Lyra Belacqua est une enfant de douze ans espiègle, casse-cou qui préfère courir les toits du Jordan Collège où elle grandit, que de rester assise à écouter l’un des érudits lui donner des leçons. Accompagnée de Pantalaimon, son dæmon, elle parcourt les étendues d’Oxford avec son ami Roger, un garçon de cuisine, et n’aime rien moins que se battre contre les enfants d’une autre université ou lancer des poignées de boue sur les péniches des Gitans. Curieuse, elle ne craint pas de braver les interdits pour écouter des conversation auxquelles elle n’est pas conviée. C’est ainsi qu’elle entend parler de la Poussière pour la première fois. Alors que son oncle Asriel lui refuse le droit de l’accompagner dans le Nord où il part faire des recherches, elle se voit contrainte de quitter le Jordan Collège pour suivre Madame Coulter, une femme mystérieuse, froide et cruelle. Les disparitions d’enfants se multiplient et lorsque Lyra prend conscience de la situation, elle entend bien venir en aide à ces disparus, d’autant plus que Roger semble être du nombre. Après s’être enfuie, elle se joint aux Gitans pour enquêter sur ces disparitions qui vont les conduire jusque dans le Nord dont elle a tant rêver.
Les Royaumes du Nord est le premier volet d’une trilogie dont le succès n’est plus à faire. Entre aventures et enquête, le récit s’installe dans le genre fantastique avec ses dæmons, manifestation physique externe du « moi-intérieur » d’une personne qui prend la forme d’un animal (définition wikipédia), ses ours en armure, ses sorcières et ses mondes parallèles. Au fils des pages, l’histoire, déjà très riche, s’enrichit de nombreux personnages qui viennent aider Lyra, prédestinée à faire de grandes choses. La jeune fille nous apparaît très rapidement d’une grande intelligence et dotée de capacités exceptionnelles à déchiffrer l’Aléthiomètre, cette sorte de boussole que même les plus érudits ne savent que difficilement interpréter, mais ce sont pourtant son courage et sa détermination qui nous la rendent sympathique et attachante. Bravant tous les dangers, elle fait son chemin en suivant son cœur et, guidée par l’Aléthiomètre, elle s’engage dans ce qui se présente comme un voyage initiatique semé d’embuches et auréolé de mystères.
Philip Pullman signe un récit fort d’une très grande richesse scénaristique. Une fois passés les deux premiers chapitres, le texte ne souffre d’aucune longueur et nous entraine dans une aventure fantastique incroyable menée tambour battant par une héroïne d’une intelligence et d’une sensibilité extraordinaire. Sa compréhension du monde est très fine même si de nombreuses questions restent en suspens. L’auteur dépeint un monde régi par le Magisterium, groupe de religieux dont le pouvoir s’apparente à une forme des plus radicales, l’autoritarisme, la séparation entre l’Eglise et l’Etat étant inexistante et l’Eglise ayant tout pouvoir pour condamner des propos ou actions qu’elle juge blasphématoire. Leur rôle premier semble être d’éradiquer le Péché mais ce n’est rien comparé aux actions de Madame Coulter dont les recherches sur l’intercision, cette acte barbare qui vise à détruire toute pulsion, tout désir, par amputation, est à l’image de sa personnalité, cruelle. On comprendra qu’un pays aussi puritain que l’Amérique y ait vu un contenu antireligieux et que la série ait suscité la colère de groupes catholiques. Mais le récit s’inscrit aussi dans le genre science-fiction avec la place importante accordée aux sciences entre références et personnages tournés vers la recherche: la Poussière et les Mondes Parallèles en étant le cœur.
L’émotion et la suspens sont à leur comble à la fin de ce premier volet qui pose de nombreuses questions sans y répondre complètement. Cela laisse espérer une suite aussi riche et intéressante. En tout cas j’ai hâte d’aller plus en avant dans la lecture de cette série fantastique.
Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l’atmosphère confinée du prestigieux Jordan College, est-elle l’objet de tant d’attentions? De quelle mystérieuse mission est-elle investie? Lorsque son meilleur ami disparait, victime des ravisseurs d’enfants qui opèrent dans le pays, elle se lance sur ses traces. Un périlleux voyage vers le Grand Nord, qui lui révèlera ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d’un autre monde.
L’année 2020 est enfin finie! Il reste à espérer que la suivante soit moins difficile et surtout moins liberticide. Comme chaque année, je dresse le bilan de mes lectures et j’en profite pour vous souhaitez à toutes et tous, un Bon Réveillon!
La Guerre des Clans, Cycle 1, 6 tomes de Erin Hunter, PKJ, 2005 à 2008
Le héros de ce premier cycle s’appelle Rusty et il va faire une rencontre qui bouleversera sa vie: des chats du Clan du Tonnerre, dont la cheffe, Etoile Bleue. Ils vont lui proposer d’intégrer le Clan. Le héros va accepter et se nommera désormais Nuage de Feu (en raison de sa fourrure rousse comme le feu).
J’ai beaucoup aimé « La Guerre Des Clans » car déjà, j’adore les chats et ensuite, l’univers est super. Il y a quatre clans : le Clan de la Rivière, le Clan de l’Ombre, le Clan du Vent et le Clans du Tonnerre. Mes préférés sont les Clans de la Rivière et du Tonnerre. L’auteure (Erin Hunter) aime beaucoup la forêt et montre, grâce à sa série, l’influence humaine sur celle-ci et les conséquences sur la vie animale.
Trahison, coup bas, émotion, aventure, amitié, d’humour et surtout accepter qui l’on est, sont sept mots qui ensemble forment le cœur de ces livres.
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Résumé du tome 1:
Depuis des générations, fidèles aux lois de leurs ancêtres, quatre clans de chats sauvages se partagent la forêt. Mais le Clan du Tonnerre court un grave danger, et les sinistres guerriers de l’Ombre sont de plus en plus puissants. En s’aventurant un jour dans les bois, Rusty, petit chat domestique, est loin de se douter qu’il deviendra bientôt le plus valeureux des guerriers…
Comme chaque année, il y avait des livres sous le sapin. Moins que les années précédentes peut-être mais Noël ne serait pas vraiment Noël sans livre. Il faut dire que nous avons acheté énormément de livres cette année, une façon de s’occuper pendant les confinements. De fait, nous avons mis l’accent sur les belles éditions, du moins en ce qui me concerne, puisque les enfants ont surtout reçu les suites des mangas qu’ils aiment. Allez je vous montre un peu 😉
Des romans illustrés
Bambi de Félix Salten, illustré par Benjamin Lacombe, Albin Michel éditions, 2020 (reçu quelques jours avant Noël, à l’occasion de notre anniversaire de mariage) : Bambi retrace les premières années d’un faon et, à côté de ses émerveillements, les épreuves qu’il affronte et qui le construisent : dangers, deuil, solitude, métamorphoses, défis, et toujours l’angoisse d’être chassé et tué. L’histoire, oscillant entre anthropomorphisme (les animaux parlent) et naturalisme (les observations sont magnifiques), nous plonge dans une forêt qui bruisse de multiples émotions, d’expériences intenses, de sensations contrastées vécues par une société d’animaux, miroir de notre humanité, tout à la fois violente, cruelle et fragile, et dotée d’une prodigieuse résilience.
Coraline de Neil Gaiman, illustré par Aurélie Neyret, Albin Michel éditions, 2020 : Coraline vient d’emménager dans une étrange maison et, comme ses parents n’ont pas le temps de s’occuper d’elle, elle décide de jouer les exploratrices. Ouvrant une porte condamnée, elle pénètre dans un appartement identique au sien. Identique, et pourtant…
Harry Potter à l’école des sorciers de J.K. Rowling, illustré par MinaLima, Gallimard Jeunesse, 2020 : Découvrez ou redécouvrez le texte intégral de J.K. Rowling avec de sublimes illustrations en couleurs et huit surprises animées : ouvrez la lettre de Poudlard, parcourez le Chemin de Traverse, faites apparaître un festin dans la Grande Salle… Vivez comme jamais auparavant l’aventure du plus célèbre des sorciers !
Un album documentaire
ORNITHORAMA, de Lisa Voisard, Helvetiq éditions, 2020 : Les oiseaux sont passionnants ! Ce livre organisé par habitat dresse le portrait de 30 oiseaux européens qu’il est possible d’observer près de chez soi. Chaque portrait est illustré de façon réaliste, indiquant les spécificités de chaque oiseau, de la taille et la couleur de ses oeufs à son alimentation, en passant par sa migration. Un guide d’observation indique systématiquement où et comment les reconnaître, et permet de faire ses premiers pas en tant qu’ornithologue en herbe !
De l’Histoire
Les Femmes Vikings, des femmes puissantes de Jóhanna Katrín Friđriksdóttir, éditions Autrement, 2020 : Qui étaient les femmes vikings ? Il n’y a guère d’imaginaire plus viril que celui des Vikings : barbares pillards à la barbe hirsute, grands explorateurs naviguant sur les mers de Scandinavie tandis que, quelque part entre Asgard et le Valhalla, Týr et Odin ourdissent de grands combats. Mais que faisaient les femmes vikings pendant ce temps ? À la croisée des sources historiques, archéologiques et des sagas islandaises, cet ouvrage propose une relecture de la civilisation viking selon un prisme féminin. De la figure de la valkyrie qui décide du sort des guerriers au combat à la fière Guðrún qui venge l’honneur des siens, on découvre une femme viking qui, loin d’être cantonnée aux tâches domestiques, explore, décide, écrit, combat parfois. Chemin faisant, l’imaginaire que nous nous faisons de cette culture s’en trouve profondément modifié. Preuve, s’il en était besoin, que l’histoire ne se fait jamais sans les femmes.
Des mangas
Pour nos ainés qui ont 20 et 18 ans:
Pour les filles, 11 ans 1/2:
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Et vous? Quels livres avez-vous trouvés sous le sapin?
J’ai beaucoup aimé La mécanique du diable pour son univers fantastique (bien sûr) et le suspens. Certains vont dire que ce livre fait un peu peur ; je ne trouve pas, mais il peut effrayer les plus jeunes. Je trouve l’histoire très belle. La mécanique du diable se déroule dans l’univers de l’horlogerie. Ce livre a été édité en 2000 chez Flammarion qui le réédite cette année avec une nouvelle couverture plus jolie et plus solide : couverture épaisse et fourreau papier joliment illustré par Xavier Colette.
J’aime beaucoup l’auteur Philip Pullman pour ses séries: A La Croisée Des Mondes, La Trilogie De La Poussière et j’avais envie de découvrir d’autres histoires. Je suis très contente de ce livre qui est une réussite.
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Par une nuit glaciale, dans une petite ville d’Allemagne, Karl l’apprenti horloger rumine son malheur. Il doit présenter le lendemain la nouvel automate de la grande horloge. Mais il n’a rien fait. L’inquiétant docteur Kalmenius arrive alors pour l’aider. Désespéré, Karl accepte.
Dans un soucis purement pédagogique, je souhaitais depuis un moment déjà proposer des lectures en anglais à Gabrielle qui a certaine facilité avec l’apprentissage des langues. Après quelques essais infructueux, je lui ai proposé d’essayer à nouveau, son niveau s’étant réellement amélioré au cours de l’année. Nous avons la chance d’avoir une grande librairie qui propose un rayon jeunesse en langue anglaise, l’occasion de trouver des récits dans leur langue originale. On y trouve principalement des classiques et les grands succès qui arrivent traduits chez nous. Pour ouvrir le bal, j’ai proposé à Gabrielle de découvrir des textes de Roald Dahl que nous ne connaissions pas encore et j’ai opté pour The Magic finger pour son nombre de pages et la police assez grande, une façon de la rassurer avec un texte accessible… et c’est un succès!
The magic finger prend place dans la campagne anglaise. L’héroïne (the girl) vit dans une ferme et nous raconte l’histoire incroyable qui s’est produite dans la ferme voisine. En effet, les Gregg père et fils sont de fières et braves chasseurs. La fille ne comprend pas comment ils peuvent se comporter aussi cruellement envers les animaux juste pour le plaisir de tirer. Alors qu’elle n’arrive pas à leur faire entendre raison, elle finit par s’énerver, se mettre fortement en colère et, pointant son index sur eux, elle leur lance un sort sans vraiment le vouloir. C’est que ce pouvoir est comme qui dirait incontrôlable, tout ce qu’elle sait est que cela survient toujours lorsque quelqu’un la met très en colère. Toujours est-il que les Gregg vont bientôt échanger leur place avec une famille de canards. Le principe de l’arroseur arrosé se met en place…
Même si ce n’est pas le meilleur texte de Roald Dahl, on retrouve cette malice qui caractérise ses récits : de l’humour, un soupçon de fantastique, une fillette exceptionnelle et un petit message « anti-chasse » et nous voilà avec entre les mains un récit à l’imagination et la créativité dignes de l’auteur. Le texte en anglais est accessible pour un jeune apprenant, s’il lui manquera un peu de vocabulaire, le sens général ne posera aucun soucis et le texte lui fournira de quoi s’amuser tout en enrichissant son lexique.
L’expérience est un succès, nous avons un nouveau rituel dans notre quotidien: lire en anglais.
Suddenly a sort of flash comes out of me, like something electric. It jumps out and touches the person who has made me cross…
A la librairie de tous les possibles, le lecteur trouvera des livres qui parlent de livres. Et peu importe ce que vous cherchez, le libraire a toujours de quoi satisfaire son client: un livre sur les accessoires du livre? Un livre pour organiser son mariage autour du livre? Un livre sur la fête du livre? Oui cela existe aussi! Peu importe ce que vous chercher, la librairie des possibles fera la différence. Véritable caverne d’Ali Baba, on y trouve ces ouvrages qui ravissent les amoureux du livre mais qu’on ne trouvera nulle part ailleurs car ils ne seront jamais en tête des ventes.
Shinsuke Yashitake signe un titre original et drôle qui prend la forme d’un roman graphique pour traduire de façon loufoque l’utilité de livres en apparence inutiles. C’est drôle et divertissant! On tourne la dernière page avec une envie irrepressible de se ruer dans cette librairie unique en son genre et de faire connaissance avec son propriétaire jovial et passionné.
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Bienvenue dans la librairie de tous les possibles!