
Auteure: Jo Witek
Editeur: Actes Sud Junior
Pages: 144
Maurice, Mo pour sa famille, vit dans deux mondes: le monde sage de l’école avec les « merci » et les « s’il vous plaît », le monde de la maison où on se casse pas la tête niveau langage. Quand Hippolyte Castant emmène Mo chez lui, Maurice se rend compte de la différence entre leurs deux familles et que peut-être chez lui la vie n’est pas tout à fait comme chez les autres. Chez Hippolyte, on parle comme à l’école, et surtout, il y a un mur de photos des héros de la famille. Mo se met donc en quête d’indices pour trouver les héros de sa famille.
J’ai bien aimé ce roman qui met en avant que le plus important n’est pas d’avoir des héros dans sa famille mais des gens qui ont du cœur et qui restent dans le cœur de ceux qui les ont connus et aimés. C’est drôle et émouvant.
L’avis de Linda
Maurice est un élève brillant qui évolue dans deux mondes. Il y a le monde de l’école où tout est calme, poli et bien rangé, et celui de la maison où il y a toujours du bruit, la télévision en toile de fond, le langage grossier et les crêpes de sa maman. Ces deux mondes sont différents mais pour Maurice, cela est une norme. Jusqu’à ce qu’à ce jour où son meilleur copain, Hippolyte, vient chez lui pour travailler à un exposé. Sitôt arrivés, sa maman et lui font demi-tour et invite Maurice à aller travailler à la bibliothèque pour finir chez eux. Le monde bien organisé de Maurice s’écroule. Il se rend compte que pour certains enfants, le monde calme et rangé de l’école est la continuité de ce qu’ils ont à la maison. Sans parler du fait que chez Hippolyte, il y a ce mur couvert de photos des héros de la famille. Maurice se lance alors à la recherche des héros de sa famille qui va l’emmener dans le passé entre la Pologne et la Bretagne.
Après Une photo de vacances, je ne pouvais que découvrir d’autres titres de Jo Witek dont le style drôle et frais m’a séduite. On retrouve le même style dans ce titre même s’il faut s’accrocher niveau vocabulaire lorsque Maurice est avec sa famille. Le niveau vole assez bas et les grossièretés sont nombreuses, ça pique les yeux et écorche les oreilles. Pourtant, le personnage de Maurice est terriblement attachant et je me suis rapidement mise à croire avec lui qu’il ne pouvait pas ne pas y avoir de héros dans sa famille.
En partant des vieux albums de familles, le petit garçon va entraîner toute sa famille sur les traces de leurs ancêtres dans une quête d’identité passionnante qui fera grandir le héros tout en lui faisant comprendre que les actes héroïques ne se mesurent pas qu’en récompenses reçues. Accompagné dans son cheminement par des parents attentionnés et des frères et sœurs investis, le voyage aboutira dans la Bretagne natale de sa mère. Ce voyage lui fera comprendre combien l’amour de ses proches est plus important à son bonheur que tous les héros du monde.
Y a pas de héros dans ma famille est une lecture drôle et touchante dont on ressort aussi grandi que le héros.
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Avant, Maurice Dambek et Mo s’entendaient super bien. Avant, j’étais heureux, ma vie gambadait légèrement entre le monde de l’école et celui de la maison. A l’école : on se tient bien, on parle comme dans les livres, on entend une mouche voler et il ne faut jamais oublier les « Merci » et les « S’il vous plaît ». A la maison, ça parle fort, ça hurle du dedans et du dehors, ça dit des gros mots. Mais voilà, Hippolyte Castant s’est pointé et tout s’est effondré. Tout à coup, mes deux vies ne se sont plus mélangées. Mo et Maurice Dambek ne pouvaient plus se saquer. Et vu que les deux c’est moi, c’était horrible.