roman jeunesse

L’Apprenti conteur (2022)

Auteur : Gaël Aymon

Illustrateur : Siegfried de Turckheim

Editeur : l’école des loisirs

Collection : Neuf

Pages : 152

Charles Perrault a décidé d’envoyer son fils à la campagne avec l’espoir qu’il y trouve l’inspiration qui le fera remarquer à cour de Versailles. A douze ans, Pierre n’aime pas la poésie et lorsqu’il rencontre Mariette, il se laisse facilement convaincre que les contes ont le vent en poupe auprès de Mademoiselle, la fille du roi. Il accepte de rencontrer sa nourrice qui lui raconte une histoire assez pauvre après lui avoir arraché la promesse d’une réécriture plus qualitative. Sur le chemin du retour il fait une terrible rencontre, la première d’une série qui tend à se répéter chaque nuit et dont il ressort avec l’envie frénétique d’écrire des pages et des pages sur son cahier.

Gaël Aymon prend pour point de départ les contes de Ma mère l’Oye en se basant sur l’hypothèse selon laquelle Pierre Perrault, dit Darmancour, en aurait écrit l’essentiel ; son illustre père y aurait ensuite apporté quelques modifications, dont on ne connait pas exactement la teneur, avant de les faire publier. Il peuple son univers de personnages terrifiants, poussant son héros à affronter ses peurs les plus terribles et signe un titre aussi sombre que sa couverture.

Les contes contiennent toutes les peurs des enfants afin qu’ils s’en libèrent.

Mais L’Apprenti conteur va bien au-delà du conte de fées et flirte avec le fantastique en plongeant son personnage principal dans un monde chimérique qui le fait douter des limites de son imagination, poussant également le lecteur à s’interroger sur la frontière entre le réel et l’imaginaire, et sur l’existence d’une vie après la mort.

Car il est ici bien question du temps qui passe et de l’emprunte laissée par le souvenirs de notre passage sur Terre lorsque l’on passe de vie à trépas. Ainsi, si Pierre a besoin de l’écriture pour faire le deuil d’un être cher, la nourrice utilise la plume du garçon pour inscrire ses histoires dans la mémoire collective en le poussant à leur donner une substance plus moderne et en adéquation avec son époque ; époque durant laquelle la transmission orale s’est perdue.

Conte fantastique mais également récit initiatique, L’Apprenti conteur est un roman très sombre qui séduira les amateurs de frissons. L’écriture de Gaël Aymon joue sur l’effet de surprise pour effrayer son héros et son lecteur, sentiment renforcé par les illustrations toutes en noir et blanc de Sigfried de Turkheim qui viennent assombrir un peu plus le récit. L’objet livre est par ailleurs magnifique dans sa mise en page qui introduit chaque chapitre par une citation de chacun des huit contes d’origine en les encadrant de ronces.

Je vous invite à lire l’avis de Tachan.

Pas facile d’être le fils du grand Charles Perrault… A douze ans, Pierre est envoyé à la campagne pour y écrire le recueil de poèmes qui le fera remarquer à Versailles. Afin d’échapper à la corvée, le garçon se dit que collecter des contes auprès d’une vieille nourrice puis les retranscrire ne devrait pas lui demander trop d’efforts. Mais la première histoire, celle d’une petite fille croquée par un loup, n’a ni queue ni tête et tient en trois lignes ! Il faut bien davantage pour captiver des lecteurs. Fort heureusement, Pierre a une imagination débordante et de quoi l’alimenter. Chaque nuit, il fait d’étranges rencontres : une petite Mariette habillée d’un chaperon rouge, un messire Leloup qui porte une barbe aux reflets bleutés, sept petites ogresses… De quoi donner des idées à l’apprenti conteur.

4 commentaires sur “L’Apprenti conteur (2022)

  1. Merci pour la citation.
    Ce fut aussi une très belle lecture voire un coup de coeur même pour moi. J’ai adoré la poésie du texte et de l’objet.

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