album

Une âme égarée (2017/2018)

Zgubiona dusza

Auteure : Olga Tokarczuk

Illustratrice : Joanna Concejo

Traductrice : Margot Carlier

Editeur : Format

Pages : 44

Il était une fois un homme fatigué de courir tout le temps, fatigué de travailler sans jamais prendre le temps de se poser, de prendre du temps pour lui. Lorsqu’un matin il prend conscience qu’il a tout oublié, jusqu’à son propre nom, il se rend chez le médecin qui lui dit qu’à force de trop courir, il a fini par distancer son âme au point de la perdre. Un seul remède est possible, ralentir et attendre qu’elle lui revienne.

Invitation à ralentir, Une âme égarée dresse le constat de vies humaines passées à courir pour remplir ses journées au point d’oublier de s’arrêter juste un moment pour penser à soi, faire quelque chose pour soi, voir ne rien faire du tout et juste profiter du moment qui s’offre à nous. Et l’objet-livre nous offre d’ailleurs l’opportunité de vivre l’un de ces moments où l’on prend plaisir à se poser avec un beau livre entre les mains.

Si quelqu’un pouvait nous regarder d’en haut, il verrait que le monde est rempli de gens pressés, qui courent dans tous les sens, fatigués, en sueur, mais il verrait aussi leurs âmes égarées, à la traîne…

Raconté à deux voix, ce conte polonais se lit certes par les mots d’Olga Tokazrczuk mais ce sont principalement les illustrations de Joanna Concejo qui lui donnent sa consistance et offrent au lecteur le plaisir contemplatif propre aux livres illustrés. Lorsque l’on se laisse happer par les dessins au crayon, c’est tout un récit qui s’ouvre devant nous. Là où l’auteure nous raconte la douleur de la perte puis la prise de conscience, l’illustratrice nous raconte le temps passé à courir, puis le temps passé à attendre le retour de cette âme égarée qui, une fois de retour, amène la couleur dans les pages en même temps que de la lumière dans la vie de cet homme qu’il faut arrêter de courir après le temps.

Lorsque l’on prend conscience que les illustrations nous racontent littéralement l’histoire de cet homme, il est aisé de comprendre que cet album en fut récompensé en 2018 par la Mention prix Bologna Ragazzi. Des illustrations qui par ailleurs sont très réalistes et prennent des formes divers qui laissent beaucoup de place aux souvenirs et à la végétation. Impression renforcée par l’utilisation d’un papier à petits carreaux, jauni par le temps, qui donne à l’ensemble des airs de cahier ou de journal familial dans lequel on aurait consigné des souvenirs faits de quelques mots, de dessins ou de photographies. C’est tout simplement magnifique !

C’est une histoire à deux voix, celle de la romancière polonaise Olga Tokarczuk (parmi les plus traduites au monde, lauréate du Man Booker International Prize) et de Joanna Concejo, qui a créé un univers narratif parallèle, merveilleusement illustré par ses dessins captivants et pleins de secrets. 
Une réflexion profondément émouvante sur notre capacité de vivre en paix avec nous-mêmes, de rester patients, attentifs au monde…

album

L’appel du marais (2016/2019)

Il richiamo dela palude

Auteur : Davide Cali

Illustrateur : Marco Somà

Editeur : PassePartout

Pages : 32

Un bébé abandonné est trouvé au bord d’un marais par un couple qui ne peut avoir d’enfants. Avec le seul désir de donner cet amour dont ils débordent, ils décident de l’adopter. Les années passent, Boris grandit comme tous les enfants, il apprend à faire du vélo, il va à l’école. Mais avec ses branchies et ses yeux globuleux, Boris est différent, et il sent de plus en plus fort l’odeur du marais l’appeler…

Comme à son habitude, Davide Cali signe un titre touchant et poétique. Dans ce petit récit, il interroge les origines et la quête d’identité. A partir d’une adoption, il parvient à aborder les thèmes de la différence et du besoin de savoir d’où l’on vient pour se construire, tout en questionnant l’importance des liens de sang dans la relation filiale. C’est fort bien amené ! Les émotions sont décrites avec justesse et valorisées par un petit héros particulièrement attachant.

Marco Somà déploie son talent d’illustrateur pour donner un visage à ce petit axolotl en lui attribuant les caractéristiques de son espèces combinées à d’autres plus humaines. Son imaginaire se développe à travers le marais, distillant le charme poétique d’une palette de couleurs désuètes dans des illustrations au style rétro. Une fois de plus, il séduit par une interprétation très personnelle des sensations et des questionnements ; ainsi l’odeur du marais prend la forme d’un banc de poissons volants et le besoin de connaître ses origines est représenté par la présence d’un bocal contenant une plante aux larges racines. C’est un coup de !

Faut-il se ressembler pour s’aimer ?

album

L’orage (1998)

Auteure/Illustratrice : Anne Brouillard

Editeur : Grandir

Pages : 42

Sans un mot, par la seule force de ses pinceaux, Anne Brouillard nous raconte l’orage, celui qui arrive soudainement, celui qui frappe lorsqu’on ne l’attend pas, celui qui ne fait que passer, venant rafraichir une lourde et chaude journée d’été.

Par un superbe jeu de lumières, l’auteure nous plonge littéralement dans l’histoire et nous place au cœur même de l’orage. La tension monte progressivement, amplifiée par un mouvement de travelling avant-arrière : un vase se brise, un chat sursaute, un couple se presse pour se mettre à l’abri…, pour atteindre son paroxysme au moment où la pluie vient tambouriner les fenêtres de la maison, l’orage éclate faisant vibrer les fenêtres, on sent l’éclair tomber avant de le voir… Et finalement, il passe, laissant revenir la lumière qui se reflète désormais dans les prés détrempés.

L’orage, un album vibrant de sensations qui nous permettent de vivre littéralement ce moment que l’artiste Anne Brouillard nous peint avec un réalisme troublant. On entend presque les bruits du vent et de l’eau qui coule à torrent, on sent presque l’odeur de la pluie et celle qu’elle laisse sur la terre après son passage. Absolument magnifique !

Quand le temps se gâte…
Une histoire sans paroles pour dire l’orage, ses parfums, ses bruits, ses lumières et se rappeler ses parfums.

album·Docu

Fabuleux paysages du système solaire (2022)

Paisajes desconocidos del Sistema Solar

Auteure/Illustratrice : Aina Bestard

Traducteur : Philippe Godard

Editeur : Saltimbanque

Pages : 80

Après La Fabuleuse Histoire de la Terre, Aina Bestard élargie nos horizons autour d’un voyage au cœur même de notre système solaire en partant de notre position et de ce que nous voyons en regardant le ciel, avant de placer notre planète bleue dans un tout et de revenir au Big Bang et la formation du système solaire. Ce n’est qu’une fois ces données bien établies, qu’il sera temps de faire connaissance avec la Voie Lactée et les différents corps qui la composent.

On retrouve le style rétro qui faisait tout le charme du premier volume avec de magnifiques planches inspirées des gravures du XIXe siècle. La richesses des informations est dense sans pour autant être étouffante, faisant de cet album un incontournable de vulgarisation scientifique. Le format à l’italienne permet à l’illustratrice de dérouler le Système Solaire à une échelle intéressante pour en voir les détails. Et les détails ne manquent pas grâce à de magnifiques schémas et autre planches anatomiques, ainsi qu’au jeu de superposition permis par l’utilisation de papier calque.

Par ailleurs, j’ai trouvé que Fabuleux paysages du Système Solaire était moins complexe à saisir pour l’enfant lecteur, comme pour l’adulte non initié au vocabulaire scientifique ; le texte en est plus digeste et la lecture n’en est que plus aisée. Le récit s’achève sur une invitation à prendre soin de la Terre, « notre seule foyer » !

Quand le Soleil se couche, le ciel nocturne nous révèle de fabuleux paysages ! Découvrez notre étoile et ses planètes dont nous n’imaginons pas la diversité époustouflante ! Vénus et son désert brûlant. Mars, rouge de poussière. Jupiter, toujours sous les tornades. Uranus, la géante de glace… Un fabuleux voyage avec l’artiste Aina Bestard jusqu’aux confins de notre système solaire.

album

Momoko – Une enfance japonaise (2020)

Auteure/Illustratrice : Kotomi

Editeur : Rue du Monde

Pages : 162

En huit petites histoires, Kotomi relate l’enfance d’une fillette de six ans dans le Japon d’aujourd’hui. Au programme, la rentrée en CP avec la cérémonie d’accueil et la distribution du matériel, la cérémonie du thé, le désir d’avoir un animal à soi, le temps du repas à l’école, la responsabilité d’être une grande sœur… Mais aussi le rôle du père dans le quotidien de l’enfant ou encore le handicap.

Momoko – Une enfance japonaise est un bel album qui invite au voyage. Car si les préoccupations de cette fillette ne sont pas différentes de celles des enfants d’ici et d’ailleurs, l’auteure nous raconte le Japon et ses traditions, sa culture et sa cuisine. Chaque événement est rapporté à hauteur d’enfants pour faciliter la comparaison tout en découvrant une autre façon de vivre.

Il se dégage de l’ensemble un sentiment de nostalgie presque rendu palpable par les illustrations au graphisme enfantin et aux couleurs acidulées. Le format album avec ses 162 pages et son découpage en petites histoires, ainsi que l’âge de Momoko, en font un titre particulièrement intéressant pour les lecteurs débutants. En plus de pouvoir d’identifier à la petite héroïne, ils pourront se confronter à la lecture d’un beau livre chapitré. Les filles et moi sommes conquises !

Je vous invite à vous rendre sur l’île aux trésors pour lire l’avis d’Isabelle.

Huit histoires étonnantes pour découvrir une famille, un maître d’école, un chat, un marchand de poissons rouges, un fabricant se taïyakis… et tout un monde !

album

Les chaussures lentes et le curieux chemin (2022)

Auteure/Illustratrice : Charlotte Lemaire

Editeur : Biscoto

Pages : 48

Gisèle glisse dans sa poche un ticket « bon pour une glace » qu’elle gardait depuis des semaines. Elle doit retrouver son ami Alphonse-qui-fonce avec qui elle se doit se rendre chez le glacier. Ce n’est pas très loin, juste après le lac. Mais Gisèle aime prendre son temps et lorsqu’elle arrive, Alphonse est déjà loin. C’est qu’en chemin, elle a trouvé une jolie paire de chaussures rouges, des chaussures lentes qui font que plus elle court et plus elle est lente, c’est presque comme aller en marche-arrière mais pas tout à fait.

Charlotte Lemaire signe un magnifique album qui invite à prendre son temps pour observer le monde qui nous entoure, le passage du temps, le cycle de la vie et le rythme des saisons. C’est d’ailleurs ce dernier qui cadence la progression de Gisèle sur le chemin qui l’emmène chez le glacier. Un chemin au cours duquel elle fait de bien étranges rencontres qui accaparent tant son attention qu’elle en oublie de réfléchir au parfum qu’elle choisira.

Avec ses grands aplats de couleurs, ses formes enfantines et sa luminosité, Les chaussures lentes et le curieux chemin est un album qui fait l’apologie de la lenteur, en nous rappelant que prendre son temps c’est avoir la chance de faire de belles rencontres et d’observer ce que le monde a de plus beau. L’écriture poétique est par ailleurs une invitation au voyage dans l’imaginaire de l’enfance.

Un jeudi, il y a bien longtemps, un rocher est tombé du ciel. Un jeudi de printemps, bien plus tard, Gisèle glisse dans sa poche un ticket  » bon pour une glace « . Autour de ces deux évènements, que rien ne relie à priori, va se construire une folle aventure. Gisèle, après s’être mise en route pour le marchand de glace, fera la découverte d’une mystérieuse paire de baskets lentes. Des chaussures, qui, plus vous tentez de courir, vous ralentiront. La voilà embarquée dans une promenade qui va durer une année, le temps d’observer le monde avec calme et attention, à une échelle insoupçonnée, et de faire de drôles de rencontres.

album

La Cape magique (2022)

Auteure : Nadine Brun-Cosme

Illustratrice : Sibylle Delacroix

Editeur : l’école des loisirs

Collection : Kaléidoscope

Pages : 36

Le Loup quitte sa tanière à la recherche d’un repas de qualité pour se sustenter. Le vent souffle très fort dans la forêt, ralentissant sa progression. Lorsqu’il aperçoit le Petit Chaperon rouge, il croit avoir trouvé son déjeuner, mais l’enfant semble insaisissable. Le vent vient d’ailleurs à sa rescousse pour jouer de drôles de tours au Loup qui, voyant changer la forme de la personne cachée sous le capuchon, en vient à saliver de plaisir à l’idée de dévorer ce festin toujours plus appétissant. Cette cape est-elle donc magique ?

Les réécritures de contes ont cela de merveilleux qu’elles offrent un regard plus jeune, souvent plus drôle à leur support d’origine, et permettent de réhabiliter le loup en cassant cette image négatif qui lui fut donné. En reprenant les héros qui ont pour habitude de se confronter au Grand Méchant Loup, Nadine Brun-Cosme nous entraîne dans une balade en forêt cocasse au cours de laquelle le Loup devient la victime d’un vent violent créant des situations qui ne manqueront pas de faire rire les petits lecteurs. Au fil des rencontres, il perd son regard sanguinaire, devenant l’élément comique, et finit par se régaler d’un met auquel il n’avait pas pensé.

Les illustrations de Sibylle Delacroix s’inscrivent dans l’univers du conte en reprenant la forme des gravures d’époque, une grande illustration pleine page en noir et blanc. Elle ne s’autorise que la couleur rouge pour faire ressortir le capuchon qui vient guider le Loup, tel le phare guidant le bateau à bon port. Son trait généreux donne une véritable épaisseur à la forêt, la rendant très sombre par contraste avec les personnages aux rondeurs blanchâtres. Le résultat est saisissant de réalisme et de beauté !

La cape magique est une réécriture de conte drôle qui séduit par la répétition des événements qui repoussent toujours un peu plus le moment où le Loup se saisira de son repas. La chute finale est heureuse et permet de faire de ce soit disant grand méchant, un simple personnage de mauvais caractère lorsque la faim le tenaille… Ca ne vous rappelle personne ?

Pas convaincus ? La critique de Tachan est ICI.

Prenez un loup affamé, un Petit Chaperon rouge appétissant, deux moutons insouciants, trois cochons dodus, une tempête menaçante… et vous obtiendrez un conte décoiffant où tel est pris qui croyait prendre !

album·poésie

Madame Automne et cætera (2018)

Auteure : Palina

Illustratrice : Baptistine Mésange

Editions : du Jasmin

Collection : Points de Suspension

Pages : 50

Recueil de quatre poèmes, les textes s’étalent sur le papier telles les saisons sur une année. Madame Automne ouvre le bal dans sa robe lisière avant de céder la place aux saisons suivantes qui se succèdent dans une ronde autour du monde, formant un tout, formant un cycle de vie, une boucle temporelle.

Palina propose de découvrir la poésie autour du sujet vaste mais intemporel des saisons, chacune se parant des couleurs, sensations et événements qui en font le charme et en rythment le temps qui passe. Avec une infinie douceur, les mots habillent madame Automne, monsieur Hiver, mademoiselle Printemps et monsieur Eté, leur donnant consistance et vitalité.

Mais la poésie et la douceur se retrouvent aussi dans le trait de Baptistine Mésange. L’artiste varoise habille les textes de la poétesse de formes rondes et de couleurs pastelles qui viennent parer les saisons d’aquarelles plus ou moins diluées, laissant apparaître le blanc du papier, appuyant la luminosité et la poésie du trait.

J’avais besoin de douceur et de tendresse, Madame Automne et cætera a comblé toutes mes attentes, et donné envie de lire un peu plus de poésie. C’est un énorme coup de cœur que je partage avec ma fille, Gabrielle.

Quatre poèmes. Un par saison, et l’on commence par l’automne, ce qui suivra le calendrier des écoliers. Des couleurs, des sensations, des images fortes et du ressenti pour suivre cette ronde du temps, ballet farandole qui n’en finit pas de tourner…

album

Le marchand de bonheur (2020)

Auteur : Davide Cali

Illustrateur : Marco Somà

Editeur : Sarbacane

Pages : 28

Après avoir questionner le pouvoir dans La reine des grenouilles ne peut pas se mouiller les pieds, Davide Cali et Marco Somà reviennent en force pour, cette fois, interroger le bonheur. L’auteur nous raconte comment Monsieur Pigeon se déplace, tel un colporteur, pour vendre du bonheur.

Comment ça ? Ca se vend, le bonheur ? Mais bien sûr ! En petit pot, en grand ou même, en format familial.

Chaque oiseau s’attache à acheter du bonheur selon ses besoins : amis, famille nombreuse…, et ses possibilités. Certains se refusent à en acheter par principe – avant d’aller s’en procurer sur internet – ou pour préserver une âme d’artiste. Mais dans tous les cas, le bonheur ne se brade pas et pour en obtenir il faudra aligner la monnaie…

Davide Cali nous sert une fois de plus une fable philosophique pour faire réfléchir au bonheur et ses valeurs. De sa plume juste et concise, il parvient à questionner l’idée que consommer et posséder accorde du bonheur, remettant ainsi notre société de consommation en question. Ici, l’auteur véhicule plutôt des valeurs de partage invitant le lecteur à offrir le bonheur plutôt que de tenter de l’accumuler pour soi.

On retrouve le style rétro aux couleurs fanées de Marco Somà mais, si j’ai aimé découvrir l’univers qu’il a créé, la richesse onirique et poétique des maisons d’oiseaux, j’ai été moins séduites par ses personnages. Je les ai trouvé plutôt figés et leur manque de réalisme m’a aussi gêné. Cela n’enlève rien au charme suranné de l’ensemble et me donne très envie de découvrir d’autres collaborations de ces deux artistes.

C’est l’histoire d’un colporteur pas comme les autres…

album

Le garçon de papier (2022)

Auteur : Nicolas Digard

Illustrateurs : Kerascoët

Editeur : Glénat jeunesse

Pages : 32

Malmené, bousculé par les autres enfants, le petit garçon de papier souffre de cette différence qui en fait une victime. Trop faible, trop à part du groupe, il se sent bien seul et personne, pas même sa maman, ne comprend à quel point il aimerait être comme les autres. Mais a-t-il vraiment besoin d’être comme les autres ? Ne peut-il tirer de la force de cette différence ?

Nicolas Digard signe un titre touchant sur la différence et bouleversant dans son interprétation graphique. Le collectif Kerascoët déploie une palette de bleus, de verts, de gris, pour créer l’oppression, la peur et la tristesse de ce petit garçon victime de harcèlement. Car c’est bien le harcèlement qui est au cœur de ce récit qui s’adresse à tous ces petits êtres rejetés, chahutés, bousculés pour la seule raison qu’ils ne répondent pas aux normes sociales établies.

La couleur arrive dans la seconde moitié de l’histoire, porteuse d’espoir et de joie de vivre lorsque le petit garçon découvre qu’étant de papier, il peut se plier à volonté, et prendre des formes variées qui lui ouvrent de nouveaux horizons et de nombreuses perspectives d’action. A lui la liberté et la richesse des sensations.

Le petit garçon de papier est un album sensible et percutant dans lequel le petit garçon apprend à accepter sa différence pour en faire une force. Il est cependant regrettable que l’auteur n’est pas choisi de montrer que le travail d’acceptation passe aussi dans le regard des autres au travers de l’éducation et de la sensibilisation à la différence.

Rejeté par les autres enfants, le garçon de papier est fragile dans un monde dominé par les forts. Lassé d’être froissé et gribouillé, il s’enfuit de chez lui et réalise que sa singularité est aussi une force.