BD/manga·masse critique

Par la force des arbres (2023)

D’après le roman d’Edouard Cortès

Scénario : Edouard Cortès & Dominique Mermoux

Dessin et couleurs : Dominique Mermoux

Editeur : Rue de Sèvres

Pages : 120

Après la liquidation de son exploitation agricole, Edouard Cortès n’a plus goût ni foi en la nature humaine. Mais plutôt que d’utiliser le nœud de sa corde pour se pendre, il choisit d’en faire un outil qui lui permettra de monter le matériel nécessaire à la construction de la cabane dans laquelle il souhaite s’isoler pour prendre du recul avec le monde. Encourager par ses proches, il entend bien passer plusieurs mois en haut de cet arbre qu’il s’est choisi pour tenter de trouver un nouveau point d’encrage suffisamment solide pour reprendre goût à la vie.

Au fil des pages, Edouard Cortès partage son expérience de vie en communion avec la nature. L’album, richement et superbement illustré, nous fait découvrir les richesses de la nature, faune et flore vivant en symbiose ou partageant un même espace dont ils tirent chacun avantage pour rester en vie. Oiseaux, insectes, mammifères, mais aussi divers essences d’arbre, de mousses et autres lichens sont autant de merveilles qui viennent redonner foi en l’existence à cet homme qui, comme Le Baron perché d’Italo Calvino, a fait le choix de s’installer en haut d’un arbre, pour mieux se trouver.

Récit de vie, Par la force des arbres est aussi et surtout le témoignage d’un homme éprouvé par le métier d’agriculteur dont les conditions de travail se sont durcies avec le temps et la rigidité bureaucratique. C’est presque un appel à l’aide que l’on entend souffler entre les branches de cet arbre, une prière silencieuse pour sauver l’agriculture française et ceux qui tentent encore d’en vivre.

Je remercie les éditions Rue de Sèvres et Babelio pour l’envoi de ce titre dont la lecture est un véritable baume au cœur.

« Je me sentais fatigué du monde d’en bas et de moi-même, je suis donc monté là-haut.
J’entreprends une métamorphose à l’ombre des forêts.
Je veux voir à hauteur d’arbre. »

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