Le rituel dimanche animation fut l’occasion de revoir Wall-E, un succès qui n’est plus à faire mais un plaisir qui se renouvelle à chaque fois.

Du côté des séries TV, des nouveautés sont à noter mais uniquement pour Gabrielle. En effet, nous avons repris, l’homme et moi, The Last of Us, maintenant que la saison est complète et elle nous accompagne dans ce nouveau visionnage. Déjà trois épisodes de vus et quelques larmes ont coulé.
Comme souligné plus haut, nous avons commencé la deuxième saison de Shadow and Bone arrivée récemment sur Netflix avec déjà une moitié de faite. Je suis pour ma part moins emballée que par la première saison, c’est trop fouillis pour le moment, j’attends encore de voir comme ça évolue. Mais Gabrielle adore, surtout les passages avec le trio de Six of Crow ou avec Nikolaï, son personnage favori.
Juliette et elle poursuivent Spy x Family avec leur frère. Ce dernier regrette de ne pouvoir avancer plus vite mais avec les activités du soir c’est compliqué…

roman ado·Service Presse

Des Zombies dans la prairie (2023)

Auteur : Chrysostome Gourio

Editeur : Casterman

Pages : 384

Pour son dix-septième anniversaire, Maximus a une super idée de cadeau, mais sa mère ne voit apparemment pas les choses comme lui. Ainsi, au lieu du super festival de metal HELLFESTNOZ en Bretagne, il se retrouve dans un village alpin pour le BROCK’N’POCHE, festival de punks à chiens. Bon d’accord, c’est pas si nul la Haute-Savoie. Il y a plein de souvenirs d’enfance, Maminette et sa soupe du chalet, Jean-Sassois le grand-oncle philosophe, Julie la jolie gendarmette, les chamois, les marmottes… Bizarres ces marmottes ! C’est curieux qu’elles descendent si près du village, et puis elles ont un drôle d’air avec leurs bras ballants, leurs yeux rouges et leur pelage décrépi. Elles ont même l’air carrément pourri, et voilà que l’une d’elle le menace de la griffe. Il se passe décidément de rôles de choses par ici…

Comédie horrifique, Des Zombies dans la prairie séduira les lecteurs avides d’histoires terrifiantes (mais pas trop) et terriblement drôles. Car si les marmottes zombies descendent la montagne en quête de proies humaines, elles ont tôt fait de se confronter à plus fort qu’elles. La situation aurait pu prendre une tournure de fin d’humanité si Maximus et Julie, aidés par la grand-mère rebouteuse de cette dernière, n’avaient pas compris que quelque chose de plus grand se tramait dans les profondeurs de la montagne.

L’écriture de Chrysostome Gourio est riche d’inspirations musicales et cinématographiques et ses dialogues délirants viennent rythmer un récit complètement déjanté, voir carrément barré, qui s’achève sur un final explosif hallucinant. Entre Shaun of the Dead et Zombieland, en passant par Stranger Things et Le Seigneur des Anneaux, la confrontation des jeunes héros contre les créatures enragées se joue à coups de pelles sur fond de musique punk et laisse le lecteur devant une scène épique à mourir de rire.

Un roman à saluer pour son originalité et à conseiller aux lecteurs dès douze ans pour s’initier au genre horrifique en douceur. Brillant !

Je remercie les éditions Casterman et Chrysostome Gourio pour l’envoi de ce titre et leur confiance accordée aux lectrices du collectif A l’ombre du grand arbre.

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Maximus est dé-goû-té : pour ses dix-sept ans, il rêvait d’aller au plus grand festival de metal d’Europe, le HELLFESTNOZ. Or le voilà à bord du camping-car familial, entouré de sa mère et de ses petits-frères, direction la Haute-Savoie pour un festival… de punks à chiens.
Déjà au bout de sa vie, privé de metal et de réseau, Maximus est loin d’imaginer qu’une horde de marmottes assoiffées de sang s’apprêt à déferler sur les festivaliers insouciants ! Il est le premier à remarquer la tronche moisie et le regard maléfique de ces maudits rongeurs, qui ont le culot de le menacer d’un geste éloquent de la griffe. Et il se pourrait bien qu’il soit le dernier rempart face au carnage qui se prépare…

album·Docu

Un million d’huîtres au sommet de la montagne (2019/2022)

Un millón de ostras en lo alto de la montaña

Auteur : Alex Nogués

Illustratrice : Miren Asiain Lora

Traducteur : Sébastien Cordin

Editeur : Editions des éléphants

Pages : 48

Pourquoi trouve-t-on des huitres en haut des montagnes ? Question intéressante à laquelle Alex Nogués s’emploie à répondre au lecteur, s’adressant à lui par le tutoiement et l’entraînant dans ses pas, à l’observation des sols.

Album de vulgarisation scientifique, Un million d’huitres au sommet de la montagne prend la forme d’une aventure géologique qui, sur la pente d’une montagne ou au fond de l’eau, amène des informations sur la tectonique des plaques, la datation des roches ou encore la sédimentation, le tout en toute intelligence et simplicité pour être rendues compréhensibles par tous.

Le travail d’illustration de Miren Asiain Lora est particulièrement magnifique, que ce soit des illustrations pleine page ou des encadrés, à la manière des pages d’encyclopédie, la précision du trait et le soin des détails attirent le regard et invite à l’observation.

J’ai particulièrement apprécié l’approche de l’album qui part de l’observation d’un paysage dans lequel l’auteur nous invite à bien regarder ce qui se dessine sous nos yeux, à la manière d’un cherche et trouve, pour peu à peu nous amener sur ce qui l’intéresse réellement, l’étude géologique des sols et notamment la découverte d’une huître fossilisée ramassée au sommet d’une montagne. L’ensemble est vraiment de toute beauté, presque poétique.

De la cime des montagnes aux profondeurs de la mer, un passionnant voyage pour percer le mystère des fossiles et toucher du doigt la magie de la géologie.

Première lecture·Service Presse

Mon papa et moi (2023)

Auteure : Héloïse

Illustratrice : Stéphanie Marchal

Editeur : Voce Verso

Collection : Ginko (2 feuilles)

Pages : 32

La fillette nous raconte son nouveau quotidien depuis que son papa a une nouvelle amoureuse. Pas facile d’accepter cette nouvelle personne dans sa vie alors que ça se passait si bien juste tous les deux avec papa. Pourtant, petit à petit, la fillette et la jeune femme trouvent des terrains d’entente et se rapprochent.

Mon papa et moi est le petit dernier de la collection Ginko. Avec son sujet très actuel, le récit dégage beaucoup de tendresse et touchera les enfants dont les parents reconstruisent leur vie avec une nouvelle personne. Le texte joue sur la sensibilité pour amener le lecteur à penser la construction de cette relation familiale comme un travail d’équipe qui demande un minimum de patience et beaucoup d’amour. Il ne fait aucun doute que les enfants qui connaissent cette situation, mais également leurs parents et partenaires, s’y reconnaîtront dans ces petits rien du quotidien qui font tellement dans une relation.

Les illustrations aux couleurs pastels de Stéphanie Marchal sont autant de douceurs que les moments partagés à deux ou à trois et les émotions qui naissent au cœur de cette famille recomposée dans laquelle une enfant et une amoureuse tentent de s’apprivoiser.

Je remercie les éditions Voce Verso pour l’envoi de ce roman première lecture et leur confiance renouvelée.

Papa a une nouvelle amoureuse. Quand elle est là, Papa n’est plus pareil : on dirait que tout ce qui compte, c’est de lui faire plaisir. Eh bien moi, je n’aime pas lui faire plaisir. On est très bien tous les deux, Papa et moi. Elle n’a pas un autre enfant à qui nouer les lacets ?

album

L’ours Kintsugi (2019)

Auteure : Victoire de Changy

Illustratrice : Marine Schneider

Editeur : Cambourakis

Pages : 40

L’ours Kintsugi, fier et orgueilleux, n’aime rien moins que sa montagne et se promener au bord du précipice pour admirer le paysage et sentir le vent souffler entre ses doigts de pieds. Mais alors que le vent souffle très fort, il est emporté vers le bas, dans une chute interminable dont il ne ressort pas indemne. Honteux, il reste caché au cœur de la forêt, pansant ses blessures dans l’eau de la rivière. Bientôt la petite Kaori arrive pour l’aider et recoudre ses plaies de fil d’or. Une belle rencontre qui porte deux êtres à dépasser leurs aprioris, la fillette faisant preuve de courage et de bienveillance, l’ours de patience et d’acceptation de soi.

Le kintsugi est l’art de restaurer des objets brisés, généralement en céramique. L’idée est de valoriser les fêlures en les sublimant avec de l’or, une façon de prendre l’objet dans son ensemble, du moment de sa fabrication à la vie qui fut la sienne. Véritable ode à l’imperfection et à la fragilité, le kintsugi est l’art même de la résilience. Victoire de Changy a su parfaitement représenter la philosophie qui se dégage de cette forme d’art japonaise dans un album poétique et sensible, sublimé par les illustrations de Marine Schneider.

C’est l’histoire d’un ours qui s’appelle Kintsugi et qui tombe un matin de tout en haut d’une très haute montagne.

roman ado·roman young adult

Les Facétieuses (2022)

Auteure : Clémentine Beauvais

Editeur : Sarbacane

Collection : Exprim’

Pages : 320

Clémentine Beauvais vivote depuis son retour en France un an plus tôt. Déprimée, peut-être aussi un peu perdue, elle est en panne d’inspiration et ce n’est certes pas la demande de Tibo, son éditeur, qui la motive. C’est qu’il attend un roman fantastique et que Clémentine préfère les récits réalistes. Alors qu’elle s’interroge sur son avenir en tant qu’écrivaine, une proposition d’emploi la place face à un événement historique incongru autour duquel un mystère vient titiller sa curiosité et relancer sa fibre chercheuse : Louis XVII, fils du roi Louis XVI et de Marie-Antoinette, est mort dans de terribles conditions dans un cachot froid, sombre et humide. Mais où donc était sa Marraine la Bonne Fée ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné à une mort certaine ? Et surtout qui était-elle ? Clémentine entend bien répondre à ses questions et tirer un essai ou un roman de son enquête.

Si le sujet avait déjà de quoi surprendre, la présence de Clémentine Beauvais en tant qu’héroïne du récit vient complètement flouter les contours et rompre la frontière entre réalité et fiction. Je dois dire que les trois premiers chapitres m’ont plongée dans une intense perplexité, me faisant douter de ma culture générale et remettant en question la qualité des cours d’Histoire reçus tout au long de ma scolarité. Honteuse de mes propres limites j’ai fini par aller googler l’existence d’une école de marraines ou de Bayardine de Seyrigeac. Quel talent !

Essai, uchronie, enquête, récit de vie, roman fantastique, Les Facétieuses est un peu tout ça à la fois, pas vraiment classable… Si le texte m’a semblé parfois un peu long, j’ai ressenti ce besoin d’aller au bout pour avoir le fin mot de l’histoire. Clémentine Beauvais fait partie de ces auteur.e.s qui arrive à captiver par leur écriture immersive et nous donner envie d’obtenir les réponses promises. Par ailleurs, sa plume déborde d’humour et parvient à captiver par un sujet original, preuves à l’appuie de citations d’ouvrages aux titres, auteurs et éditeurs réels, interrogeant le lecteur sur les limites entre le réel et l’imaginaire. C’est brillant !

Je vous invite à lire les avis d’Isabelle et de Lucie.

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L’héroïne, Clémentine Beauvais, autrice jeunesse déprimée par une série d’échecs littéraires et amoureux, trébuche sur une curieuse énigme historique :
Qui était la Marraine la Bonne Fée du petit prince Louis XVII, fils de Louis XVI et Marie-Antoinette ?

Comment cette fée – dotée, comme toutes ses consœurs de l’époque, de pouvoirs magiques puissants _ a-t-elle pu abandonner le petit prince à une mort atroce ? Plus étrange encore, pourquoi a-t-elle disparu des archives de l’Histoire après la Révolution ?
Et si derrière ces mystères se trouvait la clef d’un autre, encore plus grand :
Que s’est-il passé le jour où la magie s’est évaporée ?

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #17

Une semaine plus light niveau programme malgré un week-end bien chargé pour Gabrielle mais de belles lectures pour toutes les deux avec un passage en médiathèque bien sympa. Une semaine bien remplie, je vous laisse voir…

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Que lisent-elles à 13 ans 1/2 ?

Après une relecture des cinq premiers cycle de La Guerre des Clans, Juliette attaque enfin le sixième cycle. On reste dans la lecture doudou par excellence et elle ne décroche pas malgré la répétition des scénarios qui peinent à se renouveler. De son côté, Gabrielle s’est laissée tenter par une lecture de la collection Tip Tongue aux éditions Syros pour voir si un petit roman bilingue lui plairait et si le concept le plait bien elle n’a pas accroché plus que ça à l’histoire. En revanche elle a adoré le petit roman de Christophe Léon, Missié (j’aurais sans doute l’occasion d’en parler prochainement).

Deux petites lectures du côté des albums. Juliette adore la série Cornebidouille et avait hâte de découvrir celui sur son enfance mais autant pour elle que pour Gabrielle se fut une petite déception. Et Gabrielle a apprécié Heureux hasards qui montre que même en étant maladroit on peut inventer des choses. De quoi la réconcilier avec sa maladresse !

Du côté des bandes dessinées, il y a eu des suites, la découverte d’une nouvelle série et en plus pour Gabrielle, un roman graphique qu’elle a trouvé poétique !

Et pour les mangas, Juliette avance la série Spy x Family pendant que Gabrielle a pris plaisir à découvrir une petite série en deux tomes.

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Que regardent-elles à 13 ans 1/2 ?

Pas de « dimanche animation » en raison d’un retour de voyage en Allemagne tardif mais un petit film d’animation du mercredi vu avec leur frère pour faire suite à une série qu’elles avaient aimé Sword Art Online. Toujours avec leur frère, elles ont vu trois épisodes de la série Spy x Family. Je les entends beaucoup rire ce qui est un bon indicateur de succès.
Gabrielle a enfin fini Wednesday. Il lui restait deux épisodes à voir mais elle craignait un final trop violent ou décevant. Nous l’avons bien rassuré et puis, je lui ai dit que si elle voulait voir la deuxième saison de Shadow & Bones avec moi, ce serait bien qu’elle finisse celle-ci d’abord. On sait ce qu’on regarde la semaine prochaine 😉 entre deux épisodes de The last of us que je compte revoir (avec elle) maintenant que tous les épisodes sont disponibles.
De son côté, Juliette avance les épisodes de Ranking of Kings.