Lecture à 2 Voix·roman jeunesse

Un Ours nommé Paddington

Titre vo: A Bear called Paddington

Auteur: Michael Bond

Illustratrice: Peggy Fortnum

Editeur: Michel Lafon

Pages: 142

Lu à deux voix avec Juliette, 8 ans.

Ce jeune ursidé venu du fin fond du Pérou a été rebaptisé Paddington par la famille Brown, en hommage à leur première rencontre sur les quais de la gare du même nom à Londres. Rapidement introduit dans la famille et leur quartier, Paddington prend vite sa place, et quelle place! Bourrée de bonnes intentions, l’ourson est d’une maladresse déconcertante, il cumule les bêtises et n’en rate vraiment aucune: de l’inondation de la salle de bain à la montre brisée d’un voisin en passant par la peinture sur les draps et la marmelade sur la moquette, Paddington aura tôt fait de refaire toute la décoration intérieure de son nouveau foyer. Mais son bon caractère et sa gentillesse sont un tel baume au cœur que personne ne lui en veut jamais longtemps.

Entre consternation et fou rire, Un ours nommé Paddington est un premier volume divertissant et d’une richesse narrative incroyable. On se demande où l’auteur va chercher ses idées, mais la recette fonctionne très bien. Le texte est accessible aux jeunes lecteurs et la tendresse qui se dégage du petit ourson rend la lecture agréable et sympathique.

Un chapeau bizarre, une étiquette autour du cou… Mais qui est cette drôle de boule de poils? C’est Paddington! Ce petit ours qui arrive du fin fond du Pérou est bien décidé à commencer une nouvelle vie en Angleterre. Et pour la famille Brown qui le recueille, les choses ordinaires deviennent soudain exceptionnelles quand Paddington s’en mêle!

conte/nouvelle/biographie·roman jeunesse

L’homme aux oiseaux

Titre vo: The Birdman

Auteur: Melvin Burgess

Illustratrice: Ruth Brown

Traductrice: Anne de Bouchony

Éditeur: Gallimard Jeunesse

Collection: Folio Cadet

Pages: 51

 

Magnifiquement illustré par Ruth Brown dont les dessins réalistes sont un enchantement pour le lecteur, L’homme aux oiseaux est un conte à ne pas laisser entre toutes les mains. Les plus jeunes et les plus sensibles ne comprendront peut-être pas la fin quelque peu amère voir cruelle.

Melvin Burgess signe un texte poétique où les bonnes intentions du jeune héros sont vite ensevelies sous des excuses… Mais on ne rigole pas avec la liberté et Ivan apprendra à ses dépens qu’il faut toujours tenir ses promesses. Le sentiment de malaise est palpate dès les premières lignes et ne peut laisser indifférent, laissant le lecteur sur une fin teintée de noir… sans demi-mesure.

Dans l’ambiance du carnaval, Ivan rencontre un oiseleur masqué. A son manteau sont accrochées des cages remplies d’oiseaux colorés et le petit garçon n’a qu’un souhaite, les libérer tous. Mais il n’a qu’une pièce à offrir et l’échange contre un joli rouge-gorge. Tiendra-t-il sa promesse de le laisser s’envoler?

Lecture à 2 Voix·roman jeunesse

Les Messagers du Temps, I: Rendez-vous à Alésia

Auteur: Evelyne Brisou-Pellen

Illustrateur: Philippe Munch

Éditeur: Gallimard Jeunesse

Collection: Folio Junior

Pages: 140

Lu à deux voix avec Gabrielle, 8 ans.

Quoi de mieux qu’un roman d’Evelyne Brisou-Pellen pour introduire un chapitre sur la Gaule et la grande bataille d’Alésia? De sa plume entraînante, elle relate les faits de manière romancée mais sans jamais omettre la réalité historique; et entraîne ses lecteurs à la découverte d’un peuple soumis à Rome et de la révolte orchestrée par un chef de guerre peu commun, Vercingétorix, qui a su réaliser ce que personne n’avait fait avant lui: unir sous sa bannière les différents peuples gaulois.

Par la biais de trois jeunes héros nés dans des camps ennemis, l’histoire suscite l’intérêt dès les premiers pages en mêlant habillement magie et croyances divers à des faits historiques marquants. L’amitié, plus forte que la raison d’état, pousse les trois amis à se surpasser et à tout mettre en oeuvre pour se retrouver et s’entraider alors que le conflit fait rage et que les morts commencent à se compter par centaines…

Rendez-vous à Alésia est un petit roman didactique d’une grande richesse lexicale qui aborde avec simplicité et qualité un chapitre important de notre Histoire. Nous avons hâte de lire la suite.

 

Ils sont trois, que le destin ramène sur terre au fil du temps.

52 avant J. – C. Les peuples celtes se rebellent contre Rome. Nés le même jour, la même année, mais dans des camps différents, Windus, Morgana et Pétrus sont réunis par une force étrange. Et ils découvrent qu’ensemble, ils peuvent influer sur le cours de l’Histoire. Mais un ennemi invisible se met en travers de leur chemin…

ebook·roman

outlander 1: Le Chardon et le Tartan

Titre vo: Outlander, book 1

Auteur: Diana Gabaldon

Traducteur: Philippe Safavi

Éditeur: J’ai Lu

Format ebook (852 pages)

 

Ah l’Ecosse, ses vertes étendues, ses châteaux, ses lochs, ses kilts, ses highlanders, ses légendes et son Histoire… voilà autant d’éléments que Diana Gabaldon a su réunir dans sa saga colossale. Alors bien sûr nous sommes ici en présence d’une romance historique avec tout ce que ça implique mais la romance tient plus de fil conducteur à l’Histoire. J’ai adoré la série TV (la première saison surtout) mais il faut reconnaître que le roman va bien plus loin que son adaptation (comme souvent me direz-vous).

Claire, une jeune anglaise, se voit propulsée de 1945 vers 1743 où l’Ecosse, sous la domination anglaise, tente se conserver ses traditions et son unité. Claire se retrouve prise au piège entre ces deux peuples qui la voient comme une espionne, chacun percevant en elle quelque chose de non naturel pour leur époque. Car Claire a du tempérament et ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle s’affirme comme une femme moderne et indépendante. Pourtant, elle se trouve rapidement au prise avec ce monde hostile pour une femme seule et se voit « contrainte » d’épouser le jeune Jamie Fraser, le mariage assurant sécurité et protection… Et c’est là que le bas blesse. Jamie est certes un homme séduisant et plein de qualités, il veille sur Claire au prix de sa vie s’il le faut; mais en tant qu’époux, il est bien loin de lui épargner les souffrances. En effet, et je pense que c’est le plus dérangeant dans ce premier volume, les violences conjugales sont banalisées au travers de l’héroïne elle-même qui, sans cautionner, atteste qu’on ne peut pas dire non à Jamie (lorsqu’il la viole). L’auteur tente peut-être de dénoncer ce genre de comportement violant à l’égard des femmes dans un monde où elles sont encore vues comme des ventres où planter sa graine, mais on était en droit d’espérer qu’avec son caractère fort, Claire serait faire comprendre à son mari que son comportement est très malsain et inadmissible.

Fort heureusement la richesse du récit quant à la vie dans les Highlands, le fonctionnement des clans et la richesse culturelle sont parfaitement retranscrits et les divers intrigues sont vraiment bien menées. Les personnages principaux sont bien développés et tout est mis en oeuvre pour nous les rendre sympathiques (enfin… presque). Le grand méchant de l’histoire est un anglais, un Red Coat nommé Jack Randall, sadique, cruel et sans aucune limite qui fera vivre de terribles atrocités à Claire, mais surtout à Jamie qui ne pourra nous inspirer que pitié et tremblements. Sa ressemblance flagrante avec son lointain descendant, époux de Claire en 1945, ne fera que semer le trouble dans l’esprit de la jeune femme.

Outlander, 1: Le chardon et le tartan est un roman de qualité qui, malgré ses plus de 850 pages, se lit relativement vite. La série Tv a su mettre en avant les qualités en gommant les défauts des personnages pour nous les rendre plus sympathiques, voir plus amusants. Cependant, le roman va plus loin dans l’intrigue et c’est ce qui en fait sa force. La série ne gardant que la romance et la trame historique principale: le chemin politique des Jacobites et leur soulèvement qui causera la fin de l’Ecosse telle qu’elle était, après la bataille de Culloden. A suivre dans le tome 2, en France…

 

1945. Claire passe ses vacances en Écosse, où elle s’efforce d’oublier la Seconde Guerre mondiale auprès de son mari, tout juste rentré du front. Au cours d’une balade, la jeune femme est attirée par un mégalithe, auquel la population locale voue un culte étrange. Claire aura tôt fait d’en découvrir la raison : en s’approchant de la pierre, elle se volatilise pour atterrir au beau milieu d’un champ de bataille.
Le menhir l’a menée tout droit en l’an de grâce 1743, au cœur de la lutte opposant Highlanders et Anglais. Happée par ce monde inconnu et une nouvelle vie palpitante, saura-t-elle revenir à son existence d’autrefois ?

Lecture offerte·roman·roman ado·roman jeunesse

Le Tour du monde en 80 jours

 

Auteur: Jules Verne

Illustrateurs: De Neuville et I. Benett

Éditeur: Le livre de Poche

Pages: 307

Première incursion dans l’univers du célèbre Jules Verne, sans doute l’un des auteurs français les plus reconnu à travers le monde. J’avoue n’avoir jamais été intéressée par ces textes, aussi illustres soient-ils et, si cela n’avait pas été pour faire plaisir à mes filles, je ne l’aurais peut-être jamais découvert. Sincèrement, même si j’ai apprécié l’histoire en elle-même, si tous ses textes sont du même acabit, je ne suis pas convaincue d’avoir envie de retenter l’expérience.

En effet, j’ai aimé le très british Phileas Fogg et même si son pari m’a semblé un peu hors de propos, j’ai trouvé cela plutôt amusant. On s’attache rapidement aux personnages principaux, et on se prend au jeu, espérant à chaque instant que rien ne viendra entraver leur voyage ou comment ils vont se sortir de situations parfois compliquées. Mais les très (trop) nombreuses descriptions de moyens de transports, trajets et autres chiffres m’ont rapidement perdu. Bien que je comprenne les enjeux pour l’époque et l’impact de la révolution industrielle sur la taille du monde, devenu tout à coup plus accessible à ses habitants, je ne suis pas convaincue par l’intemporalité d’un tel récit. C’est un beau témoignage du passé, soit, mais finalement que reste-t-il de ce voyage si ce n’est une course contre la montre?

Le tour du monde en 80 jours est un roman sympathique mais à côté duquel je pense être passé; mes filles (8 ans) ont apprécié d’avantage et comme c’était pour elle que je le lisais (à voix haute) je n’ai au moins pas tout perdu.

Phileas Fogg, gentleman anglais, parie avec les membres de son club qu’il fera le tour de la Terre en 80 jours. Et, aussitôt, le voilà parti, accompagné de son domestique Jean, un Parisien, dit Passepartout. Il devra être revenu à Londres, pour gagner, le samedi 21 décembre 1872 à 20 heures 45 minutes! Soupçonné d’être l’audacieux voleur de la Banque d’Angleterre, Phileas Fogg va être filé tout le long de ses pérégrinations par le détective Fix qui ne peut cependant pas l’arrêter, le mandat d’arrêt n’arrivant toujours trop tard… Les pays traversés, les multiples aventures, les stratagèmes employés pour contourner les nombreux obstacles, l’activité débordante de Phileas Fogg pour lutter contre le temps en ne départant jamais de son flegme tout britannique, les personnalités de Passepartout et de l’obstiné Fix, font du Tour du monde en 80 jours un merveilleux roman, l’un des meilleurs de Jules Verne, dont le succès considérable ne s’est jamais démenti depuis sa parution, en 1873.

Lecture à 2 Voix·roman jeunesse

Winnie l’Ourson: Histoire d’un ours-comme-ça

Titre vo: Winnie-the-Pooh

Auteur: A. A. Milne

Illustrateur: E. H. Shepard

Traducteur: Jacques Papy

Éditeur: Gallimard Jeunesse

Pages: 171

Nous connaissons tous Winnie l’Ourson au travers des classiques Disney; il a bercé notre enfance et celle de nos enfants. Mais avant d’être un héros de l’animation américaine, Winnie est un héros de la littérature jeunesse anglaise, né de l’imagination de Alan Alexander Milne, auteur britannique du début du XXème siècle.

Publié en 1926 (1946 pour la France), Winnie l’Ourson est un roman inspiré par le fils de l’auteur, Christophe Robin, qu’il voyait jouer avec ses peluches. Composé de dix chapitres/histoires, ce roman pourrait être écrit par Christophe Robin lui-même tant les situations cocasses, le langage parfois approximatif et les fautes d’orthographe rappellent le temps de l’enfance et son imaginaire. A. A. Milne signe un roman intemporel qui respire l’innocence et la douceur d’une époque qui ne dure que trop peu de temps à l’échelle d’une vie humaine. Ses histoires mettent en avant l’amitié, le courage et l’entraide sans pour autant oublier les défauts propres à chacun tels la gourmandise, la peur de son ombre ou encore le pessimisme. La narration rythmée et les échanges amusants entre le narrateur et Christophe Robin, ou entre les différents personnages, sont servis par les jolis dessins crayonnés de Ernest H. Shepard et des aventures bourrées d’humour et de tendresse.

Winnie l’ourson est un classique qui n’a pas pris une ride à lire et faire lire.

Lu à deux voix avec Juliette, 8 ans.

-Tu es le Meilleur-Ours-du-Monde-Entier, dit Christophe Robin.

-Vraiment? dit Winnie, plein d’espoir.

masse critique·roman

Max et la Grande Illusion

Titre vo: Der Trick

Auteur: Emanuel Bergmann

Traductrice: Mathilde Julia Sobottke

Éditeur: Belfond

Pages: 352

 

Max est un jeune rêveur dont le sensibilité est mise à l’épreuve lorsque ses parents lui annoncent qu’ils vont divorcer. Alors qu’il se sent seul et abandonné, il découvre un vieux vinyl promotionnel du Grand Zabbatini, un magicien qui, entre autre tour, propose une formule d’amour éternel. C’est donc plein d’espérance qu’il se met en quête de ce grand illusionniste.

Bien des années plus tôt, Mosche a, lui aussi, été un jeune rêveur solitaire, fragilisé par la perte prématurée de sa mère et le manque d’amour d’un père trop soucieux de ses propres chagrins. Lui aussi a trouvé refuge dans la magie et l’illusion avant de se faire rattraper par la politique antisémite du troisième Reich…

Max et la grande illusion s’est la rencontre de deux âmes innocentes confrontées à la dure réalité de la vie, qui cherchent le réconfort dans l’illusion et l’espérance d’un monde meilleur. Construit sur l’alternance des chapitres Max-Mosche, 2007-1934, Los Angeles-Prague, ce roman défie les lois spatio-temporelles entraînant le lecteur au cœur des émotions de ces deux jeunes garçons dont la rencontre explosive va venir réconcilier chacun avec la vie. Alors que Mosche se rapproche de l’ineluctable fin de sa vie, Max est encore au seuil de la sienne et il ne tient qu’à lui de comprendre que la vraie magie c’est d’être en vie.

Sur fond de Seconde Guerre Mondiale et d’horreur des camps de concentration, Emanuel Bergmann signe un premier roman touchant, empli d’émotions dans lequel le monde du cirque met des paillettes plein les yeux, comme autant de poussières venues irritées nos yeux pleurant sur la cruauté des Hommes et l’abomination de l’extermination d’innocents.

Je remercie les éditions Belfond et Babelio pour cette offre de masse critique.

Prague, 1934. Mosche Goldenhirsch, fils de rabbin, mène une existence bien triste et bien monotone. Sa mère adorée vient de mourir et les relations avec son père sont de plus en plus houleuses. Quand un cirque débarque à Prague, il décide de se lancer dans l’aventure et de suivre la troupe. Mosche se voue corps et âme à sa nouvelle passion et apprend toutes les ficelles du métier avec son maître, l’Homme demi-lune. Il rêve aussi à la très belle assistante, Julia… Et de fil en aiguilles, Mosche Goldenhirsch devient le Grand Zabbatini, ce magicien que tout le monde veut voir, Adolph Hitler y compris… 
Los Angeles, 2007. Max Cohn a 11 ans et sa vie vient de basculer : ses parents vont divorcer. Le jeune garçon est effondré, surtout qu’il est persuadé d’être responsable du drame. En fouillant dans les vieilleries de son père, il tombe sur un CD du Grand Zabbatini et découvre son célèbre tour :  » le sortilège de l’amour éternel « . Max en est sûr, seul un magicien peut faire des miracles et réparer l’irréparable, alors il part à la recherche de celui qui représente son dernier espoir…