Lecture à 2 Voix·roman ado·roman young adult

L’année de grâce (2019/2020)

The Grace Year

Auteure: Kim Liggett

Traductrice: Nathalie Peronny

Editeur: Casterman

Pages: 448

Seize ans est un entre-deux âges qui marque physiquement le passage à l’âge adulte. Les jeunes filles ne sont plus des enfants et cela se voit dans le regard sans équivoque des hommes. A seize ans, Tierney se voit contrainte de quitter sa famille pour vivre l’année de grâce avec les autres filles de son âge. Mises à l’écart par leur communauté, elles sont envoyées affronter leur magie qu’il leur faudra dissiper. Installées derrière une palissade de bois, elles vont vite comprendre que si celle-ci les protège des dangers extérieurs, elles ne sont pas à l’abri des dangers qui viennent d’elles-même. Car si certaines élèvent, nombreuses préfèrent piétiner leurs consœurs et cet équilibre instable sera au cœur des relations qu’entretiendront ces jeunes filles. Tandis que certaines ne rentreront jamais chez elles, d’autres reviendront complètement changées.

L’année de grâce met en scène une communauté dans laquelle les hommes ont tous pouvoirs. Soumises à leur bon vouloir, les femmes ne représentent que la tentation et le désir sexuel qui se ternit avec le temps et la perte de fertilité. L’empreinte théologique est omniprésente dans l’éducation que reçoivent filles et garçons, qui appliquent dès le plus jeune âge les principes misogynes mis en place par le régime patriarcal. La dictature mise en place dans ce roman utilise la peur et l’assujettissement pour maintenir en équilibre une façon de vivre étouffante et brutale. Personne ne sort indemne de ce lieu de vie reclus. Le régime extrémiste appliqué à une communauté restreinte permet de saisir toute l’ampleure de la cruauté qui emprisonne les femmes dans un unique rôle reproductif.

Le texte de Kim Liggett invite à la réflexion sur la condition des femmes de notre époque dans certains pays: les difficultés d’accès à l’éducation, l’absence de liberté et la soumission imposée par les hommes sous peine de mise à mort. Portée par une héroïne intelligente et éprise de liberté, ce roman féministe pose la question de la place de la femme dans la société, et tente de démontrer qu’elles ne sont pas responsables des agissements des hommes à leur encontre lorsqu’ils se laissent dominer par leur désir. Si le récit est glaçant, il n’en porte pas moins l’espoir d’un avenir meilleur par le biais d’actions menées en secret par certains personnages féminins et masculins.

Je vous invite à lire l’avis d’Isabelle et celui de Pépita.

Personne ne parle de l’année de grâce. C’est interdit. Nous aurions soi-disant le pouvoir d’attirer les hommes et de rendre les épouses folles de jalousie.. Notre peau dégagerait l’essence pure de la jeune fille, de la femme en devenir. C’est pourquoi nous sommes bannies l’année de nos seize ans: notre magie doit se dissiper dans la nature afin que nous puissions réintégrer la communauté. Pourtant, je ne me sens pas magique. Ni puissante.

Lecture à 2 Voix·roman ado

Féline (2006/2009)

Koyangi Sonyeo

Auteure: Hui-ryeong BU

Traductrices: Yeong-hee Lim & Françoise Nagel

Editeur: Picquier jeunesse

Pages: 153

Mis en avant sur les rayonnages adolescents de notre médiathèque, ce petit roman coréen a attiré notre oeil grâce à sa jolie couverture qui révèle la promesse d’une amitié entre un chat et un humain. Amoureuses des chats, Gabrielle et moi nous sommes lancées dans une lecture à deux voix à la rencontre de deux êtres cabossés par la vie, Minyeong la jeune fille et Minet le chat noir.

Minet est un chat errant. Chaque jour est une lutte pour sa survie: trouver sa nourriture, lutte de territoire, éviter les dangers (chiens, humains, voitures…). Narrateur de l’histoire, il nous raconte sa rencontre avec Minyeong, son coup de cœur pour la jeune-fille qu’il identifie comme un homme-chat, un humain capable de comprendre les chats. Mais Minyeong ne semble pas le comprendre. Pire encore, elle le vend à un garçon, Han. Entre eux trois, un lien se tisse petit à petit, tout comme le voile se lève lentement sur Minyeong et les blessures qui pèsent sur son cœur.

Il est vraiment intéressant d’avoir fait du chat le narrateur de ce récit. Loin de la complexité, voir de l’incohérence, des émotions humaines, Minet perçoit le monde avec simplicité et justesse. Ses actes font échos à ses sentiments. Féline est un récit touchant, un premier roman emprunt de poésie qui parle de relation homme-animal mais aussi des hommes entre eux et surtout du rapport que l’on peut avoir avec soi-même. Au travers du regard de Minet, Hui-Ryeong Bu souligne l’importance de faire résonner son cœur et se tête pour s’ouvrir aux autres mais surtout à soi.

***

Voici un chat errant, qui doit surmonter les difficultés de la vie après la disparition de sa mère. Voici une adolescente un peu sauvage, qui vit seule avec sa grand-mère et fuit le contact avec les autres, de peur d’être blessée. Tous deux se rencontrent dans un parc, et aussitôt, le chat croit reconnaître en elle un de ces êtres de légende qui comprennent le langage des chats. C’est sûr, ils sont faits l’un pour l’autre! Une belle histoire d’amitié entre un jeune chat vagabond et une adolescente, qui apprennent ensemble à affronter la vie, leurs peurs et leur solitude.

anglais·Lecture à 2 Voix·roman jeunesse

The Diary of a Killer Cat (1994)

Auteure: Anne Fine

Illustrateur: Steve Cox

Editeur: Penguin books

Pages: 64

Nous avons eu du mal à dégager du temps pour faire de la lecture en anglais. Mais Gabrielle ayant fini son programme de l’année, nous continuons à intégrer quelques moments d’anglais dans notre emploi du temps. Nous avons ainsi pu remettre en place ce rituel qui plait beaucoup et nous fait bien rire entre les mots incompréhensibles et les difficultés de prononciations.

Ce qui est certain est que ce Killer Cat remporte toujours un grand succès avec son texte à l’ironie absolument délectable. S’il a fallu avoir recours à internet pour chercher le sens d’expressions toutes faites, cela n’a en rien gâché notre plaisir et nous avons passé de très bon moment à redécouvrir le journal de ce chat so british. Anne Fine a su parfaitement tirer avantage du côté chasseur du chat pour créer un quiproquo qui aboutit à une conclusion aussi drôle qu’inattendu.

Le texte est peut-être un peu plus difficile que ce que j’avais pensé au premier abord mais c’est principalement lié au fait que le lexique spécifique du chat n’est pas forcément courant quand on apprend une langue. De fait, nous avons toutes deux enrichi notre vocabulaire ce qui est toujours appréciable.

Le dessin de Steve Cox n’a pas le même humour de celui de Véronique Deiss qui est en charge de la version française aux éditions L’école des loisirs mais le style fait son petit effet malgré tout. Les illustrations complètent le texte et remplissent les pages pour un format roman illustré à hauteur des lecteurs débutants.

Poor Ellie is horrifIed when Tuffy drags a dead bird into the house. Then a mouse. But Tuffy can’t understand what all the fuss is about. Who on earth will be the next victim to arrive through the cat-flap? Can soft-hearted Ellie manage to get her beloved pet to change his wild, wild ways before he ends up in even deeper trouble?

Lecture à 2 Voix·roman ado·roman jeunesse

La fleur perdue du chaman de K (2019/2021)

Il fiore perduto dello Sciamano di K

Auteur : Davide Morosinotto

Traducteur : Marc Lesage

Editeur : l’école des loisirs

Collection : Médium

Pages : 534

Laïla, fille d’un diplomate finlandais, fait le rencontre d’El Rato à l’hôpital de Lima où la jeune fille vient passer des examens médicaux en raison de sa vue déclinante. Les deux enfants passent beaucoup de temps ensemble, cherchant à tromper l’ennuie en parcourant les couloirs de l’hôpital ; ils découvrent un vieux journal d’expédition qui parle d’une fleur rare aux vertus miraculeuses. Aussi lorsque le verdict tombe pour Laïla, ils décident de s’enfuir et de partir à la recherche de cette mystérieuse fleur du chaman de K..

Plongé dans le Pérou des années quatre-vingt où la situation politique est très instable et les dangers nombreux, encore plus pour les étrangers. L’amitié entre les deux enfants leur permet de surmonter les épreuves et de toujours trouver une porte de sortie. Si le danger peut se rencontrer à chaque coin de rue, c’est aussi le cas en ce qui concerne les bonnes rencontres. Laïla est attachante et attire la sympathie d’adultes bienveillants et prêts à lui venir en aide, l’encourageant dans son fol espoir plutôt que de la détourner de ses projets. Il y a toujours quelqu’un pour se joindre à leur périple et c’est en groupe qu’il arrive à la fin de ce voyage initiatique tellement riche humainement et culturellement.

Dans son troisième et dernier livre de la série ayant pour fil conducteur un fleuve, Davide Morosinotto nous entraîne dans les profondeurs de la forêt amazonienne dans une quête spirituelle qui amène une réflexion sur la mort et son évitement. Après Le célèbre catalogue Walker & Dawn qui remontait le fleuve Mississippi, puis L’éblouissante lumière des deux étoiles rouges qui suivait le cour de la Neva, La fleur perdue du chaman de K. nous entraîne sur les bords de l’Amazone. Porté par des personnages attachants, le récit se fait à deux voix auxquelles viennent ponctuellement s’en ajouter d’autres. L’auteur a une fois de plus su créer un récit d’aventures exceptionnelles enrichies de la culture de tout un pays, de son histoire aussi et surtout de sa religion, le chamanisme.

Ce troisième livre est à l’image des précédents un magnifique objet à la mise en page originale qui dynamisme le récit et donne vie à l’histoire. Entre les esprits aux formes animales qui permettent d’identifier le personnage qui parle en ouverture de chapitre et les effets typographiques, cette collection est vraiment exceptionnelle. Même si j’ai plus de mal à la lecture de cette histoire notamment à cause des écriture parfois petite et le fait qu’il faille tourner l’ouvrage dans tous les sens, ça ne m’a pas empêché d’apprécié l’effet visuel.

Davide Morosinotto confirme son talent d’auteur en nous proposant un roman de grande qualité. La série n’en est pas une au sens premier du terme mais il a pourtant su lier les trois histoires par des crossover qui créent un effet de surprise bienvenu et fort apprécié par toute notre famille. A découvrir et faire découvrir!

Je vous invite à lire les avis d‘Isabelle et de Pépita.

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Pérou, 1986. Quand elle est admise à l’hôpital de Lima, Laila attire les regards: fille d’un diplomate finlandais, au teint pâle et aux cheveux blonds, c’est du jamais vu pour les enfants hospitalisés là. Surtout pour El Rato, qui y a passé toute sa vie. Dans les archives de l’hôpital, Laila et El Rato découvrent un journal d’expédition, écrit par le docteur Clarke, près de quarante ans auparavant. Il y a dessiné une fleur très rare, qu’utiliserait le chaman de la tribu K., quelque part en Amazonie, et qui aurait des vertus miraculeuses. C’est alors que tombe le verdict des médecins pour Laila: elle est atteinte d’une maladie incurable, qui ne laisse aucun espoir. Aucun espoir, vraiment? Mais s’ils retrouvaient cette fleur perdue? S’ils allaient au-devant des mille dangers du fleuve et de la forêt?

Lecture à 2 Voix·roman ado·roman jeunesse

On n’a rien vu venir (2012/2019)

Auteurs: Anne-Gaëlle Balpe, Sandrine Beau, Clémentine Beauvais, Annelise Heurtier, Agnès Laroche, Fanny Robin et Séverine Vidal

Editeur: Alice

Collection: Poche

Pages: 110

Lundi 4 juin. Les résultats des élections sont tombés: Le Parti de la Liberté a gagné. Dans la rue des scènes de liesse populaire, des cris de joie, et parfois aussi des départs en catimini, des parents inquiets qui rappellent leurs enfants à la maison. Sept enfants nous racontent leur comment ce nouveau parti politique s’est immiscé dans leur quotidien. Sous couvert de liberté et de justice, il crée des lois liberticides avant de s’attaquer aux minorités sociales. De la couleur de la peau au handicap, en passant par l’homosexualité, la population se voit contrainte à des obligations et des restrictions injustes. Si certains ont fuit dès l’annonce des résultats, d’autres s’y préparent pendant que leurs voisins, leurs amis choisissent de subir ou d’entrer en résistance.

Ce roman à sept voix est à faire lire à tous les enfants pour éveiller leur conscience et développer leur esprit critique. En effet, les auteures y présentent comment un parti totalitaire arrive au pouvoir et comment une dictature s’imisce de façon insidieuse dans la vie de chacun, réduisant peu à peu les libertés et le libre arbitre, imposant une façon de vivre et de penser unique en maintenant un climat de peur permanent. L’écriture à quatorze mains apporte différent regards mais l’écriture reste cohérente et les chapitres se nouent naturellement, comme s’ils avaient été écrit par une seule personne. Les questionnements et réflexions qui suivent la lecture permettent de la prolonger intelligemment en ouvrant la discussion avec les jeunes lecteurs.

A découvrir, l’avis de Bouma et celui de Pépita.

Des manifestations de liesse populaire ont lieu dans tout le pays: le Parti de la Liberté a gagné les élections… Mais, très vite, le nouveau pouvoir exclut tous ceux qui s’éloignent un tant soit peu de la norme – les « mal-habillés », les « trop-foncés », les « pas-assez-valides »…- et instaure des règles de plus en plus contraignantes. La liste des nouvelles lois et prohibitions s’allonge, les contrevenants sont traqués? Comment en est-on arrivé là?

Lecture à 2 Voix·roman ado

Hunger Games, tome 3. La révolte (2009/2015)

Mockingjay

 

Auteure: Suzanne Collins

Traducteur: Guillaume Fournier

Editeur: PKJ

Pages: 459

 

Après les évènements survenus lors des derniers Hunger Games, Katniss et Peeta ont été séparé. Alors que Katniss a été évacuée et soignée au District 13, personne ne peut dire si Peeta est encore en vie. Alors que la vie s’organise dans les profondeurs du territoire du District 13, Katniss s’apperçoit qu’elle n’y a pas que des amis. Si beaucoup voit en elle le symbole de la rébellion, d’autres se méfient de ses intentions ou se demandent en qui la jeune fille placera sa confiance pour prendre le pouvoir à la suite du Président Snow. Mais avant d’en arriver là, la révolte se met en place et la rébellion gagne peu à peu du terrain pour renverser le Capitole.

L’histoire fait suite directe avec le volume précédent. Katniss découvre que la révolte des districts est déjà bien plus avancée qu’elle ne le pensait. Laissées dans l’ignorance, elle prend conscience que son rôle n’est pas d’être en première ligne mais uniquement d’être le visage de la rébellion. Accompagnée d’une équipe de tournage, elle est envoyée dans les districts qui ont ralliés le mouvement afin de filmer des spots de propagande. Pendant ce temps différentes actions sont menées dans les districts pour chasser les Pacificateurs, soldats du Capitole chargée de faire respecter l’ordre. Malheureusement pour nous à ce stade de l’histoire, l’auteure ne nous donne que les informations mais nous ne les vivons pas puisque nous continuons de ne suivre que Katniss, la narratrice. Je me demande si à ce stade, Suzanne Collins n’aurait pas mieux fait de changer de point de vue pour rendre son récit plus vivant et dynamique. Les deux premiers tiers de ce tome ont été particulièrement difficile à lire car il ne s’y passait pas grand chose ce qui nous a rendu la lecture presqu’ennuyeuse.

Cependant le dernier tier relève le niveau dès l’instant où Katniss décide de se rendre au Capitole pour tuer le Président Snow. Il y a alors peu de temps mort et le soulèvement est complet. Katniss se rend compte qu’elle n’est pas toujours favorable aux actions menées par le treize et elle paiera un lourd tribut à la fin des combats. Jusqu’au bout, elle gardera la même ligne de conduite pour notre plus grand plaisir. Révolte ou pas, elle reste elle-même au fond, même si les jeux l’ont affectée à jamais.

Hunger Games est une bonne série, avec ses défauts et ses qualités. Pour Gabrielle et moi, ce fut un très bon moment de partage à travers la lecture. Nous avons eu de très beaux échanges sur la dictature et la politique, la prise de pouvoir, le soulèvement des peuples etc. Rien que pour ça je ne regrette pas d’avoir lu ces livres portés par une héroïne au cœur noble, courageuse et prête à tout pour protéger ceux qu’elle aime. Suzanne Collins a su rendre réaliste un univers dystopique dictatorial et les conséquences que ce régime politique amène sur le peuple qui n’a pas d’autre choix que de se soulever pour reprendre ses droits et sa liberté!

Nous avons une fois de plus enchaîné avec le visionnage des deux films dont la construction m’a semblé plus vivante que celle des romans. Le fait de quitter Katniss pour voir ce qui se passe ailleurs est particulièrement intéressant. La scène qui m’a le plus touchée reste le moment où Katniss chante « Hanging Tree » et où l’on voit le soulèvement du District 5.

A lire également, l’avis de Bouma.

Contre toute attente, Katniss Everdeen a survécu aux Hunger Games à deux reprises. Mais alors qu’elle est sortie de l’arène sanglante vivante, elle n’est toujours pas en sécurité. Le Capitole est en colère. Il veut se venger. Qui pensent-ils devrait payer pour les troubles? Katniss. Et ce qui est pire, le Président Snow a été parfaitement clair sur le fait que personne d’autre n’est en sécurité non plus. Ni la famille de Katniss, ni ses amis, ni les habitants du District 12.

Lecture à 2 Voix·roman ado

Hunger Games, tome 2. L’embrasement (2015)

Catching Fire (2009)

 

Auteure: Suzanne Collins

Traducteur: Guillaume Fournier

Editeur: PKJ

Pages: 429

 

Après leurs victoires aux Hunger Games, Katniss tente de reprendre le cours de sa vie. Relogée dans le quartier des vainqueurs avec sa mère et sa sœur, leur niveau de vie s’est considérablement amélioré et elles tentent d’aider les plus nécessiteux. Alors que leur relation reste tendue, Katniss et Peeta s’apprêtent à rejouer les amoureux devant le tout Panem durant la Tournée de la Victoire. Manipulés par le gouvernement, ils vont devoir convaincre leurs concitoyens et le Président Snow que leur refus de s’entretuer à la fin des jeux n’est du qu’à leurs sentiments et que ce n’était pas un acte de rébellion. Car dans les districts, la colère gronde et les esprits s’embrasent. Mais avant d’assiter à la rébellion, il faudra voir se jouer les 75é Hunger Games.

Après la fin du premier tome, j’attendais le soulèvement et des actions plus concrètes contre le Capitole mais finalement l’histoire prend le temps de s’installer et nous impose de nouveaux jeux. La Tournée de la Victoire permet de voir la tension qui règne dans les districts et les répressions du gouvernement. Le retour dans le district douze ne se fait pas sans encombre avec l’arrivée de Pacificateurs dirigés par un chef retors. Pour imposer la terreur et étouffer la rébellion, le Président Snow annonce l’ouverture de nouveaux Hunger Games particuliers en cette année d’Expiation dont l’objectif apparait évident dès l’annonce: tuer Katniss et l’espoir qu’elle donne au peuple.

Suzanne Collins a su faire évoluer son personnage principal qui semble avoir définitivement quitté l’adolescence et doit apprendre à se construire avec le souvenirs des jeux et des morts laissés derrière elle. Confuse et troublée par ses sentiments, Katniss aurait pu se trouver au cœur d’un triangle amoureux mais l’auteure ne semble pas vouloir développer l’aspect romantique de sa série pour se concentrer sur les enjeux politiques. Ce qui n’est pas pour me déplaire. On retrouve les éléments qui font la richesse du premier volume avec les prémices de ce que nous trouverons forcément dans la suite. Entre actions et émotions, l’auteure apporte ce qu’il faut de rebondissements pour rendre la lecture intéressante.

Après la lecture, Gabrielle et moi avons vu l’adaptation cinématographique avant de nous lancer dans la lecture du tome suivant.

L’avis de Bouma est à lire ICI.

Après le succès des derniers Hunger Games, le peuple de Panem est impatient de retrouver Katniss et Peeta pour la Tournée de la victoire. Mais pour Katniss, il s’agit surtout d’une tournée de la dernière chance. Celle qui a osé défier le Capitole est devenue le symbole d’une rébellion qui pourrait bien embraser Panem. Si elle échoue à ramener le calme dans les districts, le président Snow n’hésitera pas à noyer dans le sang le feu de la révolte. À l’aube des Jeux de l’Expiation, le piège du Capitole se referme sur Katniss…

Lecture à 2 Voix·roman ado

Hunger Games (2008)

The Hunger Games

 

Auteure: Suzanne Collins

Traducteur: Guillaume Fournier

Editeur: PKJ

Pages: 411

 

Katniss Everdeen a seize ans et vit dans le District 12 à Panem, un monde post-apocalyptique reconstruit sur les ruines des Etats-Unis. Gouvernés depuis le Capitole, une ville technologiquement évoluée, les Districts sont soumis à une régime totalitaire. Pour maintenir l’ordre, le Capitole organise chaque année les Hunger Games, un jeu télévisé durant lequel, les participants s’entretuent jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul. Moissonnés parmi les jeunes de douze à dix-huits ans, les tributs sont sélectionnés au nombre de deux dans chaque District, un garçon et une fille. Lorsque Prim, sa sœur cadette, est tirée au sort pour participer aux jeux, Katniss s’offre en tant que volontaire pour prendre sa place. Elle ne souhaite que sauver sa sœur d’une mort certaine mais ne se doute pas un instant que son sacrifice et les choix auxquels elle sera confrontée vont lui attirer la sympathie du peuple et faire souffler un vent nouveau sur Panem.

Premier volet d’une trilogie dont le succès n’est plus à faire, Hunger Games est un roman dystopique qui pose les bases d’un univers dictatorial, un monde dans lequel les habitants de chaque district doivent fournir des ressources pour faire vivre le Capitole. Subissant la pauvreté extrême et ses conséquences, le peuple subit en plus les jeux de la faim qui envoient à la mort leurs enfants. Violents et cruels, ces jeux testent l’abileté à survivre dans un monde hostile et permettent au Capitole de maintenir le peuple dans un état de peur permanente.

L’idée de jeux de la mort n’est pas nouvelle et a déjà fait l’objet de récit bien plus violents. Je pense notamment au Battle Royal de Kôshun Takami (1999) rendu célèbre par son adaptation cinématographique. Mais la trame narrative est ici plus riche et met surtout l’accent sur le pouvoir totalitaire tenu par le Président Snow et l’abscence de liberté qu’il laisse aux habitants contrôlés par la terreur cristallisée dans un jeu de téléréalité qui n’amuse que les plus riches. Les personnages de Suzanne Collins sont parfaitement travaillés et leur évolution est maitrisée. Katniss et Peeta suscitent la sympathie, accentuée par l’évolution de leurs sentiments respectifs.

Lu à deux voix avec Gabrielle, je ne peux que saluer l’effet que le livre a sur elle. Elle craignait la violence et la cruauté des jeux mais y a trouvé bien plus. L’histoire lui permet de prendre conscience de ce qu’est un régime dictatorial et de la façon dont il est tenu. Cela suscite en elle de la colère et un sentiment d’injustice fort. Elle s’est immédiatement positionnée en faveur de Katniss et Peeta pour qui elle éprouve de la compassion mais également de l’attachement. Elle espère voir leur histoire évoluée vers de la romance. En attendant, nous avons regardé le film et commencé le deuxième tome.

L’avis de Bouma est à découvrir ici.

Dans un futur sombre, sur les ruines des Etats-Unis, un jeu télévisé est créé pour contrôler le peuple par la terreur. Douze garçons et douze filles tirés au sort participent à cette sinistre téléréalité, que tout le monde est forcé de regarder en direct. Une seule règle dans l’arène: survivre, à tout prix. Quand sa petite sœur est appelée pour participer aux Hunger Games, Katniss n’hésite pas une seconde. Elle prend sa place, consciente du danger. A seize ans, Katniss a déjà été confrontée plusieurs fois à la mort. Chez elle, survivre est comme une seconde nature…

Lecture à 2 Voix·roman jeunesse

Winnie et la Grande Guerre (2020)

Winnie’s Great War (2018)

Auteure: L. Mattick & J. Greenhut

Illustratrice: Sophie Blackall

Traductrice: Caroline Guilleminot

Editeur: l’école des loisirs

Pages: 335

Nous connaissons tous Winnie l’ourson, si ce n’est par la lecture – Winnie l’Ourson : Histoire d’un ours-comme-ça – tout du moins par les classiques Disney; cet ourson en peluche, ami de Christopher Robin, fils de l’auteur A.A. Milne fait parti du paysage enfantin. Ce que nous sommes moins nombreux à savoir, est que l’ours en peluche de Christopher Robin fut baptisé Winnie en référence à une ourse noire à qui il rendait visite au zoo de Londres. Winnipeg fut acheté par le lieutenant Harry Colebourn alors qu’il était en route vers l’Europe avec son régiment de cavalerie canadienne. Ainsi nommée en référence à la ville natale du jeune homme, Winnipeg devient la mascotte du régiment et fait la traversée de l’Atlantique jusqu’en Angleterre. Avant de partir pour la France, Harry laisse Winnie au zoo de Londres où il l’espére plus en sécurité.

Joli parallèle avec l’oeuvre de Milne, Lindsay Mattick raconte l’histoire de Winnie à son fils Cole. Plus qu’une histoire pour enfant, il s’agit avant tout d’une histoire de famille puisqu’Harry Colebourn est l’arrière-grand-père de l’auteure. Accompagnée dans l’écriture par Josh Greenhut, elle s’inspire de faits réels basés sur les journaux de Harry ainsi que les récits de sa famille. Les inconnues étant nombreuses, les auteurs laissent libre cours à leur imagination et signent un récit touchant sur fond de Première Guerre Mondiale. Des forêts canadienne au zoo de Londres, le voyage de Winnie ne se fait pas sans encombre mais partout où elle passe, la petite oursonne se fait des amis et attire la sympathie des humains. Les auteurs utilisent son regard pour dépeindre les émotions des soldats de qui elle partage le quotidien mais également, plus tard, celles des londoniens qui subissent les raids aériens.

Winnie et la Grande Guerre n’est pourtant pas un récit de guerre, c’est avant tout une histoire d’amitié, une histoire plein d’humanité dans laquelle un jeune homme, s’appretant à vivre une expérience terrible, choisit de sauver un animal sauvage pour qui il se prend d’affection en un regard. Lu à deux voix avec Gabrielle (11 ans 1/2), le texte nous a touché, parfois presque bouleversé, mais nous a aussi fait rire. Nous avons apprécié les anecdotes sur les animaux de guerre, les interventions de Cole qui s’interroge sur la véracité de certaines situations, l’amitié entre Harry et Winnie et le personnage de Harry dont les actions laissent à penser combien c’était un homme bon. Enfin, nous avons été charmé par les illustrations de Sophie Blackall qui viennent ponctuer le récit ainsi que « les archives de la famille Colebourn » situées en fin de volume qui permettent d’en savoir plus sur la naissance de ce roman et d’observer des photographies de Harry, Winnie et de toutes les personnes qui ont un rôle à jouer dans cet ouvrage.

Vous connaissez Winnie l’Ourson? Sûrement. Mais vous saviez qu’il avait vraiment existé? Et qu’il avait une histoire extraordinaire? Il y a un siècle, dans les forêts du Canada, une petite oursonne est séparée de sa mère et capturée par un trappeur. Un jeune lieutenant vétérinaire, Harry Colebourn, se prend d’affection pour elle et décide de l’adopter. Il l’appellera Winnie et en fera la mascotte de son régiment. A l’approche de la Grande Guerre en Europe, Winnie accompagne les soldats canadiens qui traversent l’océan. A Londres, où elle sera confiée au zoo. A l’endroit même où un petit garçon de cinq ans, A. A. Milne, fera sa connaissance et racontera ses aventures connues des enfants du monde entier.

Lecture à 2 Voix·roman ado·roman jeunesse

Augustine (2020)

Auteure: Juliette Paquereau

Illustratrice: Junko Nakamura

Editeur: l’école des loisirs

Collection: médium

Pages: 69

 

Pour finir l’année comme nous l’avons vécue, un livre à la main, Gabrielle et moi nous sommes installées avec ce petit roman, lu paisiblement ensemble, à voix haute, en mode digestion et partage d’une petite lecture. Le papa, les yeux rivés sur son jeu vidéo, a largement profité de la lecture qui l’a amusé tout en le questionnant sur le rôle de l’école dans la construction de cette jeune fille.

Car Augustine, douze ans, souffre d’un trouble plus grand que celui de la page blanche. Alors qu’elle se demande si elle ne serait atteinte d’une sorte de maladie, elle chemine petit à petit entre le collège et le cours de piano, jamais complètement investie, jamais vraiment satisfaite mais des mots plein la tête. Pourtant son grand-père lui a dit qu’elle deviendrait quelqu’un. Entre manque de confiance en soi et réflexion sur son identité, Augustine rencontre une traductrice de livre venue présenter son métier à la classe ; une rencontre qui soulève la question pertinente de la capacité de chacun à réaliser des choses selon une réalité personnelle et non selon les attentes des autres.

Juliette Paquereau signe un premier roman touchant qui, en toile de fond, semble remettre en question un système de notation  scolaire qui peut engendrer une quête de perfection nuisible au développement personnel. Son écriture se veut poétique de part un phrasé en rimes qui donne une grande musicalité au texte et renforce l’attachement du lecteur à l’héroïne. On retrouve la chanteuse dans l’auteure, la musique dans l’écriture à la lecture de ce court roman porté par une héroïne musicienne et dont les chapitres semblent rythmés comme une partition. Les illustrations de Junko Nakamura renforcent la poésie du texte et l’incapacité d’Augustine à se pauser intellectuellement de part une technique aux crayons de couleurs qui rappelle les dessins des enfants. C’est un coup de ❤ !

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L’avis de Gaby

J’ai beaucoup aimé Augustine car il y a de la poésie, les illustrations sont jolies et l’auteure fait passer un message intéressant à la fin de l’histoire.

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Augustine aime le piano, la danse et le silence du CDI. Elle n’aime pas les salsifis, les haricots beurre, les « mous-loukoums » et les filles qui parlent constamment de « doudounes ». En plus d’avoir douze ans et demi (ce qui n’est pas rien), Augustine voit des mots partout, des mots tout le temps, en long en large et en ruban. Des mots qui jusque dans son sommeil l’enquiquinent, qui font des vrilles, des bonds, des rimes. Si au moins ça pouvait l’aider à écrire sa rédaction pour demain. Mais non, rien. Ce soir, dimanche, les mots lui manquent, et c’est le syndrome de la page blanche. Boule au ventre, petit vélo, insomnie ; elle a beau se creuser le ciboulot, consulter son dico, c’est le vide intersidéral sur sa copie. Alors cette nuit, au fond de son lit, Augustine se demande si tout ça est bien normal, si elle ne souffrirait pas d’une sorte de maladie.