masse critique·roman ado·roman jeunesse

Les renards du désert (2020)

Le volpi del deserto

Auteur: Pierdomenico Baccalario

Traductrice: Anaïs Bouteille-Bokobza

Editeur: Thierry Magnier

Collection: Grands romans

Pages: 400

C’est la couverture, sa référence évidente à Antoine de Saint-Exupéry et son célèbre roman Le Petit Prince, qui m’a attiré. Entre le renard dans le désert et l’avion, la place donnée au sous-marin m’a intrigué et j’ai tenté ma chance pour ce livre lors de l’opération Masse Critique Littérature Jeunesse de ce mois de novembre 2020. Je remercie Babelio et les éditions Thierry Magnier pour l’envoie de ce très bon roman qui m’a littéralement transporté.

Juin 1986. Morice et sa famille quittent Marseille pour reprendre l’hôtel Napoléon situé à Dautremer, petit village corse. Sur place, alors qu’il s’extasie sur la beauté des paysages et la richesse des sons qui remplaceront désormais ceux de la ville, Morice fait la connaissance d’Audrey qui assiste, avec tous les habitants du village, à des funérailles. Très rapidement les deux enfants se lient d’amitié et Audrey lui révèle que le cercueil était vide. Ensemble, ils décident de chercher le corps. Mais Morice n’est pas au bout de ses surprises; entre le suicide de l’ancien propriétaire du Napoléon, l’arrivée d’envahissants touristes allemands et l’attitude mystérieuse des habitants du village ce qui devait être un jeu prend bientôt une tournure plus inquiétante.

Pierdomenico Baccalario entraîne le lecteur dans un roman qui mêle les genres, entre suspens, enquête et aventures sur fond historique et le résultat est assez étonnant. Ainsi l’auteur place son histoire dans les années 80 mais rapidement l’enquête des enfants les fait voyager dans le temps et remonter en 1944 en pleine Seconde Guerre Mondiale et le IIIe Reich. S’inspirant des histoires parlant d’or nazi dissimulé, caché, perdu depuis la guerre, il utilise des personnages réels pour servir son récit et parsème son texte d’anécdotes historiques pour illustrer son propos. On y trouve aussi de nombreuses références à des films ou des livres; une place importante est donnée à Saint-Exupéry et son livre le plus célèbre à qui il donne un rôle, et un sens, assez éloigné de la réalité mais pourtant rendu crédible contextuellement.

L’ensemble aurait pu être décousu tant la réalité perd en crédibilité pour servir la fiction et pourtant le résultat a du sens et c’est en ça que Les renards du désert est un roman réussi. Pierdomenico Baccalario réussit à nous faire croire que l’Histoire dans l’histoire est véridique et qu’il relate des faits avérés. Alors que Morice et Audrey se lancent dans une simple chasse au trésor, ils sont rattrapés par la guerre et ses secrets et leur quête prend des allures effrayantes où l’angoisse atteint son paroxysme lors d’un final dont aucun personnage ne sortira indemne.

« On a beaucoup écrit sur les chercheurs de trésors. Presque jamais sur ceux qui les cachent. » Morice et Audrey parviendront-ils à percer le lourd secret qui plane sur leur village?

Lecture à voix haute·roman jeunesse

Cinq semaines en ballon (1863)

Auteur: Jules Verne

Illustrateur: Riou

Editeur: Gallimard

Collection: folio junior

Pages: 365

 

Notre première lecture à voix haute d’un texte de Jules Verne remonte à quelques années maintenant. En 2017, je découvrais avec mes deux filles Le tour du monde en 80 jours, un roman qui m’avait laissé sur une petite déception. Il m’aura fallu trois années et une étude sur les montgolfières pour renouer avec cet illustre auteur au travers de la lecture à voix haute de Cinq semaines en ballon.

Le docteur Samuel Fergusson est un imminent scientifique anglais qui n’aime rien tant que les voyages et la science. Voyager dans l’intérêt de la science revêt donc un intérêt tout particulier pour lui. Ambitieux et téméraire, il organise un voyage en Afrique à la découverte des sources du Nil. Accompagné par son ami Richard Kennedy, grand chasseur écossais et de son homme à tout faire, Joe, il entreprend un voyage en ballon afin de traverser l’Afrique d’ouest en est, de Zanzibar à Saint Louis.

S’appuyant sur les écrits et cartes d’expéditions précédentes, le voyage se veut une découverte de l’Afrique vu du ciel. A l’époque le continent est encore méconnu des européens qui meurent souvent lors de la traversée des terres, de maladie ou tout bonnement tués par les autochtones. En effet, pour l’homme blanc les contrées inexplorées de l’Afrique sont pleines de dangers et rares sont ceux qui en sont revenus. C’est pour cette raison que le docteur Fergusson a choisi la voie des airs et ses dangers moins nombreux.

Le voyage n’est pas de tout repos et la chance n’est pas toujours de leur côté. Entre violente tempête, traversée d’un désert privé d’eau et de vent, ou attaque animal, les trois amis ont fort à faire pour rester en vie. Et quand tout semble bien se dérouler dans le ciel, c’est de la terre et des hommes que leur vie se trouve menacée. Toutes ces épreuves ne rendent le voyage que plus vivant et captivant. Ponctué d’anédoctes des précédentes expéditions, le récit ne laisse aucun temps mort et invite à la découverte d’un continent à la nature sauvage et diversifiée dont la beauté semble dissimuler autant de dangers que de trésors.

Ces Cinq semaines en ballon auront été pour nous un merveilleux voyage, un peu long à se mettre en place, fait de descriptions scientifiques et d’observations géographiques qui nous rappellent combien le monde est magnifique et la nature mérite d’être préservée dans ce qu’elle a de plus sauvage. Désuet, le langage employé pour parler des africains nous rappellent aussi le chemin parcouru culturellement et celui qu’il reste encore à parcourir pour faire taire les inégalités. 

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L’Angleterre n’est pas peu fière de ses explorateurs. Surtout lorsqu’ils ont la jeunesse, la bravoure et la simplicité du docteur Fergusson. Celui-ci a mis sur pied une expédition pour le moins téméraire dont le but est la découverte des sources du Nil… et quel moyen de transport a-t-il choisi? Un ballon! Le voilà parti pour un voyage, cinq semaines entre ciel et terre, dans une fragile nacelle, à la merci des dangers les plus inattendus…

Prix littéraire

Prix UNICEF de Littérature Jeunesse

Pendant le confinement de mars j’ai pris connaissance de l’exitante du Prix UNICEF de Littérature Jeunesse 2020. Très intéressée par la thématique de l’année « Objectif Terre: lisons pour la planète!« ,

j’ai lu un maximum des titres sélectionnés dans chaque catégorie. Par chance notre médiathèque avait la majorité des titres et je me suis donc fait un plaisir de les découvrir dès la réouverture des services via le Click & Collect. La sélection était vraiment de qualité et il n’a pas été facile de faire un choix. Les résultats sont tombés le 10 novembre.

Je vous renvoie à mes billets sur les titres chroniqués:

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La sélection officielle 2021 : « Au fil des émotions » a été annoncé il y a quelques jours et c’est avec impatience et plaisir que mes filles et moi-même avons décidé de découvrir l’ensemble des titres.

3-5 ANS

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6-8 ANS

Mon avis sur Odette fait des claquettes de Davide Cali.

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9-12 ANS

Mon avis sur Le train fantôme de Didier Levy.

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13-15 ANS

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De belles lectures en perspectives pour nous occuper jusqu’au 31 août 2021, date limite des votes.

roman

Appelle-moi par ton nom/Call me by your name (2018)

Call me by your name

Auteur: André Aciman

Traducteur: Jean-Pierre Aoustin

Editeur: Grasset

Collection: En lettres d’ancre

Pages: 336

Call me by your name est avant tout un coup de cœur cinéma, une découverte faite durant le confinement. C’est un film fort et touchant de Luca Guadagnino dont j’ai eu du mal à me détacher après l’avoir vu ; une rencontre avec un jeune acteur brillant (Timothée Chalamet) et celle d’un réalisateur incroyable. Séduite par le film, j’ai eu envie de découvrir l’oeuvre originale, le roman éponyme de André Aciman… Dès les premières lignes, le charme opère.

Elio se remémore l’été de ses dix-sept ans, passé dans la maison familiale en Italie. Comme chaque été, ses parents accueillent un jeune étranger pour six semaines. Cette année-là, c’est Oliver, enseignant américain, qui est l’heureux élu. Immédiatement une relation particulière s’installe entre les deux jeunes hommes, entre froideur polie, indifférence et flirt timide, Elio décrit ses émotions à fleur de peau et son désir intense de cet homme.

Call me by your name est un roman magnifique de par son écriture poétique et sensuelle, son histoire d’amour touchante et le désir tangible qui filtre à travers les mots, les pages. Ce n’est pas une simple romance de vacances, c’est une histoire d’amour passionnelle, l’éveil à la sexualité d’un jeune homme qui se découvre une attirance pour une personne du même sexe, à une époque (les années 80) où l’homosexualité est encore tabou. S’il a parfois des mots très crus pour parler de leur expérience, ce n’est que pour mieux illustrer la passion qui le/les dévore.

André Aciman a par ailleurs su donner vie à des personnages réalistes, authentiques. Il est agréable de voir qu’à aucun moment il n’a cédé à la facilité et en a fait des personnages stéréotypés. Elio et Oliver sont juste deux hommes qui se découvrent une attirance mutuelle et tombent amoureux. Et de manière si belle et intense que ça en est tout simplement magnifique.

Mais Call me by your name est aussi un univers artistique riche (oserai-je dire élitiste) dans lequel les personnages évoluent avec la même aisance qu’un poisson nage dans l’océan. Musique, lecture, sculpture, histoire, l’art est omniprésent et s’imisse entre les personnages, les lie et leur offre de multiples occasions de rencontrer des intellectuels, des biens passants, des gens ouverts et bienveillants. Elio ayant grandi dans ce monde-là a la chance de bénéficier d’une grande confiance de la part de ses parents qui ne jugent pas et n’encouragent qu’à plus d’ouverture sur le monde. Doit-on en déduire que les intellectuels sont plus justes? Je me suis surprise à rêver d’un monde comme celui-ci, un monde dans lequel les hommes s’acceptent les uns les autres, dans lequel les gens s’écoutent, se parlent et se respectent.

Enfin on ne peut parler de Call me by your name sans parler de l’Italie.  La description des paysages nous offre un aller simple sous le soleil italien. Entre une ballade au bord de mer et une baignade dans la piscine on prend plaisir à écouter les cigales stridulaient sur les grands pins, en sirotant un jus d’abricots fraichement cueillis dans le verger familial d’une main et en lisant un roman de l’autre.

Vous l’aurez compris, Call me by your name est un énorme coup de . Lu d’une traite, ce roman m’a bouleversé. L’auteur réussit à nous faire ressentir les émois d’un premier amour avec une justesse touchante. Son récit est si parfaitement écrit qu’on en oublie complètement le fait que l’on parle de deux hommes et en cela on peut dire d’André Aciman est vraiment talentueux. Il gomme sans effort les cases dans laquelle la société nous enferme. C’est beau et ça fait du bien! 

« Je ferme les yeux et je suis de nouveau en Italie, il y a tant d’années; je marche vers l’allée bordée de pins, je le regarde descendre du taxi: ample chemise bleue, col ouvert sur la poitrine, chapeau de paille, toute cette peau nue… Soudain il me serre la main et me demande si mon père est là. »

A l’été de ses 17 ans, les parents d’Elio accueillent Oliver, un jeune professeur de philosophie, dans leur villa sur la côté italienne. Cet Américain brillant et séduisant fait forte impression sur Elio. Les jours passent, entre attirance réciproque et évitement. Elio pense à Oliver mais flirte avec sa voisine Marzia, Oliver travaille sur son manuscrit et mène une vie nocturne secrète dont Elio est jaloux. Puis tous deux cèdent à ce sentiment plus grand qu’eux. 

Appelle-toi par ton nom est un magnifique roman d’amour tout autant qu’une réflexion sur le désir et l’empreinte qu’il laisse en nous. La langue à la fois précise et sensuelle d’André Aciman parvient à évoquer l’intimité des corps – mais aussi la part de violence qui se niche dans tout éveil au sentiment amoureux – avec une élégance rare.

album·Lecture à voix haute

Nous sommes tous des Féministes

We should all be Feminists

Auteure: Chimamanda Ngozi Adichie

Traductrice: Sylvie Schneiter

Illustratrice: Leire Salaberria

Editeur: Gallimard Jeunesse

En 2012, Chimamanda Ngozi Adichie prononçait son discours Nous sommes tous des féministes aux Etats-Unis. Ce manifeste devenu célèbre à travers le monde est adapté pour les enfants. Avec clarté, elle aborde l’égalité des sexes au travers de ses expériences et des souvenirs d’enfance.

Illustré par Leira Salaberria, cet album s’adresse aux enfants mais également à leur famille pour ouvrir la parole et la réflexion sur les changements à apporter aujourd’hui pour entrevoir un avenir plus égalitaire.

« J’aimerais que nous rêvions à un monde différent et que nous commencions à le préparer. Un monde plus juste. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers aux-mêmes. Et voici le point de départ: nous devons élever nos filles autrement. Et aussi nos garçons. »

masse critique·roman jeunesse

La Guilde des Aventuriers, tome 1

The Adventurer’s Guild

Auteurs:  Z.L. Clark & N. Eliopulos

Traductrice: Françoise Nagel

Editeur: Bayard Jeunesse

Pages: 444

 

Roman d’héroic-fantasy, La Guilde des Aventuriers réunit tous les ingrédients qui en font le genre: elfe, nains et hommes cohabitent avec plus ou moins d’harmonie, des créatures monstrueuses à affronter, de la magie, des combats.

L’histoire prend place à Pierrefranche, une cité de survivants organisés en guildes. Zed est un demi-elfe qui vit seul avec sa mère, servante pour une riche famille. Il apparaît timide et peu sûr de lui mais il rêve pourtant de rejoindre la guilde des mages. Son ami Brock veille sur lui de manière un peu excessive. Né dans une famille de marchands, il a été élevé afin d’en rejoindre leur guilde dont il serait l’un des meilleurs éléments. Toujours prêt à protéger son ami, il n’est pas le dernier à se mettre en danger et a toujours le mot pour rire. Enrôlés de force dans la guilde des Aventuriers, ils vont se lier d’amitié avec Liza, une fille de noble naissance qui s’est préparée toute sa vie à devenir une guerrière alors que son genre ne la destinait qu’au mariage. Elle prend son destin en main et fait montre d’une intelligence et d’un courage qui en font un personnage des plus intéressants.

Zack Loran Clark et Nick Eliopulos, forts de leur expérience dans Donjon & Dragons, signent un roman entrainant qui ravira les jeunes fans du genre et saura séduire les moins initiés par son récit dynamique, drôle et riche en actions. S’il ne se démarque pas par son originalité, il a au moins le mérite de proposer un monde bien construit et des personnages intéressants. En effet, principaux ou secondaires, ces derniers ne manquent pas d’attirer l’attention par leur comportement ou leur attitude. La suite viendra sûrement arrondir les détails et ne manquera pas d’approfondir les liens qui unissent certains personnages ou de les séparer. La fin ouverte laisse place à quelques questions et pousse à lire la suite.

Je remercie Babelio et les éditions Bayard Jeunesse pour cette découverte.

Pierrefranche est l’une des dernières cités survivant à l’assaut des monstres qui ont envahi le monde. Différentes guildes y organisent la résistance. Parmi elles, celle des Aventuriers a mauvaise réputation: 1. Ses apprentis sont recrutés de force. 2. Ses membres meurent jeunes. 

Zed, un demi-elfe aux pouvoirs magiques, est désigné pour rejoindre la guilde des Aventuriers. Son meilleur ami Brock décide alors de se porter volontaire pour l’accompagner. L’intrépide Liza, elle, née d’une famille de nobles, a toujours rêvé d’entrer dans la Guilde. Zed, Brock et Liza vont peu à peu découvrir, derrière les murailles de la ville, un monde aussi dangereux que merveilleux. Or, les Aventuriers sont la dernière ligne de protection de la ville…

album

Odette fait des claquettes

 

Auteur: Davide Cali

Illustratrice: Clothilde Delacroix

Editeur: Sarbacane

Pages: 25

En cette période pas très réjouissante, il est bon de lire des livres qui donnent le sourire et véhiculent un message positif. Odette m’a tapé dans l’oeil lors de mon dernier passage en librairie, avec sa bouille tout en rondeur, son costume d’abeille et son sourire immense. Et c’est un énorme coup de

Davide Cali propose une belle histoire qui met en avant aussi simple qu’important, celui de l’acceptation de soi. Au travers d’Odette, il raconte la personne que nous sommes aux yeux des autres, trop ceci ou pas assez cela, pour mieux mettre en valeur l’importance du regard que nous posons sur nous-même. Car il y aura toujours quelqu’un pour nous juger, il vaut mieux apprendre à s’accepter tel que nous sommes et à vivre bien dans sa peau.

Le trait de Clothilde Delacroix est magnifique dans sa simplicité, ses personnages sont très expressifs. Elle sublime le texte par le bonheur que dégage Odette, petite héroïne toute de joie de vivre et emplie d’un optimise qui porte ses rêves et espoirs. A découvrir en famille!

Voilà. Moi j’aime les madeleines, les croissants. Et les pralines. Et les chips. Et lire, aussi. Je voudrais ressembler à Sauterelle. C’est mon personnage préféré de mon auteur préféré. Je serais mince et belle… Les filles de ma classe, les filles du volley, tout le monde m’aimerait…

masse critique·roman

Au service secret de Marie-Antoinette, tome 4. La femme au pistolet d’or

 

Auteur: Frédéric Lenormand

Editeur: La Martinière

Pages:  360

 

 

Quatrième tome (se lit indépendamment) d’une série que je ne connaissais pas encore, La femme au pistolet d’or nous entraîne dans le Paris de la fin du dix-huitième siècle lors d’une enquête menée tambour battant par Rose Bertin et Léonard, respectivement modiste et coiffeur de la Reine Marie-Antoinette. Accompagnés du séduisant accessoire de sa majesté, Axel de Fersen, ils tentent de trouver qui en veut à la fortune de Mme Cottin de Melville qui se sent menacée depuis la mort de son mari.

Habituée des cosy mystery par la lecture de Agatha Raisin, je découvre un nouvel univers plus historique absolument délicieux fait de propos acerbes et d’un langage fleuri des plus délectable. La langue française est vraiment savoureuse et permet à Frédéric Lenormand de nous proposer tout un florilège de mots inusités de nos jours qui enrichissent un récit fort bien construit. L’écriture est entrainante, le duo Rose/Léonard est jouissif et d’une grande drôlerie. Les détails historiques qui ponctuent le récit servent à l’enrichir mais permettent également de faire des ponts avec notre époque et notre actualité, ce qui créé un parallèle des plus intéressant qui ne manquera pas de capter l’attention du lecteur.

La femme au pistolet d’or est donc un roman délicieux qui m’aura permis de découvrir une série que je ne manquerai de suivre. Amateur du genre comédie policière, ce titre est fait pour toi!

Je remercie Babelio et les éditions de La Martinière.

Depuis la disparition de son mari, Mme Cottin de Melville se sent menacée: on en veut à sa fortune… et à son pistolet d’or! La Reine envoie à son secours ses fidèles serviteurs de l’ombre, Rose, Léonard… et Axel de Fersen, son amant suédois! On leur prédit un grand danger. Mais peut-on se fier à un vieux fou qui lit l’avenir dans la poudre de menthe?

 

roman

Raison & Sentiments (illustré)

Sense & Sensibility

Auteure: Jane Austen

Traducteur: Pierre Goubert

Illustratrice: Margaux Motin

EditeurTibert

Pages: 455

 

Après Orgueil et Préjugés et Persuasion, les éditions Tibert s’associent de nouveau à l’illustratrice Margaux Motin pour proposer un autre titre de Jane Austen, Raison & Sentiments. 

Elinor et Marianne voient leur destin bouleversé par la mort de leur père bien aimé. Bien que de belle naissance, elles se retrouve bientôt privées de leur part d’héritage par leur frère, manipulé par sa cupide épouse et d’un train de vie auquel elles étaient habituées. Bien décidée à ne pas vivre sous la houlette de sa belle-fille, Mrs Dashwood part avec ses trois filles (Margaret est la benjamine) pour les terres d’un parent éloigné, Sir John Middleton qui leur a offert de s’installer à Barton Cottage. Rapidement la famille tisse des liens avec son nouveau voisinage et alors que Marianne s’attire l’intérêt du Colonel Brandon, elle tombe éperdument amoureuse du jeune et fougueux John Willoughby, rencontré dans une situation tout ce qu’il y a de plus romanesque. De son côté, la calme et posée Elinor tente de dissimuler les sentiments inspirés par Edward Ferrars, frère aîné de sa belle-soeur. Deux sœurs, deux tempéraments mais de même chagrins et souffrances…

Dans Raisons et Sentiments, Jane Austen attire la sympathie de son lecteur dès les premières pages dans lesquelles Mrs Dashwood et ses filles nous sont présentées comme bonnes et généreuses mais victimes de la cupidité d’une femme cruelle. Romantisme et humour so-british sont au rendez-vous de ce récit qui nous fait voyager de la campagne du Sussex à celle du Devon en passant par Londres et ses mondanités. Les nombreuses rencontres sont tantôt agréables tantôt insupportables. Sir Middleton et sa belle-mère, Mrs Jennings, sont des êtres particulièrement exaspérants, sans gênes qui laissent entrevoir une bêtise des plus profondes. Mais leur gentillesse est sincère et on ne peut leur en vouloir bien longtemps. A l’inverse, Lucy Steele, parente éloignée de Mrs Jennings, se présente directement comme calculatrice. Elle s’arrange dès son apparition pour briser les espoirs d’Elinor en jouant cruellement avec ses sentiments et n’ayant de cesse de la blesser.

A l’image des autres titres de la collection, Margaux Motin a su s’approprier l’univers de Jane Austen et en tiré une quinzaine d’illustrations dans lesquelles elle déploie tout son talent et son humour. Elle modernise un texte qui ne semble pas affecté par le temps et en met toute la beauté en lumière. C’est un objet livre magnifique qui vient compléter harmonieusement la collection. Vivement le prochain titre!

Tous ses traits avaient de la beauté, son sourire était doux et captivant et dans les yeux, très sombres, il y avait une vie, un feu, une ardeur que l’on pouvait difficilement observer sans en être ravi.

album·conte/nouvelle/biographie

Le supplice de la banane et autres histoires horribles

Horror

Auteure: Madlena Szeliga

Illustratrice: Emilia Dziubak

Traductrice: Cécile Bocianowski

Editeur: Albin Michel jeunesse

En tant que végétarienne, la sempiternelle question sur le cri de la carotte m’a toujours fait sourire. Aussi lorsqu’en regardant les nouveautés albums en librairie je suis tombée sur Le supplice de la banane, je n’ai pas résisté longtemps; pour le plus grand plaisir de mes filles à qui j’en ai fait la lecture à voix haute.

Madlena Szeliga signe vingt histoires originales horrifiques dont les héros sont les fruits et légumes que nous aimons partager lors d’un bon repas. Racontées avec humour, ces histoires n’en sont pas moins terrifiantes de part l’humanisation de ces végétaux et des émotions qu’ils ressentent. Chaque histoire est un véritable meurtre effroyable à prendre au second degré pour en frissonner de plaisir. Les superbes illustrations de Cécile Bocianowski viennent ajouter un peu plus de terreur au texte qui s’en voit sublimé par une mise en page digne d’un vieux grimoire de sorcière.

Entre rires et larmes, Le supplice de la banane et autres histoires horribles a su séduire toute notre famille et nous a bien fait rire… Et il faut bien reconnaître que nous en avions bien besoin! Un recueil original et drôle, terrifiant et cruel à découvrir en famille. On vous aura prévenu!

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Avez-vous des remords après avoir épluché une carotte? Est-il vraiment éthique d’émincer un oignon? Et si la fraise avait des sentiments, hésiteriez-vous à la mettre dans un mixeur?
Du champ au saladier, en passant par le planche à découper, les 20 histoires qui composent de recueil dévoilent l’épouvantable destin de créatures innocentes. Il y a là des fruits, des légumes et des herbes… et toutes les manières dont nous les malmenons.