Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #25

Une semaine raccourcie, un gros week-end et du temps pour lire et regarder la TV entre deux révisions et répétitions musicales. Voici le bilan de la semaine de mes deux ados.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Juliette est enfin sortie des Royaumes de Feu et c’est Skandar et le Vol de la Licorne qui lui succède. Sans surprise, elle adore. On est vraiment dans le genre qu’elle affectionne : magie, univers et créature fantastiques, un héros différent, une lutte pour le bien…

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Les petits documentaires continuent d’avoir la côte. Gabrielle se fait plaisir avec la série des Petites&GRANDE des éditions Kimane que Juliette prend également plaisir à lire. Cette semaine, elles ont ainsi découvert Emmeline Pankhurst, femme politique britannique particulièrement connue pour avoir organisé le mouvement des Suffragettes et redécouvert Greta Thunberg, militante écologiste suédoise que tous les ados connaissent aujourd’hui. Juliette a d’ailleurs poussé plus loin sur le sujet avec le petit livre de la collection Elles ont osé ! chez Oskar éditions.

Les suites de série ont afflué cette semaine à la médiathèque, tant au rayon BD que dans celui des mangas. Spy x Family et l’Atelier des Sorciers étaient attendus avec impatience mais c’est probablement le deuxième tome de Navillera, Like a butterfly qui a remporté le plus de succès. A la base seule Gabrielle le lisait mais Juliette s’est aussi laissée tenter et a de suite accroché à cette histoire de relation intergénérationnelle dans laquelle une jeune homme apprend à danser à une plus vieux. Le webtoon aborde en fond de toile la maladie d’Alzheimer. Le loup en slip continue de les faire rire. Juliette poursuit les géants et Gabrielle a testé Toutes les princesses meurent après minuit qu’elle a trouvé sympa mais spécial, pas toujours très clair.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Le rituel « dimanche animation » a de nouveau été supprimé pour une soirée Donjons & Dragons. Notre fratrie a partagé un temps ensemble autour d’un film, chose relativement rare tant leurs goûts divergent et ils en ont tous revenus ravi ; ils ont passé un bon moment, ont beaucoup ri. Bref un bon film pour ados et jeunes adultes.
Dans le cadre de mon abonnement UGC, j’ai eu l’opportunité d’assister à la projection de « Les vengeances de Maître Poutifard » en avant-première avec la personne de mon choix : Juliette, grande fan du roman de Mourlevat était le public désigné. Première fois qu’elle assiste à une avant-première en présence du réalisateur, elle a adoré le film et le temps d’échanges accordés à la fin du film.
Niveau séries TV, elles ont fini avec leur frère les épisodes de Spy x Family (la saison 2 est prévue pour octobre) et ils ont donc commencé différentes nouvelles séries : Sword Art Online II les a réunit autour de trois épisodes et sera la seule série qu’ils verront tous les trois. Gabrielle verra également avec Martin (le grand-frère) Code Geass – Lelouch of the Revellion et Juliette verra avec lui Konosuba – God’sblessing on this wonderful world !

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Concert classique

Dans le cadre de ses études musicales, Gabrielle a souvent l’opportunité d’assister à des concerts de musique classique. Ici, invitée par son professeur de hautbois, elle souhaitait assister au concert Des vents dans les cordes proposé au Conservatoire de Lille dans le cadre de leur programmation Chambre à part qui s’articule autour de la musique de chambre. L’intérêt pour elle était d’écouter jouer son professeur, ainsi que son ancienne professeure, qui joue du basson au sein de cette formation. De Roussel à Poulenc, en passant par Taffanel, l’ensemble Quintette Solis nous a enchantées par la qualité de sa prestation et l’harmonie qui se dégage de chacune des œuvres interprétées.

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #24

Les semaines continuent de s’enchainer à un rythme effréné. Celle-ci fut à nouveau bien remplie entre visite à l’université (section langues) et préparation de l’oral blanc du Brevet pour Gabrielle, et répétitions et soirée des talents pour Juliette. Elles ont su maintenir un peu de temps pour lire, essentiellement autour du petit déjeuner et du goûter.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Pendant que Juliette avance lentement ces romans en cours (Les secrets de la forêt sauvage et Les Royaumes de feu Hors série 1), Gabrielle a dévoré Telle que je suis et commencé un roman de sciences fictions qui la sort de sa zone de confort, Dune de Franck Herbert. Elle a demandé à voir le film et le coup de cœur fut si énorme qu’elle a souhaité découvrir le roman.

Du côté des BD, il y a eu très peu d’arrivage cette semaine, mais les filles étaient contentes de trouver la suite de Princesse Sara et de Ninn dans le sac de la médiathèque. Gabrielle a aussi lu Le chant du temps inversé qui faisait parti des nouveautés mais qui ne l’a clairement pas emballée.

Chose plus surprenante, les filles avaient envie de documentaire cette semaine. Pendant que Juliette a dévoré l’énorme album C’est Sale ! La grande histoire de l’hygiène, Gabrielle a pris plaisir avec deux petits albums des collection Petite&Grande et Petit&Grand et surtout avec un album très riche sur Séoul.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Toujours pas de rituel « dimanche animation », les filles n’avaient tout simplement pas très envie de regarder la télé, et puis Gabrielle avait vu Dune dans la journée, ce qui lui a permis de découvrir un film qui lui faisait envie et de tellement apprécier que cela lui a donné une idée de lecture. Dans le courant de la semaine, elle a aussi vu le deuxième film Avengers, un bon divertissement comme elle le dit. Enfin, toujours avec leur frère, elles poursuivent la série Spy x Family.

(auto)biographie·album

L’oiseau en moi vole où il veut (2022)

Fågeln i mig flyger vart den vill

Auteure : Sara Lundberg

Traducteur : Jean-Baptiste Coursaud

Editeur : La Partie

Pages : 128

Berta Hansson est une artiste suédoise méconnue qui a grandi dans une ferme au nord de la Suède. Prisonnière de sa condition de fille, elle grandit des rêves plein la tête, des rêves de liberté et d’expression artistique qu’elle garde secrets pour ne pas contrarier son père. Seule sa mère, malade, semble la comprendre. Mais bientôt la tuberculose l’emporte et Berta se voit contrainte de travailler à la ferme. Il lui faudra bien du courage pour provoquer un incident et oser enfin dire à son père qu’elle ne veut pas de cette vie !

S’inspirant des œuvres, des lettres et journaux intimes de Berta Hansson, Sara Lundberg livre un récit touchant sur l’enfance de l’artiste avec ses rêves d’avenir, son regard sur la vie, son expression artistique et ses peines. L’auteure nous laisse aussi entrevoir l’oncle Johan qui le premier donna le goût de la peinture à la petite Berta. L’écriture poétique et les magnifiques peintures décrivent le quotidien des paysans suédois du début du vingtième siècle, une vie rude à laquelle Berta n’arriva jamais à s’accoutumer, ne trouvant le plaisir que dans la nature environnante, véritable source d’inspiration.

L’album se prolonge d’une biographie de l’artiste illustrée de photographies d’elle-même ou de son travail, permettant ainsi d’en savoir plus sur l’adulte qu’elle devint entre éducatrice et artiste reconnue. L’oiseau en moi vole où il veut est un magnifique album au travers duquel j’ai découverte une artiste expressionniste qui mérite la reconnaissance qui lui est dû. Très sensible aux illustrations, j’ai pris un plaisir immense à feuilleter plusieurs fois l’album pour en apprécier toutes la diversité de styles qui nous plonge dans une Suède désuète dont la beauté s’exprime dans ses paysages, ses traditions et sa culture.

Comment se libérer d’un destin qui semble tout tracé pour accomplir ses rêves ?
Au début du XXe siècle, Berta a douze ans. Elle grandit dans une ferme, avec comme seule perspective une vie de femme au foyer. Mais Berta rêve… Elle explore et dessine la nature autour d’elle, et sculpte des oiseaux dans la glaise du ruisseau – des oiseaux semblables à celui qu’elle imagine, tapi en elle, aux ailes prêtes à se déployer. Berta offre ses œuvres à sa mère, la seule à la comprendre, espérant la guérir de la tuberculose qui la ronge. Alors que son père la réclame à la ferme, refusant catégoriquement de la laisser étudier, son intérêt pour l’art grandit tandis que la santé de sa mère décline.
Une interprétation vibrante de l’enfance de la peintre suédoise Berta Hansson, méconnue, comme tant de femmes artistes.

roman graphique

Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l’hippopotame (2023)

Auteur : Vincent Zabus

Illustrateur : Hippolyte

Editeur : Dargaud

Pages : 168

Romain s’apprête à entrer dans la cour des grands, à faire le grand saut dans la vie adolescente. Si physiquement le changement s’arrête au passage piéton qui sépare l’école primaire du collège, le mental lui fait déjà des bonds et du haut de ses presque douze années, Romain se rend compte qu’il a déjà commencé à changer : ses jouets de l’amusent plus autant, les histoires qu’il se raconte n’apaisent plus son esprit tourmenté, ses parents semblent de plus en plus indifférents… Et que penser de son enseignante adorée, Mademoiselle Sophie, dont l’embonpoint s’est encore aggravé pendant les vacances. Encourager par sa sœur, étudiante en psychologie, le garçon décide de mener l’enquête pour comprendre quelle douleur se cache derrière toutes ses rondeurs, mettant un pied dans le monde des adultes et commençant son apprentissage de la vie.

Après le magnifique et vibrant Incroyable !, publié en 2020, le duo Zabus-Hippolyte revient avec un nouveau titre touchant et sensible par la façon dont il aborde le passage de l’enfance à l’adolescence en l’enveloppant dans d’autres thèmes importants tels que la grossophobie et les troubles alimentaires. Le texte tout en délicatesse de Zabus soulève avec intelligence un questionnement sur le comportement et le jugement de l’humain face aux personnes en surpoids. Il pousse à regarder au-delà de l’enveloppe charnel pour mieux comprendre l’autre. Les aquarelles d’Hyppolyte mettent en valeur le regard de Romain sur Sophie, insistant sur les émotions par un joli jeu d’ombre et lumière. Poétique, Mademoiselle Sophie ou la fable du lion et de l’hippopotame est un récit profondément humain à découvrir dès 9/10 ans.

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Romain, 12 ans, a une soeur, étudiante à l’université, et a pour professeur d’école mademoiselle Sophie. L’embonpoint prononcé de Sophie lui vaut les moqueries de plusieurs élèves, sans qu’elle semble y prêter attention. Romain observe avec curiosité et empathie sa professeure et devine un mal-être qu’il ne peut expliquer avec son regard de jeune ado. Romain essaie pourtant de comprendre cette tristesse palpable : sa corpulence est-elle une conséquence de ses sentiments, ou l’inverse ? Est-elle malade ? A quoi ressemble son quotidien ? A-t-elle un amoureux ? … Doté d’une imagination débordante, Romain commence son apprentissage de la vie et découvre une partie du monde des adultes, notamment grâce à sa grande soeur. Peut-on dissimuler les souffrances ou les doutes et tenter, malgré tout, de faire bonne figure ? …

Le coin de Gaby·Le coin de Ju

Culture adolescente #23

Les vacances sont finies, les filles ont repris le chemin du collège. La fin d’année approche avec ce que cela implique en terme de préparations aux examens : fin de cycle en conservatoire, Brevet des collèges pour Gabrielle… et d’orientations. Mais elles arrivent encore à se ménager du temps pour la lecture et ça me fait bien plaisir de les voir se faire plaisir autour des livres.

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Que lisent-elles à 13 ans 3/4 ?

Du côté des romans, Juliette a commencé le deuxième tome de la série de Tonke Dragt, Les secrets de la forêt sauvage. Elle avait aimé L’écuyer du Roi mais semble plus intéressée encore par ce second volet qu’elle dévore à un rythme bien plus soutenu.
De son côté, Gabrielle a pris plaisir à lire le petit roman illustré de Stéphane Servant, Monstres avant de se lancer dans le nouveau roman de Elle McNicoll, Telle que je suis.
On ne remerciera jamais assez les vendeurs d’occasions qui proposent des livres quelques jours à peine après leur sortie en librairie 😉

Du côté des BD, Juliette s’est faite prêter par une amie les deux premiers tomes de la série Les pierres du cauchemar (je ne suis vraiment pas fan du design) qu’elle et Gabrielle ont aimé lire. Elle a aussi lu le deuxième tome de Les Légendaires – Résistances. Et toutes deux ont lu le quatrième tome du Loup en Slip qui est toujours aussi drôle.

Alors que Juliette continue de découvrir Yuzu la petite vétérinaire et Faraway Paladin, Gabrielle a pris plaisir de découvrir Beyond the Clouds.

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Que regardent-elles à 13 ans 3/4 ?

Moins de temps devant la télévision mais Gabrielle a quand eu l’occasion de découvrir Qui veut la peau de Roger Rabbit ? chez une amie et nous lui avons montrer La liste de Schindler qu’elle souhaitait découvrir avec nous au vu du sujet délicat.
Et elles se sont jointes toutes les deux à leur frère pour regarder la suite de la série Spy X Family, clairement l’animé qui a le plus de succès en ce moment chez nous.

roman graphique

Yuan, journal d’une adoption (2019)

Auteure : Marie Jaffredo

Editeur : Vents d’Ouest

Pages : 128

Après la lecture du Printemps de Sakura, j’avais très envie de découvrir d’autres BD de Marie Jaffredo. Yuan, Journal d’une adoption est un récit intime que l’auteure nous livre sur son expérience de l’adoption avec tout ce que cela implique d’émotions, d’interrogations et d’obligations. Véritable parcours du combattant, le chemin les conduit à Nanchang, préfecture de la province de Jiangxi en Chine durant l’hiver 1996, à la rencontre de leur fille, Yuan.

Une rencontre qui ne se passe pas forcément comme ils l’avaient espéré, les réponses à leurs questions restant évasives et formelles. Jetés dans le grand bain de la parentalité de façon assez brutale, Marie et son époux semblent pourtant trouver un rythme avec cette enfant qui semble aussi perdue qu’eux. Rapidement, les habitudes s’installent et un lien se crée entre eux et leur fille rebaptisée Margaux.

En marge de l’adoption, c’est tout une culture qu’ils découvrent, une façon de vivre complètement différente de celle qu’ils connaissent. Entre deux rendez-vous administratifs sous tensions, ils font du tourisme « forcé », une façon de découvrir le pays de leur enfant et son histoire dont certains événements doivent être oubliés, comme les manifestations de la place Tien’anmen.

Yuan, Journal d’une adoption est comme son nom l’indique un journal qui propose de suivre une famille dans son cheminement vers l’adoption avec ses difficultés, ses craintes mais aussi ses joies et petits bonheurs qui font que l’aventure est belle. L’auteure y livre un témoignage sincère et sans filtre, emprunt d’un panel d’émotions.

Janvier 1996, Marie et Armand reçoivent un courrier qui va bouleverser leur vie ! Yuan Yang, petite fille de 6 mois vient en effet de leur être « attribuée » par les autorités chinoises. Cette nouvelle, après des années d’essais infructueux pour avoir un enfant, est l’aboutissement d’un vrai parcours du combattant : procédures administratives, enquête sociale, de police, de bonnes mœurs, profil psychologique…
Une fois leur dossier d’adoption accepté et après de longs mois d’attente, le couple est enfin autorisé à partir à la rencontre de ce bébé tant espéré dans son pays d’origine.
En même temps que leur fille, ils découvrent alors une culture et pays multimillénaire qui commence à peine à s’ouvrir au monde.