Les ébouriffés (2023)

La pluie est tombée toute la nuit sur la petite vallée, laissant les sols détrempés, le chalet ruisselant de gouttes d’eau et l’eau du lac miroitante. Mais cela n’empêche pas les ébouriffés, fratrie de trois frère et sœurs accompagnée d’un chien, de partir à l’aventure dans la forêt pour observer les animaux du bas et ceux du haut. Parcourant la nature comme autant de petits cabris, les enfants laissent leur imagination les emporter dans une folle envolée au gré du vent et des intempéries qui chamboulent les perceptions et mettent la tête, et le livre, sans dessus dessous.

J’ai découvert Anne Cortey en début d’année grâce à son roman Les désaccordés. L’écriture m’ayant touché, je m’étais promise de lire d’autres titres de cette auteure et c’est par le biais d’un album que je la redécouvre et retombe sous le charme de son écriture poétique. Trois à cinq lignes de texte suffisent à dépeindre une situation, un paysage ou à traduire l’émotion des enfants, comme de petites strophes d’un poème ou d’une comptine qui rythmeraient les pas et les jeux nés de leur imagination fertile. C’est beau, tout simplement !

Les illustrations de Thomas Baas viennent donner vie à cet univers. La palette de couleurs nous transporte au bord de ce lac, en plein cœur des montagnes où la pluie ne semble pas vouloir s’arrêter, où le vent pousse les nuages. Elles placent le lecteur au cœur de cette aventure pluvieuse dont seuls les couleurs des cheveux des enfants et de leurs imperméables semblent amener la lumière que l’on retrouve dans leurs sourires.

J’aime aussi énormément le format de cet album qui s’ouvre vers le haut puis change nos repères et nous invitent à changer d’orientation créant une immersion plus forte et nous emportant dans ce grand chambardement !
C’est un nouveau coup de cœur !

Au petit matin, les pieds dans l’herbe humide, les ébouriffés découvrent d’étranges animaux… C’est parti pour le grand chambardement !
Une chevauchée poétique et renversante au cœur de la nature.