Aurore est autiste. Incapable de parler, elle s’exprime par l’intermédiaire d’une tablette sur laquelle elle écrit ce qu’elle souhaite exprimer. Différente, elle pose sur le monde un regard unique, qui lui permet de voir au-delà des apparences. Par ailleurs, elle est dotée d’un pouvoir pour lire les pensées des gens. Quand tout devient trop compliqué, Aurore se réfugie dans son monde imaginaire où la vie est tellement plus facile et pleine d’optimisme. Entre ses parents divorcés qui tentent de refaire leur vie chacun de leur côté, sa sœur adolescente et la meilleure amie de celle-ci qui sont harcelées au collège, Aurore a fort à faire surtout lorsque cette dernière disparaît en plein parc d’attractions. S’improvisant détective, cette jeune pré-ado tente d’aider la police s’entourant de personnages qui ont tous la particularité d’être différents.
Dans notre société individualiste, la différence suscite bien trop souvent les brimades et le rejet. Pour sa première incursion dans le monde de la littérature jeunesse, Douglas Kennedy signe un titre intelligent dans lequel la différence devient une force et une richesse. Bien que ce titre soit très intéressant dans sa thématique, j’ai cependant regretté la rapidité avec laquelle certaines scènes sont traitées, laissant peu de place à l’imagination. Les illustrations de Joann Sfar sont lumineuses et mettent en avant l’optimisme qui se dégage du récit.
Sans être un coup de cœur, Les fabuleuses aventures d’Aurore est un roman jeunesse que j’ai trouvé très juste dans son propos ; sa jeune héroïne étant particulièrement attachante.
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Autiste, Aurore ne parle pas. Mais elle écrit sur sa tablette à la vitesse de la lumière. Et elle a un secret. Elle lit dans les yeux des autres : Maman, Pap’, sa grande sœur Émilie, mais aussi Lucie, la meilleure amie d’Émilie, harcelée à l’école. Le jour où Lucie disparaît à Monster Land, le parc d’attractions, Aurore s’improvise détective…
Jean-Baptiste et Mélodie ont dix-sept ans. Il est un zèbre, un jeune à haut potentiel. Passionné par les oiseaux, il prépare un concours réservé aux étudiants. Elle aime le sport et tente de se reconstruire suite à une blessure amoureuse. Souhaitant avoir le choix pour ses études universitaires, elle suit un programme scolaire renforcé et décide de participer à un stage pour enrichir son dossier. Elle se retrouve engagée dans la garderie que la mère de Jibé a ouverte dans son sous-sol. Ensemble, ils vont apprendre à s’accepter en acceptant l’autre et vont changer le regard qu’ils ont sur la vie et sur eux-même.
Le printemps des oiseaux rares est un roman à deux voix d’une grande justesse émotionnelle. L’auteure y aborde de nombreuses thématiques telles que la perte d’un enfant, le deuil, le viol, la différence ou encore la religion. Ses personnages sont touchants de réalisme et ouvrent une réflexion pertinente sur la vie et les traumatismes qui la jalonnent. Le personnage de Jibé est particulièrement intéressant que ce soit dans sa relation à sa famille ou dans son développement personnel. Cartésien, il se détourne de la foi dans laquelle il a été éduqué, une foi envahissante qui rend se relation au père très conflictuelle, ce dernier restant inébranlable dans ses croyances. Pourtant, Jibé cherche encore des réponses de ce côté quand il doit faire face à des difficultés. Empathique, il est attiré par Mélodie chez qui il ressent une profonde tristesse alors qu’elle tente de donner le change en souriant à tous. Leur relation évolue lentement mais sainement, chacun essaie d’apprivoiser l’autre dans sa différence pour l’aider à avancer. Et en aidant l’autre, ils s’aident eux-mêmes.
L’écriture de Dominique Demers est très belle. Elle n’est d’aucun parti pris et soulève des questions auxquelles elle tente de répondre de façon neutre en argumentant dans plusieurs sens. C’est fait avec talent et permet au lecteur de réfléchir d’avantage à ce qu’il croit ou pas. Les nombreux personnages secondaires ont tous beaucoup à apporter et enrichissent l’histoire des deux héros ce qui rend le récit encore plus juste.
Le printemps des oiseaux rares est une petite pépite touchante, parfois même bouleversante, à découvrir dès 13-14 ans.
Jibé est le « bizarre » de la classe. Surdoué et solitaire, il est passionné par les oiseaux. Dans sa famille nombreuse, la loi du père, catholique pratiquant, est de plus en plus étouffante. Mélo adore courir sous les grands arbres du mont Royal, sa musique dans les oreilles. Dévastée par une relation amoureuse catastrophique, elle vit seule avec sa mère. Un projet scolaire les réunit et c’est le début d’une histoire à deux voix.