La sfolgorante luce di due stelle rosse
Traducteur: Marc Lesage
Editeur: l’école des loisirs
Collection: Medium
Pages: 522
Après le succès du Célèbre catalogue Walker & Dawn rencontré dans notre famille, nous ne pouvions faire l’impasse sur le roman suivant de Davide Morosinotto. Gabrielle l’avait commencé de son côté mais n’a pas su aller au bout car certains événements étaient difficile à lire émotionnellement et elle avait du mal à prendre de recul, plongée seule dans sa lecture. Aussi lorsque j’en ai commencé la lecture à voix haute pour Juliette, elle s’est jointe à nous afin d’en profiter et ce fut un grand moment d’émotion partagée.
Une fois de plus, l’objet livre est de toute beauté entre la couverture en relief, la mise en page originale et riche, vivante. Plus qu’un roman, l’ouvrage se présente comme une enquête menée par le Colonel Valery Gavrilovitch Smirnov du Commissariat du Peuple aux Affaires Intérieurs. En charge de l’enquête, le Colonel Smirnov a entre les mains des cahiers, sorte de journaux intimes, qu’ont tenu les jumeaux Viktor et Nadia durant les sombres événements qui ont touché la Russie en 1941, au moment où Leningrad était assiégée par l’Allemagne Nazie. Au travers du texte écrits en deux couleurs (rouge pour Viktor, bleu pour Nadia), des photographies, cartes et prospectus, on sent tout le travail de recherches menées par l’auteur pour que la grande Histoire et la petit se rassemblent avec beaucoup de réalisme et de crédibilité. Le texte est par ailleurs ponctué des commentaires du Colonel et chaque fin de cahier est suivi d’un rapport écrit, ce qui rend la lecture encore plus vivante et intéressante.
Viktor et Nadia ont été séparés par erreur lors de l’embarquement dans les trains d’enfants qui quittaient Leningrad pour l’est du pays. S’ensuit alors deux récits très différents mais qui se rejoignent dans les horreurs de la guerre et se recoupent dans leur chronologie. Si Viktor se retrouve dans une ferme au Kolkoze, son voyage de retour ne sera pas des plus aisés entre la faim, l’arrivée de l’hiver, un passage au goulag, la perte de ses amis… De son côté, Nadia ne quittera jamais complètement Léningrad et se retrouvera avec un petit groupe d’enfants à fuir les allemands en restant aux abords du Lac Ladoga. Si elle ne souffrira pas trop de la famine, elle subira la pression constante des bombardements, l’enfermement et la crainte permanente d’être prise par l’ennemi. Mais les deux enfants connaîtrons tout deux la perte d’amis, les tortures et la privation de liberté. Leurs ressources et leur courage ne peuvent que forcer l’admiration, même si parfois leur comportement frise l’inconscience.
Cette double narration permet au lecteur d’avoir un regard sur la guerre dans les deux camps et de se rendre compte que peu importe dans quel camp on se trouve, la guerre pousse les hommes aux pires abominations. L’écriture enfantine permet d’alléger un contexte lourd de sens mais n’enlève rien à l’émotion que nous avons pu ressentir au fil des pages.
Davide Morosinotto signe un titre inoubliable, une petite pépite qui aborde avec justesse et pudeur un des pans les plus sombre de l’Histoire de l’humanité sans pour autant occulter les horreurs de la guerre. Mais au travers de ses jeunes héros, il faut aussi parler les valeurs nobles du partage et de l’entraide, l’amitié, la compassion et le soutien indéfectible que l’on peut trouver au fond de tout un chacun.
L’avis d’Isabelle est par ici!
1941. Hitler décide d’envahir l’Union soviétique. Les chars allemands progressent sur l’immense territoire russe, vers le Nord, en direction de Leningrad. Dans la précipitation, avant que la ville ne soit encerclée, on organise l’évacuation de milliers d’enfants. Viktor et Nadia sont parmi eux. Mais, pour la première fois de leur vie, les voilà séparés. Viktor est envoyé dans un kolkhoze à Kazan, pendant que Nadia se retrouve bloquée à proximité du front des combats. Désormais, Viktor n’a plus qu’une idée en tête: traverser le pays dévasté par la guerre, les bombardements et la faim, pour retrouver sa sœur. Et pour cela, il doit être prêt à tout. Car dans un pays en guerre, nécessité fait loi.
Une pépite, effectivement ! Je ne comprends pas qu’on n’en parle pas plus, ce livre est extraordinaire dans sa forme, son art du récit, la densité de ses personnages et du contexte historique qui est rendu avec beaucoup de nuance, je trouve. C’est vrai qu’il est très beau à découvrir à voix haute avec des enfants un peu plus grand 🙂
c’est vrai que j’ai été surprise de voir si peu de critique en publiant la mienne sur babelio, livraddict et cie… ce livre est merveilleux!