roman graphique

Béatrice (2020)

Auteur/Illustrateur : Joris Mertens

Editeur : Rue de Sèvres

Pages : 112

Dans la foule matinale qui se presse vers la gare, un manteau rouge attire le regard. C’est Béatrice, jeune vendeuse de gants dans une boutique des Galeries La Brouette. La sourire aux lèvres, elle semble affronter sa routine quotidienne un livre à la main, comme pour tromper l’ennui de sa solitude. Un sac rouge abandonné sur les quais attise sa curiosité. Jusqu’à ce que cette dernière soit la plus forte et que la jeune femme emporte l’objet subtilisé chez elle. Elle y découvre un album photos empli des souvenirs d’un jeune couple ayant vécu dans les années 30. Béatrice tente alors de rassembler les souvenirs de cette jeune femme qui lui ressemble et de celui qui fut son époux.

Album sans textes, Béatrice est une bande dessinée qui déroule son histoire à la manière d’un storyboard avec ses visuels pris sous différents angles qui permettent de nous faire entrer dans le récit en tant que spectateur et acteur. Les illustrations s’imposent pour nous raconter cette histoire qui s’inscrit dans le temps au travers d’une héroïne qui semble chercher la vie dans le souvenirs d’une autre existence. Parcourant les rues de Paris à la recherche de lieux disparus ou transformés par les années, Béatrice semble combler sa solitude en vivant la vie d’une autre, et alors qu’elle semble enfin avoir trouver le seul lieu encore existant, l’histoire bascule, mélangeant réalité et imaginaire, présent et passé.

Pour son premier titre, Joris Mertens frappe fort en livrant un récit qui joue uniquement sur le visuel pour transmettre les émotions fortes et justes de la solitude et du désir de vivre et d’aimer. Au travers de sa jeune héroïne, il raconte aussi l’enfermement et les risques de se couper du monde en vivant une vie qui ne nous appartient pas. L’alternance couleurs/noir et blanc permet de jouer sur le temps et la répétition d’une situation à travers les époques, le sac devenant le portail et gardien des souvenirs d’une vie passée. Béatrice séduit sur le fond et la forme, et encourage à découvrir les futurs titres de l’auteur.

Je remercie Blandine pour la découverte.

Béatrice prend chaque jour le train pour se rendre au travail. Dans la cohue de la gare, un sac à main rouge attire son attention. Jour après jour, à chaque passage dans la gare, il semble l’attendre. Succombant à sa curiosité dévorante, Béatrice, en emportant l’objet chez elle, ouvre les portes d’un monde nouveau…

2 commentaires sur “Béatrice (2020)

  1. Je l’ai adoré aussi ! Je trouve incroyable que ce soit un premier titre. Je l’ai trouvé très beau et subtil et il fait vibrer une corde particulièrement sensible sur le thème de la solitude.

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