Jules est un souriceau solitaire. Sur terre, il est chassé par tout un tas de prédateurs. Sous terre, les autres animaux le gênent dans ses déplacements. Il s’accommode très bien de sa situation et a su apprendre à vivre en évitant les autres. Pourtant, sa rencontre avec le renard va provoquer un changement à son mode de vie et lui permettre de comprendre, qu’il est agréable aussi d’avoir un ami.
Coup de cœur pour ce bel album au style graphique japonisant. Je découvre Joe Todd-Stanton et son style incroyable pour narrer une histoire somme toute assez banale. Une histoire d’amitié surprenante mais qui pourtant coule de source. J’ai été complètement séduite par le trait de l’auteur et la mise en page dynamique qui alterne les images pleine page, voir double pages qui regorgent de détails et les images « médaillons » qui offrent un regard plus précis sur une scène, une situation, un peu comme pourrait le faire le storyboard d’un film. Cette alternance se retrouve aussi dans la narration qui prend un rythme répétitif et rassurant au récit qui se destine aux petits dès 2 ou 3 ans. C’est sans surprise que l’on découvre l’amour de Todd-Stanton pour le travail de Hayao Miyazaki dont il semble s’inspirer pour donner vie à ses personnages et les faire évoluer dans une nature luxuriante et vivante aux couleurs vives et attrayantes. Un album et un auteur à découvrir de toute urgence!
Jules le souriceau vivait tout seul dans son petit terrier et il aimait ça. Il échappait ainsi à tous ceux qui voulaient le croquer, sous la terre ou en surface : hibou, taupe, blaireau, chien, lapin, fermière. Mais la vie est pleine de surprises. Un jour, parce qu’il a eu pitié d’un renard très rusé, mais surtout affamé, Jules finit par devenir… non ! pas sa proie. Beaucoup mieux que ça !
Alors qu’il parcourt ses terres avec ses amis, Callum rencontre Iona, une jeune fille étrange, petite fille du vieux fou du village, McNair. Rapidement Iona lui confie un secret: un balbuzard construit son aire sur les terres de la famille du garçon. C’est le début d’une belle amitié qui se tisse au grès des balades et des observations, une amitié dont le cœur tient dans la protection du balbuzard et de sa famille. Lorsqu’il perd son amie, Callum se jette tête baissée dans la protection d’Iris, la femelle balbuzard équipée d’un émetteur GPS. Lorsque le signal disparaît, il lance un appel à l’aide sur internet et rencontre ainsi Jeneba, une jeune africaine qui va apporter son aide à Iris. C’est le début d’une très belle amitié entre ces deux enfants dont le destin, et celui de leurs villages, va être bouleversé.
Gill Lewis a été vétérinaire et a voyagé à travers le monde pour soigner différents animaux. Passionnée par les animaux depuis sa plus tendre enfance, elle livre un récit sensible et touchant sur la sauvegarde d’une espèce menacée, le balbuzard pêcheur. Mais Le secret d’Iona est avant tout une histoire d’amitié qui met en avant le courage et la solidarité. De l’Ecosse à la Gambie, l’auteure nous fait découvrir des paysages dont la beauté est à couper le souffle. Si ses choix scénaristiques nous ont parfois surprises, l’histoire reste cohérente et le personnage de Callum est particulièrement attachant. On sent naître en lui la passion de l’ornithologie mais il n’en reste pas moins sensible à ses amies pour qui il est prêt à soulever des montagnes pour leur venir en aide.
Le secret d’Iona est un roman jeunesse vibrant d’émotions qui plaira aux amoureux de la nature. Il a été récompensé par de nombreux prix lors de sa sortie en 2012.
On notera que l’auteure s’est engagée auprès de la Fondation des Highlands dans un projet de sauvegarde des balbuzards pour poursuivre l’aventure commencée par l’écriture de ce roman.
Quand Callum surprend Iona, la sauvage, l’étrange petite-fille du vieux fou McNair, en train de pêcher dans sa rivière, sur les hautes terres d’Ecosse, ses copains tentent de la chasser. Mais Iona lui révèle bientôt un secret: après plus d’un siècle d’absence, un balbuzard, cet aigle des rivières, est revenu sur l’île au-delà du loch… Les deux enfants échangent une promesse qui changera leur vie à jamais.
Lindbergh – Die abenteuerliche Geschichte einer fliegenden Maus
Auteur/ Illustrateur: Torben Kuhlmann
Traductrice: Anne-Judith Descombey
Editeur: NordSud
Pages: 96
Après la plaisir de la découverte de Armstrong, l’extraordinaire voyage d’une souris sur la Lune, mes filles et moi-même savions que nous ne faisions que commencer à découvrir Torben Kuhlmann, jeune artiste allemand passionné et passionnant. Si Juliette et Gabrielle ont lu (et relu) plusieurs fois Lindbergh depuis qu’il est arrivé à la maison, je ne me suis lancée qu’il y a quelques jours. Alors que Gabrielle assistait à son cours de chinois en visioconférence, j’ai proposé à Juliette de lui lire cet album pour l’occuper et passer un petit moment ensemble. Bien qu’elle connaisse l’histoire sur le bout des doigts, elle a profité de ma lecture à voix haute et du fait que je m’attarde sur chaque page, pour en observer plus pleinement les illustrations et savourer ainsi les détails qui fourmillent et apportent tellement à l’histoire dont elles font, au même titre que le texte, le récit.
Lorsqu’elle prend conscience que ses amies ont disparues, une petite souris particulièrement intelligente se dit qu’elles sont probablement parties pour l’Amérique, comme les hommes le font. Les dangers sont grands pour une petite souris et il lui est impossible de rejoindre le paquebot. La rencontre avec un groupe de chauve-souris va lui donner l’idée de s’envoler. Commencent alors les recherches, les essais et expériences qui vont la conduire vers la fabrication du premier avion capable de relier Hambourg à New York. Mais dans l’ombre, les prédateurs la surveillent et ne comptent pas la laisser filer. La petite souris parviendra-telle à s’envoler? Retrouvera-t-elle ses amies?
Torben Kuhlmann nous fait revivre un événement majeur de l’aviation moderne, la première traversée de l’Atlantique sans escale, réalisée par l’Américain Charles Lindbergh à bord du Spirit of St. Louis. Au travers de planches incroyablement détaillées et de son trait parfaitement maîtrisé, il nous entraîne dans les aventures de sa souris dont on perçoit l’intensité des dangers et la motivation et les enjeux à entreprendre une telle expédition. Le texte apporte jusque ce qu’il faut d’informations pour être accessible aux jeunes lecteurs qui ne manqueront pas de s’attacher à cette petite souris.
Lindbergh est un album merveilleux qui permet, l’air de rien, d’aborder la recherche aéronautique et un exploit historique qui a marqué l’humanité. Une fois de plus, notre curiosité et notre esprit d’aventure sont attisés dans cet album audacieux et intelligent à la mise en page dynamique.
Il y a bien des années, une petite souris curieuse et ingénieuse rêve de partir loin de son pays, pour échapper aux dangers. Elle construit une machine volante et traverse l’Atlantique… C’est le début d’une fabuleuse aventure. Et si on réécrivait l’histoire de l’aviation?
Je ne suis pas une adepte des livres-jeux; mes filles en apprécient de temps à autre mais sont plus attirées par les jeux de logique, les enquêtes ou encore les cherche & trouve que par les labyrinthes. Pourtant, à la sortie du Fil d’Ariane, nous avons toutes trois étaient séduites par la thématique en premier lieu – la mythologie grecque est toujours passionnante – et, en second lieu, par la mise en page dynamique et vivante de ce très grand album.
Jan Bajtlik, artiste polonais, s’inspire des poteries grecques pour illustrer son ouvrage et transporter ses lecteurs dans la Grèce Antique en le perdant dans des labyrinthes riches en détails et informations que l’on prendra plaisir à suivre du doigt pour en trouver l’issue tout en y apprenant (ou en y redécouvrant) beaucoup. Des voyages d’Ulysse à la Guerre de Troie en passant par la découverte de la cité d’Athènes ou encore des Jeux Olympiques, ce magnifique album très graphique, se veut un merveilleux outil ludo-éducatif pour aborder la mythologie et l’histoire de l’Antiquité comme aucun autre livre. Les illustrations regorgent de menus détails drôles et intelligents qui font de chaque labyrinthe un véritable moment de plaisir. L’auteur a par ailleurs su parfaitement intégrer le tracé des labyrinthes dans ses illustrations dont ils deviennent partie intégrante.
En fin d’ouvrage, on trouve un petit dossier qui complète chaque double-page en informations plus détaillées et permet d’aller plus loin dans la compréhension des thèmes qui y sont abordés.
La mythologie grecque, comme un labyrinthe, pour un lecteur explorateur. Pars à la rencontre d’Héraclès, des argonautes, du Minotaure, des cyclopes, de Sisyphe, d’Ulysse et de la belle Hélène. Participe aux Jeux Olympiques, assiste au théâtre grec et visite l’acropole d’Athènes. Une trace de la Grèce, telle qu’elle existait il y a des millénaires!
Après deux magnifiques ouvrages sur les Héros, Princes & Chevalierset les Sorcières, Fées & Princesses, les éditions Marmailles enrichissent leur collection Sortilège avec un nouvel album de qualité sur les Animaux & Créaturesfabuleuses et légendaires. Le lecteur sera heureux d’y retrouver la qualité des précédents titres tant au niveau du contenu que du contenant.
Fiches descriptives et extraits de textes se succèdent dans ce bestiaire fantastique dont la mise en page rappelle les vieux grimoires magiques. Ce troisième titre est de nouveau divisé en trois parties distinctes: un Bestiaire fantastique présente des créatures plutôt célèbres, principalement issues de la mythologie grecque dans lequel on trouvera essentiellement des fiches descriptives; Les créatures venues du froid, présente des créatures moins connues issues des mythes nordiques. On y découvre par exemple l’histoire du Jörmungand ou celle du Kelpie; la troisième partie est consacrée à des Bêtes et des Contes, et s’intéresse aux créatures fantastiques des contes tels Le Chat Botté, les Dragons ou encore la Sirène.
Conseillé dès 8 ans, je suis d’avis que les jeunes lecteurs auront du mal à appréhender certains textes, je pense par exemple aux extraits de L’Iliade de Homère ou de L’enfer de Dante. Mais les fiches descriptives et les illustrations sauront probablement les séduire et susciter leur intérêt, bien que je reste convaincue que la présence de l’adulte pour une lecture commune serait appréciable. Richement illustré d’anciennes gravures d’origines diverses et variées dont une magnifique carte ancienne en ouverture du livre, on pourra regretter le travail en ombres contrastées des couleurs dominantes de l’ouvrage (vert et doré) de Joseph Vernot pour leur beauté et l’harmonie de la collection.
Il n’empêche que ce bestiaire des Animaux & Créatures fabuleuses et légendaires est un très bel ouvrage, un objet-livre absolument magnifique que j’ai pris plaisir à lire à voix haute à mes filles (bientôt 11 ans). Elles ont préféré la deuxième partie du livre dans laquelle elles ont découvert des mythes qui leur étaient inconnus.
De la licorne au phénix, en passant par le centaure, le dragon ou encore le kraken, cet ouvrage réunit les histoires des créatures fantastiques. Au rythme des constellations, chapitre après chapitre, se déroulent les contes, les légendes d’animaux féroces mais aussi d’animaux proches de l’homme pour bercer les rêves des jeunes enfants, éclairer et illuminer les nuits.
Roman arrivé chez nous pendant le confinement, emprunté à une voisine pour une lecture à deux voix. Gabrielle voulait depuis longtemps lire ce grand classique mais ses amis lui en avaient fait de mauvais retours et elle appréhendait de se lancer. Et comme je ne l’avais jamais lu (honte sur moi), la lecture à deux voix s’est présentée comme une évidence. A deux on est plus fortes!
Il est difficile d’écrire une critique sur un roman aussi connu que Le Petit Prince de Saint-Exupéry. Conte philosophique et poétique, ce récit pour enfants parait bien plus complexe qu’il n’y parait quand on s’y penche à l’âge adulte. Le texte est simple et dépouillé, à l’image des illustrations, compréhensible par les plus jeunes et pourtant si riche en symboliques. C’est probablement ces différents niveaux de lectures qui en font un récit universel; à moins que ce ne soit la quête de l’enfance perdue, oubliée qui nous pousse à lire (et relire) cet ouvrage si singulier une fois adulte, alors que l’enfant se contentera d’une lecture plus linéaire dans laquelle il retrouvera un imaginaire qu’il connait bien, des questions qu’il se pose… J’imagine qu’il existe de nombreuses interprétations de l’histoire, et que chaque lecteur y trouve son compte d’une manière ou d’une autre. J’aime pour ma part la dualité qui émerge des thématiques: enfant/adulte, amour/amitié, la vie/la mort… et les met en résonance comme pour mieux nous rappeler que nous avons tous connus, ou connaîtrons, les deux parts de ces paires.
Ce qui est certain est que Le Petit Prince ne laisse pas indifférent. A lire et à relire.
Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait: « S’il te plait… dessine-moi un mouton! »
Après avoir découvert l’adaptation animée de Lorenzo Mattotti, l’envie de découvrir l’oeuvre originale était très grande. Conseillé dès 10 ans, le film d’animation me semble n’avoir pas rencontré le succès qu’il méritait. Peut-être la date de diffusion n’était-elle pas la meilleure; peut-être est-ce à cause des choix artistiques qui, s’ils sont originaux, sont loin de ce qui se fait en ce moment. C’est pourtant cette singularité dans le dessin et la narration qui fait l’originalité et l’intérêt du film. Car l’histoire de Dino Buzzati est parfaite telle quelle a été écrite et l’animation n’offre qu’un changement de support et de regard sur une histoire qui fait déjà partie des classiques de la littérature jeunesse. Si vous aimez l’animation et que vous cherchez un film original, je vous recommande chaudement de découvrir La fameuse invasion de la Sicile par les ours.
Lors d’un hiver particulièrement rude, les ours meurent de faim dans leurs montagnes. Ils décident de descendre dans la vallée où ils espèrent trouver un accueil chaleureux de la part des hommes et surtout de quoi se nourrir. Pour Léonce, roi des ours, c’est aussi l’occasion de retrouver son fils enlevé quelques années plus tôt. Longue est la route, semée d’embûches et d’ennemis à affronter. Mais les ours comptent bien montrer aux hommes les valeurs d’une vie simple et en harmonie avec la nature, la force de la solidarité et du partage. Ce sont pourtant les ours qui se laissent corrompre par l’oisiveté et l’argent facile, Léonce prend conscience de son erreur.
La fameuse invasion de la Sicile par les ours se situe entre le conte et le récit philosophique qui prend la forme d’une aventure épique avec son lot de magie et de créatures fantastiques. Entre sangliers qui se transforment en ballons de baudruche, fantômes et Croquemitaine, Dino Buzzati nous entraîne dans une véritable épopée durant laquelle le Roi devra apprendre à gouverner sans préjugés et à bien choisir ses conseillers. Récits en prose et en vers se succèdent avec pertinence et humour. Cette alternance dynamise la narration enrichie des illustrations de l’auteur. Le texte soulève par ailleurs une réflexion sur la place de l’homme dans son environnement et dénonce les travers de notre société moderne qui offre bien des facilités.
A noté la présence d’un carnet de lecture en fin d’ouvrage qui apporte des informations sur l’auteur et son roman. J’ai trouvé original que les illustrations aient vu le jour bien avant le texte et que celui-ci soit venu s’ajouter lorsqu’on demanda à Buzzati d’écrire une histoire en épisodes pour les enfants. Écrite en 1945, l’histoire n’a pas pris une ride. Et pour mes filles et moi, c’est un énorme coup de cœur.
Quand son fils Tonin est enlevé par des chasseurs, le roi des ours rassemble son armée et descend des montagnes. Aidé par le professeur De Ambrosiis, un étrange magicien, il parvient à triompher des hommes. Mais, lorsqu’il retrouve Tonin, le roi des ours découvre combien les richesses, n’est pas fait pour ses semblables…
Auteur/Illustrateur: Jirô Taniguchi – Traductrice: Caroline Quentin – Editeur: Rue de Sèvres – Pages: 75 (édition augmentée)
Oeuvre inachevée de Jirô Taniguchi, La Forêt Millénaire est un hymne à la nature. L’auteur, l’artiste, voulait transmettre un message d’harmonie, de communion entre l’homme et son environnement, il n’aura eu le temps que d’en tracer les premières planches avant de s’éteindre trop tôt en 2017. Ce projet devait compter plusieurs volumes, il n’y en aura qu’un seul. Un ouvrage qui dégage poésie et douceur; les illustrations couleurs se suffisent presque à elles-même, magnifiées par le format à l’italienne et les dégradés de vert.
Les éditions Rue de Sèvres ont fait un travail magnifique en offrant une édition augmentée d’un carnet de croquis et d’un entretien avec l’éditeur japonais qui met en avant le travail de Jirô Tanuguchi, ses désirs pour cette série et plus généralement pour faire évoluer le monde de l’édition japonaise. On ne peut tourner la dernière page sans penser à son auteur, à l’ensemble de son oeuvre et à ce qu’il aurait encore pu transmettre.
Je vous invite à lire les avis de Pépita et de Moka.
Après un terrible séisme, une forêt depuis longtemps disparue émerge dans les environs de Tottori. Un jeune garçon tout juste arrivé de Tokyo perçoit les vibrations de cette forêt et entend même les murmures des êtres qui la peuplent. Dans cette vibrante ode à la nature qui nous suggère qu’il est possible à l’homme de vivre en harmonie avec son environnement, l’auteur nous invite, en douceur et en finesse, dans l’intimité de cet endroit qui lui est cher.
Fuyant le pique-nique familial, la petite Jo s’enfonce dans la forêt merveilleuse où elle rencontre des créatures fantastiques, sur le point d’affronter leur plus redoutable ennemi, un empereur-chat au caractère de cochon, afin de libérer leurs amis retenus prisonniers dans son château. Jo et ses nouveaux amis vont vivre une aventure incroyable, riches en émotions et en péripéties.
Voilà un roman graphique très riche de part son format et son contenu. Camille Jourdy, dont nous avions aimé le trait dans truffe et machin, nous emmène à l’aventure en plein cœur de l’imaginaire de l’enfance. Entre références évidentes et imagination personnelle, Les Vermeilles sont une invitation à la rêverie et à l’aventure. Si mes filles et moi-même avons été charmé par les aquarelles pleine de douceur de l’auteure, son texte ne nous a pas laissé en reste. Humour et situations riches en rebondissement nous ont tenu en haleine d’un bout à l’autre de ce récit initiatique original dont l’héroïne ressort grandie.
Beau temps pour un pique-nique ! Pas pour Jo, la cadette, qui fuit sa famille recomposée le temps de se perdre dans une forêt mystérieuse, loufoque et pleine de vermeilles. Camille Jourdy offre aux jeunes lecteurs un récit initiatique de haute voltige.
Yu’er est une enfant qui souffre d’une paralysie des membres inférieurs, son grand-père prend soin d’elle au quotidien et l’accompagne à vélo dans ce vieux quartier de Pékin où ils vivent, l’encourageant à réaliser ses rêves. Dans ce recueil de quatre nouvelles il est question d’apprendre à nager, d’une collection de timbres un peu particulière, d’insectes et de l’art délicat de la peinture. Si la ruelle sert de fil rouge, les points communs entre ces quatre histoires tiennent de la magie qui s’en dégage, de la poésie omniprésente et de la beauté des aquarelles de Nie Jun.
Tout comme dans Aweto, j’ai été particulièrement séduite par le trait unique de Nie Jun et les couleurs lumineuses de son dessin. Bien que plus encrés dans la réalité, Les contes de la ruelle dégagent chacun à leur manière beaucoup de magie au travers de situations qui défient le temps, l’espace ou la pesanteur. Le texte aborde la question du handicap de l’enfant et l’investissement de ses proches pour l’accompagner, le protéger mais aussi et surtout l’aider à croire en lui et en ses rêves, l’aider à grandir. C’est touchant, peut-être parfois un peu mièvre mais la ruelle abrite des gens merveilleux qui la rendent presque féerique.
Dans un vieux quartier de Pékin, Yu’er et son Pépé Doubao vivent leur quotidien à la manière d’un conte de fée.