Classiques·Lecture à voix haute·roman jeunesse

Anne d’Avonlea (1909/2021)

Anne of Avonlea

Auteure : Lucy Maud Montgomery

Traductrice : Isabelle Gadoin

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Collection : Monsieur Toussaint Laventure

Pages : 344

Anne a choisi de rester auprès de Marilla à Green Gables et d’enseigner à l’école d’Avonlea tout en poursuivant ses études par correspondance. Il n’est pas si loin le temps où elle parcourait la nature avec Diana à imaginer des histoires digne des contes de fées les plus fous. Pourtant, on sent que la jeune fille gagne en maturité, elle devient plus sage et sait où vont ses priorités. Entre l’enfance et l’âge adulte, Anne est, à l’image des jeunes filles de son époque, la tête pleine de projets et de rêves. Mais ses rêves sont parfois source de réflexions complexes qu’elle n’est pas toujours prête à affronter car, contrairement à Diana, elle sait qu’elle ne pourra se contenter de la sécurité d’un mariage, elle a aussi besoin de s’épanouir dans ses études et de se réaliser.

Deuxième volet de la saga, Anne d’Avonlea, nous amène à nouveau sur l’île du Prince Edouard auprès de l’inimitable Anne Shirley. Entre son nouveau voisin au mauvais caractère, les jumeaux recueillis par Marilla qui lui mènent la vie dure et ses nouvelles amitiés, Anne continue à s’entourer d’âmes sœurs et à profiter de la vie sur sa belle île. L’écriture est toujours aussi agréable; les émotions sont dépeintes avec beaucoup de réalisme et de pudeur; l’humour omniprésent apporte beaucoup à l’ensemble et allège des situations parfois plus sombres et difficiles. Anne n’a pas fini de nous étonner et c’est toujours un bonheur que de la suivre.

Les descriptions très nombreuses empreignent le texte, l’asseyant dans le monde de son auteure. En effet, Lucy Maud Montgomery, originaire de l’île, dépeint les paysages et la vie de ses habitants avec de nombreux détails donnant une valeur documentaire à son roman qui nous en apprend toujours plus sur les us et coutumes de l’époque. L’héritage culturel et religieux est très fort et guide les personnages dans leur quotidien et leur éducation. Si Anne a des idées novatrices pour l’époque en terme d’éducation, prônant la bienveillance et l’égalité enfant/adulte, elle s’appuie beaucoup sur les textes bibliques pour asseoir des valeurs de respect et d’entraide, d’amour et de tolérance. Cela est déroutant parfois mais fait sens avec le personnage et son histoire.

Anne d’Avonlea est un second tome intéressant qui a su séduire ma demoiselle qui en redemandait toujours plus, faisant de cette lecture à voix haute un moment de partage très enthousiasmant pour nous deux ; un moment qui n’aura durer que peu de jours mais que nous avons prolonger en sortant le troisième tome.

L’avis d’Isabelle est à lire ICI.

A quoi bon avoir de l’imagination, si ce n’est pour voir la vie à travers les yeux des autres ?

Classiques·Lecture à voix haute·roman jeunesse

Anne de Green Gables (1908/2020)

Anne of Green Gables

Auteure : Lucy Maud Montgomery

Traductrice : Hélène Charrier

Editeur : Monsieur Toussaint Louverture

Pages : 382

Chronique du 20 Février 2021

Anne Shirley est une héroïne pleine de vie et d’imagination. Intelligente et pétillante, elle a tôt fait de se faire une place dans la communauté d’Avonlea. Au fil des saisons et des rencontres, Anne nous fait découvrir la vie insulaire sur l’île-du-Prince-Edouard, province de l’est du Canada, d’une communauté au début du vingtième siècle. Féministe involontaire, Anne est à l’image de la jeune femme moderne de son époque, une jeune fille résolument optimiste et tournée vers l’avenir, un avenir qu’elle se dessine grâce à sa persévérance et son imagination illimitée.

Écrite en 1908, l’histoire est un magnifique témoignage de vie qui reste indémodable de part les thématiques abordées et la personnalité pétillante et attachante de sa jeune héroïne. Les éditions Monsieur Toussaint Louverture nous propose une réédition de qualité avec une couverture cartonnée magnifiquement illustrée par Paul Blow. Recouverte d’un papier irisé, elle reflète magnifiquement les couleurs du couchant. Par ailleurs, le choix du papier et les pages cousues en font un ouvrage de qualité fait pour durer. On attend la suite avec impatience.


MISE À JOUR – Mars 2022

Avant d’attaquer la lecture du deuxième tome, je me suis lancée dans une lecture à voix haute de ce premier volume afin de faire découvrir à Gabrielle ce texte si cher à mon cœur. Un texte que je prends toujours autant de plaisir à relire au fil des années, plaisir rendu encore plus grand par la qualité de cette édition dont la couverture suscite toujours autant d’admiration. Comme je le disais récemment dans le billet Premières lignes #19, Gabrielle aime beaucoup ce genre de textes classiques mais elle n’apprécie pas souvent de les lire de son côté car, si la beauté du texte et des mots est au rendez-vous, elle trouve malgré tout assez lourd le côté désuet et le langage qui ne reflète plus notre époque.

Trop bavarde, Anne est pleine de cette exubérance que Gabrielle apprécie peu chez les gens en général, des gens trop bruyants à son goûts et qui prennent trop de place au détriment des personnes plus réservées. Très romantique, Anne Shirley a pourtant su toucher son cœur, même si ses dialogues interminables lui ont souvent fait lever les yeux au ciel. Elle a su reconnaître les qualités de cœur de l’héroïne, sa bonté et sa volonté à s’améliorer sans pour autant taire celle qu’elle est. Je peux affirmer que Gabrielle a su se retrouver en Anne sur bien des aspects notamment sur son amour des « grands » mots, sa maladresse, son besoin d’être aimée et cette façon de réagir de façon colérique.

Son désir de m’écouter lire la suite dans la foulée prouve qu’elle a vraiment apprécié Anne de Green Gables, un roman qui l’aura touché et bien fait rire.

Âme de feu et de rosée, elle ressentait les plaisirs et les peines de la vie avec une intensité décuplée.

Classiques·Lecture à voix haute·roman

Arsène Lupin contre Herlock Sholmès (1908/2022)

Auteur : Maurice Leblanc

Editeur : Gallimard jeunesse

Collection : Folio Junior – Textes classiques

Pages : 336

Avec Gabrielle, nous continuons notre découverte des aventures d’Arsène Lupin. Ce deuxième recueil avait un attrait supplémentaire pour la demoiselle puisque notre gentleman cambrioleur y affronte Herlock Sholmès. Il est évident dès les premières pages que cette version du célèbre détective anglais n’est qu’une pâle copie, que dis-je, une carricature, du héros créé par Sir Arthur Conan Doyle. On comprendra que ce dernier n’aie pas apprécié de voir ses héros tournés en ridicule.

Arsène Lupin contre Herlock Sholmès est un recueil de deux nouvelles qui font suite à la dernière publiée dans Arsène Lupin Gentleman cambrioleur, Herlock Sholmès arrive trop tard. Dans la première, intitulée La Dame Blonde, Herlock Sholmès est appelé à l’aide quand la police française se trouve confronté à un vol qui devient bientôt une affaire plus complexe impliquant un enlèvement, un assassinat et un bijou volé… Dans la seconde nouvelle, La Lampe juive, le détective est appelé en France par le baron d’Imblevalle, à qui on a volé une lampe contenant un précieux bijou. Alors que Lupin demande à Holmès de ne pas intervenir dans cette affaire, le jeu n’en est que plus tentant et il accepte l’enquête dont le résultat ira à l’encontre des intérêts du cambrioleur qui, cette fois-ci, voulait aider la famille du baron.

Dans ce deuxième recueil, on retrouve un Arsène Lupin au meilleur de sa forme. Il fait preuve d’espièglerie dans ses rapports à Herlock Sholmès, ne manquant jamais d’humour et d’esprit pour arriver à ses fins. Il aime tourner en dérision la police française et ce cher inspecteur Ganimard qui en arrive à le laisser faire comme il l’entend, préférant garder la tête haute que de devenir la risée de l’opinion publique toute à Lupin et ses méthodes. La rencontre entre Sholmès et Lupin est un moment délicieux pour le lecteur, une discussion autour d’un verre dans un restaurant, un échange cordiale, un défi lancé comme une invitation à jouer, comme pour pimenter une affaire trop facile.

On pourrait regretter que Herlock Sholmès et son fidèle ami Wilson ne soient que la parodie des héros de Conan Doyle, pourtant, tout à la lecture et au plaisir de lire les aventures d’Arsène Lupin, cela ne nous a pas gênées. Je crois que nous avons pris ces deux personnages comme s’ils n’existaient que sous cette identité. J’avoue avoir pensé au début que Maurice Leblanc devait être un grand amateur de Sherlock Holmes et souhaitait rendre hommage à son auteur mais il apparait rapidement que c’est plutôt une façon de se moquer et peut-être aussi de se détacher de ce surnom, que lui aurait donné son éditeur pour le motiver, de « Conan Doyle français ».

En tout cas, pour nous Arsène Lupin contre Herlock Sholmès est un récit humoristique qui ne nous a ni fait perdre notre intérêt pour la série de Maurice Leblanc, ni nous détourner de celle de Conan Doyle. Après tout, nous avons affaire à deux grands auteurs qui s’illustrent dans des registres proches en se positionnant dans des camps opposés. La finesse de l’écriture et l’intelligence des enquêtes nous ont a nouveau conquises, de même qu’Arsène Lupin nous a de nouveau séduites par sa nonchalance apparente, son charme et son humour caustique.

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Qui a volé le célèbre diamant bleu ? Arsène Lupin, bien sûr ! Pour coincer l’insaisissable détective du monde, l’Anglais Herlock Sholmès en personne. Entre ces génies s’engage un duel où tous les coups sont permis !