BD/manga·masse critique

Par la force des arbres (2023)

D’après le roman d’Edouard Cortès

Scénario : Edouard Cortès & Dominique Mermoux

Dessin et couleurs : Dominique Mermoux

Editeur : Rue de Sèvres

Pages : 120

Après la liquidation de son exploitation agricole, Edouard Cortès n’a plus goût ni foi en la nature humaine. Mais plutôt que d’utiliser le nœud de sa corde pour se pendre, il choisit d’en faire un outil qui lui permettra de monter le matériel nécessaire à la construction de la cabane dans laquelle il souhaite s’isoler pour prendre du recul avec le monde. Encourager par ses proches, il entend bien passer plusieurs mois en haut de cet arbre qu’il s’est choisi pour tenter de trouver un nouveau point d’encrage suffisamment solide pour reprendre goût à la vie.

Au fil des pages, Edouard Cortès partage son expérience de vie en communion avec la nature. L’album, richement et superbement illustré, nous fait découvrir les richesses de la nature, faune et flore vivant en symbiose ou partageant un même espace dont ils tirent chacun avantage pour rester en vie. Oiseaux, insectes, mammifères, mais aussi divers essences d’arbre, de mousses et autres lichens sont autant de merveilles qui viennent redonner foi en l’existence à cet homme qui, comme Le Baron perché d’Italo Calvino, a fait le choix de s’installer en haut d’un arbre, pour mieux se trouver.

Récit de vie, Par la force des arbres est aussi et surtout le témoignage d’un homme éprouvé par le métier d’agriculteur dont les conditions de travail se sont durcies avec le temps et la rigidité bureaucratique. C’est presque un appel à l’aide que l’on entend souffler entre les branches de cet arbre, une prière silencieuse pour sauver l’agriculture française et ceux qui tentent encore d’en vivre.

Je remercie les éditions Rue de Sèvres et Babelio pour l’envoi de ce titre dont la lecture est un véritable baume au cœur.

« Je me sentais fatigué du monde d’en bas et de moi-même, je suis donc monté là-haut.
J’entreprends une métamorphose à l’ombre des forêts.
Je veux voir à hauteur d’arbre. »

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #25

Une semaine raccourcie, un gros week-end et du temps pour lire et regarder la TV entre deux révisions et répétitions musicales. Voici le bilan de la semaine de mes deux ados.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Juliette est enfin sortie des Royaumes de Feu et c’est Skandar et le Vol de la Licorne qui lui succède. Sans surprise, elle adore. On est vraiment dans le genre qu’elle affectionne : magie, univers et créature fantastiques, un héros différent, une lutte pour le bien…

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Les petits documentaires continuent d’avoir la côte. Gabrielle se fait plaisir avec la série des Petites&GRANDE des éditions Kimane que Juliette prend également plaisir à lire. Cette semaine, elles ont ainsi découvert Emmeline Pankhurst, femme politique britannique particulièrement connue pour avoir organisé le mouvement des Suffragettes et redécouvert Greta Thunberg, militante écologiste suédoise que tous les ados connaissent aujourd’hui. Juliette a d’ailleurs poussé plus loin sur le sujet avec le petit livre de la collection Elles ont osé ! chez Oskar éditions.

Les suites de série ont afflué cette semaine à la médiathèque, tant au rayon BD que dans celui des mangas. Spy x Family et l’Atelier des Sorciers étaient attendus avec impatience mais c’est probablement le deuxième tome de Navillera, Like a butterfly qui a remporté le plus de succès. A la base seule Gabrielle le lisait mais Juliette s’est aussi laissée tenter et a de suite accroché à cette histoire de relation intergénérationnelle dans laquelle une jeune homme apprend à danser à une plus vieux. Le webtoon aborde en fond de toile la maladie d’Alzheimer. Le loup en slip continue de les faire rire. Juliette poursuit les géants et Gabrielle a testé Toutes les princesses meurent après minuit qu’elle a trouvé sympa mais spécial, pas toujours très clair.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Le rituel « dimanche animation » a de nouveau été supprimé pour une soirée Donjons & Dragons. Notre fratrie a partagé un temps ensemble autour d’un film, chose relativement rare tant leurs goûts divergent et ils en ont tous revenus ravi ; ils ont passé un bon moment, ont beaucoup ri. Bref un bon film pour ados et jeunes adultes.
Dans le cadre de mon abonnement UGC, j’ai eu l’opportunité d’assister à la projection de « Les vengeances de Maître Poutifard » en avant-première avec la personne de mon choix : Juliette, grande fan du roman de Mourlevat était le public désigné. Première fois qu’elle assiste à une avant-première en présence du réalisateur, elle a adoré le film et le temps d’échanges accordés à la fin du film.
Niveau séries TV, elles ont fini avec leur frère les épisodes de Spy x Family (la saison 2 est prévue pour octobre) et ils ont donc commencé différentes nouvelles séries : Sword Art Online II les a réunit autour de trois épisodes et sera la seule série qu’ils verront tous les trois. Gabrielle verra également avec Martin (le grand-frère) Code Geass – Lelouch of the Revellion et Juliette verra avec lui Konosuba – God’sblessing on this wonderful world !

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Concert classique

Dans le cadre de ses études musicales, Gabrielle a souvent l’opportunité d’assister à des concerts de musique classique. Ici, invitée par son professeur de hautbois, elle souhaitait assister au concert Des vents dans les cordes proposé au Conservatoire de Lille dans le cadre de leur programmation Chambre à part qui s’articule autour de la musique de chambre. L’intérêt pour elle était d’écouter jouer son professeur, ainsi que son ancienne professeure, qui joue du basson au sein de cette formation. De Roussel à Poulenc, en passant par Taffanel, l’ensemble Quintette Solis nous a enchantées par la qualité de sa prestation et l’harmonie qui se dégage de chacune des œuvres interprétées.

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #24

Les semaines continuent de s’enchainer à un rythme effréné. Celle-ci fut à nouveau bien remplie entre visite à l’université (section langues) et préparation de l’oral blanc du Brevet pour Gabrielle, et répétitions et soirée des talents pour Juliette. Elles ont su maintenir un peu de temps pour lire, essentiellement autour du petit déjeuner et du goûter.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Pendant que Juliette avance lentement ces romans en cours (Les secrets de la forêt sauvage et Les Royaumes de feu Hors série 1), Gabrielle a dévoré Telle que je suis et commencé un roman de sciences fictions qui la sort de sa zone de confort, Dune de Franck Herbert. Elle a demandé à voir le film et le coup de cœur fut si énorme qu’elle a souhaité découvrir le roman.

Du côté des BD, il y a eu très peu d’arrivage cette semaine, mais les filles étaient contentes de trouver la suite de Princesse Sara et de Ninn dans le sac de la médiathèque. Gabrielle a aussi lu Le chant du temps inversé qui faisait parti des nouveautés mais qui ne l’a clairement pas emballée.

Chose plus surprenante, les filles avaient envie de documentaire cette semaine. Pendant que Juliette a dévoré l’énorme album C’est Sale ! La grande histoire de l’hygiène, Gabrielle a pris plaisir avec deux petits albums des collection Petite&Grande et Petit&Grand et surtout avec un album très riche sur Séoul.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Toujours pas de rituel « dimanche animation », les filles n’avaient tout simplement pas très envie de regarder la télé, et puis Gabrielle avait vu Dune dans la journée, ce qui lui a permis de découvrir un film qui lui faisait envie et de tellement apprécier que cela lui a donné une idée de lecture. Dans le courant de la semaine, elle a aussi vu le deuxième film Avengers, un bon divertissement comme elle le dit. Enfin, toujours avec leur frère, elles poursuivent la série Spy x Family.

(auto)biographie·album

L’oiseau en moi vole où il veut (2022)

Fågeln i mig flyger vart den vill

Auteure : Sara Lundberg

Traducteur : Jean-Baptiste Coursaud

Editeur : La Partie

Pages : 128

Berta Hansson est une artiste suédoise méconnue qui a grandi dans une ferme au nord de la Suède. Prisonnière de sa condition de fille, elle grandit des rêves plein la tête, des rêves de liberté et d’expression artistique qu’elle garde secrets pour ne pas contrarier son père. Seule sa mère, malade, semble la comprendre. Mais bientôt la tuberculose l’emporte et Berta se voit contrainte de travailler à la ferme. Il lui faudra bien du courage pour provoquer un incident et oser enfin dire à son père qu’elle ne veut pas de cette vie !

S’inspirant des œuvres, des lettres et journaux intimes de Berta Hansson, Sara Lundberg livre un récit touchant sur l’enfance de l’artiste avec ses rêves d’avenir, son regard sur la vie, son expression artistique et ses peines. L’auteure nous laisse aussi entrevoir l’oncle Johan qui le premier donna le goût de la peinture à la petite Berta. L’écriture poétique et les magnifiques peintures décrivent le quotidien des paysans suédois du début du vingtième siècle, une vie rude à laquelle Berta n’arriva jamais à s’accoutumer, ne trouvant le plaisir que dans la nature environnante, véritable source d’inspiration.

L’album se prolonge d’une biographie de l’artiste illustrée de photographies d’elle-même ou de son travail, permettant ainsi d’en savoir plus sur l’adulte qu’elle devint entre éducatrice et artiste reconnue. L’oiseau en moi vole où il veut est un magnifique album au travers duquel j’ai découverte une artiste expressionniste qui mérite la reconnaissance qui lui est dû. Très sensible aux illustrations, j’ai pris un plaisir immense à feuilleter plusieurs fois l’album pour en apprécier toutes la diversité de styles qui nous plonge dans une Suède désuète dont la beauté s’exprime dans ses paysages, ses traditions et sa culture.

Comment se libérer d’un destin qui semble tout tracé pour accomplir ses rêves ?
Au début du XXe siècle, Berta a douze ans. Elle grandit dans une ferme, avec comme seule perspective une vie de femme au foyer. Mais Berta rêve… Elle explore et dessine la nature autour d’elle, et sculpte des oiseaux dans la glaise du ruisseau – des oiseaux semblables à celui qu’elle imagine, tapi en elle, aux ailes prêtes à se déployer. Berta offre ses œuvres à sa mère, la seule à la comprendre, espérant la guérir de la tuberculose qui la ronge. Alors que son père la réclame à la ferme, refusant catégoriquement de la laisser étudier, son intérêt pour l’art grandit tandis que la santé de sa mère décline.
Une interprétation vibrante de l’enfance de la peintre suédoise Berta Hansson, méconnue, comme tant de femmes artistes.

roman graphique

Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l’hippopotame (2023)

Auteur : Vincent Zabus

Illustrateur : Hippolyte

Editeur : Dargaud

Pages : 168

Romain s’apprête à entrer dans la cour des grands, à faire le grand saut dans la vie adolescente. Si physiquement le changement s’arrête au passage piéton qui sépare l’école primaire du collège, le mental lui fait déjà des bonds et du haut de ses presque douze années, Romain se rend compte qu’il a déjà commencé à changer : ses jouets de l’amusent plus autant, les histoires qu’il se raconte n’apaisent plus son esprit tourmenté, ses parents semblent de plus en plus indifférents… Et que penser de son enseignante adorée, Mademoiselle Sophie, dont l’embonpoint s’est encore aggravé pendant les vacances. Encourager par sa sœur, étudiante en psychologie, le garçon décide de mener l’enquête pour comprendre quelle douleur se cache derrière toutes ses rondeurs, mettant un pied dans le monde des adultes et commençant son apprentissage de la vie.

Après le magnifique et vibrant Incroyable !, publié en 2020, le duo Zabus-Hippolyte revient avec un nouveau titre touchant et sensible par la façon dont il aborde le passage de l’enfance à l’adolescence en l’enveloppant dans d’autres thèmes importants tels que la grossophobie et les troubles alimentaires. Le texte tout en délicatesse de Zabus soulève avec intelligence un questionnement sur le comportement et le jugement de l’humain face aux personnes en surpoids. Il pousse à regarder au-delà de l’enveloppe charnel pour mieux comprendre l’autre. Les aquarelles d’Hyppolyte mettent en valeur le regard de Romain sur Sophie, insistant sur les émotions par un joli jeu d’ombre et lumière. Poétique, Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l’hippopotame est un récit profondément humain à découvrir dès 9/10 ans.

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Romain, 12 ans, a une soeur, étudiante à l’université, et a pour professeur d’école mademoiselle Sophie. L’embonpoint prononcé de Sophie lui vaut les moqueries de plusieurs élèves, sans qu’elle semble y prêter attention. Romain observe avec curiosité et empathie sa professeure et devine un mal-être qu’il ne peut expliquer avec son regard de jeune ado. Romain essaie pourtant de comprendre cette tristesse palpable : sa corpulence est-elle une conséquence de ses sentiments, ou l’inverse ? Est-elle malade ? A quoi ressemble son quotidien ? A-t-elle un amoureux ? … Doté d’une imagination débordante, Romain commence son apprentissage de la vie et découvre une partie du monde des adultes, notamment grâce à sa grande soeur. Peut-on dissimuler les souffrances ou les doutes et tenter, malgré tout, de faire bonne figure ? …

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #23

Les vacances sont finies, les filles ont repris le chemin du collège. La fin d’année approche avec ce que cela implique en terme de préparations aux examens : fin de cycle en conservatoire, Brevet des collèges pour Gabrielle… et d’orientations. Mais elles arrivent encore à se ménager du temps pour la lecture et ça me fait bien plaisir de les voir se faire plaisir autour des livres.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Du côté des romans, Juliette a commencé le deuxième tome de la série de Tonke Dragt, Les secrets de la forêt sauvage. Elle avait aimé L’écuyer du Roi mais semble plus intéressée encore par ce second volet qu’elle dévore à un rythme bien plus soutenu.
De son côté, Gabrielle a pris plaisir à lire le petit roman illustré de Stéphane Servant, Monstres avant de se lancer dans le nouveau roman de Elle McNicoll, Telle que je suis.
On ne remerciera jamais assez les vendeurs d’occasions qui proposent des livres quelques jours à peine après leur sortie en librairie 😉

Du côté des BD, Juliette s’est faite prêter par une amie les deux premiers tomes de la série Les pierres du cauchemar (je ne suis vraiment pas fan du design) qu’elle et Gabrielle ont aimé lire. Elle a aussi lu le deuxième tome de Les Légendaires – Résistances. Et toutes deux ont lu le quatrième tome du Loup en Slip qui est toujours aussi drôle.

Alors que Juliette continue de découvrir Yuzu la petite vétérinaire et Faraway Paladin, Gabrielle a pris plaisir de découvrir Beyond the Clouds.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Moins de temps devant la télévision mais Gabrielle a quand eu l’occasion de découvrir Qui veut la peau de Roger Rabbit ? chez une amie et nous lui avons montrer La liste de Schindler qu’elle souhaitait découvrir avec nous au vu du sujet délicat.
Et elles se sont jointes toutes les deux à leur frère pour regarder la suite de la série Spy X Family, clairement l’animé qui a le plus de succès en ce moment chez nous.

roman graphique

Yuan, journal d’une adoption (2019)

Auteure : Marie Jaffredo

Editeur : Vents d’Ouest

Pages : 128

Après la lecture du Printemps de Sakura, j’avais très envie de découvrir d’autres BD de Marie Jaffredo. Yuan, Journal d’une adoption est un récit intime que l’auteure nous livre sur son expérience de l’adoption avec tout ce que cela implique d’émotions, d’interrogations et d’obligations. Véritable parcours du combattant, le chemin les conduit à Nanchang, préfecture de la province de Jiangxi en Chine durant l’hiver 1996, à la rencontre de leur fille, Yuan.

Une rencontre qui ne se passe pas forcément comme ils l’avaient espéré, les réponses à leurs questions restant évasives et formelles. Jetés dans le grand bain de la parentalité de façon assez brutale, Marie et son époux semblent pourtant trouver un rythme avec cette enfant qui semble aussi perdue qu’eux. Rapidement, les habitudes s’installent et un lien se crée entre eux et leur fille rebaptisée Margaux.

En marge de l’adoption, c’est tout une culture qu’ils découvrent, une façon de vivre complètement différente de celle qu’ils connaissent. Entre deux rendez-vous administratifs sous tensions, ils font du tourisme « forcé », une façon de découvrir le pays de leur enfant et son histoire dont certains événements doivent être oubliés, comme les manifestations de la place Tien’anmen.

Yuan, Journal d’une adoption est comme son nom l’indique un journal qui propose de suivre une famille dans son cheminement vers l’adoption avec ses difficultés, ses craintes mais aussi ses joies et petits bonheurs qui font que l’aventure est belle. L’auteure y livre un témoignage sincère et sans filtre, emprunt d’un panel d’émotions.

Janvier 1996, Marie et Armand reçoivent un courrier qui va bouleverser leur vie ! Yuan Yang, petite fille de 6 mois vient en effet de leur être « attribuée » par les autorités chinoises. Cette nouvelle, après des années d’essais infructueux pour avoir un enfant, est l’aboutissement d’un vrai parcours du combattant : procédures administratives, enquête sociale, de police, de bonnes mœurs, profil psychologique…
Une fois leur dossier d’adoption accepté et après de longs mois d’attente, le couple est enfin autorisé à partir à la rencontre de ce bébé tant espéré dans son pays d’origine.
En même temps que leur fille, ils découvrent alors une culture et pays multimillénaire qui commence à peine à s’ouvrir au monde.

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #22

Deuxième semaine de vacances scolaires. Juliette étant en stage d’escrime, son programme culturel est assez léger. A l’inverse, Gabrielle en a profité pour se faire plaisir, notamment avec des films. Et, parce que nous avons quand même eu l’occasion de faire une sortie toutes les trois, il y a aussi eu une petite exposition artistique. Allez, c’est parti pour le bilan hebdo !

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Le week-end dernier, Juliette a demandé à avancer la saga X-Men avant son départ. Le papa veillant à suivre une timeline leur a donc montré X-Men Origins Wolverine. Elles apprécient beaucoup cet univers et devraient donc continuer à en voir les différents films.
Le rituel « dimanche animation » n’a pas été suivi que par Gabrielle à qui le papa a fait découvrir le célèbre City Hunter, dans le film Private Eyes. Elle n’ira probablement pas jusqu’à regarder la série TV mais elle est prête à voir d’autres films.
L’an dernier, nous avions vu une pièce de théâtre adaptant le roman de Robert Lonhart, L’établi. Marquée par la performance de la compagnie, Gabrielle m’a demandé de l’emmener voir le film de Mathias Gokalp au cinéma. Intéressant de voir comment sa présence dans une salle, dans laquelle j’étais la plus jeune adulte, a été remarqué par les gens autour de nous. Sans commentaires, ils posent un regard surpris sur elle d’autant plus qu’en sortant elle me disait combien le film lui avait plu bien que qualitativement moins impressionnant que la pièce. Comme elle le dit si bien « Le théâtre est vraiment plus vivant. Ils ont su nous faire vivre l’intérieur de l’usine avec plus de réalisme au niveau du bruit… et du tabac ! »
Enfin, nous avons revu, Gabrielle et moi, l’intégrale de la saga Hunger Games.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Après avoir dévoré le préquel de Hunger Games, Gabrielle a décidé de tester un roman en anglais un peu plus costaud que ce qu’elle lit en général dans cette langue. Elle a choisi un roman lu en français : Keeper of the Lost Cities Les Gardiens des Cités Perdues.
De son côté, Juliette n’a guère eu plus le temps que de commencer le premier hors série des Royaumes de Feu, Légendes Spectral.

Nous avons récupéré quelques nouveautés BD à la médiathèque que Gabrielle s’est empressée de lire. Juliette a commencé à les lire aussi mais finira probablement la semaine prochaine.

Du côté des manga, plus de chance au rayon ado puisqu’il y avait quatre volumes disponibles de L’Atelier des Sorciers, Gabrielle a ainsi pu rattraper son retard. Elle a aussi testé Flying Witch qu’elle ne poursuivra pas, à voir ce qu’en pense Juliette. En revanche, elle a testé le premier volume du webtoon Navillera et elle a adoré l’histoire et ses personnages. La suite est donc déjà en réservation.

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La culture passe aussi par…

Comme je le disais en introduction de ce billet, nous avons pris le temps d’aller voir une expo qui se tient dans la ville de Tourcoing, en la Maison Folie Hospice d’Havré, autour du StreetArt, une forme artistique qui plait beaucoup à Juliette et qui permettait à Gabrielle d’illustrer une séquence d’anglais sur ce thème. Elles ont apprécié découvrir ces quatre artistes membres d’un même collectif qui expriment leur talent chacun de manière personnelle. La mise en scène de l’expo était vraiment chouette, chacune a eu ses favoris et a laissé son nom sur le mur dédié !

roman jeunesse

Skandar et le Vol de la Licorne (2022)

Skandar and the Unicorn Thief

Auteure : A.F. Staedman

Traductrice : Alice Delarbre

Editeur : Hachette

Pages : 464

Skandar touche enfin son rêve du bout des doigts. Il est arrivé sur l’Île afin de découvrir s’il fait parti des élus liés à une licorne depuis la naissance. Si son arrivée n’avait déjà rien de conventionnel, l’adolescent n’est pas au bout de ses surprises et s’apprête à vivre une expérience tout aussi magique que dangereuse.

Je dois bien avouer que la couverture ne m’attirait pas plus que le titre, et je ne l’aurais probablement jamais lu sans de solides recommandations. Pourtant Skandar et le vol de la Licorne n’est pas un mauvais roman avec son récit fantastique dans lequel des adolescents s’apparient à des licornes pour former une duo capable de se battre pour leur survie quand il ne s’agit tout simplement pas de gagner la Course du Chaos censée apporter statut et gloire.

On ne parle pas ici de licornes telles qu’on les voit partout s’afficher en peluche, porte-clé et autres tee-shirt. Non, non ! Loin de la licorne pailletée aux couleurs de l’arc-en-ciel, il est question ici de créatures sanguinaires au tempérament de feu. Elles tirent leurs pouvoirs des éléments dont elles ont un atout partagé avec leur cavalier. Mais je dois bien avouer que je n’ai pas été transporté par le récit qui ressemble à tant d’autres du même genre avec ses créatures fantastiques, son combat pour le bien et son école de formation réservée à une poignée d’élus.

Il y a de jolies choses pourtant, j’ai notamment apprécié que le texte aborde la différence, l’exclusion et le rejet, le harcèlement également, comme autant de sous-thèmes qui portent les personnages à souhaiter se dépasser et montrer qu’ils ont de la valeur. C’est d’autant plus vrai pour Skandar qui porte une différence majeure en plus d’un héritage douloureux à porter. Je ne pense pas lire la suite mais j’ai déjà recommandé ce roman à Juliette qui va, à n’en pas douter, adorer !

Je remercie mes copinautes pour la découverte de ce titre : Isabelle et Lucie.
Et je vous invite à lire également le billet de Tachan.

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Skandar Smith a toujours eu un rêve : chevaucher une licorne. Etre l’un des rares chanceux à faire éclore une licorne. A s’unir à elle pour la vie. A s’entraîner dans le but de remporter avec elle la course la plus prestigieuse. Et devenir un héros.
Mais alors que le rêve de Skandar s’apprête à devenir réalité, les événements prennent un tour très dangereux. Un mystérieux ennemi a volé la licorne la plus puissante de l’Île. Et, tandis que la menace plane, Skandar va découvrir un secret qui pourrait faire voler toute sa vie en éclats…

album

La couronne – Une célébration de la vie sur Terre (2022)

The Crown – A celebration of life on earth

Auteure/Illustratrice : Emily Kapff

Traductrice : Rose-Marie Vassallo

Editeur : L’école des loisirs

Collection : Kaléidoscope

Pages : 42

Du haut d’un tas de détritus, une fillette au visage triste adresse un message à ceux qui, bien avant sa naissance, vivaient sur une planète verte et luxuriante. Alourdie par le poids d’une couronne qu’elle n’a pas choisi, elle s’imagine encore que celle-ci puisse changer si nous, humains de son passé, prenons la mesure de notre impact sur la planète et faisons le nécessaire pour inverser la tendance.

Je suis toujours sensible aux livres jeunesses qui fixent l’attention sur l’écologie et la protection de l’environnement, et ce d’autant plus quand cela passe par un récit plutôt qu’un documentaire. Avec ces magnifiques illustrations, l’auteure invite le lecteur à réfléchir à la planète qu’il laissera derrière lui, sans jamais tomber dans le ton moralisateur et toujours avec une note lumineuse porteuse d’espoir. C’est beau tout simplement.

J’ai aimé le fait que les illustrations du futurs toutes de noir et blanc viennent se teinter de couleurs lorsque la petite fille visualise le monde tel qu’il était et tel qu’elle espère encore le connaître, si nous écoutons son appel à l’aide. De la même manière que Davide Cali plaçait le livre comme pilier de l’humanité dans son magnifique On nous appelait les Mouches, j’ai apprécié que Emily Kapff fasse du livre une fenêtre sur le monde et ses merveilles.

Elles ont aimé également : Isabelle, LivresdAvril et Tachan.

Nous ne nous sommes jamais rencontrés, toi et moi. Mais ton histoire est liée à la mienne. Car tu as le pouvoir de me transmettre… une couronne différente.