album·Lecture à 2 Voix·théâtre

Le Marquis de la Baleine – Comédie tragique en six actes pour trois personnages et une baleine

Auteur: François Place

Illustrateur: François Place

Éditeur: Gallimard Jeunesse

Collection: Album Junior

Pages: 52

 

Il y a plusieurs livres dont je dois vous parler et dont je ne fais que repousser l’écriture du billet mais j’avais envie de vous présenter notre dernier coup de cœur, le dernier album de François Place. Un album, qui comme son titre l’indique, est en réalité une pièce de théâtre en six actes, pour trois personnages. Un album idéal pour une lecture à trois voix, une lecture à voix haute partagée dans la joie et la bonne humeur. On retrouve ici tout le talent de l’auteur/illustrateur qu’il déploie dans des illustrations très grand format d’une expressivité et d’une minutie indéniable et dans un texte exquis où la langue, créative, mène habilement le lecteur dans des situations cocasses, d’une très grande imagination!

« Tous les marquis de Sinistrobule sont des arrivistes arrogants, méchants, fielleux, à faire leurs coups par en dessous ou par-derrière, et à se hausser du col comme des coqs perchés sur leurs tas de fumier. »

Que dire des personnages si ce n’est que la naïveté du couple royal n’a d’égale que l’arrogance de leur neveu, Sigismond, marquis de Sinistrobule. A eux trois, ils forment un trio d’idiots qui croit réussir à éblouir le monde en organisant un souper prestigieux où l’on servirait aux invités de marque, de la baleine… le plan de capture est mené tambour battant par Sigi que rien n’arrête ni n’effraie, pas mêmes les quelques trois-mille kilomètres qui séparent leur pays, La Minotruche, de la mer.

Avec Le Marquis de la Baleine, François Place signe une délicieuse satire pour toute la famille.

Découvrez comment le petit royaume de Minotruche va éblouir le monde entier. 

Avec la participation exceptionnelle de la Baleine.

théâtre

Le Pays de Rien – Le spectacle

Au pays de Rien, il n’y a Rien, il n’y a ni couleur, ni musique, ni soupir, pas même un murmure. Le Roi est comme tous les rois, il fait des guerres et veille sans cesse au bon ordre de son royaume. Mais ses guerres à lui sont étranges. Il traque les cris, les larmes, les rêves et les enferme dans des cages. Les couleurs, il les noie dans un lac. Le souverain en a décidé ainsi: suivant la volonté de sa défunte mère, il passe son temps à chasser tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à de la vie. Et il compte bien sur sa fille pour reprendre le flambeau. Mais la princesse s’ennuie… Un jour, un garçon s’introduit dans le pays. Il révèle à l’héritière du royaume qu’il existe un ailleurs où des enfants cherchent un endroit pour poser leurs rêves.

Mise en scène de Betty Heurtebise sur un texte de Nathalie Papin (publiée chez l’école des loisirs), Le Pays de Rien est un conte philosophique qui aborde différentes thématiques forte telles que le totalitarisme ou l’émancipation de l’enfant par rapport à l’autorité parental.

Véritable spectacle de sons et lumières, la mise en scène s’appuie sur les projections d’images et le jeu de ses trois acteurs: Olivier Waibel (le Roi), Youna Noiret (la Princesse) et Guillaume Mika (le garçon) pour inviter le spectateur à la réflexion sur les limites du pouvoir. C’est un véritable hymne à la vie et à la liberté!

Nous n’avons pas vu le temps passer lors de cette représentation de 55 minutes qui nous a complètement subjuguer. Miss G et moi-même avons été très sensibles aux mots, aux projections et à la musique et au rôle déterminant que le garçon a sur la Princesse. Miss J émet quelques réserves, elle a trouvé l’ambiance oppressante et s’est sentie mal à l’aise d’être assise dans le noir avec des bruits, des murmures qui l’ont questionné, la mise en cage imagée des couleurs et des émotions… Une pièce magnifiquement mise en scène qui ne nous aura pas laissé indifférentes et qui est l’objet de bien des discussions.

théâtre

Le Yark – Le spectacle

Le Grand Bleu est un espace spécialisé dans le spectacle pour enfants à Lille. Il propose des spectacles de théâtre, de danse, de marionnettes et même des lectures. Chaque année, l’offre est variée et met l’accent sur de nombreuses animations culturelles pour les enfants et leur famille.

Il y a un an maintenant que nous avons découvert en lecture à deux voix, le savoureux Yark écrit par Bertrand Santini. Quelle plaisir de découvrir qu’un spectacle allait voir le jour et être joué dans notre région! J’ai réservé dès l’ouverture des ventes de billets et grand bien m’en a pris car le spectacle a fait salle comble.

Mise en scène par Elodie Ségui, la pièce reprend le roman éponyme où les nombreux personnages sont interprétés par trois acteurs incroyables: Frédéric Combe, Baptiste Raillard et Charlotte Noiry (en alternance avec Hélène Marchand). Au fil de l’histoire, ils se transforment devant nos yeux fascinés à l’aide d’argile, de farine, de peinture et autres branchages dans un jeu de lumière fascinant. Ils jouent avec les mots et les sons, communiquent avec le public qui rit et se laisse complètement captiver par ce monde tout en couleurs qui se crée sous son regard émerveillé.

Spectacle vu avec mes deux filles qui avaient adoré le roman et sont complètement conquises par la pièce. Entre petites peurs (de celles qu’on aime ressentir) et crises de fou rire, nous avons passé un moment magique. Les filles pourraient vous lister tous leurs moments favoris, je me contenterai de dire que j’ai trouvé le minimalisme de la mise en scène incroyable, vivant et très riche. Visuellement bluffantes, les métamorphoses successives des acteurs sont magiques, fascinantes. Les trois comédiens sont talentueux, ils dégagent une énergie incroyable, faisant ressentir leur passion pour le jeu, communiquant leur passion pour leur art.

Le Yark, par la compagnie L’Organisation est un spectacle réussi qui donne vie au roman de Bertrand Santini avec intelligence et magie. Un enchantement pour toute la famille!

 

D’autres dates: ici

théâtre

Le corbeau et le renard et compagnie

 

Auteur: Pascale Petit

Editeur: L’école des loisirs

Collection: théâtre

Pages: 62

 

Nous connaissons tous la fable de La Fontaine, Le corbeau et le renard, mais Pascale Petit a imaginé une suite délirante dans laquelle le renard apparaît moins rusé lorsqu’il rencontre une vache, un paresseux, un paon, une tortue ou encore « une chouette », des dodos et j’en passe.

Lue à trois voix, cette pièce nous aura bien fait rire et aura permis de chasser des nuages de colère et de tristesse qui se baladaient au dessus de mes adorables petites têtes blondes. Mention spéciale pour la vache, premier animal à entrer en scène, qui nous aura fait mourir de rire avec ses questions sur son anatomie et ce qu’elle inspire au renard. Le texte est accessible, riche en idées et en situations amusantes. L’avoir lu à trois a permis de faire toutes les voix et d’avoir une approche du jeu théâtral.

La collection « théâtre » des éditions l’école des loisirs offre un large choix de pièces accessibles pour les enfants qui permettent de découvrir le théâtre dans la joie et la bonne humeur.

Le renard est le roi de l’entourloupe. A force de flatteries, il a réussi à chiper le fromage du corbeau lequel a juré, honteux et confus, qu’on ne l’y prendrait plus. Mais, pour le renard, la fable continue. Sous l’arbre, il attend donc le corbeau pour époustoufler de son baratin. Or ce n’est pas lui qui vient mais une vache impatiente, un paresseux délirant, un paon déprimé, deux dodos… sans parler d’un kakurlacko! Et aucun de tous ceux-là, vraiment, n’a l’air de vouloir s’en laisser conter.

théâtre

Harry Potter and the Cursed Child

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Auteur: Jack Thorne

Idée originale: J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany

Editeur: Little, Brown

Pages: 343

 

 

Présentation éditeur:

It was always difficult being Harry Potter and it isn’t much easier now that he is an overworked employee of the Ministry of Magic, a husband and father of three school-age children. While Harry grapples with a past that refuses to stay where it belongs, his youngest son Albus must struggle with the weight of a family legacy he never wanted. As past and present fuse ominously, both father and son learn the uncomfortable truth: sometimes, darkness comes from unexpected places.

Ce que j’en pense:

Albus Severus Potter fait son entrée à Hogwarts empli d’appréhensions. Attirant les regards de ses camarades qui espèrent trouver en lui le nouveau Harry Potter, Albus s’avère être en tout point opposé à son illustre père. Les années passent durant lesquels Albus devient un adolescent rebelle et belliqueux qui n’est pas sans rappeler Harry lors de sa cinquième année. Ayant surpris une conversation privée entre son père et Amos Diggory, Albus pense tenir l’occasion de faire ses preuves, de montrer sa valeur. Il entraîne son seul ami, Scorpius Malfoy, dans son aventure, loin de se douter que leurs actions pourraient avoir des conséquences désastreuses pour tous…

Les premières lignent nous ramènent dans l’épilogue de la saga de JK Rowling et nous permettent pour un instant de revenir en arrière, à cette époque où la sortie de chaque nouveau volume d’Harry Potter était une fête. Le gros point noir de ce livre est qu’il ne s’agit pas d’un roman mais d’une pièce. De ce fait, l’histoire manque de descriptions, de profondeur, les personnages ne sont pas assez développés et finalement seul Albus et Scorpius ont bénéficié d’un traitement complet de personnalité. Scorpius est d’ailleurs un personnage excellent, drôle, intelligent, plein d’esprit, il fait la force du récit. Sa présence tempère les humeurs d’Albus, il lui permet de s’élever au-dessus du simple adolescent colérique en mal d’amour.

Les scènes s’enchaînent autour des deux amis mais mettent également en avant leurs parents. Ainsi le trio Harry-Ron-Hermione, agrandi de Ginny et Draco, revient souvent sur le devant de la scène, ce qui permet pour le fan de retrouver ses héros, plus matures, changés, différents des adolescents que nous avions quitté. Ce ne sont pas des parents parfaits, ils ne sont pas forcément plus heureux/malheureux ou plus gentils/méchants, ils sont juste différents, plus adultes… Leur vie n’est pas parfaite, ils ont les mêmes tracas que bon nombre de parents et je pense qu’ils sont tout à fait crédibles dans ce nouveau rôle qui est le leur.

En ce qui concerne l’histoire en elle-même, j’ai beaucoup aimé le premier acte qui tourne surtout autour de la relation Albus/Harry et le besoin que ressent Albus de faire ses preuves. C’est tout un cheminement vers la maturité, le besoin d’accepter l’histoire de sa famille pour s’accepter soi-même, l’identification à l’image paternelle pour pouvoir s’identifier à quelqu’un et choisir de s’en éloigner ou au contraire de s’en rapprocher pour se construire. Par contre le second acte m’a laissé sur une impression plus mitigée, j’ai surtout du mal avec une information – impossible à révéler sans spoiler – qui manque de crédibilité à mes yeux. Maintenant l’histoire est bien amenée et reste crédible dans sa narration. On y retrouve les ingrédients forts des romans de JK Rowling, que ce soit au niveau de l’intrigue ou des valeurs qu’elle véhicule mais l’histoire aurait vraiment mérité un autre support pour que le lecteur puisse une nouvelle fois être transporté par sa lecture. Les spectateurs qui verront la pièce en auront eux, plein les yeux c’est certain! Ce n’est pas un coup de cœur mais presque!