BD/manga·masse critique

Le faucon déniché – BD (2021)

Auteur: Maxe L’Hermenier, d’après Jean-Côme Noguès

Illustrateur: Steven Dupré

Editeur: Nathan

Collection: Jungle Pépites

Pages: 55

Adaptant le roman éponyme de Jean-Côme Noguès, la bande dessinée Le faucon déniché reprend les grandes lignes du récit. Dès les premiers planches, le lecteur est plongé dans l’époque moyenâgeuse, parcourant la forêt aux côtés de Martin qui observe de jeunes faucons dans leur nid. Bien qu’il connaisse les risques, le garçon ne peut s’empêcher d’y retourner chaque jour. La loi est simple, tous les faucons trouvés sur les terres du Seigneur appartiennent au Seigneur. Lorsqu’un petit tombe du nid, Martin le recueille et décide d’en faire un compagnon de jeux, un ami. Fait prisonnier, il perd son oiseau en même temps que sa liberté mais bientôt la roue tourne…

Comme pour le roman, cette bande dessinée me laisse sur un avis mitigé. Si l’adaptation est convaincante et l’histoire toujours aussi intéressante, on ressent toujours bien trop l’intérêt pédagogique du projet. Impression renforcée par le dossier « Pour aller plus loin » en fin d’ouvrage et le questionnaire pour vérifier que la lecture a bien été comprise. Par ailleurs, si j’ai particulièrement aimé les illustrations des paysages et des faucons de Steven Dupré, j’ai été moins convaincu par les visages de ses personnages qui s’intègrent pourtant très bien à l’époque du récit.

Le faucon déniché reste un très bon ouvrage pour découvrir les lois féodales et la façon dont s’organise la vie au Moyen-Âge et ce format permettra de séduire un plus large public.

***

A lire: l’avis d’Isabelle.

Je remercie Babelio et les éditions Nathan pour l’envoi de cette adaptation dans la cadre de Masse critique.

Martin, douze ans, a un secret: il a déniché un jeune faucon en forêt. C’est une aventure dangereuse car le petit paysan risque la prison s’il garde pour lui l’oiseau réservé aux chasses du seigneur. Pourtant, Martin refuse de se soumettre et rien ne l’arrêtera. Mais dans l’ombre, l’impitoyable fauconnier du château veille… Il veut faire du rapace l’oiseau le plus cruel de la fauconnerie… Que vont alors devenir les deux amis?

Lecture à 2 Voix·roman ado·roman jeunesse

On n’a rien vu venir (2012/2019)

Auteurs: Anne-Gaëlle Balpe, Sandrine Beau, Clémentine Beauvais, Annelise Heurtier, Agnès Laroche, Fanny Robin et Séverine Vidal

Editeur: Alice

Collection: Poche

Pages: 110

Lundi 4 juin. Les résultats des élections sont tombés: Le Parti de la Liberté a gagné. Dans la rue des scènes de liesse populaire, des cris de joie, et parfois aussi des départs en catimini, des parents inquiets qui rappellent leurs enfants à la maison. Sept enfants nous racontent leur comment ce nouveau parti politique s’est immiscé dans leur quotidien. Sous couvert de liberté et de justice, il crée des lois liberticides avant de s’attaquer aux minorités sociales. De la couleur de la peau au handicap, en passant par l’homosexualité, la population se voit contrainte à des obligations et des restrictions injustes. Si certains ont fuit dès l’annonce des résultats, d’autres s’y préparent pendant que leurs voisins, leurs amis choisissent de subir ou d’entrer en résistance.

Ce roman à sept voix est à faire lire à tous les enfants pour éveiller leur conscience et développer leur esprit critique. En effet, les auteures y présentent comment un parti totalitaire arrive au pouvoir et comment une dictature s’imisce de façon insidieuse dans la vie de chacun, réduisant peu à peu les libertés et le libre arbitre, imposant une façon de vivre et de penser unique en maintenant un climat de peur permanent. L’écriture à quatorze mains apporte différent regards mais l’écriture reste cohérente et les chapitres se nouent naturellement, comme s’ils avaient été écrit par une seule personne. Les questionnements et réflexions qui suivent la lecture permettent de la prolonger intelligemment en ouvrant la discussion avec les jeunes lecteurs.

A découvrir, l’avis de Bouma et celui de Pépita.

Des manifestations de liesse populaire ont lieu dans tout le pays: le Parti de la Liberté a gagné les élections… Mais, très vite, le nouveau pouvoir exclut tous ceux qui s’éloignent un tant soit peu de la norme – les « mal-habillés », les « trop-foncés », les « pas-assez-valides »…- et instaure des règles de plus en plus contraignantes. La liste des nouvelles lois et prohibitions s’allonge, les contrevenants sont traqués? Comment en est-on arrivé là?

roman ado

Steam Sailors, tome 2. Les Alchimistes (2020)

Auteure: Ellie S. Green

Illustrateur: Vaderetro

Editeur: Gulf Stream

Collection: 13+

Pages: 388

 

Après le coup de cœur à la lecture du premier volet, je m’étais procurée le deuxième tome dès sa sortie en novembre dernier, mais n’ai finalement pris le temps de le lire que la semaine dernière. Dès la première page, j’ai plongé tête baissée dans cette univers steam punk fait d’aventures, de pirateries et de magie.

Après les évènements survenus dans le premier tome, l’Héliotrope et son équipage se sont forgés une terrible réputation. Craints par tous, il ne reste que quelques fous pour oser les affronter. Mais les pirates sont prêts à tout pour sauver Prudence, plongée dans un état d’insconscience, depuis leur arrivée dans la Cité Impossible. Afin de trouver des alchimistes, l’équipe se scinde en plusieurs groupes, fragilisant leurs forces mais pas leur courage ou leur motivation. Au programme de ce volume, apprentissage et maitrise de l’alchimie, courses de modules, batailles navales et passage en cellules dans une prison terrifiante.

Les Alchimistes est un deuxième tome largement à la hauteur du premier. Riche en aventures et rebondissements, le récit laisse peu de répit. Ellie Green nous transporte dans son univers toujours aussi riche et dynamique. Si Prudence est moins présente, nous apprenons à mieux connaître certains des pirates, notamment Ezekiel dont le passé sombre ne peut que nous le rendre encore plus sympathique. Son arc narratif est celui que j’ai trouvé le plus intéressant car on voit le jeune pirate fougueux évoluer vers plus de maturité et de responsabilité. Les nouveaux personnages ne sont pas en reste, on sent combien leur personnalité et leurs pouvoirs d’alchimistes vont être importants pour la suite des aventures de toute l’équipe. L’auteure nous laisse sur un cliffhanger qui promet une suite époustouflante. Entre lutte pour leur propre survie et fin du monde à écarter, le final s’annonce plein de promesses!

***

L’équipage de l’Héliotrope est enfin parvenu aux portes de la Cité Impossible, laissant à Prudence un sentiment étrange de déjà-vu. Et ce n’est pas seulement un incommensurable trésor qui les attend, car ils font également la découverte d’un surprenant sarcophage… Mais la curiosité des pirates est lourde de conséquences: l’arrivée de la jeune fille avait été prédite et elle déclenche une funeste prophétie. Saisie par la vision des fléaux qui s’annoncent, l’âme de Prudence erre désormais entre deux réalités! C’est pourtant elle qui pourrait empêcher la prophétie de se réaliser… avec de l’aide. Pour permettre à Prudence de se réveiller et éviter la catastrophe, les pirates n’ont d’autre choix que de se lancer dans une nouvelle mission: retrouver la piste des héritiers des Alchimistes…

BD/manga·Prix littéraire

21 jours avant la fin du monde (2019/2020)

21 giorni alla fine del mondo

Auteure: Silvia Vecchini

Illustrateur: Sualzo

Traducteur: Marc Lesage

Editeur: Rue de Sèvres

Pages: 200

 

Sélection officielle du Prix UNICEF de littérature jeunesse 2021 catégorie 13-15 ans.

Lisa vit dans un camping avec sa mère qu’elle aide à tenir son café. Ses voisins changent régulièrement de visage mais dans l’ensemble les touristes se ressemblent tous un peu. Cet été là, elle occupe son temps entre le café et son cours de karate. Lorsque réapparait Aless, son ami d’enfance, les souvenirs ressurgissent.

21 jours avant la fin du monde est une bande dessinée à destination des adolescents qui aborde différents thèmes qui les préoccupent: la famille, l’amitié, l’avenir… Mais c’est la perte d’un être cher qui est au cœur du récit. En revenant sur le lieu de son enfance, Aless cherche à comprendre le mystère qui entoure la mort de sa mère. Mais son père, par soucis de protection, ne souhaite pas qu’il découvre les circonstances qui lui ont enlevé ce parent dont il n’arrive pas surmonter la perte. Avec beaucoup de tact, Silvia Vecchini soulève l’importance du dialogue et de l’accompagnement dans le processus du deuil.

Si l’histoire est intéressante, je n’ai pas vraiment su entrer dans le récit qui, probablement à cause du format, avance trop vite et passe à côté de beaucoup d’émotions. J’ai cependant apprécié la lecture et les illustrations de Sualzo, notamment ses paysages qui transportent en Italie.

***

« Je m’aperçois qu’il n’y a rien de pire que les silences. C’est comme un poids qui te fait couler à pic, ou un filet qui retient une partie de toi si cachée que tu ne soupçonnais même pas son existence. Il arrive parfois que ces silences explosent comme des feux d’artifice. Ils libèrent alors leur énergie et jettent leur lumière tout autour d’eux. »

album·Prix littéraire

Julian est une sirène (2018/2020)

Julian est une sirène de Jessica Love, L’école des loisirs, collection Pastel, 2020.

Sélection officielle du Prix Sorcières 2021 catégorie Carrément Beau Maxi.

Julian est une sirène est avant tout un coup de cœur visuel, les illustrations de Jessica Love sont absolument magnifiques et regorgent de détails et de lumière. C’est pétillant et dynamique comme une fête, un carnaval! Et justement nous sommes à la fête, à la Mermaid Parade de Coney Island, un évènement qui a lieu chaque été dans l’arrondissement de Brooklyn, à New York.

Ensuite il y a la rencontre avec Julian, ce petit garçon fasciné par les sirènes et qui aimerait bien en devenir une. C’est qu’après avoir pris le métro dans lequel il a croisé de magnifiques femmes-sirènes, il ne pense plus qu’à ça. Mais que va penser sa Mamita? Et si elle se fâchait?

Respect et tolérance, ouverture d’esprit sont à l’honneur dans cet album coloré. Jessica Love signe un titre d’actualité, accrocheur et pertinent pour parler de différence et de genres au travers d’une relation forte qui voit au-delà des apparences. L’expressivité des personnages transporte le lecteur dans un tourbillon d’émotions.

Je vous invite à lire l’avis d’Isabelle.

***

Le jour où Julian voit passer trois femmes magnifiques habillées en sirènes, sa vie change. Il ne rêve que d’une chose, devenir lui aussi une sirène. Mais que va penser sa Mamita?

roman ado·roman young adult

D’or et d’oreillers (2021)

 

Auteure: Flore Vesco

Editeur: l’école des loisirs

Collection: Medium +

Pages: 234

 

Lorsque Flore Vesco sort un nouveau livre, c’est toujours une fête et la garantie d’un grand moment de lecture. Comment fait-elle pour toujours capter l’attention de son lecteur? Avec D’or et d’Oreillers, elle nous entraîne dans une réécriture moderne et sensuelle du conte d’Andersen, La Princesse au Petit Pois. Mais ici il n’est nullement question de princesse ou de petit pois, et il ne s’agit même pas d’un conte mais d’une histoire d’amour pleine de magie, de sorcellerie.

Lorsque la rumeur se répand que lord Handerson se cherche une épouse, toutes les mères ayant des filles à marier se réjouissent de la nouvelle et se préparent à lancer leurs filles sur le marché du mariage. Pourtant, l’annonce d’un test mis au point par le jeune homme les fait bondir. En effet ce dernier demande à ce que chaque jeune fille dorme sous son toit sans chaperon dans une chambre apprêtée à leur intention, une chambre ordinaire si ce n’était ce lit d’une hauteur prodigieuse fait d’un empilement d’une dizaine de matelas. Avec trois filles à marier, Mrs Watkins est prête à tout. Elle organise le séjour de ses filles chez ce mystérieux lord qu’elle envoie accompagnée de leur femme de chambre. Lord Handerson, faisant peu de cas de la classe sociale, fait passer le test aux quatre jeunes filles. Une seule validera le test et elle n’a rien d’une lady, ce qui n’est pas plus mal car elle aura fort à faire dans ce château hanté où la magie est si forte qu’elle laisse peu de répit à ses habitants. Sadima réussira-t-elle à lever le voile sur les mystères qui entourent le lord et sa demeure? Le défit est lancé…

Comme dans ses titres précédents, Flore Vesco enchante son lecteur par la qualité de son récit et son habileté avec la langue qu’elle utilise pour faire des jeux de mots toujours fort appréciables. Utilisant les codes du genre, elle signe un titre romanesque digne d’un Jane Austen avec ses jeunes filles frivoles et la course au mari dans laquelle elles se lancent avec frénésie pour conquérir un revenu mirobolant plus que l’amour d’un homme. Elle sort cependant des sentiers battus en introduisant de la sorcellerie qui ramène au conte. Sadima est une héroïne courageuse, forte et déterminée; loin des innocentes jeunes filles nobles, elle ne craint pas de découvrir son corps dans l’intimité de sa chambre.

D’or et d’oreillers est un récit moderne et sensuel à réserver au plus de 13 ans qui sera séduire le lecteur par son humour noir, sa plume entraînante et la richesse de la langue qui transportent le lecteur dans un monde fantastique enchanteur porté par une héroïne de caractère. Flore Vesco signe un titre résolument féministe dans lequel l’éveil à la sexualité des jeunes filles passe par la découverte de leur corps et de leur plaisir.

***

C’est un lit vertigineux, sur lequel on a empilé une dizaine de matelas. Il trône au centre de la chambre qui accueille les prétendantes de lord Handerson. Le riche héritier a conçu un test pour choisir au mieux sa future épouse: chaque candidate est invitée à passer une nuit chez lui, à Blenkinsop Castle, dans ce lit d’une hauteur invraisemblable. Dormir chez un inconnu, sans parent ni chaperon! Quoi de plus scandaleux pour une jeune fille de bonne famille! Malgré tout, Mrs Watkins y envoie ses trois filles, accompagnées d’une femme de chambre. Elles se rendent en tremblant au château. Seule l’une d’entre elles retiendra l’attention du lord… Cette dernière, pourtant, n’a rien d’une princesse au petit pois! Et c’est tant mieux, car nous ne sommes pas dans un conte de fées, mais dans une histoire d’amour et de sorcellerie où l’on apprend ce que les jeunes filles font en secret, la nuit, dans leur lit…

album·Prix littéraire

En 4 Temps (2020)

Auteure: Bernadette Gervais

Editeur: Albin Michel Jeunesse

Collection: Trapèze

Pages: 64

 

Sélection officielle du Prix Sorcières 2021 catégorie Carrément Beau Mini.

En 4 Temps est un très bel album qui utilise le séquençage d’images pour parler du temps qui passe. Support fréquemment utilisé dans les classes maternelles, c’est un merveilleux outil pour développer les compétences langagières et le repérage spatio-temporel.

Sous la main de Bernadette Gervais, ces séquences en quatre temps prennent d’autant plus de plaisir à être observer que les illustrations sont très belles et réalistes. Par ailleurs le principe du séquençage ne se limite pas ici à l’image mais va bien au-delà en proposant un petit texte en quatre temps également. Au fil des pages, le petit lecteur prendra plaisir à découvrir des métamorphoses, des changements lié aux temps ou à l’action humaine ainsi que de simples mouvements ou déplacements. Du lapin qui traverse la page en quelques secondes à l’escargot qui aura besoin de plusieurs pages en passant par l’éclosion du pissenlit et des saisons qui passent, le questionnement se fait sur le temps qui passe et son action sur ce qui nous entoure. Magnifique!

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Le livre

1.On le voit,

2. on le choisit,

3.on l’ouvre,

4. on le lit!

 
Lecture à 2 Voix·roman ado

Hunger Games, tome 3. La révolte (2009/2015)

Mockingjay

 

Auteure: Suzanne Collins

Traducteur: Guillaume Fournier

Editeur: PKJ

Pages: 459

 

Après les évènements survenus lors des derniers Hunger Games, Katniss et Peeta ont été séparé. Alors que Katniss a été évacuée et soignée au District 13, personne ne peut dire si Peeta est encore en vie. Alors que la vie s’organise dans les profondeurs du territoire du District 13, Katniss s’apperçoit qu’elle n’y a pas que des amis. Si beaucoup voit en elle le symbole de la rébellion, d’autres se méfient de ses intentions ou se demandent en qui la jeune fille placera sa confiance pour prendre le pouvoir à la suite du Président Snow. Mais avant d’en arriver là, la révolte se met en place et la rébellion gagne peu à peu du terrain pour renverser le Capitole.

L’histoire fait suite directe avec le volume précédent. Katniss découvre que la révolte des districts est déjà bien plus avancée qu’elle ne le pensait. Laissées dans l’ignorance, elle prend conscience que son rôle n’est pas d’être en première ligne mais uniquement d’être le visage de la rébellion. Accompagnée d’une équipe de tournage, elle est envoyée dans les districts qui ont ralliés le mouvement afin de filmer des spots de propagande. Pendant ce temps différentes actions sont menées dans les districts pour chasser les Pacificateurs, soldats du Capitole chargée de faire respecter l’ordre. Malheureusement pour nous à ce stade de l’histoire, l’auteure ne nous donne que les informations mais nous ne les vivons pas puisque nous continuons de ne suivre que Katniss, la narratrice. Je me demande si à ce stade, Suzanne Collins n’aurait pas mieux fait de changer de point de vue pour rendre son récit plus vivant et dynamique. Les deux premiers tiers de ce tome ont été particulièrement difficile à lire car il ne s’y passait pas grand chose ce qui nous a rendu la lecture presqu’ennuyeuse.

Cependant le dernier tier relève le niveau dès l’instant où Katniss décide de se rendre au Capitole pour tuer le Président Snow. Il y a alors peu de temps mort et le soulèvement est complet. Katniss se rend compte qu’elle n’est pas toujours favorable aux actions menées par le treize et elle paiera un lourd tribut à la fin des combats. Jusqu’au bout, elle gardera la même ligne de conduite pour notre plus grand plaisir. Révolte ou pas, elle reste elle-même au fond, même si les jeux l’ont affectée à jamais.

Hunger Games est une bonne série, avec ses défauts et ses qualités. Pour Gabrielle et moi, ce fut un très bon moment de partage à travers la lecture. Nous avons eu de très beaux échanges sur la dictature et la politique, la prise de pouvoir, le soulèvement des peuples etc. Rien que pour ça je ne regrette pas d’avoir lu ces livres portés par une héroïne au cœur noble, courageuse et prête à tout pour protéger ceux qu’elle aime. Suzanne Collins a su rendre réaliste un univers dystopique dictatorial et les conséquences que ce régime politique amène sur le peuple qui n’a pas d’autre choix que de se soulever pour reprendre ses droits et sa liberté!

Nous avons une fois de plus enchaîné avec le visionnage des deux films dont la construction m’a semblé plus vivante que celle des romans. Le fait de quitter Katniss pour voir ce qui se passe ailleurs est particulièrement intéressant. La scène qui m’a le plus touchée reste le moment où Katniss chante « Hanging Tree » et où l’on voit le soulèvement du District 5.

A lire également, l’avis de Bouma.

Contre toute attente, Katniss Everdeen a survécu aux Hunger Games à deux reprises. Mais alors qu’elle est sortie de l’arène sanglante vivante, elle n’est toujours pas en sécurité. Le Capitole est en colère. Il veut se venger. Qui pensent-ils devrait payer pour les troubles? Katniss. Et ce qui est pire, le Président Snow a été parfaitement clair sur le fait que personne d’autre n’est en sécurité non plus. Ni la famille de Katniss, ni ses amis, ni les habitants du District 12.

Prix littéraire·roman jeunesse

Les fabuleuses aventures d’Aurore (2019)

Auteur: Douglas Kennedy

Illustrateur: Joann Sfar

TraductriceCatherine Nobokov

Editeur: PKJ

Pages: 233

Sélection officielle du Prix UNICEF de littérature jeunesse 2021 catégorie 9-12 ans.

Aurore est autiste. Incapable de parler, elle s’exprime par l’intermédiaire d’une tablette sur laquelle elle écrit ce qu’elle souhaite exprimer. Différente, elle pose sur le monde un regard unique, qui lui permet de voir au-delà des apparences. Par ailleurs, elle est dotée d’un pouvoir pour lire les pensées des gens. Quand tout devient trop compliqué, Aurore se réfugie dans son monde imaginaire où la vie est tellement plus facile et pleine d’optimisme. Entre ses parents divorcés qui tentent de refaire leur vie chacun de leur côté, sa sœur adolescente et la meilleure amie de celle-ci qui sont harcelées au collège, Aurore a fort à faire surtout lorsque cette dernière disparaît en plein parc d’attractions. S’improvisant détective, cette jeune pré-ado tente d’aider la police s’entourant de personnages qui ont tous la particularité d’être différents.

Dans notre société individualiste, la différence suscite bien trop souvent les brimades et le rejet. Pour sa première incursion dans le monde de la littérature jeunesse, Douglas Kennedy signe un titre intelligent dans lequel la différence devient une force et une richesse. Bien que ce titre soit très intéressant dans sa thématique, j’ai cependant regretté la rapidité avec laquelle certaines scènes sont traitées, laissant peu de place à l’imagination. Les illustrations de Joann Sfar sont lumineuses et mettent en avant l’optimisme qui se dégage du récit.

Sans être un coup de cœur, Les fabuleuses aventures d’Aurore est un roman jeunesse que j’ai trouvé très juste dans son propos ; sa jeune héroïne étant particulièrement attachante.

***

Autiste, Aurore ne parle pas. Mais elle écrit sur sa tablette à la vitesse de la lumière. Et elle a un secret. Elle lit dans les yeux des autres : Maman, Pap’, sa grande sœur Émilie, mais aussi Lucie, la meilleure amie d’Émilie, harcelée à l’école. Le jour où Lucie disparaît à Monster Land, le parc d’attractions, Aurore s’improvise détective…

 

roman ado

Le Printemps des Oiseaux Rares (2019/2021)

L’albatros et la mésange

 

Auteure: Dominique Demers

Editeur: Gallimard

Collection: Scripto

Pages: 373

 

Jean-Baptiste et Mélodie ont dix-sept ans. Il est un zèbre, un jeune à haut potentiel. Passionné par les oiseaux, il prépare un concours réservé aux étudiants. Elle aime le sport et tente de se reconstruire suite à une blessure amoureuse.  Souhaitant avoir le choix pour ses études universitaires, elle suit un programme scolaire renforcé et décide de participer à un stage pour enrichir son dossier. Elle se retrouve engagée dans la garderie que la mère de Jibé a ouverte dans son sous-sol. Ensemble, ils vont apprendre à s’accepter en acceptant l’autre et vont changer le regard qu’ils ont sur la vie et sur eux-même.

Le printemps des oiseaux rares est un roman à deux voix d’une grande justesse émotionnelle. L’auteure y aborde de nombreuses thématiques telles que la perte d’un enfant, le deuil, le viol, la différence ou encore la religion. Ses personnages sont touchants de réalisme et ouvrent une réflexion pertinente sur la vie et les traumatismes qui la jalonnent. Le personnage de Jibé est particulièrement intéressant que ce soit dans sa relation à sa famille ou dans son développement personnel. Cartésien, il se détourne de la foi dans laquelle il a été éduqué, une foi envahissante qui rend se relation au père très conflictuelle, ce dernier restant inébranlable dans ses croyances. Pourtant, Jibé cherche encore des réponses de ce côté quand il doit faire face à des difficultés. Empathique, il est attiré par Mélodie chez qui il ressent une profonde tristesse alors qu’elle tente de donner le change en souriant à tous. Leur relation évolue lentement mais sainement, chacun essaie d’apprivoiser l’autre dans sa différence pour l’aider à avancer. Et en aidant l’autre, ils s’aident eux-mêmes.

L’écriture de Dominique Demers est très belle. Elle n’est d’aucun parti pris et soulève des questions auxquelles elle tente de répondre de façon neutre en argumentant dans plusieurs sens. C’est fait avec talent et permet au lecteur de réfléchir d’avantage à ce qu’il croit ou pas. Les nombreux personnages secondaires ont tous beaucoup à apporter et enrichissent l’histoire des deux héros ce qui rend le récit encore plus juste.

Le printemps des oiseaux rares est une petite pépite touchante, parfois même bouleversante, à découvrir dès 13-14 ans.

Jibé est le « bizarre » de la classe. Surdoué et solitaire, il est passionné par les oiseaux. Dans sa famille nombreuse, la loi du père, catholique pratiquant, est de plus en plus étouffante. Mélo adore courir sous les grands arbres du mont Royal, sa musique dans les oreilles. Dévastée par une relation amoureuse catastrophique, elle vit seule avec sa mère. Un projet scolaire les réunit et c’est le début d’une histoire à deux voix.