Partenariat·roman jeunesse

Nellie & Phileas – Détectives Globe-Trotters, tome 2. Vol à l’Exposition universelle (2022)

Auteure : Roseline Pendule

Illustratrice : Constance Bouckaert

Editeur : Gulf Stream

Collection : 9-12

Pages : 176

Après avoir résolu Le crime de Whitechapel, Nellie et Phileas ont pris la route de Paris avec le valet Passepartout. Alors que ce dernier prend soin de sa mère malade, les deux adolescents occupent leur temps à l’Exposition Universelle de 1889. Si Phileas s’émerveille chaque jour des découvertes qu’il y fait, ce n’est pas le cas de Nellie qui s’inquiète de son avenir journalistique si aucun scoop ne se présente. Lorsque des objets sont dérobés, la jeune fille sait qu’elle doit lever le voile sur cette nouvelle enquête. De Paris à Ismaïlia en Egypte, en passant par l’Italie, la fine équipe poursuit les voleurs dans une enquête semée de dangers.

Dans ce deuxième tome de la série, Roseline Pendule invite le lecteur à suivre ses héros dans une nouvelle enquête et dans leur parcours autour du monde. Confrontés à un groupe organisé, ils doivent faire face à des dangers toujours plus grands et à des situations auxquelles ils ne sont pas toujours préparés. L’Inspecteur Fix n’a peut-être pas complètement tord lorsqu’ils les jugent trop jeunes et naïfs pour se genre d’investigation. D’autant que cette fois-ci, l’enjeu politique met l’accent sur un déterminisme qui pourrait avoir des conséquences sérieuses.

Le texte est toujours aussi dynamique et tend à ne laisser aucun temps mort, les situations et périls se succédant à un rythme effréné. J’apprécie l’humour omniprésent et les informations historiques qui viennent ponctuer le récit sans l’écraser. Le lecteur pourra par ailleurs enrichir ses connaissances historiques avec les notes de fin d’ouvrage sur l’Exposition Universelle et les relations entre Royaume-Uni et Egypte à la fin du XIXè siècle.

Vol à l’Exposition Universelle est un deuxième volume à la hauteur du premier qu’il suit en conservant l’ambiance générale, l’aventure rythmée par une enquête qui ne manque ni de piquant ni d’intérêt. L’écriture reste intelligente et immersive, donnant l’envie de poursuivre la lecture d’un bout à l’autre, et laissant le lecteur dans l’attente de la prochaine aventure.

Je remercie chaleureusement les éditions Gulf Stream pour leur confiance renouvelée et l’envoie de ce titre.

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Nellie et Phileas profitent de leur séjour à Paris pour découvrir l’incroyable Exposition Universelle de 1889 dont tout le monde parle. La jeune journaliste ne se laisse cependant pas distraire : elle doit absolument dénicher un scoop ! Le destin lui sourit : des objets précieux viennent d’être dérobés sous les yeux de tous… Surexcitée, Nellie se lance alors sur la piste des voleurs, accompagnée de Phileas et de son valet Passepartout. L’enquête les mène jusqu’en Egypte… Si l’inspecteur Fix est toujours à leurs trousses, il ne représente toutefois pas la plus grande menace pour le trio…

Partenariat·roman jeunesse

Ilona Melville et les Zéros de l’histoire, Mission 1 : Antarctique (2022)

Auteure : Marine Orenga

Editeur : Gulf Stream

Pages : 176

Sortie le jeudi 8 septembre 2022.

Ilona Melville est une jeune fille pleine de vie et d’énergie. Souvent considérée comme catastrophe ambulante, elle est surtout dynamique et impulsive. A l’image de son cerveau en ébullition, Ilona vit à cent à l’heure et ne semble jamais à court d’idée. C’est donc tout naturellement qu’elle répond à la demande du gouvernement quant à l’élaboration d’un plan génial qui leur permettrait de venir à bout d’Evariste le Juste, un dictateur qui s’est autoproclamé Empereur des Sept Continents et de la Lune.

Ce plan génial met à l’œuvre les talents de sa mère, génie génétique qui travaille sur le clonage et a pour objectif de faire revenir des grands personnages historique reconnus pour leur talent stratégique. Mais entendu les choses ne vont pas se passer comme prévu et les héros attendus ne seront pas au meilleur de leur forme physique et/ou mentale. Mais qu’à cela ne tienne, leur motivation n’est pas forcément amoindrie et, portés par une Ilona convaincue du bien fondé de leur retour et motivée pour sauver sa mère et le monde entier, ils se lanceront dans la bataille.

Ce premier volet de la série ne manque pas ni de rythme ni d’humour. L’histoire ne laisse aucun temps mort et enchaine les événements, ne laissant au lecteur aucun moment pour reprendre son souffle. Portée par des héroïnes hautes en couleurs, l’aventure défend la place des filles/femmes dans ce genre de romans, plus souvent mis en valeur par des héros en puissance et ça fait du bien ! C’est même carrément rafraichissant ! Il n’est à pas douter que les fillettes s’identifieront à Ilona sans difficulté. Ce qui n’empêchera pas les garçons d’y trouver leur compte. A découvrir dès 9 ans.

Je remercie les éditions Gulf Stream pour leur confiance renouvelée et l’envoi de ce titre.

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Ilona Melville n’est pas vraiment réputée pour sa grande sagesse. En revanche, quand il s’agit de botter les fesses d’Evariste le Juste, autoproclamé Empereur des Sept Continents et de la Lune, elle ne manque pas d’idées. Elle a même élaboré un plan diaboliquement génial pour le renverser : cloner de grands personnages de l’histoire grâce à la génétique. Et ça marche ! Enfin presque… Calamity Jane, Napoléon, Gengis Khan et Hannibal sont bien revenus à la vie, mais pas tout à fait comme elle l’imaginait. Quand on sait que ces Zéros de l’histoire sont l’ultime espoir de l’humanité, ça promet… Arrêteront-ils la marche de l’Empereur ?

roman jeunesse·Service Presse

Nellie & Phileas – Détectives Globe-Trotters, tome 1. Le Crime de Whitechapel (2022)

Auteure : Roseline Pendule

Illustratrice : Constance Bouckaert

Editeur : Gulf Stream

Collection : 9-12

Pages : 176

Elizabeth Cochrane a douze ans et vit dans les rues de New York. Elle ambitionne de devenir journaliste. Elle embarque vers l’Angleterre après que Monsieur Pulitzer, patron du New York World, l’ait défiée de faire le tour du monde. Sur place, elle découvre que la vie d’enfant des rues n’a rien à envier à celle des américains et, alors qu’elle se demande comment passer sa première nuit, elle entend parler d’un nouveau crime commis par le célèbre assassin Jack l’éventreur. C’est l’occasion qu’elle attendait pour se faire connaître. Accompagnée et aidée du jeune gentleman londonien, Phileas Fogg, elle se lance à la recherche d’informations et d’indices qui lui permettraient de se faire reconnaître en élucidant ce crime mystérieux.

Roseline Pendule signe un premier roman qui ne manque ni d’attrait ni de rythme. Enquête d’investigation, récit policier, Le Crime de Whitechapel séduit le lecteur par son rythme, son histoire et ses personnages. La plume, moderne et immersive, joue sur la succession des rencontres et des étapes de l’enquête pour dynamiser le récit qui entraîne le lecteur dans une course effrénée pour découvrir l’assassin. Le suspens est par ailleurs maintenu jusqu’à la toute fin concernant l’avenir incertain d’Elizabeth dans le monde journalistique. L’auteure s’approprie les codes du genre pour écrire une histoire intéressante, parfaite pour initier les jeunes lecteurs au roman d’enquête. Par ailleurs, l’utilisation de personnages existants est particulièrement intéressante et leur exploitation vraiment pertinente permet de créer une histoire qui tient la route.

D’un côté nous avons un personnage fictif : Phileas Fogg, héros créé par Jules Verne pour son célèbre roman Le tour du monde en 80 jours. Ici présenté comme un adolescent d’une douzaine intelligent, curieux et solitaire, Phileas a tout du parfait gentleman si ce n’est l’absence d’un précepteur, personne qu’il considère inutile à ses apprentissages tant qu’il a accès à la lecture. Avec lui sont également présents son domestique Passepartout et son ennemi l’inspecteur Fix. Les caractères de chacun sont respectés et il est amusant de retrouver l’humour qu’apporte la rivalité Fogg/Fix et le manque de respect mal dissimulé de Passepartout.

De l’autre côté, nous retrouvons Elizabeth Cochrane, personnalité ayant réellement existée. Plus connue sous le nom de plume Nellie Bly, cette américaine s’est illustrée dans le reportage clandestin, le journalisme d’investigation dont elle est considérée pionnière du genre. Elle utilisait son travail pour dénoncer les conditions de travail des ouvriers et notamment celui des femmes. Elle a aussi marqué son époque en souhaitant rivaliser avec Phileas Fogg dans un voyage autour du monde. Alors que beaucoup croit qu’aucune femme ne peut entreprendre une telle expédition, elle bat le record du personnage fictif en effectuant son voyage en 72 jours.

Nellie & Phileas est une série à suivre pour l’intelligence de l’enquête et de l’écriture, pour ses personnages habilement utilisés, notamment pour la petite touche historique et féministe du personnage de Nellie Bly, et pour la qualité de la plume et de la narration. Enfin, je ne peux que saluer le travail sur la couverture entre l’illustration, le choix des couleurs et l’utilisation du doré qui fait ressortir le titre et quelques détails de l’illustration.

Je remercie les éditions Gulf Stream pour l’envoi de ce titre en Service Presse et pour leur confiance renouvelée.

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Quoi de mieux qu’un tour du monde pour dénicher des scoops ? Elizabeth, journaliste en herbe surnommée Nellie, quitte New York pour Londres. La capitale anglaise est en effervescence : Jack l’Eventeur aurait encore frappé ! Persuadée que cette exclusivité lui vaudra l’article du siècle, Elizabeth mène l’enquête et rencontre Philéas, un jeune gentleman lui aussi fasciné par l’affaire. Désormais en duo, les apprentis détectives cavalent après les indices dans les sombres ruelles de la ville. Et si l’assassin n’avait rien à voir avec l’insaisissable Jack ?

Lecture à voix haute·roman ado·roman jeunesse

Anne de Redmond (1915/2021)

Anne of the Island

Auteure: Lucy Maud Montgomery

Traductrice : Laure-Lyn Boisseau-Axmann

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Collection : Monsieur Toussaint Laventure

Pages : 335

Ce troisième tome de la Saga d’Anne marque définitivement la fin de l’enfance. Alors que ses amis se fiancent ou se marient, Anne part étudier sur le continent à l’Université de Redmond, en Nouvelle-Écosse. Sur place, la jeune femme tissent de nouvelles amitiés et découvrent la vie estudiantine, la vie en pension puis la colocation. Il est assez curieux parfois de découvrir qu’impatiente de rentrer à Green Gables, elle n’y trouve finalement plus sa place et n’aspire qu’à revenir à Kingsport auprès de ses nouvelles amies dans la Maison de Patty. Ces visites restent cependant indispensables pour le lecteur car elles sont l’occasion d’avoir des nouvelles de ceux restés sur l’Île-du-Prince-Édouard.

On sent au fil des pages qu’Anne a besoin d’autres choses et que sa nouvelle vie lui apporte bien plus que l’ancienne. Elle conserve cependant des liens forts avec sa famille et certains amis auprès de qui elle prend toujours plaisir à passer un peu de temps. Même si Diana n’est plus la jeune fille romantique d’autrefois et qu’elle prend une direction différente à celle de son amie de cœur, elle n’en reste pas moins une véritable âme sœur.

La quête du grand amour prend soudain une place très importante dans le quotidien de tous ces jeunes gens qui, bien qu’étudiants, pensent déjà à l’après. Anne semble déterminer à finir vieille fille mais espère encore rencontrer son idéal romanesque au détour d’un chemin. Et comme chacun le sait, l’amour peut prendre les formes les plus inattendues et il suffit parfois de regarder bien plus près de soi que l’on ne le pensait pour le trouver.

Anne de Redmond est le volume de la maturité, celui qui marque un tournant décisif dans la vie des héros de Lucy Maud Montgomery. L’auteure semble prendre beaucoup de plaisir à tourmenter ses lecteurs en repoussant le moment où Anne prendra conscience de la direction que prend son cœur. Un choix qui sert à faire évoluer son personnage plus qu’à maintenir le suspens, les signes étant nombreux depuis le volume précédent pour que la question ne se pose.

La lecture à voix haute de ce troisième volume nous a beaucoup plu même s’il nous a parfois semblé que l’ensemble s’essouffle un peu. Nous avons pris bien du plaisir à suivre les nouvelles aventures d’Anne et il est agréable de voir grandir un personnage. Souvent les romans s’arrêtent alors que l’on aimerait garder les personnages un peu plus auprès de soi, savoir ce qu’ils vont devenir et Lucy Maud Montgomery nous permet d’avoir accès à cet après. C’est agréable même s’il est parfois dommage qu’elle s’éloigne de certains personnages auxquels nous nous sommes attachées. Cela ne nous empêchera pas de poursuivre l’aventure aux côtés d’Anne dans la suite de la série, Anne de Windy Willows.

L’avis d’Isabelle est ICI.

Les mots ne s’inventent pas, ils éclosent. – Lucy Maud Montgomery –

Classiques·Lecture à voix haute·roman jeunesse

Anne d’Avonlea (1909/2021)

Anne of Avonlea

Auteure : Lucy Maud Montgomery

Traductrice : Isabelle Gadoin

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Collection : Monsieur Toussaint Laventure

Pages : 344

Anne a choisi de rester auprès de Marilla à Green Gables et d’enseigner à l’école d’Avonlea tout en poursuivant ses études par correspondance. Il n’est pas si loin le temps où elle parcourait la nature avec Diana à imaginer des histoires digne des contes de fées les plus fous. Pourtant, on sent que la jeune fille gagne en maturité, elle devient plus sage et sait où vont ses priorités. Entre l’enfance et l’âge adulte, Anne est, à l’image des jeunes filles de son époque, la tête pleine de projets et de rêves. Mais ses rêves sont parfois source de réflexions complexes qu’elle n’est pas toujours prête à affronter car, contrairement à Diana, elle sait qu’elle ne pourra se contenter de la sécurité d’un mariage, elle a aussi besoin de s’épanouir dans ses études et de se réaliser.

Deuxième volet de la saga, Anne d’Avonlea, nous amène à nouveau sur l’île du Prince Edouard auprès de l’inimitable Anne Shirley. Entre son nouveau voisin au mauvais caractère, les jumeaux recueillis par Marilla qui lui mènent la vie dure et ses nouvelles amitiés, Anne continue à s’entourer d’âmes sœurs et à profiter de la vie sur sa belle île. L’écriture est toujours aussi agréable; les émotions sont dépeintes avec beaucoup de réalisme et de pudeur; l’humour omniprésent apporte beaucoup à l’ensemble et allège des situations parfois plus sombres et difficiles. Anne n’a pas fini de nous étonner et c’est toujours un bonheur que de la suivre.

Les descriptions très nombreuses empreignent le texte, l’asseyant dans le monde de son auteure. En effet, Lucy Maud Montgomery, originaire de l’île, dépeint les paysages et la vie de ses habitants avec de nombreux détails donnant une valeur documentaire à son roman qui nous en apprend toujours plus sur les us et coutumes de l’époque. L’héritage culturel et religieux est très fort et guide les personnages dans leur quotidien et leur éducation. Si Anne a des idées novatrices pour l’époque en terme d’éducation, prônant la bienveillance et l’égalité enfant/adulte, elle s’appuie beaucoup sur les textes bibliques pour asseoir des valeurs de respect et d’entraide, d’amour et de tolérance. Cela est déroutant parfois mais fait sens avec le personnage et son histoire.

Anne d’Avonlea est un second tome intéressant qui a su séduire ma demoiselle qui en redemandait toujours plus, faisant de cette lecture à voix haute un moment de partage très enthousiasmant pour nous deux ; un moment qui n’aura durer que peu de jours mais que nous avons prolonger en sortant le troisième tome.

L’avis d’Isabelle est à lire ICI.

A quoi bon avoir de l’imagination, si ce n’est pour voir la vie à travers les yeux des autres ?

Classiques·Lecture à voix haute·roman jeunesse

Anne de Green Gables (1908/2020)

Anne of Green Gables

Auteure : Lucy Maud Montgomery

Traductrice : Hélène Charrier

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Pages : 382

Chronique du 20 Février 2021

Anne Shirley est une héroïne pleine de vie et d’imagination. Intelligente et pétillante, elle a tôt fait de se faire une place dans la communauté d’Avonlea. Au fil des saisons et des rencontres, Anne nous fait découvrir la vie insulaire sur l’île-du-Prince-Edouard, province de l’est du Canada, d’une communauté au début du vingtième siècle. Féministe involontaire, Anne est à l’image de la jeune femme moderne de son époque, une jeune fille résolument optimiste et tournée vers l’avenir, un avenir qu’elle se dessine grâce à sa persévérance et son imagination illimitée.

Écrite en 1908, l’histoire est un magnifique témoignage de vie qui reste indémodable de part les thématiques abordées et la personnalité pétillante et attachante de sa jeune héroïne. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous propose une réédition de qualité avec une couverture cartonnée magnifiquement illustrée par Paul Blow. Recouverte d’un papier irisé, elle reflète magnifiquement les couleurs du couchant. Par ailleurs, le choix du papier et les pages cousues en font un ouvrage de qualité fait pour durer. On attend la suite avec impatience.


MISE À JOUR – Mars 2022

Avant d’attaquer la lecture du deuxième tome, je me suis lancée dans une lecture à voix haute de ce premier volume afin de faire découvrir à Gabrielle ce texte si cher à mon cœur. Un texte que je prends toujours autant de plaisir à relire au fil des années, plaisir rendu encore plus grand par la qualité de cette édition dont la couverture suscite toujours autant d’admiration. Comme je le disais récemment dans le billet Premières lignes #19, Gabrielle aime beaucoup ce genre de textes classiques mais elle n’apprécie pas souvent de les lire de son côté car, si la beauté du texte et des mots est au rendez-vous, elle trouve malgré tout assez lourd le côté désuet et le langage qui ne reflète plus notre époque.

Trop bavarde, Anne est pleine de cette exubérance que Gabrielle apprécie peu chez les gens en général, des gens trop bruyants à son goûts et qui prennent trop de place au détriment des personnes plus réservées. Très romantique, Anne Shirley a pourtant su toucher son cœur, même si ses dialogues interminables lui ont souvent fait lever les yeux au ciel. Elle a su reconnaître les qualités de cœur de l’héroïne, sa bonté et sa volonté à s’améliorer sans pour autant taire celle qu’elle est. Je peux affirmer que Gabrielle a su se retrouver en Anne sur bien des aspects notamment sur son amour des « grands » mots, sa maladresse, son besoin d’être aimée et cette façon de réagir de façon colérique.

Son désir de m’écouter lire la suite dans la foulée prouve qu’elle a vraiment apprécié Anne de Green Gables, un roman qui l’aura touché et bien fait rire.

Âme de feu et de rosée, elle ressentait les plaisirs et les peines de la vie avec une intensité décuplée.

roman jeunesse

L’invention de Hugo Cabret (2007/2008)

The Invention of Hugo Cabret

Auteur/Illustrateur : Brian Selznick

Traductrice : Danièle Laruelle

Editeur : Bayard Jeunesse

Pages : 533

Depuis bientôt deux ans que je participe au blog collectif A l’ombre du Grand Arbre, je ne compte plus les découvertes enthousiasmantes que mes copinautes m’ont permis de faire. Mais de toutes celles qui m’ont séduites, jamais aucune n’aura égalée L’invention de Hugo Cabret de Brian Selznick. J’ai d’abord été assez surprise par l’objet-livre : un pavé de plus de cinq cents pages de papier épais protégé par une épaisse couverture de carton. Mais cette surprise ne fut rien comparée à celle de découvrir qu’au final le texte ne couvre même pas deux cents pages et que c’est l’illustration qui va venir donner vie à l’histoire, comme dans un film.

L’illustrateur américain utilise des techniques qui rappellent le mouvement d’une caméra, proposant une succession de dessins qui se rapprochent ou s’éloignent progressivement (travelling avant et arrière), créant un effet visuel assez bluffant. Le texte et l’image s’associent pour nous conter une histoire fascinante, véritable hommage au septième art et à Georges Méliès et son œuvre, dont quelques photogrammes viennent ponctuer l’ouvrage. L’ensemble est de toute beauté et amène une dimension nouvelle au livre. L’image n’étant pas là pour illustrer le texte mais bien pour le remplacer, s’y substituer, elle fait avancer l’histoire, la raconte comme le ferait un film muet et cela fonctionne à merveille.

On comprend que Martin Scorsese ait voulu en faire un film tant le format s’y prête. Pourtant pour moi, le résultat cinématographique n’a pas été à la hauteur de ce que j’imaginais et a même été plutôt décevant. Je passerai sur certains choix qui m’ont gênés pour m’arrêter sur le plus important : il m’a manqué cette alternance texte-images qui apporte vraiment quelque chose de plus. Le film ne peut jouer que sur l’aspect visuel et quelque part, je trouve que cela appauvrit l’histoire.

L’invention de Hugo Cabret est un grand livre. Véritable plaisir des sens, la lecture prend une perspective différente et novatrice. La petite histoire et la grande se croisent pour témoigner d’une époque révolue qui a vu naître le cinéma et les effets spéciaux. Cela m’a donné envie d’aller plus loin encore et de regarder Le Voyage dans la Lune, court métrage de 1902, considéré comme le premier film de science-fiction et je n’ai pas été déçue.

Je vous invite à lire les avis d’Isabelle et de Lucie.

Hugo Cabret est orphelin. Son oncle l’héberge dans les combles de la gare dont il est chargé de régler les horloges. Or, le garçon a une obsession : achever de réparer l’automate sur lequel son père travaillait avant de mourir dans l’incendie du musée où il était employé. Hugo est persuadé que cet automate a un important message à lui délivrer… Une fillette amoureuse des livres, un vieux marchand de jouets, hargneux, une clé volée, un dessin mystérieux, un précieux carnet de croquis forment les rouages de cette fascinante énigme.

roman jeunesse

Harry Potter à l’école des sorciers, illustré et animé (2020)

Harry Potter and the Philosopher Stone

Auteure : J.K. Rowling

Illustrateurs : MinaLima

Traducteur : Jean-François Ménard

Editeur : Gallimard jeunesse

Pages : 368

Avec la superbe édition illustrée par Jim Kay, je pensais avoir lu la version la plus immersive de Harry Potter à l’école des sorciers. Mais c’était sans compter sur le studio MinaLima qui se réapproprie complètement l’univers créé par J.K. Rowling autour de visuels uniques qui vont de l’illustration aux animations pop-up en passant par la décoration des pages écrites. L’ensemble donne un volume incroyable coloré et dynamique, véritable plaisir pour les sens.

MinaLima est un groupe de deux artistes, Miraphora Mina et Eduardo Lima, qui sont à l’origine de l’univers visuel des films Harry Potter. A la suite de quoi ils créent leur propre studio et tout en continuant de créer les décors et accessoires du Wizarding World, ils se lancent dans l’édition avec une collection de classiques illustrés. C’est donc tout naturellement qu’ils proposent leur propre version illustrée de la saga de Harry Potter.

Pour cette énième lecture, j’ai pris un plaisir immense à redécouvrir le texte de J.K. Rowling rendu presque palpable par le dynamisme de la mise en page. Car plus que de pouvoir ouvrir la lettre avec Harry, de pouvoir faire tourner les aiguilles de la montre/boussole de Dumbledore ou encore de voir apparaître le visage de Voldemort dans le déroulement du turban de Quirell, c’est de voir Hagrid traverser la page sur la moto de Surius en coupant le texte, les hiboux voler ou les lettres de Poudlard se répandre littéralement de la cheminée des Dursley qui m’a procurer des frissons.

Harry Potter à l’école des sorciers illustré par MinaLima c’est une expérience de lecture unique qui nous en met plein les mirettes. Une édition collector à offrir et à s’offrir par pur esprit de collectionnite-aigüe.

Pas de magie pour Harry Potter : il vit chez un oncle et une tante qui le détestent, dort dans un placard sous l’escalier, et jamais on ne lui a fêté son anniversaire. Son existence bascule le jour de ses onze ans quand un géant lui apporte une lettre et d’incroyables nouvelles : Harry n’est pas un garçon comme les autres, une place l’attend à l’école de sorcellerie de Poudlard ! Amitié, maths de Quidditch, cours de sortilèges et combats contre des trolls : une aventure extraordinaire est sur le point de commencer. Mais un mystère entoure la naissance du jeune sorcier…

Lecture à voix haute·roman jeunesse

L’affaire du cheval qui savait compter (2021)

Auteure : Natacha Henry

Editeur : Rageot

Pages : 192 pages

Berlin, la foule se presse dans une cour de la rue Griebenow pour assister au spectacle de Hans, le cheval. Tapant le sabot sur le sol, l’animal répond aux questions de son maître. Sans jamais se tromper, Hans le malin répond à des questions de calcul, de lecture ou d’harmonie musicale. Son propriétaire, Wilhelm von Osten, ancien enseignant, l’a éduqué comme il l’aurait fait avec ses élèves. Parmi les spectateurs, on rencontre Théo, un jeune homme qui travaille à l’université aux côtés du scientifique, Oskar Pfungst.

Mais il y a surtout Charlotte, une jeune fille qui rêve de faire les études que la mort de son père a interrompues faute de moyens. Curieuse par nature, la jeune fille mène son enquête, bientôt admise, disons plutôt tolérée, dans le cercle de scientifiques venus étudier le célèbre cheval. Car si Oskar Pfungst l’accepte et reconnaît son intelligence, ce n’est pas le cas des autres messieurs qui pensent que la science et les femmes n’ont rien en commun et doivent être tenus à distance. Nous sommes en 1904 et si l’on peut avoir des doutes sur l’intelligence d’un cheval, pour de nombreux hommes, il n’y en a aucun sur son absence chez la femme.

Heureusement, Charlotte est bien entourée. Et grâce à une cliente régulière de l’épicerie familiale, un nouveau monde va s’ouvrir à elle, un monde qui donne l’accès à la culture à tous, gratuitement : la bibliothèque. Bona Peiser a en effet était la première bibliothécaire allemande et a contribué à la professionnalisation des jeunes filles dans ce métier.

Dans L’affaire du cheval qui savait compter, Natacha Henry aborde différentes thématiques en s’inspirant de faits réels qui s’inscrivent dans une époque en plein changement. Si la science, et notamment l’intelligence animale, est au cœur de récit, l’auteure n’en profite pas moins pour intégrer une thématique que l’on retrouve dans l’ensemble de ses titres jeunesses : la place des femmes dans la société. Le lien ténu entre les deux domaines se fait naturellement au travers de Charlotte qui s’intéresse à la psychologie animale et cherche à améliorer son existence en exerçant un métier qu’elle aurait choisi et qui la placerait au cœur d’un monde plus riche culturellement. L’amour du livre prend également une place importante tant pour sa valeur éducative que pour les liens sociaux et culturels qu’ils tissent.

L’affaire du cheval qui savait compter est un roman captivant et accessible qui se lit très rapidement. L’écriture est dynamique et le récit ne manque pas d’intérêt. Lu à voix haute cette lecture, partagée avec mes deux filles, nous a séduites par la diversité des thèmes qui se croisent et rappellent le chemin parcouru sur l’intégration des femmes dans la société et sur le rapport homme-animal étroitement lié à la compréhension de l’intelligence de ce dernier.

En fin d’ouvrage, un dossier sur l’histoire de Hans et son propriétaire, sur Oskar Pfungst et Bona Peiser viennent compléter l’ouvrage, prolongeant un peu plus la lecture en l’inscrivant un peu plus dans la réalité.

1904. Berlin, Rue Griebenow. Charlotte se presse parmi la foule venue admirer le pur-sang Hans, qui fait sensation. Du sabot, le cheval compte juste et répond aux questions de son maître ! Animal génial ou bien spectacle truqué ? Pour en avoir le cœur net, la jeune fille enquête. Des sociétés savantes étudient le cheval prodigieux. Un jour, un scientifique invite Charlotte à tester Hans…

album·roman jeunesse

Princesse Sara – Aventures d’une petite écolière anglaise, illustré (1888/2021)

Sara Crewe : or, What Happened at Miss Minchin’s

Auteure : Frances Hodgson Burnett

Illustratrice : Nathalie Novi

Traducteur : Georges Lamy

Editeur : Albin Michel

Pages : 96

Sara Crewe arrive à Londres après avoir grandie aux Indes. Son père, soucieux de son éducation, la place dans un Pensionnat aristocratique de jeunes demoiselles dont il a entendu dire beaucoup de bien. Avec ses manières élégantes et sa richesse, Sara devient le faire-valoir de la directrice, Miss Minchin. Mais lorsque le père de la fillette vient à mourir, la laissant orpheline et sans argent, le destin de l’enfant prend un tournant tragique. Sara devient domestique, pour ne pas dire esclave, et atterrit sous les toits, dans une mansarde insalubre et glacée. Seule et victime de toutes les privations, elle ne doit son salut qu’à la compagnie de sa poupée, Emily, et à son imagination qui lui permet de s’évader grâce au jeu « supposons que ».

Princesse Sara a marqué mon enfance par son adaptation pour la télévision par le studio japonais Nippon Animation, à qui l’on doit d’ailleurs un grand nombre d’adaptations de classiques de la littérature jeunesse. Par la suite j’avais également lu le roman de Frances Hodgson Burnett. C’est donc avec plaisir que j’ai découvert sa sortie dans la collection des classiques illustrés, dirigée par Benjamin Lacombe aux éditions Albin Michel, par l’intermédiaire du blog Les Blablas de Tachan (sa critique). Plaisir d’autant plus grand que c’est Nathalie Novi qui est en charge de l’illustration et que j’aime tout particulièrement son travail.

Les illustrations couleurs et les crayonnés rappellent beaucoup son travail sur Jane Eyre (Tibert éditions) par la profondeur qui se dégage des personnages ainsi que par le jeu des couleurs et des perspectives. On retrouve également de nombreux motifs fleuris et animaliers comme dans l’ensemble de son œuvre, ainsi que quelques peintures sur carte géographique qui renforcent le sentiment d’immersion et l’encrage du récit. La couverture n’est pas en reste et donne le ton d’un récit poétique et désuet qui révèle la nature humaine dans ce qu’elle a de plus sombre, en opposition à l’imagination et à l’innocence propres à l’enfance.

Comme nous l’apprenons dans la postface, le texte retenu pour cette édition illustrée est celui de la version initiale publiée en feuilleton dans le mensuel américain pour enfants St. Nicholas Magazine en 1888. Plus tranché, le texte se suffit de l’essentiel et se voit démunie de ce qui fait la richesse du roman, plus étoffé et enrichi de nombreux personnages secondaires, figures amicales qui apportent un peu de tendresse au quotidien de Sara. Dans cette première version, le lecteur se confronte, aux côtés de Sara, à la cruauté d’un monde dirigé par l’argent et la cupidité, un monde dans lequel des adultes laissent mourir les enfants qui ont eu le malheur de se retrouver orphelin.

Princesse Sara est un très beau récit servi par une plume dramatique et touchante qui dénonce le sort réservé aux plus pauvres tout en étant porteuse d’espoir. Sublimé par les illustrations d’une artiste qui place l’enfance au cœur de son œuvre, le texte de Frances Hodgson Burnett s’inscrit dans la pure tradition des classiques jeunesse du XIXè siècle. Il est ici valorisé par le format de l’édition qui en fait un objet-livre à avoir et à offrir.

Nathalie Novi sur le blog : A l’ombre de l’olivier (livre-cd), Jane Eyre (illustré) et Et si on redessinait le monde?

Sara a été élevée en Inde par son père, le capitaine anglais Ralph Crewe. A son septième anniversaire, elle est envoyée à Londres pour étudier dans le pensionnat de Miss Minchin. Fortunée, elle s’y retrouve favorite : mais tout bascule lorsque son père disparaît tragiquement – et sa richesse avec lui. Sara devient alors le souffre-douleur de la directrice, mais son imagination lui permet de s’évader en jouant à son jeu préféré, « Supposons que ». Et si, et si… et si Sara était une princesse ?