masse critique·roman jeunesse

Big Tree (2024)

BIG TREE (2023)

Auteur/Illustrateur : Brian Selznick

Traductrice : Anne Delcourt

Editeur : Bayard Jeunesse,

Pages : 528

Les romans de Brian Selznick ont cela de particulier qu’ils se lisent tant par les mots que pas les images. Imposant en nombre de pages, chacun cumulent un texte finalement assez court et laisse les illustrations au crayon à papier raconter l’aventure de ses personnages avec autant de poésie, si ce n’est plus, que ne le feraient les mots. J’avais été impressionné par le procédé lors de ma découverte de cet auteur dans L’invention de Hugo Cabret, je suis une nouvelle fois sous le charme.

Big Tree est né du désir du cinéaste Steven Spielberg de créer un film célébrant la nature du point de vue de la nature elle-même. Choisi pour en écrire le scénario, Brian Selznick est tombé amoureux de l’idée et de l’histoire qu’il ne voulait pas voir tomber dans l’oubli après l’abandon du projet de film suite à la pandémie de 2019. Avec l’accord du réalisateur, et quelques adaptations du scénario, le projet du livre est venu supplanté celui du film.

Les bons parents donnent toujours des racines et des ailes à leurs enfants. Des racines pour se fixer, et des ailes pour voler courageusement jusqu’à destination.

Ainsi l’histoire débute au cœur d’une forêt primaire où nous faisons la connaissance de deux petites graines de platane. Louise, la plus petite, est coincée à l’intérieur près de Merwin qui se fait les yeux de sa sœur et lui raconte le monde qui les entoure. Rapidement un danger annonce les changements et le départ brutal des graines, lâchées au grès du vent dans l’espoir de faire survivre l’espèce. Malgré les dangers, nos deux héros ne perdront jamais de vue leur objectif premier de trouver un sol riche où prendre racines.

Entre récit fictif et documentaire scientifique, l’histoire nous entraine au Crétacé dans une aventure qui rend hommage à la nature et à la planète Terre. Au fil des rencontres, le lecteur est amené à en apprendre d’avantage sur les champignons et le réseaux d’informations qu’ils alimentent en profondeur, et sur la communication des végétaux entre eux, avant de plonger dans l’océan à la découverte des foraminifères.

Les champignons […] semblaient petits, ils faisaient partie d’un vaste système souterrain composé de millions de kilomètres de fibres très fines, qui reliait toutes les racines des arbres de la forêt comme une immense rivière de connaissances. Ce système transportait des quantités d’informations prodigieuses sur l’eau, les nutriments, les insectes, le climat, et tout ce qui permettait aux arbres de rester en vie. Même s’ils vivaient cachés, les Ambassadeurs formaient le plus vaste réseau vivant de la forêt, et ils ne commettaient jamais d’erreur.

L’histoire ne manque ni de rebondissements ni d’émotions, notamment grâce au personnage de Louise qui porte, sur le monde qu’elle découvre, un regard curieux, naïf mais jamais dénué de sensibilité. Ses propos sont terriblement pertinents bien que toujours exprimés avec candeurs. On peut noter par ailleurs la justesse du texte, poétique et accessible dans son propos, véritable hymne à la vie, drôle et touchant dans son message porteur d’espoir.

Il était une fois deux petites graines qui vivaient dans une très vieille forêt. Leur maman leur dit qu’elle allait leur donner des racines et des ailes – des racines pour qu’elles aient toujours une maison, et des ailes pour leur donner le courage de la trouver.

Je remercie Babelio pour la proposition de Masse Critique Privilège et les éditions Bayard Jeunesse pour l’envoi de ce superbe livre accompagné de jolis ex libris.

Un immense incendie menace la forêt. Louise et Merwin, deux petites graines d’un grand platane, doivent prendre leur envol au plus vite, avec l’espoir de trouver ailleurs la terre fertile dans laquelle ils pourront s’enraciner.
Projetés dans l’inconnu, Louise et Melwin vont faire appel à toute leur intelligence et à leur sensibilité. Un voyage extraordinaire commence, plein de dangers, de rencontres et de mystères. Et si, de leur réussite, dépendait aussi l’avenir de la vie sur la Terre ?

2 commentaires sur “Big Tree (2024)

  1. Effectivement, c’est toujours une expérience avec lui et j’aime beaucoup l’histoire derrière celle-ci.
    Merci pour la découverte 🙂

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