Pour sauver l’exploitation agricole familiale, Xavier et sa sœur Emmanuelle, n’ont d’autres choix que de se convertir au bio, ils ont tout à apprendre… et à désapprendre. Accompagnés dans leur transition, ils doivent réapprendre leur métier pour que la productivité se mettent en place efficacement et durablement. Ils se confrontent aux difficultés d’un métier déjà pas facile mais aussi à des croyances encrées dans leur esprits comme des vérités universelles alors qu’elles ne sont souvent que le résultat d’une agriculture dirigée pour la production de masse.
De la prise de conscience aux premiers résultats, Aurélie Castex et Elise Gruau signent un roman graphique sur la transition écologique d’une ferme d’élevage de vaches laitières. Ce récit est né de leur intention d’offrir un témoignage sur le passage au bio d’agriculteurs passionnés par leur travail ayant la volonté de sauver l’exploitation familiale en offrant à leurs bêtes de meilleurs conditions de vie. L’histoire est tirée de leur nombreuses rencontres et des discussions et offre un regard réaliste sur un mode de vie méconnu avec ses difficultés et ses victoires. Le texte est concis et laisse beaucoup de place aux illustrations aux couleurs chatoyantes.
J’ai aimé suivre les aventures de ses deux personnes, aidés de leurs amis/voisins exploitants, leur détermination, leurs espoirs et aussi leurs inquiétudes sur un avenir qu’ils ne métrisent pas. Au fil des pages on prend conscience que la transition au bio n’est pas qu’un changement de direction dans leur travail. Car finalement c’est en eux que s’opèrent les changements majeurs qui les poussent à réfléchir à d’autres alternatives pour accompagner leurs vaches au-delà de ce qu’elles ont à leur offrir en lait car la relation homme/animal prend une tournure différente en plaçant le respect en son centre. C’est un vrai coup de cœur !
Je remercie les éditions Marabout et Babelio pour cette excellente lecture faite dans le cadre de Masse Critique.
« Et si c’était la révolution qu’on n’espérait plus ? » Xavier et sa sœur Emmanuelle, enfants et petits-enfants d’éleveurs laitiers racontent l’aventure du passage en bio de leur ferme. Mais comment garder la mesure dans un monde qui pousse à la démesure ?
Huaxia est un pays fragilisé à sa frontière par les attaques répétés de Hunduns, sorte de monstres géants aux pouvoirs exceptionnels. Pour les affronter, des pilotes et leurs concubines utilisent leurs qi combinés au cœur d’une Chrysalide, gigantesque machine à la forme animale, qui leur confère une force et un pouvoir dévastateur. Mais Huaxia est aussi régi par une politique autoritaire et patriarcale qui utilise les jeunes, sans soucis de leur vie, pour protéger ses frontières. Ainsi si les pilotes sortent généralement vivants de leur combat contre les Hunduns, ce n’est que rarement le cas des filles, sacrifiées sur l’autel d’une idéologie aussi floue qu’arbitraire.
Wu Zetian est une héroïne assez atypique et, il faut bien le reconnaître, fort peu sympathique. Meurtrie dans son cœur par une famille qui ne voit en elle qu’un moyen d’améliorer son niveau de vie ; meurtrie dans son corps entravé par des pieds bandés, origine d’une rancœur amère à l’intention des femmes de sa famille qui lui ont fait subir cette mutilation, l’handicapant à vie, et des hommes qui ont décidé cet acte odieux, la jeune femme est habitée par une forte colère qui dicte ses décisions et ses actes. Blessée par la mort de sa sœur de la main d’un pilote, elle s’engage en tant que concubine afin de se venger de cet homme. Mais rapidement on prend conscience que sa colère va bien au-delà d’un simple sentiment de vengeance. C’est contre toute la société de Huaxia que Zetian entretient une hargne profonde qui motive sa décision de renverser le pouvoir en place et de changer le destin des femmes de son pays.
Iron Widow est une dystopie féministe qui fleurte avec la science-fiction et rappelle d’autres récits du genre ainsi que certaines séries d’animation japonaise. L’auteur.e dit d’ailleurs avoir puisé dans cette dernière catégorie pour le fonctionnement des Chrysalides. Chinois.e, Xiran Jay Zhao s’inspire également de son pays et de ses traditions pour créer Huaxia et son peuple. Au travers de Wu Zetian, j’ai eu de nombreuses fois l’impression que c’est l’auteur.e qui exprimait sa colère et son ressentiment envers la Chine dont iel semble vouloir s’émanciper. Je n’ai pas toujours été en accord avec son héroïne, parfois extrême dans ces actes et souvent désagréable. Mais on comprend bien qu’elle a des circonstances atténuantes et que, derrière cette colère et cette façade dure et froide, Zetian se bat pour une juste et noble cause : le droit des femmes, l’égalité et la liberté. L’auteur.e dénonce les violences faites aux filles/femmes et les comportements d’avilissement d’une moitié de la population sur l’autre.
Premier roman, Iron Widow n’est pas toujours pertinent, mais j’ai aimé l’univers et l’évolution de l’intrigue. Le récit souffre de quelques longueurs et je n’ai pas été convaincu par les romances qui, si elles s’encrent dans l’égalité, thème récurant du roman, m’ont paru un peu forcées. Les personnages secondaires sont nombreux et peu présents, ils se succèdent rapidement pour les besoins du scénario. Les deux héros masculins s’en sortent plutôt bien vu le traitement réservé aux autres personnages de leur genre. J’ai particulièrement été touché par Li Shimin et son histoire. C’est un être torturé et manipulé qui a depuis longtemps perdu l’espoir et la volonté de vivre. Sa rencontre avec Wu Zeitan sera déterminante dans sa lutte pour regagner sa liberté.
Malgré quelques faiblesses scénaristiques, ce titre est un page turner que j’ai pris plaisir à lire. La fin reste ouverte sur une suite possible que je lirai très certainement. Enfin, je conclurai sur la couverture dépliable que je trouve vraiment superbe dans son traitement graphique.
Je remercie les éditions La Martinière et Babelio pour cette très bonne lecture offerte dans le cadre de Masse Critique.
Les frontières d’Huaxia sont défendues par les Chrysalides, gigantesques machines pilotées par les énergies psychiques combinées d’un homme et de sa concubine. Hélas ! les combats sont violents, et si les hommes en réchappent, les femmes sont presque toujours sacrifiées. Malgré cela, Zetian s’engage dans l’armée. Son objectif ? Venger sa sœur en tuant le pilote responsable de sa mort. Sortie victorieuse de l’affrontement grâce à sa force psychique exceptionnelle, Zetian devient alors Veuve de Fer et rejoint l’élite des combattants. Elle sera dès lors associée à Li Shimin, le pilote le plus dangereux et controversé d’Huaxia. Bien décidée à rester en vie, Zetian compte profiter de son nouveau statut pour lutter contre le système patriarcal qui régit la société. Elle s’en fait la promesse : dorénavant, les jeunes femmes ne seront plus sacrifiées…
J’ai découvert Coraline lors de sa première publication en 2003 et j’avais eu un petit coup de cœur pour cette histoire fantastique, délicieusement inquiétante. C’était la première fois que je lisais Neil Gaiman et je me souviens avoir été séduite par son style et ses mots. Aussi, lorsque les éditions Albin Michel ont réédité ce titre dans une version illustrée par Aurélie Neyret (Les Carnets de Cerise…), je n’ai pu résister longtemps. Mon mari me l’ayant offert pour Noël 2020 et il m’aura fallu une année entière avant de le sortir de ma PAL. Ce fut aussi l’occasion de le lire à voix haute et en famille.
Coraline vit avec ses parents dans une vieille maison dans laquelle ils se sont installés récemment. L’été s’étire longuement et le fillette n’a pas d’amis avec qui jouer. Ses parents sont toujours occupés et les voisins, de vieilles personnes, n’arrivent même pas à se souvenir de son prénom. Pour tuer le temps, Coraline part en exploration et trouve une porte mystérieuse qui s’ouvre sur un mur de briques, jusqu’au jour où le mur laisse la place à un monde fantastique, où vivent ses inquiétants « autres parents » aux yeux-boutons dans sa toute aussi inquiétante « autre maison ».
Entre des parents occupés, des voisines excentriques et un voisin loufoque, Coraline ne trouve de réconfort qu’auprès du chat errant, distant, arrogant mais pourtant très attachant. Avec son aide, la jeune fille va tout faire pour se tirer des griffes de son « autre mère« , une créature dont on ne connait pas vraiment la nature mais qui se nourrit de la naïveté des enfants qui cherchent ce qui leur manque. Coraline voit pourtant clair dans son jeu et comprend qu’il lui faudra faire preuve de courage pour rentrer chez elle, sauver ses parents et se débarrasser de l’ennemi.
Quel plaisir de (re)découvrir ce texte dans une lecture à voix haute qui a su nous captiver par l’originalité de son récit ! Avec ses personnages haut en couleur et son héroïne au grand cœur, Coraline séduit par son aventure fantastique qui frise parfois avec l’horreur et a tout pour faire frissonner le lecteur. Aurélie Neyret sublime le texte de Neil Gaiman par son trait précis. Elle démontre tout son talent en s’appropriant un univers riche et immersif sans se laisser influencer par ce qui avait été fait précédemment pour le cinéma. Entre illustrations couleurs en pleine page et petits formats crayonnés, l’illustratrice nous transporte dans le monde créé par l’auteur britannique.
Une édition illustrée qui s’inscrit définitivement dans la catégorie des beaux livres ; pour nous c’est un coup de cœur.
Coraline vient d’emménager dans une vieille maison, cernée par la brume. Alors que ses parents travaillent, la jeune fille décide de jouer les exploratrices. Méfiance… Une porte révèle d’abord un mur de briques, puis un monde fantastique et attirant, étrangement semblable au sien.
Lorsque J.K. Rowling publie un nouveau roman jeunesse, l’annonce est faite des mois avant la sortie. Si j’avais hésiter à acheter L’Ickabog, je me suis posée moins de questions pour Jack et la grande aventure du Cochon de Noël. Je ne me suis pas précipitée mais la période de l’Avent m’a semblée propice à une lecture à voix haute. Le plaisir de partager un temps de lecture quotidien avec mes filles, rempli de rires et d’exclamations de plaisir, fut ma récompense.
Jack est très attaché à Lo Cochon, la peluche qui l’accompagne depuis toujours. Inséparables, ils ont vécu tant de choses ensembles qu’ils se connaissent par cœur. Entre eux, il n’y a aucun secret. Lorsque ses parents se sont séparés, LC (son diminutif) a partagé la tristesse du petit garçon et l’a aidé à surmonter les difficultés liées à ce changement de vie. Aussi lorsque lors d’une dispute, Holly, la fille du nouveau compagnon de sa mère, jette LC par la fenêtre ouverte de la voiture, sur l’autoroute, Jack est inconsolable. Même Cochon de Noël n’arrivera pas à le dérider, après tout ce n’est qu’un remplaçant, il n’a rien de comparable à LC. Mais c’est la veille de Noël, une nuit magique durant laquelle les objets s’animent. Lorsque Cochon de Noël propose à Jack de l’accompagner au Pays des Choses perdues, l’enfant n’hésite à aucun moment : s’il peut retrouver LC, Jack est prêt à affronter tous les dangers. Ensemble, Cochon de Noël et Jack se lancent dans une trépidante aventure qui ne devra durer qu’une seule nuit !
Jack et la grande aventure du Cochon de Noël est un conte de Noël qui véhicule de jolies valeurs et pose notamment la question de notre rapport aux objets. Du doudou chéri à la babiole en plastique gagnée dans une fête foraine, chaque objet a une valeur différente et ne remplit pas toujours le rôle attendu. La sortie en librairie d’un tel titre au moment des fêtes de fin d’année me semble particulièrement intéressante puisque c’est une période où l’on se précipite dans les magasins et dépensons d’avantage en quête du cadeau idéal. L’aventure au Pays des Choses Perdues interroge sur notre façon de consommer et ses conséquences désastreuses en terme écologique tout en invitant à réfléchir à l’utilité de toutes ces choses qui nous font envie. Mais Jack et l’aventure du Cochon de Noël est aussi un voyage initiatique au cours duquel le jeune héros prend conscience que toute vie a une fin. Accepter la perte fait parti des étapes qui amène à grandir, un thème récurant dans les romans de l’auteure.
J.K. Rowling se renouvelle pourtant en faisant preuve d’une imagination toujours aussi magique. Bien sûr, elle n’invente pas le concept des jouets qui s’animent mais c’est la richesse du Pays des Choses Perdues qui lui permet de déployer son talent d’auteure et de nous faire rêver. On retrouve sa plume immersive qui oscille entre ombre et lumière et offre plusieurs niveaux de lecture, des personnages attachants et un univers incroyable. Pour nous, c’est un coup de cœur.
Récapitulatif de mes lectures principales – Gabrielle (12 ans 1/2)
J’ai adoré CHERUB 100 jours en enfers, qui parle d’un orphelin, James. Il se retrouve dans une base secrète où il doit faire une initiation de 100 jours, comment va-t-il s’en sortir ?
⭐⭐⭐⭐⭐
Note : 5 sur 5.
Robert Muchamore, CHERUB Missions 01: 100 jours en enfer, CASTERMAN, 2019
Moriarty est une adaptation en manga de Sherlock Holmes, mais vue par les yeux de James (Jim) Moriarty. Un peu violent, le manga regroupe tous les personnages de la série d’origine. J’ai lu trois tomes sur seize (dont onze sortis en français).
⭐⭐⭐⭐⭐
Note : 5 sur 5.
Moriarty, Ryosuke Takeuchi, Edition dark kana, 2016
J’ai bien aimé Une étude en rouge, qui parle de la première enquête de Sherlock Holmes et de son fidèle ami, John Watson. Ils doivent résoudre une enquête sur une série de meurtres.
⭐⭐⭐⭐
Note : 4 sur 5.
Une étude en rouge, Sir Arthur Conan Doyle, folio junior, 2010
Les vigilantes, Fabien Clavel, Rageot, 2017, 2018.
J’ai adoré la série LesVigilantes car elle est très intéressante. C’est l’histoire de Anna, une orpheline élevée au Foyer, une sorte de bâtiment où sont regroupés tous les orphelins. Vers 11,12 ans ils doivent passer un test qui les assignera à une des trois classes : les Stratèges, les Vigilantes et les Corvini (les Stratèges étant les mieux classés). Anna se retrouve chez les Vigilantes et devra réussir à passer une grosse étape de l’apprentissage en surveillant une famille.
⭐⭐⭐⭐⭐
Note : 5 sur 5.
Vigilantes 1 Le Foyer, Fabien Clavel, Rageot, 2017. Vigilantes 2 La Flamme, Fabien Clavel, Rageot, 2018
Le second souffle est un de mes coups de cœur du mois. Le roman parle de deux enfants. Ulysse, un enfant asthmatique, vit dans le Centre avec d’autres enfants comme lui. Ava, est une militante pour l’écologie. Ils ne savent pas que leurs existences sont liées.
⭐⭐⭐⭐⭐
Note : 5 sur 5.
Le second souffle, Gilles Marchand et Jennifer Murzeau, édition Rageau, 2021
Un funambule sur le sable a été un coup de cœur pour moi, il parle de différence. Stradi a un violon dans la tête, un vrai violon. Il va devoir vivre avec, il lui apportera la musique et la solitude au regard des autres qui le trouvent bizarre.
⭐⭐⭐⭐⭐
Note : 5 sur 5.
Un funambule sur le sable, Gilles Marchand, Aux forges de Vulcain, 2017