
Auteur : Jean-Claude Mourlevat
Illustrateur : Antoine Ronzon
Editeur : Gallimard Jeunesse
Pages : 304
Après le succès de Jefferson chez nous – notamment auprès de Juliette qui en a fait son livre de chevet (je suis bien incapable de dire combien de fois elle la relut) – l’annonce d’une suite fut accueillie avec grand enthousiasme. Ma demoiselle la d’ailleurs dévoré dès sa sortie mais il m’aura fallu plus de temps pour me lancer et, si j’ai apprécié la lecture, je n’y ai pas retrouvé le plaisir ressenti à la lecture du premier tome.
Simone, la lapine dépressive rencontrée lors de l’expédition Ballardeau, prend de court Jefferson et Gilbert, son ami de toujours, lorsqu’elle annonce être partie par besoin de changer d’existence et notamment de la remplir de l’amitié et de l’affection qui lui font défaut. Les deux amis se lancent à sa recherche, persuadés que Simone n’est peut-être pas aussi en sécurité qu’elle l’affirme. Bientôt accompagnés du vieux et sage blaireau, Mr Hild et de l’inimitable Walter Schmitt, ils tentent d’élucider le mystère de ce départ précipité en suivant les quelques traces laissées derrière la lapine.
C’est toujours un plaisir de lire Jean-Claude Mourlevat dont la plume séduit par l’ironie discrète qui vient questionner innocemment notre jugement, nous faisant rire en dénonçant des sujets de société graves qui méritent une attention particulière. Cette nouvelle aventure de Jefferson attire l’attention du lecteur sur la solitude et la fragilité dans laquelle elle peut plonger les personnes qui en souffrent. Déstabilisées, elles deviennent des cibles idéales pour des personnes sans scrupules capables de manipuler leurs émotions pour en tirer avantage.
Pourtant, abordé à la manière d’un bon polar et porté par une sacrée équipe de personnages qui ne manquent ni d’humour, ni de ressources, le sujet divertit tout en donnant à réfléchir. Si j’adhère complètement au précédé, le sujet m’a mise mal à l’aise et j’ai vraiment peiner à suivre les aventures du hérisson détective dès lors qu’on comprend qu’il est question de manipulation dans sa forme la plus extrême, bien que le texte ne manque ni de subtilité ni bienveillance. J’imagine que c’est un sujet trop sensible pour moi… En tout cas, Juliette a pris beaucoup de plaisir à retrouver Jefferson et à suivre la petite équipe de détectives, même si elle a nettement préféré le premier.
Je vous invite à lire les avis d’Isabelle et de Lucie.
***
Quatre ans après la mémorable expédition Ballardeau, la vie a repris son cours tranquille pour Jefferson. Jusqu’à ce coup de fil de Gilbert, le cochon : « _ Jeff ! Viens vite ! _ Comment ça, viens vite ? Tu es où ? _ Je suis chez Simone. Il y a un lézard. _ Il y a quoi ? _ Un truc qui cloche. Viens. _ Mais c’est où ? J’ai pas de voiture, moi. » Découvrant que la gentille lapine dépressive a disparu, les deux compagnons filent sur ses traces… et au-devant de bien des ennuis.