
Auteure : Aurélie Magnin
Illustratrice : Caroline Leibel
Editeur : Alice
Collection : Deuzio
Pages : 132
Fan de l’époque médiévale, j’avais hâte de découvrir ce roman jeunesse dont la couverture promettait une héroïne de caractère et des gargouilles plus terrifiées que terrifiantes. Et je peux dire que j’ai vraiment passé un bon moment en compagnie de ces gargouilles. Découpée en deux parties, l’histoire se déroule sur deux époques : le douzième siècle d’un côté, le vingt-et-unième de l’autre.
Au XIIe siècle, le tailleur de pierre Erec peine à gagner sa vie en vendant les gargouilles qu’il taille pour la nouvelle cathédrale de Fabiourg. Les seigneurs de la ville ne lui paient que la moitié de son dû car il vient de la miséreuse Morne-Ecu. Sa fille, Aélis, dirigée par un puissant sentiment d’injustice, s’apprête à commettre un interdit pour venger sa famille et ses voisins des citadins, se condamnant, ainsi que tous ses descendants, à subir une malédiction. Il faudra attendre d’être de nos jours, pour que Camille, la dernière née de cette famille, puisse se confronter aux légendes de sa famille pour tenter de tous les sauver.
Les gargouilles de Morne-Ecu est avant tout un récit fantastique original et drôle, bien qu’il aborde aussi des thématiques plus sombres telles que le poids de l’héritage, les inégalités sociales et de genre ou encore la cruauté envers les animaux. Les gargouilles sont ici des animaux décriés par leur apparente laideur alors qu’elles ne sont que gentillesse et gloutonnerie. Naïves et maladroites, elles sont pourtant très attachantes et sont des personnages essentiels à l’histoire.
Le récit est bien mené, bien pensé et ne manque pas d’originalité. On pourra cependant regretter l’enchainement un peu trop rapide des événements. Je dois bien admettre que, si le saut dans le temps ne m’a pas gêné et m’a même paru très cohérent, j’aurais aimé passer un peu plus de temps au Moyen-Age. Je pense qu’il y avait matière a nourir un peu plus le récit de magie et de vengeance et à donner un peu plus de consistance aux deux personnages féminins pour les rendre plus attachantes. Cela reste une aventure vraiment sympathique pour initier les jeunes lecteurs au récit fantastique, et passer du temps en compagnie d’adorables créatures.
XIIe siècle – dans le foyer d’Erec, le tailleur de pierre, la misère se fait sentir. Son élevage de gargouilles est en danger. Aélis, sa fille, s’apprête à prendre une décision radicale, portée par la colère et un fort sentiment d’injustice…
De nos jours – dans les boutiques de Mornécuens, d’affreuses figurines de gargouilles rappellent la légende régionale : les deniers spécimens auraient vécu au village. Camille, la descendante d’Aélis, n’y croit pas, mais plus pour bien longtemps…