roman

Le Trône de Fer – L’intégrale, tome 3

Song of Ice and Fire, book 3: A Storm of Swords

 

Auteur: George R.R. Martin

Traducteur: Jean Sola

Éditeur: J’ai Lu

Pages: 1150

 

J’ai enchaîné le tome 2 et le tome 3, bien que me procurer ce dernier fut plus compliqué que prévu – un problème quand on achète principalement en occasion. Mais quel volume! Si le tome 2 était déjà intense, celui-ci se veut encore plus dense et d’une richesse époustouflante. Alors certes, il y a quelques passages un peu longs, mais ils sont si peu nombreux qu’on les oublie rapidement en comparaison à tous les événements forts et poignants qui foisonnent.

En faire un résumé serait encore plus compliqué tant il se passe de choses du nord au sud de Westeros, en passant par Essos où Daenarys s’installe peu à peu, libérant les esclaves et agrandissant son armée.  C’est pourtant sur Westeros que l’on passe le plus de temps en compagnie d’Arya, Bran, Catelyne, Davos, Jaime, Jon, Samwell, Sansa et Tyrion autour de qui gravitent des personnages plus ou moins majeurs qui ont un rôle à jouer dans les batailles qui opposent désormais cinq Rois. Fini les pourparlers, l’heure est à la guerre et les combats font rage sur l’ensemble des Sept Royaumes. De part et d’autres du Mur, les villages se vident; si au nord les Sauvageons se rassemblent pour marcher vers le Mur, au sud, ce n’est que désolation : famine, extermination massive, tout est prétexte à piller, violer, tuer… Le pays est à feu et à sang et rien ne semble pouvoir mettre fin à ces horreurs. Si les combats traditionnels sont majeurs, certains n’hésitent pas à utiliser la magie pour s’assurer la victoire et leur défaite n’en est que plus surprenante. Rien n’est figé, ce qui semble écrit ne l’est pas forcément et ils sont nombreux à l’apprendre au dépend de leur vie. La moindre erreur peut briser une alliance qui ira se former dans l’autre camps.

Il est des batailles qu’on gagne à la pointe des piques et des épées, d’autres à la pointe de la plume et avec des corbeaux.-Tywin Lannister

Et quoi de plus solide pour celer une alliance qu’un mariage. Si nous assistons à un mariage d’amour, nous assistons d’avantage à des mariages forcés et non désirés; dans un cas comme dans l’autre, l’issu n’est pas des plus heureuse et la mort vient aussi frapper à leur porte. On ne peut rester insensible aux noces pourpres, sans aucun doute une des scènes les plus traumatisante de ce troisième livre. En comparaison, les noces royales célébrés à Port Réal apparaissent (presque) jubilatoires.

George R.R. Martin nous entraîne un peu plus avant dans les profondeurs de son histoire, sa chanson de glace et de feu, au travers d’un texte toujours plus dense et une narration toujours aussi complexe. Sa plume se veut aussi précise et visuelle que dans les livres précédents, nous permettant d’entrer pleinement dans le récit et de suivre des personnages qui n’ont pas fini de nous surprendre. La magie prend de plus en plus de place et apporte un petit côté mystique fort sympathique. J’ai hâte d’en découvrir la suite.

Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver: par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…

album·BD/manga

Rat & les Animaux moches

Auteur: Sybilline

Lettrage: Capucine

Illustrateur: Jérôme d’Aviau

Éditeur: Delcourt

Pages: 206

 

Nous sommes ici en présence d’une bande dessinée qui tient beaucoup de l’album de part sa mise en pages en grandes illustrations crayonnées tout en noir et blanc. Et quels dessins! Hyper réalistes, ils portent l’histoire par la richesse des détails et la grande diversité des créatures représentées dans toute leur laideur, d’une expressivité délicieusement repoussante. Le lettrage cursif se dessine tout en boucle sous les images, un petit portrait venant signifié quel animal parle. Sans jamais être moralisateur, le texte dénonce la discrimination et les inégalités liées à l’apparence physique.

Rat & les Animaux moches est un récit touchant, à mi-chemin entre fable et conte, qui parle de tolérance avec bienveillance et légèreté. Alors que Rat s’attache à trouver un foyer à chacun, le rôle du méchant est tenu par un caniche pure race dont l’orgueil n’a d’égale que le ridicule. Drôle à souhait!

Dans une maison bien jolie habite Rat. Mais la propriétaire le chasse avec pertes et fracas. Rat n’est pas très content, alors il s’en va. Il erre de ville en ville, jusqu’à ce qu’il arrive dans un drôle d’endroit…

Lecture à voix haute·roman ado·roman jeunesse

L’Estrange Malaventure de Mirella

 

Auteure: Flore Vesco

Éditeur: l’école des loisirs

Collection: Médium +

Pages: 240

 

Avec ce nouveau roman, Flore Vesco revisite le célèbre conte des frères Grimm, lui-même inspiré d’une légende allemande, Le Joueur de flûte de Hamelin.  Comme dans de Cape & de Mots, elle enchante le lecteur par son aisance et son habilité dans le maniement des mots. Le texte se veut moyenâgeux et, passé la surprise des premières pages, nous entraîne pleinement dans l’époque voulue. L’auteure prend le temps de dépeindre la ville et ses habitants alors que nous n’attendons que l’arrivée du joueur de flûte pour venir libérer Mirella d’un quotidien de plus en plus lourd à porter. Mais, comme espéré, le roman est porté par une héroïne de caractère et de qualité. Sous ses airs de soumission, Mirella est une jeune fille forte, généreuse et qui, au fil des pages, s’élève et se révèle grâce à la confiance qu’elle tire de sa survie et de rencontres des plus surprenantes.

Entre conte et récit fantastique, L’Estrange Malaventure de Mirella est surtout le théâtre d’événements cruels dont les personnages ne le sont que d’avantage; ridicules, absurdes, ils se font l’expression des traits humains les plus sombres. Flore Vesco signe un nouveau titre à l’humour noir, à la critique acerbe et à la plume entraînante, aussi chantante que la voix de son héroïne.

Lu à voix haute à mes filles, je craignais que le texte ne soit trop difficile pour leurs jeunes oreilles mais bien au contraire elles n’ont eu de cesse de rire et d’en redemander toujours plus. Au moment où j’écris ce billet, elles se sont d’ailleurs mise à le lire de leur côté, pour retrouver le plaisir d’une lecture qui ne les a pas laissé indifférente.

Moyen Age. Les rats ont envahi la paisible bourgade d’Hamelin. Vous croyez connaître cette histoire par coeur? Vous savez qu’un joueur de flûte va arriver, noyer les rats en musique, puis les enfants d’Hamelin? Oubliez ces sornettes : la véritable histoire est bien pire, et c’est grâce à Mirella, une jeune fille de 15 ans, qu’on l’a enfin compris. Lisez, si vous l’osez!

BD/manga·masse critique

Les Croques, tome 1. Tuer le temps

 

Auteur: Léa Mazé

Éditeur: Editions de la Gouttière

Pages: 70

 

 

Colin et Céline sont jumeaux. On se rend très vite compte qu’ils ne peuvent compter que sur eux-même, les adultes de leur entourage n’étant pas très disponibles ou disposés à comprendre pourquoi ils sont isolés ou se battent à l’école. Lorsqu’ils sont renvoyés de l’école, les parents sont furieux et leur demande d’occuper ces deux journées à nettoyer le cimetière. Besogne ennuyeuse au possible mais qui leur permet de passer du temps avec le ténébreux Poussin, artiste et graveur de tombe. Entre récits de fantômes et autres vampires, Poussin leur lance le « défi » de résoudre le mystère d’un symbole gravé sur le côté d’une tombe. L’histoire prend alors une tournure différente, entre enquête et jeux de pistes qui conduit les enfants au cœur d’une histoire aux allures de thriller, qu’ils n’avaient pas du tout envisagée.

Léa Mazé entraîne son lecteur au cœur d’une histoire trépidante et un poil angoissante dans laquelle le suspense monte doucement. Prenant le temps de planter le décor, elle dévoile peu de choses dans ce premier tome et nous laisse tourner la dernière page sur un final surprenant qui ne donne qu’une envie: lire la suite! Les illustrations sont très jolies, j’aime particulièrement les couleurs « sépia » et l’expressivité des visages. Elles dégagent beaucoup de douceur et de chaleur bien que les personnages évoluent dans un univers plutôt froid et macabre.

Mes filles (9 ans 11 mois) ont adoré cette bande dessinée délicieusement effrayante qui oscille entre drame et jeu de piste. Elles se sont parfaitement identifiées aux deux héros (même âge, gémellité) même si elles ont trouvé leur quotidien très violent. Tout comme moi, elles ont beaucoup aimé les dessins et attendent la suite avec impatience.

Ce premier volume des Croques est la promesse d’une histoire agréablement frissonnante, et on en redemande.

Je remercie les éditions de la Gouttière et Babelio pour cette offre de masse critique et cette découverte des plus agréables.

« C’est pas juste, y’a rien à faire ici. Tout est triste, et dès qu’on s’amuse, on se fait engueuler… » « S’il est si ennuyeux que ça votre cimetière, c’est quoi cette marque bizarre sur la tombe? »

Je vous invite à lire la critique d’Isabelle sur son blog.

 

BD/manga

Les cahiers d’Esther – Histoires de mes 10 ans

 

Auteur: Riad Sattouf

Éditeur: Allary Editions

Pages: 54

 

 

Cela faisait longtemps que j’entendais parler des Cahiers d’Esther et c’est avec curiosité que je me suis lancée dans la lecture de ce premier volume. Histoires de mes 10 ans m’a été offert à Noël et j’ai pris le temps de le lire jusqu’à aujourd’hui en raison de la violence qui émane de chaque planche.

Quand je dis violence, il est question ici de violence dans la cour de récréation principalement, mais aussi dans le quotidien d’Esther, que ce soit avec sa famille ou ses ami(e)s. Et c’est un thème avec lequel j’ai vraiment du mal et qui malheureusement ne me fait pas rire. Alors bien entendu, ces bandes dessinées peuvent se lire à deux niveaux, et si on se contente du niveau littéral, on rira très certainement. Pour ma part, ça ne fonctionne pas car je n’arrive pas à rester détachée de ce que je lis ou vois… Ce qui fait que Les Cahiers d’Esther n’est clairement pas un titre pour moi. Par ailleurs, Esther est elle-même cruelle avec ses proches parfois, ce qui fait que je n’ai pas su m’attacher à elle.

En revanche je ne peux que souligner le réalisme qui se dégage de chaque planche, on sent que Riad Sattouf est attentif à la jeune fille qui lui raconte son quotidien, ses pensées, ses rêves et sait mettre en avant des histoires de cours de récré pour qu’elles soient accessibles à tout âge, n’hésitant pas à traduire le langage « jeune » ou à expliquer qui sont les stars de nos chères têtes blondes. Il montre les travers de l’enfance d’aujourd’hui, les problèmes d’éducation et ceux qui en découlent.

Je ne tenais pas particulièrement à faire lire cette BD à mes filles, mais Gabrielle a tout de même voulu essayé. Elle n’aura au final pas dépassé les trois premières planches. Elle a eu du mal avec le langage et n’a pas accroché aux historiettes de cette jeune héroïne de son âge.

 

Je m’appelle Esther et j’ai 10 ans. J’ai raconté 52 histoires vraies extrêmement intéressantes sur moi (ma famille, mes amis, ma vie, etc) à Riad Sattouf et il en a fait ce livre très réaliste avec des gros mots (merde – con – putain) parce qu’on parle comme ça nous les jeunes.

roman

Le Trône de Fer – L’intégrale, tome 2

Song of Ice and Fire, book 2 : A clash of Kings

 

Auteur: G.R.R. Martin

Traducteur: Jean Sola

Éditeur: J’ai Lu

Pages: 959

 

Près d’une année et demi sépare ma lecture du premier volume de cette deuxième Intégrale. Fan de la série TV, je me devais de découvrir ces romans mais force m’est de constatée que leur épaisseur était un frein, même si c’est surtout la densité du récit qui m’effrayait. J’ai donc préféré attendre d’être réellement prête avant de me lancer dans ce volume que j’ai finalement lu en une dizaine de jours. J’attends la livraison du tome 3 pour poursuivre ma découverte de l’univers créé par George R.R. Martin.

Faire un résumé n’est pas aisé tant il se passe de choses au fil des pages; beaucoup se recoupent pour amener les personnages et le lecteur à vivre des événements majeurs qui ont des retombés énormes sur l’ensemble des Sept Royaumes. En effet, si au départ la Capitale n’est que le lieu où siègent le Roi et ses conseillers, conseillers qui cherchent à s’aider eux-même bien plus souvent qu’ils n’aident le royaume, elle est vouée à devenir le cœur d’une guerre opposant Joffrey à Stannis Baratheon, chacun se revendiquant véritable souverain de Westeros. De même, si Winterfell est et reste le cœur du Nord, lorsqu’elle est prise pour cible, le fragile équilibre qui maintenait un semblant de paix dans cette partie du pays s’en trouve réduit à néant. Le jeu des trônes prend toute sa signification dans la confiance qu’on ne peut accorder à ses amis, pas plus qu’à ses ennemis. Peu à peu, chacun veut le pouvoir pour soit, sa famille et finit par trahir la maison à laquelle il était lié par un serment d’allégeance.

Arya, Bran, Catelyne, Daenarys, Davos, Jon, Sansa, Theon, Tyrion sont les héros qui donnent leur nom aux chapitres, mais autour d’eux, bien d’autres gravitent et viennent complexifier les relations entre les personnages et les différentes maisons. Les intrigues politiques prennent beaucoup de place et s’étalent sur l’ensemble de Westeros mais peu à peu, la magie s’installe au nord et au delà du mur autour de Bran et Jon: géants, zomans (change-peaux), morts qui marchent… Les fondations de l’histoire sont en place.

George R.R. Martin entraîne son lecteur dans son univers fantastique fait de batailles de pouvoirs politiques et magiques au travers d’un récit d’une densité et d’une complexité parfaitement maîtrisées. L’écriture est très visuelle et permet au lecteur de vivre les différents événements avec précision. Les détails sont légions et sont autant d’informations sur les lieux, les personnages ou les situations décrits. Si la série TV a su retranscrire cet univers aussi précisément c’est sans aucun doute grâce aux livres; pourtant certaines scènes sont différentes et apportent donc un regard intéressant et novateur. J’avoue que l’action autour de Theon m’intrigue, de même pour Daenarys. Si les divergences ne sont pas forcément énormes, je pense cependant qu’elles vont faire une différence rapidement sur l’évolution de l’histoire de ces deux personnages. Et j’ai hâte de découvrir tout ça!

Le royaume des Sept Couronnes est sur le point de connaître son plus terrible hiver: par-delà le Mur qui garde sa frontière nord, une armée de ténèbres se lève, menaçant de tout détruire sur son passage. Mais il en faut plus pour refroidir les ardeurs des rois, des reines, des chevaliers et des renégats qui se disputent le trône de fer. Tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus retors, s’en sortiront indemnes…