Tout ce qui Conte (2023)

En 2022, Thomas Scotto ouvrait le chemin de la liberté Aux filles du conte se faisant la voix de leur émancipation. Il revient cette fois-ci chargé d’objets de conte auxquels il donne une vie d’éternité. Passeur de mots, passeurs d’objets, Tout ce qui Conte nous rappelle combien nous avons un rôle à jouer dans la sauvegarde de notre patrimoine culturel et la transmission des histoires qui nous ont bercé.

L’objet livre séduit dès sa couverture au lettrage doré et au dos toilé, il nous invite à saisir cette clef pour ouvrir la porte de ce cabinet de curiosités, cet inventaire du merveilleux, cet imagier des contes de fée, tenu par la mystérieuse Imelda, gardienne de ce trésor d’objets issus du fabuleux. L’intérieur n’est pas en reste, impression grimoire d’un papier épais et moucheté, lettrines et enluminures au scotch apposées donnent l’illusion d’un ouvrage du passé.

Elle gardait un trésor que beaucoup ignorait :
Des objets fabuleux,
La mission d’une vie.

Des objets fabuleux que nous conterons ici…

Mais,
Chaque mot en son temps,
La patience est un jeu.

Comme à son habitude, Thomas Scotto joue avec les mots et leur musicalité, nous invitant à un jeu d’énigmes dissimulant, au cœur de vers et haïkus, un conte symbolisé dans l’objet représenté. Si beaucoup sont faciles à identifier, d’autres sont plus secrets car issus de contes moins populaires, mais pas d’inquiétude, chaque objet est associé à un titre sur la page de garde en fin d’ouvrage.

Nicolas Lacombe vient sublimer la poésie du texte et la magie des contes par des illustrations au scotch d’une élégante beauté, dans un style épuré qui joue sur les contrastes pour magnifier chaque objet dans son intemporalité. Il ne nous reste à nous lectrices-lecteurs, passeuses-passeurs d’histoires, qu’à perpétuer cette magie universelle dont la formule commence par « Il était une fois…« .

Pour découvrir la technique de l’illustration au scotch de Nicolas Lacombe :

Il en va des endroits
comme d’autant de personnes :
certains sont plus bavards,
d’autres se font discrets…

L’atelier d’Imelda
était loin des Palais,
dans le fond d’une impasse
que le jour abandonne.

Aucune enseigne, pas de pancarte,
ni le moindre écriteau,
on ne pouvait savoir
tout ce qu’elle y faisait…