Nouvelle·roman ado

Le Roi des Sylphes (2023)

Auteur : David Bry

Editeur : Nathan

Collection : Court Toujours

Pages : 64

Au sommet des Monts Brumeux, le peuple des Sylphes se meurt. Les hommes, toujours plus avides de territoires, n’ont plus peur de les approcher. La souveraineté des êtres de l’air n’est plus ce qu’elle était et leur pérennité s’étiole. Avec l’espoir d’un renouveau, Albe, reine sylphide, veut que son fils, tout juste âgé de quinze ans, renonce à sa part humaine et devienne roi. Mais Galerne a des envies de voyages, d’amour et de liberté, il croit en un monde plus juste.

La citadelle de la reine des sylphes apparaît à un détour du sentier, masse de tours enneigées et de remparts gris. Bâtie à même le flanc rocheux, elle surplombe le paysage tel un phare sur une mer du nuages et de glace.

David Bry parvient à construire un univers froid et dangereux en quelques pages à peine. Ses descriptions poétiques présentent le monde sur le déclin d’une espèce dont la survie ne tient plus qu’à un fil. Les sylphes sont froids et austères, à l’image des murs qui abritent leur royaume ; dénués d’émotions humaines, ils ressentent différemment, plaçant l’intérêt de leur peuple devant tout autre chose. S’ils sont capables d’aimer, l’amour n’a pas le pouvoir d’assurer leur descendance.

L’écriture joue sur les descriptions pour nous immerger complètement dans l’univers qu’il dépeint. Et si les personnages semblent austères et distants, on ne peut que ressentir leur crainte de perdre tout ce en quoi ils croient, et espérer avec eux que leur prince embrasse sa destinée pour tous les sauver. Pourtant, Galerne parvient aussi à nous toucher et nous faire croire que sa vision du monde n’est pas la fin du monde qu’ils ont connu, mais le commencement d’une nouvelle vie.

Si l’histoire insiste sur le conflit qui oppose sylphes et humains, c’est la confrontation entre les générations qui est intéressante et place ses personnages face à l’inéluctable. D’un côté, les anciens tentent de sauver le monde qu’ils connaissent, qui les maintient à distance des hommes avides, cupides et destructeurs. De l’autre, l’héritier au trône est face à un choix délicat qui trouve son origine dans son métissage : renoncer à sa part humaine pour devenir roi et perpétuer les traditions, ou la conserver et partir à la découverte du monde, gagner sa liberté.

_ Vous êtes solitaires, sans passion, peste Galerne. Recroquevillés dans ces montagnes. Et je devrais être heureux de devoir vous ressembler ?
Il éclate d’un rire amer.

Le Roi des Sylphes est une nouvelle très riche qui laisse entrevoir les prémices d’un récit plus dense que j’aurais aimé découvrir. Bien que parfaitement construite et maitrisée, l’histoire m’a laissée sur ma faim, d’autant que l’auteur nous laisse sur un final ouvert et plein de promesses.

***

Le royaume des Monts Brumeux est de plus en plus menacé par les humains. La reine des Sylphes, craignant pour la vie de son fils de 15 ans, va chercher de l’aide auprès de son ancienne amante, la sylphide Joran, qui vit seule dans la forêt depuis leur séparation… Joran a pour mission d’escorter le jeune homme jusqu’au sanctuaire des Sylphes afin qu’il devienne immortel. Mais l’entreprise est risquée et le garçon, contre toute attente, rêve de rejoindre le monde des humains…

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