Lecture à voix haute·roman jeunesse

Du haut de mon cerisier

La distanza tra me e il ciliegio

Auteure: Paola Peretti

Illustratrice: Carolina Rabei

Traductrice: Diane Ménard

Editeur: Gallimard Jeunesse

Pages: 204

 

Mafalda est atteinte de la maladie de Stargardt qui lui fait « comme un nuage dans les yeux », un nuage qui grandit rapidement et qui va la rendre aveugle. C’est Mafalda qui nous raconte son histoire et l’auteure a su très justement trouver les mots adéquats pour que le texte correspondent à sa jeune héroïne, mature et forte mais surtout extrêmement seule. Alors qu’elle est terrorisée par le fait de bientôt se retrouver dans l’obscurité, elle est abandonnée par ses amis, ne semble avoir personne à qui se confier, pas même ses parents qui sont pourtant bienveillants et aimants; elle affronte seule la réalité d’un avenir terrifiant pour une si jeune personne. Elle trouve du réconfort dans la présence de son chat, Ottimo Turcaret et le cerisier de son école, dont elle est persuadée qu’il abrite l’esprit de sa grand-mère.

Pourtant, elle peut compter sur Estella, dame de service de l’école, toujours de bons conseils et qui la pousse à chercher « son essentiel » et à réfléchir à ce qu’elle pourra toujours faire après plutôt que de penser à ce qu’elle ne pourra plus faire. Ainsi que sur Filippo, le voyou de l’école, qui se révèle bien plus sensible et mature que prévu et qui va ouvrir Mafalda à la musique, un monde où les oreilles ont plus de valeurs que les yeux.

Du haut de mon cerisier est un merveilleux hymne à la vie qui fait l’éloge de l’amour et de l’amitié. Il véhicule un message d’espoir et encourage à croire en l’avenir quel qu’il soit plutôt que de sombrer dans le désespoir. Paola Peretti s’inspire de son vécu pour écrire ce premier roman émouvant, touchant et emprunt de poésie, dans lequel elle décrit un quotidien et des peurs d’une enfant de 9 ans qui perd la vue; des émotions et des craintes qui sont très certainement autant les siennes que celles de sa jeune héroïne.

Lu à voix haute à mes filles qui ont adoré cette histoire qui aborde le handicap et la maladie sans sombrer dans le pathologique. Mafalada est une enfant comme les autres, qui aime lire et faire du foot. Une enfant comme les autres confrontée à la maladie et qui apprend à s’entourer autrement pour faire face et aller de l’avant. L’auteure ponctue son texte de détails précis, de stratégies mises en place par Mafalda pour se repérer dans l’évolution de sa maladie (compter le nombre de pas qui la sépare du cerisier quand elle commence à le voir…) ce qui rend le texte très visuel et suscite d’avantage l’empathie du jeune lecteur/auditeur.

Mafalda a neuf ans, aime l’école, le football et son chat. Et Mafalda est en train de perdre la vue. 

roman ado·roman jeunesse

Magic Charly, tome 1. L’apprenti

 

Auteure: Audrey Alwett

Illustrateur: Stan Manoukian

Editeur: Gallimard Jeunesse

Pages: 415

 

Charly est un garçon en apparence tout ce qu’il y a de plus ordinaire mais qui cache, enfouis sous une couche d’émotions refoulées et un brin de culpabilité, des pouvoirs magiques surprenants. Pour venir en aide à sa grand-mère amnésique, il va devoir laisser s’exprimer ses talents et apprendre à compter sur lui-même. Accompagné de son animalier, le chat Mandrin, et de sa camarade de classe Sapotille, il commence son apprentissage de magicier et découvre un monde aussi fantastique que fascinant.

Si la qualité n’est pas toujours de mise, on ne peut éviter la multitude de livres parlant de magie et de sorcier lorsqu’on se ballade dans les rayons jeunesses des librairies. Avec Magic Charly, Audrey Alwett réussit brillamment cette plongée dans l’univers fantastique des sorciers et magiciens en tout genre; elle y développe un monde merveilleux et un vocabulaire qui lui est propre. L’ambiance générale et l’apprentissage de Charly ne sont pas sans rappeler Harry Potter, sans pour autant s’attarder sur cet univers, l’auteure ayant clairement réussit à s’émanciper de ce monstre de la littérature jeunesse sans pour autant en renier l’inspiration qu’elle y a trouvé.

Avec un soin particulier donné à la création de ses personnages, l’auteure signe un premier volume délicieusement captivant. Le lecteur découvre son univers en même temps que le héros, les détails sont légions et enrichissent la lecture au même titre que le récit, intelligent et dynamique. L’humour est très présent sans pour autant être lourd, au contraire il vient alléger des thématiques plus sombres, la mort et le souvenir, la mémoire, qui sont placés au cœur de l’histoire. De beignets de prédictions aux madeleines de réconfort, en passant par les tartes-chercheuses, Magic Charly réunit tous les ingrédients réunis pour en faire un roman de qualité: originalité, humour, émotions et qualité d’écriture.

Outre l’univers fantastique, c’est le parallèle fait avec notre monde réel qui est intéressant. Quand la grand-mère de Charly lui revient sans sa mémoire, on ne peux que penser à la douleur ressentie quand un être cher oublie peu à peu tout du monde qui l’entoure et des gens qu’il aime; la maladie d’Alzheimer est une souffrance pour tous… Magic Charly est le récit initiatique d’un apprenti magicier, mais c’est aussi et surtout, une histoire de famille pleine d’amour et d’amitié, une histoire de sacrifice, de vie et de mort!

Lecture coup de cœur, que j’ai lu pour moi-même (pour une fois) et que mes filles (10 ans) ont lu chacune du leur avec un plaisir énorme. A recommander à tous les lecteurs.

Je vous invite également à lire l’avis d’Isabelle sur son blog 😉

On peut avoir un chat doué de capacités hors du commun et tout ignorer de l’existence des magiciers. C’est le cas de Charly Vernier, jusqu’à ce qu’il découvre que sa grand-mère pourrait être un membre éminent de cette société. Mais elle court un grave danger. S’il veut la sauver – et se sauver lui-même -, Charly n’a pas le choix, il lui faut devenir apprenti magicier.