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Les lettres du Père Noël

Letters from Father Christmas

Auteur : J. R. R. Tolkien

Traducteurs : Gérard-Georges Lemaire & Céline Leroy

Editeur : Christian Bourgois

Pages : 208

J’ai découvert les Lettres du Père Noël de Tolkien il y a quelques années, réunies dans un format poche. Séduite par l’histoire qui se dessine sur une trentaine de lettres et plus de vingt années, le format ne m’avait pas convaincu. Aussi la réédition en grand format par les éditions Christian Bourgois m’a sautée dans les mains alors que j’arpentais les allées d’une librairie.

Avec son grand format, sa couverture rigide, sa tranche tissée et son signet en tissu, ce recueil se classe dans la catégorie des beaux livres, faits pour durer. Et cela tombe bien car c’est typiquement le genre d’ouvrage qu’on prend plaisir à relire durant l’Avent d’une année sur l’autre, comme une histoire fractionnée qu’on prendrait plaisir à (re)découvrir chaque jour jusqu’à l’arrivée de Noël.

Si les premières lettres adressées à l’aîné de la fratrie Tolkien ne font que quelques lignes, certaines atteignent les quatre ou cinq pages d’écriture dans lesquelles le Père Noël raconte ses aventures au Pôle Nord avec son assistant Ours Polaire, et plus tard l’elfe Ilbereth. Si certaines années il ne se passe rien d’extraordinaire d’autres, la maison s’est écroulée et il a fallu déménagé et d’autres sont marquées par des guerres avec les gobelins des cavernes. Le tout rythmé par les bêtises d’Ours Polaire.

Christopher, troisième né de la fratrie, est probablement celui qui est le plus enthousiaste de cette correspondance et il écrit au Père Noël avec une rigueur que seule la force des choses restreindra. C’est d’ailleurs à ce fils que nous devons ce livre car il a pris soin de conserver les lettres et les illustrations qui les accompagnaient. La richesse de cet ouvrage tient d’ailleurs dans le fait que les lettres, enveloppes et illustrations de la main de J.R.R. Tolkien servent d’illustrations et laissent une emprunte de ce travail d’écriture qui consistait plutôt en un rituel de Noël pour sa famille.

Si l’édition française joue sur la différence de police d’écriture pour différencier la main de chaque personnage ayant contribué à l’écriture, les lettres d’origines nous montrent la créativité de l’auteur pour qui, écrire ces lettres devait représenter un travail énorme, car il écrivait de façon différente pour chaque personnage. L’écriture tremblotante du Père Noël me semble particulièrement difficile à maitriser, même si j’imagine qu’au fil des ans elle fut plus aisée à réaliser.

Plus qu’un récit d’aventures, Les Lettres du Père Noël, sont une immersion dans l’intimité de la famille Tolkien. Une correspondance étalée sur plusieurs années qui voit naître et grandir les enfants, qui nous raconte les petits rituels de Noël avec notamment le bas de laine que les enfants ne sont autorisés à suspendre qu’un temps, et qui nous rappelle combien l’auteur était créatif.

Chaque mois de décembre, une enveloppe portant un timbre du pôle Nord parvenait aux enfants de J.R.R. Tolkien. A l’intérieur se trouvaient une lettre rédigée dans une étrange écriture arachnéenne ainsi qu’un magnifique dessin en couleur. Ces lettres venaient du Père Noël et racontaient de merveilleuses histoires sur la vie au pôle Nord. La fois où tous les rennes se sont échappés et ont disséminé les cadeaux un peu partout ; La fois où l’ours polaire, sujet aux mésaventures, a grimpé au sommet du pôle Nord et est passé par le toit de la maison du Père Noël pour tomber dans la salle à manger ; et toutes les fois où des guerres ont éclaté contre la horde de gobelins qui vivent dans les grottes sous la maison !

De la première lettre adressée au fils aîné de Tolkien en 1920 à la dernière lettre poignante adressée à sa fille en 1943, cette nouvelle édition propose plusieurs éléments inédits tout en faisant la part belle aux reproductions charmantes des lettres, illustrations et enveloppes décorées. Une formidable célébration pour les lecteurs de tous âges.

4 commentaires sur “Les lettres du Père Noël

  1. J’avais offert ce livre à ma sœur pour la réconcilier avec Tolkien – elle n’a jamais réussi à lire « Le Seigneur des Anneaux » et, depuis, elle rechignais à lire cet écrivain. Eh bien elle a beaucoup aimé ! Moi aussi, d’ailleurs ^^ Et elle a poursuivi avec « Le Hobbit », comme quoi !

    1. Je comprends complètement son ressenti sur cet auteur. J’ai mis des années à lire « Le seigneur des anneaux » (je préfère largement les films) et je n’ai jamais réussi à dépasser l’épisode des troll dans « le hobbit »… Mais je ne désespère pas et un jour je sais que j’y arriverai.

      1. Je crois que ma sœur a peiné à arriver à Fondcombe et s’est arrêtée quelque part par là. Je dirais bien que, depuis, elle a dévoré « Le Hobbit » mais c’est faux : elle lit très lentement et, même si elle aime beaucoup, entre son rythme et d’autres lectures, elle a mis plus d’un an à le lire ! Donc, en effet, ne désespère pas 😉

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