Lecture à voix haute·roman jeunesse

Un temps de chien – Histoires Naturelles

Auteur: Xavier-Laurent Petit

Illustratrice: Amandine Delaunay

Editeur: l’école des loisirs

Collection: neuf

Pages: 147

 

Après la lecture des Loups du Clair de Lune, Gabrielle voulait absolument découvrir d’autres titres des Histoires naturelles de Xavier-Laurent Petit. C’est donc pour son plaisir que je me suis lancée dans la lecture à voix haute de ce Temps de chien qui porte judicieusement son nom.

Xavier-Laurent Petit nous emmène à la Nouvelle Orléans au moment où l’ouragan Katrina a frappé et tout détruit sur son passage, laissant derrière lui des milliers de sinistrés, et de morts. Junior a perdu sa famille pendant l’évacuation mais grâce à la confiance qu’il porte en son petit chien, Snowball, il garde l’espoir de la retrouver. Il affronte la situation avec courage et une volonté incroyable pour un enfant de neuf ans.

Si Xavier-Laurent Petit a vécu la tragédie de loin, comme nous tous, il a su trouver les mots pour raconter les événements avec réalisme. Aux côtés de Junior et Snowball, le lecteur ne peut que ressentir la détresse de ces personnes mais aussi leur courage, l’entraide qu’ils s’apportent les uns aux autres.

Un temps de chien est l’histoire d’une catastrophe climatique mais c’est aussi et surtout une très belle histoire d’amitié entre un enfant et son chien et de fraternité entre les hommes.

 

Quand Junior le trouve dans le rue, Snowball est tout petit. Tout blanc. Irresistible. Comme une boule de neige. Et des boules de neige, Junior n’en voit jamais en Floride, où il habite. Il voit plus souvent des serpents d’eau, des alligators, et des ouragans? Les ouragans, eux aussi, sont irrésistibles. Ils peuvent briser les digues, emporter les maisons des quartiers pauvres. Quand on en annonce un, il faut se préparer. Mais que peut une boule de neige contre un ouragan?

Lecture à voix haute·roman jeunesse

Les Enfants Terribles de Bonaventure

 

Auteure: Cécile Hennerolles

Editeur: Magnard Jeunesse

Collection: roman 8-12 ans

Pages: 240

 

Ah qu’il fait bon vivre sur l’île de Bonaventure! Les enfants y sont élevés en complète liberté et affranchis de l’école. La vie s’écoule en communion parfaite avec la nature, rythmée par les saisons. Pourtant, quand sur le continent le Maire décide de relier sa ville à l’île par un pont, cela vient bouleverser un quotidien bien rodé. Le pont apporte la modernité, une institutrice et risque surtout de venir bouleverser l’équilibre de tout un écosystème.

Cécile Hennerolles nous avait charmé avec Vladimir et Clémence; avec Les enfants terribles de Bonaventure elle nous transporte dans un délicieux voyage vers le passé où le progrès et la modernité se confrontent à la simplicité d’une vie en autonomie et en complète communion avec la nature. L’auteure aborde ainsi des sujets très actuels et soulève la question de la place de l’homme sur Terre et du rôle qu’il a à jouer dans la sauvegarde de le nature et de toutes les espèces. La place des enfants dans la société et la liberté d’éducation a particulièrement raisonné dans nos cœurs. Mais c’est l’histoire emprunte de nostalgie, d’humour et de solidarité qui fait la force du récit. Le choix de narration est par ailleurs très pertinent et rapproche le lecteur du narrateur, ce grand-père touchant qui raconte son enfance avec légèreté et auto-dérision.

Sur la petite île de Bonaventure, le héros de ce roman vit avec sa bande de copains une enfance libre et sauvage. Au programme, chaque jour : courses folles, bricolages ingénieux et exploration de criques secrètes. Jusqu’au jour où l’annonce de la construction d’un pont vient menacer ce paradis. Bientôt, un projet de station balnéaire se profile, et les enfants sont même menacés d’être envoyés en pension pour refaire leur éducation, jugée trop fantaisiste. Pas question pour les Bonaventuriens de laisser faire : adultes et enfants organisent la résistance. Une résistance à la façon de Bonaventure : foldingue et solidaire, désobéissante et incroyablement énergique !

Avertissement : Après avoir lu cette histoire, vous aurez envie de mettre les mains dans la boue,  de courir sous la pluie et de voler comme un oiseau.

BD/manga

Les enfants de la Résistance, tome 1. Premières Actions

 

Auteur: Vincent Dugomier

Illustrateur: Benoit Ers

Éditeur: Le Lombard

Pages: 56

 

Cette année, Gabrielle suivant le programme de sixième, nous rejoignons le groupe collégiens lorsque sont organisées des sorties groupées avec d’autres familles qui ne scolarisent pas leurs enfants. Ainsi début octobre, elle est allée visiter le Musée de la Résistance de Bondues. Un lieu très riche historiquement et fort émotionnellement. Le musée accueille en ce moment l’exposition temporaire « Les enfants de la Résistance » créée par les éditions Le Lombard. Cette exposition se met au niveau des enfants en expliquant de manière ludique et « didactique les grands thèmes liés à la Seconde Guerre Mondiale et à la Résistance. » Ayant beaucoup apprécié, Gabrielle voulait aller plus loin en découvrant la série de bande dessinée de Vincent Dugomier et de Benoit Ers. Le succès ne s’est pas fait attendre et elle m’a vivement conseillé de découvrir ce premier tome qui lui a fait très bonne impression.

L’histoire prend place dans un village fictif des Ardennes entre Mai 1940 (début de la guerre) et Octobre 1940 (rencontre de Pétain et Hitler et la photo qui en résulte, les montrant se serrer la main). François et Eusèbe ont treize ans et semblent avoir compris bien plus vite que les adultes que l’Armistice n’apporte pas que du bon. A leur niveau, ils commencent à mener de petites actions pour montrer leur désaccord et s’opposer au régime nazi. C’est aussi la rencontre avec Lisa, une jeune réfugiée belge, qui va bouleverser leur regard sur le monde et les hommes qui les entourent.

Premières actions est un premier volume très intéressant et richement documenté qui pose la question de la place des enfants dans la guerre. On assiste à l’exode des populations qui tentent de fuir l’avancée du nazisme et les difficultés qu’ils rencontrent en chemin dont les enfants perdus ou abandonnés. Mais c’est aussi l’évolution des mentalités qui se fait ressentir entre les français qui soutiennent Pétain au début de la guerre pour s’en détourner peu à peu ou inversement. J’apprécie grandement la prise de position des auteurs qui ne sont pas tombés dans le manichéisme et nous dépeignent des soldats allemands prêts à risquer leur vie pour sauver une famille française d’un incendie ou le fait que le parrain de François soutient ouvertement Pétain sans manquer d’attention et d’affection pour lui qui ne cache pas ses sentiments de résistance. Ils arrivent à s’entendre malgré leurs idées différentes. Cela montre que des deux côtés il y a des hommes bons et d’autres moins, et lorsque l’on s’adresse à des enfants c’est d’autant plus important de le souligner.

La bande dessinée est par ailleurs enrichie d’un dossier de sept pages rédigé par Vincent Dugomier qui permet d’aller plus loin dans la découverte de cette période. Enfin le travail graphique et la mise en couleurs sont vraiment très beaux et nous plongent complètement dans l’époque. Ce premier volume est vraiment de qualité et il ne fait aucun doute que nous lirons la suite avec plaisir.

C’est vrai que, comme disait mon père, on s’était pris une fameuse gifle… Le matin du 10 mai 1940, la guerre était là. Rapidement, ce fut la débâcle. Le 22 juin, un armistice était signé avec l’Allemagne. Nous étions vaincus. C’était l’été de nos 13 ans, à mon pote Eusèbe et moi. Et nous n’étions pas prêts à nous résigner!