roman jeunesse

Les Pointes Noires à l’Opéra

 

Auteure: Sophie Noël

Editeur: Magnard Jeunesse

Collection: Roman 8-12 ans

Pages: 176 pages

 

Il y a un an, Gabrielle et moi avions eu un coup de cœur pour Les Pointes Noires de Sophie Noël et pour sa jeune héroïne pétillante, perfectionniste et sensible.

Quel plaisir de retrouver Ève, élève pour la deuxième année consécutive à l’Opéra de Paris ! Bien que préparée aux difficultés, à la rigueur de la formation et à la rivalité, l’adolescente doit aussi gérer un quotidien souvent rendu difficile par les entraînement qui s’éternisent, les blessures qu’il faut souffrir en silence, et surtout la solitude profonde. Ève reste prête à tous les sacrifices pour réaliser son rêve et ouvrir la voie aux futures danseuses qui comme elle, ont la peaux noires et l’ambition de devenir danseuse étoile. Pour tromper sa solitude elle se rapproche d’élèves plus âgés et pour remplir le vide dans son cœur, elle entame des recherches pour retrouver son amie de l’orphelinat, Hawa. Entre préparations et participations à des ballets, voyage et difficulté à trouver sa place dans un monde uniformisé, Ève entre de plein fouet dans l’adolescence et va devoir faire des choix pour avancer en gardant son intégrité sans pour autant renoncer à ses rêves. 

Les Pointes Noires à l’Opéra est un récit à la hauteur du premier tome qui met en avant les difficultés rencontrées par les élèves des grandes écoles de danse dont on attend une attitude exemplaire et un engagement total de sa personne. Mais Sophie Noël y dénonce surtout la rigidité d’un système éducatif désuet et une uniformité physique qui ferme des portes à des danseuses talentueuses pour seul motif que la couleur de leur peau est plus foncée que celle des autres. Avec toujours autant de justesse, l’auteure signe un titre intelligent sur le monde de la danse classique et de ses valeurs qui ne demandent qu’à être modernisées. On y retrouve les sujets déjà abordés dans le précédent tome: le racisme, la tolérance, le dépassement de soi; mais aussi l’importance de maintenir des liens entre des enfants qui, avant d’être adoptés, étaient comme frères et sœurs, l’accès à des activités pour les plus démunis et la nécessité de faire évoluer les mentalités pour donner les mêmes chances à tous. 

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Ève entame sa deuxième année dans la prestigieuse et exigeante école de danse de l’Opéra de Paris. Au-delà de la rude concurrence et de la solitude, elle se demande si sa couleur de peau ne l’empêchera pas d’accéder aux rôles qui la font rêver… Elle cherche alors à retrouver Hawa, avec qui elle a tout partagé dans l’orphelinat malien qui les a vues grandir. « Le monde n’est pas si grand », lui avait dit sa mère, et Ève veut croire que son amie l’attend toujours quelque part. Des ballets féeriques aux costumes chatoyants, en passant par un lointain voyage et les turbulences de l’adolescence, Ève vit à cent à l’heure tous les bouleversements de sa vie de ballerine. Parviendra-t-elle à s’élever vers les étoiles tout en renouant avec les racines de son enfance ?

Lecture à voix haute·masse critique·roman jeunesse

Drôles d’Espions, tome 1. Une énigme Bleu Saphir

Gli Intrigue – Un enigma blu zaffiro

Auteurs: Pierdomenico Boccalario & Alessandro Gatti

Illustrateur: Tommaso Ronda

Traductrice:  Catherine Tron-Mulder

Editeur: Hachette

Pages: 149

Dans la famille Intrigue, on est espion de génération en génération. Laszlo et Veena habitent à Amsterdam avec leurs trois enfants: Imogen (16 ans), Zelda (11 ans) et Marcus (10 ans), leur chien Orville et Thibaut le majordome. Lorsqu’arrive une enveloppe jaune marquée d’un point d’interrogation, tous savent que c’est le début de l’aventure, une nouvelle mission. Et pour Zelda et Marcus, c’est la toute première fois qu’ils sont autorisés à participer. L’excitation est à son comble lorsque la famille prend la route de Paris pour venir en aide à un bijoutier chez qui un bijou extraordinaire a été subtilisé.

Une énigme Bleu Saphir est le premier tome d’une série coécrite par Pierdomenico Boccalario (Ulysse Moore, La boutique Vif-Argent…) et Alessandro Gatti qui ont déjà collaboré sur Sherlock, Lupin & MoiPorté par une famille aux talents particuliers, Drôles d’espions s’annonce comme une série policière pour les jeunes lecteurs dès 9/10 ans. Dans ce premier volet, le récit s’articule de façon à ce que chaque membre de la famille puisse utiliser son talent et ainsi aider à faire avancer l’enquête qui les entraînera jusque dans un micro-état au cœur des Alpes. La famille Intrigue semble avoir un pied dans deux époques, l’une faite de traditions et l’autre remplit de gadgets modernes et sophistiqués, le tout se mêlant étrangement mais efficacement. L’écriture est fluide, il y a peu de temps mort, les auteurs tentent de créer des situations amusantes qui ne prennent pas toujours, entre snobisme parental et querelles fraternelles, mais l’ensemble donne un petit roman sympathique qui a bien plu à mes filles (11 ans). Le ton est léger et l’investissement des enfants dans l’enquête est clairement un plus pour gagner l’approbation du lecteur cible. Je suis plus sceptique sur l’intérêt d’une série, mais je suis curieuse de voir comment les auteurs vont se renouveler dans le volume suivant.

Je remercie Babelio et les Editions Hachette pour cette lecture.

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Zelda (11ans) : analytique comme une micropuce, silencieuse comme un papillon. Marcus (10 ans) : n’aime pas la technologie et la technologie ne l’aime pas. Imogen (16 ans) : un visage de marbre qui lui permet de faire semblant et de mentir en toutes circonstances. Laszlo (le père) : bon vivant, gentiment moqueur. Veena (la mère) : d’une grande agilité et très sensible à la bonne éducation.
Voilà une famille en apparence ordinaire.
Pourtant, tous sont des espions de talent. Une authentique famille d’espions ! Ce soir, ils sont réunis au grand complet. Zelda et Marcus font enfin partie de l’équipe d’espions de la famille. Leur première mission les conduit à Paris où un célèbre joaillier s’est fait voler, sous son nez, un saphir de la plus grande valeur.

IEF

IEF : Bilan de l’Année et Préparation de la Rentrée

L’année 2019/2020 n’aura vraiment pas la même allure que les autres avec la pandémie qui sévit depuis décembre dans le monde. Elle a chamboulé bien des vies entre un confinement imposé, des restrictions plus ou moins fortes qui ont atteint notre liberté et en ont bouleversé plus d’un. Beaucoup ont découvert la vie sans école et ça n’a pas toujours été facile. Il faut aussi comprendre que quand c’est un choix volontaire, c’est plus facile à vivre que lorsque cela nous est imposé.

Concrètement…

Pour les filles ça a changé moins de choses que pour les enfants scolarisés, Gabrielle a juste du s’adapter à une prise en charge des cours de musique et de chinois en visio, et toutes deux ont du faire comme les autres et apprendre à vivre avec l’impossibilité de voir les copains, d’aller au musée etc. Leurs frères ont bien gérer cette fin d’année à la maison, si ce n’est notre troisième qui a légèrement décroché dans certaines matières… sans que cela ne nuise à un passage en terminale à la rentrée prochaine.

Une année avec le CNED

Gabrielle était inscrite en 6e auprès du CNED et l’année s’est très bien déroulée. Elle a finit le programme début juin et se sent fière d’avoir validée une année avec un cours par correspondance. Il n’y a eu aucun accrochage, elle a même trouvé les cours de français trop simples même si elle a apprécié le programme de littérature, clairement ce qui l’a intéressé le plus dans le programme. Les maths étant sa bête noire, nous craignons qu’un programme trop formel ne soit trop dur à suivre mais au contraire, elle s’y est retrouvée dans l’ensemble et s’est même rendue compte que les maths peuvent aussi se faire avec plaisir. La méthode Singapour, plébiscitée par de très nombreuses familles en IEF, ne fait vraiment pas l’unanimité et après nous y être accrochées pendant un peu plus de deux années, je me rends compte que c’est une méthode qui a des défauts et sera peut-être plus apprécié par les enfants qui ont une logique mathématique naturelle, ce qui n’est clairement pas le cas de mes deux filles. Gabrielle étant plutôt « scolaire », avoir une trame et un cours « comme à l’école » lui ont apporté un confort et une plus grande autonomie qui lui ont fait beaucoup de bien. Elle vient d’avoir onze ans et la transformation de l’enfant vers l’adolescente commence à se faire; je pense qu’elle avait besoin de ce surplus d’autonomie dans son quotidien pour grandir émotionnellement. Malheureusement, on ne peut pas dire que le suivi soit idéal au CNED; ainsi dans une même matière, chaque devoir a été corrigé par un professeur différent à chaque fois. Il faut parfois demander si la copie n’a pas été oublié car il peut s’écouler des semaines, voir des mois avant de la recevoir corrigée. Mais le point positif est que nous sommes complètement libres et pouvons adapter la formation selon nos envies, notre quotidien. Les calendriers fournis en début d’année ne servent que de bases, on en fait ce qu’on en veut.

Une année aux Cours Griffon

Pour Juliette, nous avions choisi une année de CM2 aux Cours Griffon et ça a été un peu compliqué. Les cours Griffon lançaient leurs cours à la rentrée de septembre 2019, jusque là ils s’étaient forgés une très bonne réputation grâce à leurs cours de soutien. Nous les avions choisi pour leur réputation, leurs valeurs et leur coût raisonnable. Très rapidement s’est posée la question de l’emploi du temps, bien trop lourd et chargé, trop scolaire pour une enfant qui ne l’est pas du tout et a déjà du mal à se mettre au travail. Nous avons donc fait des choix et allégé la charge quotidienne pour laisser du temps à Juliette de garder du temps pour les activités qui comptent à ses yeux et d’assimiler les notions. En décembre, elle décrochait, le niveau attendu en français était trop élevé et pas du tout raccord avec ce que nous avions fait jusque là. Le professeur qui a suivi Juliette cette année a pris le temps d’échanger avec nous et de nous proposer des solutions pour que Juliette puisse raccrocher rapidement sans se sentir en difficulté. Nous avons allégé un peu encore son emploi du temps et adapté les cours. Nous avons aussi ralenti un peu pour lui laisser plus le temps d’assimiler. Au final, nous se sommes pas allées au bout du programme scolaire, mais en mai les difficultés se faisaient de nouveau sentir. Le programme de CM1/CM2 est vraiment costaud, ici pas de nivelage vers le bas, bien au contraire et ça n’était clairement pas adapté à notre Juliette. Le choix des manuels et l’investissement de l’équipe enseignante sont un gros plus de ce Cours par correspondance que je n’hésiterai pas à recommander à ceux qui veulent que leurs enfants aient un très bon niveau, une très bonne maîtrise des fondamentaux et un suivi individualisé. L’équipe enseignante est de qualité, ils prennent vraiment le temps de suivre l’enfant de façon personnalisée, les corrections des devoirs sont très bien faites, le professeur fait aussi un retour audio et les appréciations sont toujours bienveillantes.

Des activités en pointillés…

Pour Gabrielle, cette année aura été marqué par une année inachevée de danse classique. Il faut avouer que c’est plutôt un soulagement pour nous parents car si le changement d’école de danse était nécessaire pour le côté humain, le côté purement formateur n’était pas à la hauteur. Elle a aussi repris les cours de chinois, alors que jusque fin août elle pensait vraiment ne pas poursuivre. Une personne, native chinoise, de notre ville a rejoint l’association culturelle locale pour proposer des cours ludiques aux enfants et après une séance d’essaie juste avant la rentrée, Gabrielle a eu très envie de s’inscrire. Il a fallu réadapter sa formation à deux reprises car elle s’ennuyait. En effet ayant déjà pris deux ans et demi de cours, se retrouvait avec des débutants ne lui permettait plus de progresser. Et puis durant le confinement (cours en visio) j’ai cru qu’elle allait décrocher complètement sauf que la prof l’a senti venir et a proposé de la prendre en cours particulier. Depuis ça se passe très bien et elle a repris plaisir à cet apprentissage et les progrès sont visibles. Enfin, sa passion pour la musique est toujours aussi vivace, elle a validé son année de formation musicale et a finit son premier cycle. Elle a fait une très bonne première année de hautbois, elle passe son examen dans dix jours pour valider le passage en deuxième année. Quant à la harpe, son instrument de prédilection, elle valide une troisième année qui aura été très riche en expériences (plusieurs participations à des concerts d’élèves, intégrations à des orchestres de l’école…) et en compliments. L’examen n’aura lieu qu’à la rentrée en raison de la pandémie et de la difficulté à mettre en place un tel examen. Mais Gabrielle est très heureuse et est déjà impatiente d’être à la nouvelle année.

De son côté, Juliette a vu toutes ses activités s’arrêter au moment du confinement. Si elle n’avait pas contacter son prof de guitare, je pense qu’il ne lui aurait rien proposé. Mais, encouragée par mes invitations à la filmer jouant ses morceaux, elle a pris contact et a ainsi retrouvé un semblant de suivi. Ce n’est pas facile pour les enfants de perdre tous leurs repères et la musique reste un apprentissage dans le temps qui demande un investissement de tous les jours. En ce qui concerne l’escrime, l’activité dans laquelle elle s’épanouie le plus, malheureusement ça a complètement été mis entre parenthèses. Si le club a pu donner quelques exercices à faire, il n’est question que d’entraînement musculaire, la maîtrise de l’escrime et surtout d’une arme ne peut se faire sans un équipement de sécurité complet. Elle avait très bien commencé sa saison en finissant première à chaque rencontre mais n’aura pas pu faire la dernière. Elle finit malgré tout première régionale de sa catégorie cette année. L’année prochaine elle passe dans la catégorie supérieure et pourra d’avantage arbitrer, ce qui l’enchante.

Et pour la rentrée…

Et bien les filles ont décidé que les cours leur plaisaient et souhaitent donc poursuivre avec le CNED, ce qui m’arrange bien car ça allège considérablement ma charge de travail et me permet d’être juste plus disponible quand elles en ont besoin. Juliette aimerait cependant suivre la classe de 5è avec Gabrielle, on y réfléchit… Niveau activités, Juliette reprendra l’escrime et la guitare et souhaite commencer le solfège et l’apprentissage du violoncelle. Quant à Gabrielle, elle poursuit la musique et le chinois. Quant à la danse, elle aimerait changer du classique à la danse africaine mais reste à voir si cela ira en terme d’horaire.

Lecture à voix haute·roman jeunesse

Kid au 1er Sommet des animaux

Auteur: Gwenaël David

Illustrateur: Simon Bailly

Editeur:  Hélium

Collection: fictions jeunesse

Pages: 176

 

Paris, 2030. Kid représente l’espère Homo Sapiens lors du 1er Sommet des Animaux qui se tient pour aborder le partage des ressources naturelles. La tension est à son comble lorsque débute cette rencontre où chacun vient exprimer ses attentes et ses craintes pour l’avenir de son espèce. Une extinction de masse a déjà commencé et fait craindre le pire. La chaîne alimentaire se maintient sur un équilibre fragile que l’humain ne cesse d’affaiblir en puisant plus que nécessaire. Lorsqu’une catastrophe a lieu dans la salle même où se tient le Sommet, la panique cède bientôt la place à la solidarité. Tous luttent pour la même chose: vivre!

Gwenaël David signe un titre écologique accessible aux jeunes lecteurs, mettant en avant la solidarité et l’amitié interespèce, le courage et l’espoir d’un monde meilleur où chacun aurait une place égale dans un écosystème bancal et fragilisé par l’espèce humaine. Entre enjeux écologiques et éveil des consciences collectives, l’auteur rappelle que nous sommes tous des animaux et que l’être humain est le seul à pouvoir agir pour que cessent les inégalités. Chacun à notre échelle nous pouvons faire quelque chose!

Commencé en lecture à voix haute, je suis allée au bout du roman seule car nous avons eu du mal à entrer dans l’histoire et les filles ont vite décroché La mise en place du récit souffre de quelques longueurs qui ne s’estompent que dans la deuxième moitié du roman, après l’événement qui vient chambouler l’histoire. Je pense que ce roman n’est surtout pas adapté à une lecture à voix haute même si son sujet est une porte ouverte à des discussions et des débats riches et passionnants. Cependant, je ne doute pas que Kid au 1er Sommet des animaux, petit roman sympathique, plaira aux jeunes lecteurs dès 9/10 ans, sensibilisés à la protection des animaux et à l’avenir de leur planète.

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Paris, 2030: Alors que des orages magnétiques et d’autres catastrophes climatiques sont désormais monnaie courante, le tout premier Sommet des Espèces est organisé dans la capitale. Il s’agit de réunir tous les habitants de la Planète, humains et animaux, pour qu’ils se mettent d’accord sur le respect de chacun et un partage équitable des ressources naturelles devenu vital! Kid, élève en 6è, est choisie pour réaliser un reportage sur cet événement historique. Mais, le jour J, la petite fille se sent bien seule face au monde animal qui l’entoure dans la salle… Cependant, un événement inattendu viendra chambouler l’organisation de ce Sommet et les participants devront alors faire preuve d’entraide pour se sortir de ce mauvais pas… En seront-ils tous capables? Et cette expérience inédite insufflera-t-elle un nouvel espoir?

Lecture à voix haute·masse critique·roman ado

8848 mètres

 

Auteure: Silène Edgar

Editeur: Casterman

Collection: Ici/maintenant

Pages: 384

 

Mallory, quinze ans, s’apprête à gravir le sommet du monde avec son père. Les semaines d’entraînements ne sont pas de trop pour se préparer physiquement à affronter la montée et tout ce qu’elle implique de souffrances physiques. Entre le manque d’oxygène et les conditions de météo extrêmes, les risques et les enjeux sont énormes. Mais Mallory craint bien plus de devoir répondre aux questions des journalistes que d’affronter la montagne. Pourtant, peu à peu, la jeune fille s’imprègne de la culture tibétaine, de la philosophie bouddhiste et prend conscience qu’elle peut utiliser sa voix pour faire passer un message. La chemin est long pour atteindre le sommet et Mallory en reviendra changée.

Silène Edgar signe un récit fort et juste porté par une adolescente qui cherche sa place dans sa famille et dans le monde.  Les descriptions des paysages et de la culture tibétaine permettent une véritable immersion dans le récit, enrichi des discussions de l’auteure avec sa cousine – qui donne sa voix au personnage de Justine – et d’un séjour au Tibet. L’ascension de l’Everest sert de fil conducteur à ce roman d’apprentissage qui donne l’impression qu’on ne revient pas le même d’une telle expédition.  Entre dépassement de soi et conscience écologique, 8848 mètres est un roman initiatique percutant.

La lecture à voix haute a été l’occasion pour toute la famille (le papa suivait également) de découvrir un pays qu’on visite peu en littérature jeunesse. Nous avons tremblé de froid avec Mallory, nous avons suivi son parcours avec curiosité et son ascension entre effroi et stupeur. Les filles ont été sensibles à la pollution et à la beauté des paysages et sont déjà prêtes à recommander ce roman à tous leurs amis.

Je remercie les éditions Casterman et Babelio de m'(nous)avoir permis de découvrir en avant première ce roman incroyable dans le cadre de Masse Critique.

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À quinze ans, Mallory est la plus jeune française à avoir gravi une montagne de 8000 mètres. Son nouveau défi, c’est le sommet de l’Everest. Le manque d’oxygène, l’effort physique et les conditions extrêmes ne lui font pas peur car elle est avec son père, son pilier, son modèle. Mais elle va apprendre à le faire aussi pour elle-même. Un exploit unique qui va lui faire ouvrir les yeux sur le monde : la pollution des alpinistes, la fonte des glaces, les dangers mortels d’un tel effort pour le corps, la pensée bouddhiste et surtout… l’importance du message qu’elle renvoie à son pays, en tant que jeune, adulte en devenir.

album

Le Mystère de la grande dune

 

Auteur/ Illustrateur: Max Ducos

Editeur: Sarbacane

Pages: 64

 

 

Après la lecture du Garçon du phare, je savais que j’irai plus loin dans la découverte de cet auteur-illustrateur talentueux qu’est Max Ducos.

Dans Le Mystère de la grande dune, il nous emmène littéralement en voyages, à la découverte de la Dune du Pilat et du site naturel du Bassin d’Arcachon où océan, plage et forêts de pins se rencontrent pour former un paysage exceptionnel qu’il peint avec tellement de réalisme que je me suis revue enfant parcourant la Teste et grimpant cette immensité de sable, qui me paraissait aussi haute qu’une montagne, dans la chaleur étouffante de l’été. Chaque illustration est un tableau unique, une immersion totale, une représentation de la réalité enrichie d’une multitude de détails que le lecteur prendra plaisir à observer, s’attardant à chaque page pour ne rien manquer.

Le texte est une véritable invitation à l’aventure. Le lecteur suit un jeune garçon qui lui, suit un chien par qui il a été réveillé. Sur son chemin il rencontre un groupe d’enfants étrangers, un couple de touriste, un vieux pêcheur local, tous semblent avoir déjà eu la visite du chien qui a tenté, sans succès, d’attirer leur attention par ses aboiements. Entre découverte d’un site magnifique, et message écologique, Max Ducos signe un très beau récit de sauvetage et met en avant la solidarité et la persévérance qui marque le début d’une belle et grande amitié avec à la clef un souvenirs inoubliable.

Par ici, vous trouverez l’avis de Bouma, de Sophie, des Lutines et de Céline .

Arrivé de nuit dans une forêt inconnue, un garçon est réveillé par les aboiements insistants d’un chien. Intrigué, il le suit. C’est le début de découvertes en cascade… et d’une grande aventure qui va changer le cours de sa vie!

Lecture à voix haute·roman jeunesse

L’incroyable voyage de Coyote Sunrise

The Remarkable Journey of Coyote Sunrise

 

Auteur: Dan Gemeinhart

Traductrice: Catherine Nabokov

Editeur: Pocket Jeunesse

Pages: 406

 

Lors de mon premier passage en librairie au moment du déconfinement, j’ai été comme happé par la couverture de ce roman qui m’a tendu les bras. La quatrième de couverture et la promesse d’un voyage à travers les Etas-Unis m’ont convaincu qu’il me le fallait absolument. Lu à voix haute à mes deux filles très enthousiastes, L’incroyable voyage de Coyote Sunrise est un énorme coup de cœur pour nous trois. 

Coyote, douze ans, parcourt les Etats-Unis avec son père, Rodéo, hippie baroudeur, à bord d’un vieux bus scolaire qui leur sert de maison. Au cours de leur voyage ils ramassent des passagers de tous horizons qui, comme eux, sont cabossés par la vie. Cette palette de personnages permet d’aborder des sujets multiples tels que la violence conjugale, l’homosexualité, le sacrifice de soi et surtout le deuil. Le plus incroyable est que Dan Gemeinhart réussit à rendre tous ses personnages aussi attachants les uns que les autres: de l’amoureux Lester à la chèvre Gladys en passant par la fougueuse Val et Salvador – le meilleur ami dont on puisse rêver – et sa mère qui veillent tendrement l’un sur l’autre, sans oublier l’adorable chaton Ivan. Mais c’est sa jeune héroïne, Coyote, qui gagne l’affection du lecteur par son optimisme, sa générosité et son ouverture sur le monde. Sa relation avec son père, sa détermination et son courage la rendent particulièrement fascinante.

L’incroyable voyage de Coyote Sunrise est un road-trip inoubliable, fait de rencontres et de situations improbables, remplis d’émotions d’une justesse touchante, d’amitié et de liens familiaux puissants, un voyage initiatique vers l’acceptation, la résilience. L’écriture est belle et sincère, les mots sont parfaitement choisis pour décrire les émotions, les blessures mais aussi ce qui rend la vie si belle et agréable: les souvenirs, l’amitié, l’amour et l’attachement, le soutien indéfectible d’êtres qui s’aiment et se comprennent. 

Nous avons beaucoup ri, j’ai versé quelques larmes. Les filles ont aimé l’originalité offerte par le moyen de transport qui sert aussi de maison, l’humour et la bonne humeur qui se dégagent de cette histoire qui aurait pu être tellement plus triste, la gentillesse, la bienveillance qui se dégagent des relations entre tous ces personnages. Juliette donne une mention spéciale à Gladys, alors que Gabrielle a surtout aimé l’idée d’un voyage à travers tout un pays avec toutes les rencontres et les nouvelles amitiés qu’il peut engendrer. 

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Coyote, douze ans, vit avec Rodeo, son père, dans un bus scolaire. Ensemble, ils sillonnent les Etats-Unis au gré de leurs envies, embarquant parfois quelques auto-stoppeurs à l’âme en peine. Quand Coyote apprend que le parc de son enfance va être détruit, elle décide de tenter l’impossible: traverser le pays en moins de quatre jours pour arriver avant les bulldozers. Un défi de taille, puisque Rodeo a juré de ne jamais retourner sur les lieux qui abritent leurs plus précieux souvenirs. Mais le voyage est parfois plus important que la destination.

BD/manga

Junker

Junker

 

Auteur/ Illustrateur:  Simon Spruyt

Traducteur: Daniel Cunin

Editeur: Cambourakis

Pages: 192

Pas facile de donner mon avis sur cette bande dessinée unique en son genre. L’histoire nous emmène en Prusse où l’on suit deux frères élevés dans au sein d’une noblesse décadente, en perte de vitesse. Le monde du début du XXe siècle amorce un grand nombre de changements. Ainsi, Ludwig et Oswald sont envoyés à l’école des cadets pour perpétuer la tradition familiale et devenir cavaliers. Ludwig apparaît rapidement différent, plutôt solitaire, mais s’il est un domaine dans lequel il excelle c’est bien celui du tir. Il devient d’ailleurs rapidement le meilleur tireur de toute l’école. Et voilà qu’arrive la mitraillette Maxim qui exerce sur lui une véritable attraction… Une passion qui le conduira à changer le cours de l’Histoire.

Junker parle d’Histoire, de relations familiales, d’honneur, de fratrie, d’héritage et de changements, à la veille de la Première Guerre Mondiale. Simon Spruyt signe un titre audacieux entre une narration chapitrée, un style graphique étonnant (les personnages secondaires n’ont qu’un visage brouillon identique) et une colorisation en bleu (de Prusse?), plus au moins gris, proche du monochrome qui apportent une profondeur étonnante et font passer l’intensité de l’histoire. L’ensemble donne un ouvrage original, une uchronie pertinente à découvrir sans hésitation.

Début du XXe siècle, quelque part en Prusse. Ludwig et Oswald von Schlitt sont deux frères que tout oppose et au destin tout tracé: seuls garants de l’honneur de leur nom, ils sont envoyés à l’école des cadets où ils apprennent à servir leur roi, l’impopulaire Guillaume II, et perpétuent ainsi la tradition de cette famille où l’on est cavalier de père en fils. Mais Ludwig, lui, n’a d’yeux que pour la fameuse mitrailleuse Maxim, arme diabolique dont il décèle les failles et perce le mystère, jusqu’à succomber à sa fascination – et changer le cours de l’histoire.

BD/manga

Sacha et Tomcrouz, tome 1. Les Vikings

Auteure: Anaïs Halard

Illustrateur:  Bastien Quignon

Editeur: Soleil

Collection: Métamorphose

Pages: 86

Sacha est un jeune garçon de dix ans, passionné par les sciences, véritable coqueluche des filles de l’école. Pour son anniversaire il a demandé un rat, animal intelligent dont il espère bien avoir un peu d’aide pour mener à bien ses expériences. Quelle n’est pas sa surprise quand il se retrouve avec un chihuahua, chien jugé plus mignon que le rat par la mère fantasque du héros, mais a l’air complètement idiot. Sacha le baptise Tomcrouz, l’idole de sa mère. Après un petit incident, Sacha et Tomcrouz sont propulsés à l’époque Viking avec une épée Ulfberth (épée rare de grande qualité). Commence alors l’aventure de Sacha et Tomcrouz et le début d’une belle amitié.

Cette bande dessinée avait tout pour me plaire, entre une publication dans la collection Métamorphose des éditions Soleil, un titre sympathique, une première de couverture attrayante, et le concept de voyage temporel, certes pas original, mais tout du moins prometteur. Mais je n’ai pas été convaincu au final. Ni par l’histoire ni par les personnages, même s’il faut reconnaître que certains personnages secondaires sont plutôt sympas – mention spéciale au bellâtre viking qui m’a bien fait rire. Si les idées sont bonnes, je les ai trouvé sous-exploitées. De même le dessin est sympa mais les couleurs manquent de peps, pourtant certaines planches sont de toute beauté, les plans larges et les scènes de nuit sont particulièrement réussis… Mais au final j’ai trouvé l’ensemble assez brouillon.

De leur côté, mes filles ont bien aimé et espèrent bien lire la suite. Elles ont trouvé Tomcrouz très drôle et attachant et le voyage dans le temps leur a bien plu. Elles ont aimé l’humour et l’ambiance générale de l’histoire et le dessin. Comme elles sont plus dans l’âge cible de cette bande dessinée que moi, je me dis que je suis sans doute passée à côté de quelque chose.

« Je m’appelle Sacha Bazarec et je vis dans une maison remplie d’objets chinés. Pour mes dix ans, je rêvais d’un rat méga intelligent, mais j’ai reçu un chihuahua… C’est un chien et pourtant, il n’obéit à rien du tout! Je l’ai appelé Tomcrouz, comme l’idole de ma maman. J’ai eu beau lui demander de ne pas mettre le boxon, je l’ai retrouvé, un matin, couvert de gelée incandescente. Depuis, il se produit un phénomène étrange et on se retrouve transportés dans des endroits bizarres, à travers le temps… »

Lecture à voix haute·roman

La Gloire de mon Père

 

Auteur: Marcel Pagnol

Editeur: Presses Pocket

Série: Souvenirs d’enfance

Pages: 280

 

J’avais dix ans lorsque pour la première fois je lisais La Gloire de mon père. La même année sortait le film éponyme de Yves Robert. Sans jamais le relire, j’ai toujours gardé en mémoire ce roman comme un merveilleux souvenir d’enfance, de vacances, de nature et de liens familiaux. C’est finalement pour une lecture à voix haute que j’aurais eu l’occasion de relire ce classique de la littérature française.

La Gloire de mon Père est un roman qui se lit pour la beauté toute simple du texte, pour l’odeur de thym, de romarin ou de la marjolaine que l’on sent, pour le chant des cigales et le bruit des pas dans le désert de garrigue que l’on entend, pour la chaleur que le soleil laisse sur notre peau, et celle que les émotions de Marcel laissent sur nos cœurs. Oui, La Gloire de mon Père est un roman qu’on lit avec tous nos sens en éveils. C’est l’histoire intemporelle de l’enfance, des jeux et des apprentissages au grand air, au simple contact de la nature. C’est l’histoire d’un homme qui se souvient qu’enfant son père était son héros et qu’il fut très fier de la gloire qui fut sienne.

Les filles ont beaucoup aimé cette lecture qui les a fait rire et voyager, et leur a donné envie de marcher dans les pas des Pagnol (ce que j’espère pouvoir vivre avec elles prochainement). Elles ont aussi été séduites par les descriptions d’un mode de vie désuet entre l’école de garçons, les voyage en calèche et par les vacances à la Bastide-Neuve bien entendu. Elles ont par contre été surprise de constater la peur d’Augustine quand elle découvre que son petit garçon de 4 ans sait lire – forcément pour Gabrielle qui a su lire au même âge c’est incompréhensible de se dire qu’une mère interdit les livres à son enfant par crainte d’une « explosion du cerveau » . Elles ont aussi été horrifié par les jeux de Marcel et Paul avec les insectes, jeux qu’elles ont qualifié de « barbares ». Mais elles ont adoré ce roman et son adaptation, et sont impatientes de découvrir la suite.

Parce que j’ai maintenant des petits-enfants, j’ai souvent envie de raconter des histoires: c’est la fonction naturelle des grands-pères, et peut-être leur plus grand mérite. Le mien me racontait Peau d’âne, la Belle et la Bête, Riquet à la Houppe; mais aujourd’hui, les fées ne s’amusent plus à changer une citrouille en carrosse, et c’est grand dommage, car elles nous feraient avec un potiron, une Citroën, avec un concombre, une Dauphine, et avec une hirondelle, une Aronde… Pour moi, j’ai préféré vous raconter l’enfance d’un petit garçon, qui fut aussi celle de vos grands-pères, et qui n’est peut-être pas très différente de la vôtre, car les petits garçons de tous les pays du monde et de tous les temps ont toujours eu les mêmes problèmes, la même malice, les mêmes amours.