Auteur: Fanny Chartres
Éditeur: l’école des loisirs
Collection: Supermax
Pages: 214
Arrivé fin janvier dans notre boîte aux lettres, Strada Zambila a été mis de côté plusieurs semaines avant d’être lu. Seule Gabrielle avait envie de le lire, Juliette et moi étions assez rebutées par la couverture… franchement pas terrible! Mais comme on dit qu’il ne faut jamais se fier aux apparences, je l’ai sortie de notre pile à lire et ne le regrette pas.
Ilinca est une jeune fille de onze ans, elle vit au n°2 Strada Zambila à Bucarest avec sa jeune sœur, Zoé, leurs grand-parents et leurs huit chats. Cela fait trois mois que leurs parents ont quitté la Roumanie pour la France et la promesse d’un avenir meilleur. Si Zoé vit bien la situation, reste pleine de vie et d’entrain, Ilinca souffre profondément de la situation. Ses parents lui manquent et à ses yeux rien n’a plus de valeur que leur présence et leur amour, être une famille unie. Pourtant, lorsqu’elle accepte de préparer un concours avec Florin, son camarade de classe, elle trouve un peu de bonheur et, œil dans l’objectif, elle redécouvre sa ville et ses couleurs, ses odeurs, ses habitants et la richesse culturelle qui se cache derrière les murs et au cœur de quartiers désertés par un peuple parti tenter d’améliorer ses conditions de vie à l’étranger.
Strada Zambila est un roman sur l’amitié mais aussi sur la tolérance et la force des liens familiaux. C’est aussi un récit fort sur la culture et les origines. Fanny Chartres signe un titre profondément sensible au cours duquel sa jeune héroïne découvre le poids des préjugés et des dissimulations. L’écriture est très visuelle et offre un véritable voyage à travers la capitale roumaine. Le final, surprenant, est par ailleurs très touchant.

Les « cueilleurs de fraises »: en Roumanie, c’est ainsi qu’on désigne ceux qui partent à l’étrange pour trouver une vie meilleure. Les parents d’Ilinca ont quitté Bucarest pour la France. Ils ont beau lui assurer que c’est seulement pour quelques mois, Ilinca trouve le temps long. Pour elle, ça ne vaut pas la peine de quitter ceux qu’on aime pour travailler dans un cabinet médical en Normandie. Ni de gâcher le présent en espérant un meilleur avenir. A l’approche de Noël, c’est de plus en plus difficile. En leur absence, on fait front dans la rue Zambila. Ilinca et sa petite soeur Zoé sont prises en charge par leurs grands-parents, qui se sont installés chez elles avec leur huit chats. Lorsque le professeur de roumain propose de participer à un concours d’arts plastiques, Ilinca s’associe à Florin, un élève rom de sa classe. Il écrira des poèmes, elle fera des photographies. Pour Ilinca, la photographie est le meilleur moyen de lutter contre les clichés, et de voir, enfin, ce qui se cache derrière les certitudes.