roman ado

L’année où j’ai appris à mentir (2021)

Wolf Hollow (2016)

Auteure : Lauren Wolk

Traductrice : Anne-Laure de Béru

Editeur : l’école des loisirs

Collection : Medium poche

Pages : 464

Initialement publié en grand format sous le titre La combe aux Loups, L’année où j’ai appris à mentir est un récit d’apprentissage qui plonge le lecteur dans l’Amérique profonde et rurale de 1943. On y suit Annabelle, onze ans (presque douze), jeune fille mature et posée qui découvre le pouvoir des actes et des mots. Victime du harcèlement de Betty, fraîchement arrivée de la ville, elle est confrontée au choix de parler ou se taire, subir ou dénoncer. Lorsqu’une fillette est gravement blessée, Annabelle sait ce qu’elle doit faire…

Lauren Wolk livre un récit profond tracé d’une plume légèrement surannée qui nous plonge directement dans l’époque. Si j’avais crains que le harcèlement ne soit au cœur de l’histoire, je me suis rapidement aperçue qu’il n’était que le point de départ de quelque chose de bien plus fort et bien plus profond. Il s’agit en fait bien plus d’un récit d’apprentissage qui confronte le mensonge à la vérité et fait appel à la force morale et le sens de justice en s’appuyant sur l’adage « l’habit ne fait pas le moine« .

Annabelle est une héroïne comme je les aime en littérature jeunesse. Mature et responsable, elle se développe littéralement sous nos yeux en confrontant la vérité qu’elle connait à la violence du jugement des adultes, juges impartiaux d’une situation d’avantage basé sur des croyances et des préjugés que sur des faits avérés. Sa sincérité lui permet de regarder l’enchainement des évènements avec objectivité.

Son amitié sincère pour le vagabond Toby et la relation particulière qu’elle entretient avec sa mère sont des atouts essentiels dans sa construction. Au cours de cette enquête qui ne manque pas de rebondissements, Annabelle apprend à peser le pour et le contre avant de prendre des décisions dont les conséquences peuvent s’avérer bien lourdes. Le final inévitable laisse un sentiment doux-amer mais fait sens avec l’histoire dans son entier.

L’année où j’ai appris à mentir est un roman d’apprentissage fort qui aborde avec beaucoup de justesse le harcèlement, les traumatismes de guerre et le poids des conséquences. Le cadre rural permet aussi de découvrir le fonctionnement d’une vie en communauté dans l’Amérique des années quarante en valorisant la famille et l’entraide entre voisins.

Une suite est annoncée pour le 25 octobre 2023 à l’école des loisirs : En un éclair.

Elle n’a pas le choix, Annabelle. Depuis la ferme où elle habite, pour se rendre à l’école avec ses deux petits frères, elle doit traverser la Combe aux Loups. Tout le monde a oublié depuis longtemps pourquoi cet endroit de la forêt s’appelle ainsi. Mais il y rôde toujours des créatures un peu sauvages : Betty, une fille experte en mauvais coups, et Toby, un marginal, un silencieux, vétéran du premier conflit mondial, que la violence des combats a laissé hébété.
Aux Etats-Unis, en 1943, la guerre est une réalité lointaine. Mais, certainement, un drame se prépare non loin d’Annabelle. Et quand on va avoir douze ans, on n’est pas encore très armé face aux mystères et aux cruautés de la vie.

5 commentaires sur “L’année où j’ai appris à mentir (2021)

  1. De la même autrice, j’avais beaucoup aimé « La montagne qui m’a sauvée », qui nous plonge dans les conséquences de la Grande Dépression aux États-Unis. Là aussi, une jeune héroïne courageuse et mature et une belle plume rendent le roman vraiment agréable à lire. Si tu as l’occasion, je te le conseille !

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