Adaptant le magnifique roman éponyme de Jacqueline Kelly (ma critique: ici), ce premier volume de Calpurnia se veut une sélection de chapitres choisis pour illustrer la personnalité de la jeune fille et l’univers dans lequel elle évolue.
Cette adaptation de Daphné Collignon est par ailleurs un ouvrage illustré de qualité dont les planches de bande dessinée sont ponctuées de quelques pages « carnet » sur lesquelles sont consignées les observations et les recherches de Calpurnia. Ce format rappelle les Carnets de Cerise. On retrouve tous les ingrédients qui font du roman une merveille et le dessin tout en rondeurs de Daphné Collignon illumine l’histoire en toute simplicité et harmonie. J’avoue avoir eu un peu de mal avec le dessin au premier abord mais finalement je trouve qu’il convient parfaitement à l’univers. Les planches aux couleurs sépia donnent un côté rétro à l’ensemble, cadrant parfaitement avec l’époque du récit.
De leur côté, mes filles ont pris beaucoup de plaisir à redécouvrir ce récit qu’elles adorent sous un autre format, plus accessible et qui peut être lu (et relu) rapidement. Si ce condensé de chapitres a séduit Juliette, Gabrielle aurait préféré que le roman soit adapté dans son intégralité, notamment pour les pages « carnet » mais aussi pour le plaisir de la lecture et la richesse du récit qu’elle aurait aimé suivre en images.
Ce n’est pas un coup de cœur mais presque et nous attendons la suite avec impatience.
« Qu’est-ce qu’un naturaliste exactement? Je ne sais pas très bien, mais j’avais décidé de passer l’été à en devenir une. Si ça consistait à regarder ce qu’il y a autour de soi, je pouvais y arriver. C’est comme ça que j’ai commencé à voir des choses que je n’avais jamais remarquées auparavant. »
Les sorcières ont toujours été victimes de préjugés: jeteuses de sort, dévoreuses d’enfants… elles sont pourtant inoffensives et végétarienne aux dires de Marianne Renoir. Alors certes, leur hygiène est plus que douteuse, leurs origines peuvent attiser les craintes, mais en vérité elles ne feraient pas de mal à une mouche (elles en côtoient d’ailleurs énormément). Les sorcières sont par ailleurs extrêmement intelligente et excellent notamment en mathématiques (et des maths on en vit dans ce livre) et en langues. Autant garder leurs distances avec la race humaine… sauf que ces derniers ont tellement perturbé le climat que la montée des eaux a fini par engloutir l’île des sorcières.
Devenues réfugiées climatiques, elles choisissent Paris pour ses îlots, s’installent sur les toits et partagent leur quotidien avec les humains qui les classent parmi les espèces nuisibles au même titre que les rats, les pigeons et les cafards. La curiosité de Kaï, la plus jeune, la plus belle et la plus intelligente des sorcières la conduit vers une rencontre qui va remettre en questions son mode de vie et ses croyances. Marie-Astrid Caramel de Bellegarde, sosie humain de la jeune sorcière, se prépare elle aussi à vivre une aventure incroyable et à découvrir si les sorcières sont si nuisibles que les adultes le prétendent.
Le murmure des sorcières est un récit drôle et riche au cours duquel Marianne Renoir accuse les hommes pour leur absence d’objectivité, leur peur de la différence, leur facilité à avoir recours aux préjugés et pour leur inaction écologique. Prenant partie pour les sorcières, elle livre, l’air de rien, un texte engagé en faveur de la nature et des animaux. Mais si Le murmure des Sorcières nous a complètement séduites, mes filles et moi-même, c’est pour son originalité, l’humour omniprésent et les petites leçons de maths et de français très pertinentes glissées ça et là. Le message de tolérance en fait un roman idéal pour les jeunes lecteurs qui ne manqueront pas d’y retrouver des situations qu’ils connaissent.
Vous le saviez, vous, que les sorcières étaient végétariennes? Qu’elles étaient très savantes, en langues et en mathématiques? Qu’elles descendaient en droite ligne des dragons du Komodo? Qu’elles portaient des noms de trois lettres? Qu’elles venaient d’une île du Pacifique engloutie par la montée des eaux? Que c’est pour cela qu’elles s’étaient réfugiées sur les toits de Paris? Que la plus jeune d’entre elles s’appelait Kaï? Et qu’il était tout à fait possible de la confondre avec Marie-Astrid Caramel de Bellegarde, qui de toute sa vie n’avait connu que les beaux quartiers? Non? Eh bien, il est grand temps que vous l’appreniez.
Lu à voix haute (puis relu plusieurs fois par chacune des filles)
Nous sommes ici en présence d’un roman jeunesse très court, moins de cinquante pages, mais de grande qualité. Outre la richesse textuelle, le récit d’Audren fait passer son message avec pertinence et intelligence en alliant une histoire drôle et pleine d’aventures à une réflexion philosophique judicieuse sur la liberté et le libre-arbitre. Mais La petite épopée des pions est aussi une aventure qui pousse à quitter le confort rassurant et sécurisant des limites d’un monde que l’on connait, qui pousse à partir à l’aventure pour s’émanciper en repoussant les limites de notre liberté.
Mes filles (9 ans 8 mois) ont adoré cette histoire de pions qui s’appellent tous Sacha, sont tous identiques mais en même temps si différents; elles ont pris un plaisir fou à suivre l’aventure de Sachalluciné, petit pion téméraire qui ose prendre ce qui lui revient de droit: sa liberté. De mon côté j’ai aimé la construction narrative et l’intelligence du récit. Nous soulignerons également la richesse des illustrations noires et blanches de Cédric Philippe qui ponctuent le récit et le remplacent même complètement lors du voyage de Sacha, donnant sens à ce voyage débordant de liberté.
C’est un gros coup de cœur que je vous invite à découvrir au plus vite. Et si vous avez des doutes, vous pouvez aussi lire la critique du blog l’île aux trésors.
Sacha habite dan un beau coffre en bois de rose, en compagnie d’autres Sacha noirs et blancs. Parfois, La Main lui fait prendre l’air en le déplaçant sur un damier, puis elle le range soigneusement. Sacha, comme tous les Sacha, sait qu’il doit respecter la règle du jeu: obéir sur sa case. Il y a bien le Géant-Monde ailleurs, plus loin, mais cela voudrait dire s’aventurer et probablement mourir et, surtout, abandonner le meilleur des mondes. Un jour, pourtant, Sacha décide de tout quitter. Lui, il a envie d’imprévu et de sentir le vent de la liberté sur son bois. Décidément, il est bizarre, avec son minuscule défaut sur la tranche, disent les autres Sacha. Ce qu’ils ne savent pas encore, c’est que Sacha est un héros prêt à aller au bout de ses rêves. Justement, une drôle de choses totalement inattendue, carrément inimaginable, est en train de se produire…
Février touche à sa fin et je n’ai pas pris le temps de faire le bilan de nos sorties de janvier. J’ai manqué de temps et courage il faut bien l’avouer. Courir à droite à gauche c’est assez fatiguant surtout quand il faut aussi gérer le quotidien et l’instruction de deux petites demoiselles pas toujours volontaires.
Cancre-là!
Spectacle de magie, d’illusion fascinant. Jeux de mots et mise en scène amusantes. L’artiste propose un spectacle basé sur l’importance de la confiance pour être heureux et réussir à tracer son chemin. Tout ce qui rime avec programme est à bannir de notre quotidien car ils tentent de nous formater sur un modèle unique et commun. Mais l’homme n’est pas une machine, il n’a pas besoin de programme pour s’épanouir et faire de sa vie ce dont il rêve ! Très pertinent et tellement en accord avec notre philosophie de vie. Bravo ! Par ailleurs les tours (cartes, rubik’s cube etc.) étaient incroyables et surprenants. Nous avons passé un super moment. Notre seul regret fut que ce soit si court (45 minutes).
Dialogue avec les Anges
Dans le cadre de l’exposition « Dialogue avec les Anges » de Timothy Archer, la maison folie Hospice d’Havré (Tourcoing) propose divers ateliers et visites thématiques pour les familles. Nous avons participé à un jeu de piste « Sur les Traces de la nonne inconnue ». Huit questions nous entraînent au cœur de l’exposition en quête de réponses qui poussent les enfants à questionner les œuvres, à l’interprétation, à la compréhension. L’objectif est de récupérer des indices (sous forme de lettres) qui assemblées donneront le positionnement du tombeau de la nonne inconnue : la CHAPELLE. Cet exercice amuse beaucoup les filles et permet une découverte ludique de l’exposition.
Formation aux Premiers Secours
Expérience enrichissante et instructive qui permet aux enfants d’appréhender les gestes d’urgence pour aider son prochain ou soi-même. Les filles sont revenues enchantées de leur séance de 2h où elles ont beaucoup appris au travers de jeux de rôle et de questionnement. Elles ont commencé à compiler ce qu’elles ont appris sur une feuille qu’il faudra compléter au fur et à mesure que les anecdotes leur reviendront. Je n’ai pas participer à cette formation, c’était un groupe pour les enfants et les filles étant maintenant assez à l’aise avec l’idée que je les laisse, se sentaient toutes investies d’une mission. Par ailleurs, elles ont pu constater que c’est bien de faire des animations sans moi comme ça elles ont des tas de choses à me raconter ensuite et ça fait travailleur leur mémoire.
De l’Os au Squelette
Nous avons vécu notre deuxième atelier au Musée d’Histoire Naturelle de Lille. Certainement pas la visite la plus agréable que nous aurons vécu ici mais qui reste de qualité malgré tout… plus pour ses ateliers que pour la visite sans doute. Si la visite consistait principalement à établir des liens entre tous les squelettes, elle visait aussi à en définir l’utilité pour les individus. Les enfants connaissaient beaucoup de choses et n’en auront donc appris qu’assez peu. Par ailleurs, la visite a largement dépassé l’heure prévue et bon nombre d’enfants décrochaient (les plus jeunes surtout)… et en plus cela a empiété sur le temps des ateliers. Dommage car les enfants ont beaucoup apprécié cette partie-là où ils ont pu manipuler et observer au travers de trois mini-ateliers intelligents et cohérents : tri d’ossements humains/non humains – association de squelette à un nom d’animal (avec auto-correction) – savoir retrouver des os identiques chez différents espèces.
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Regards Sauvages
Au fil de notre visite pédagogique, nous avons pu observer de magnifiques photographies représentants des félins, des primates mais aussi des éléphants… Tous ces portraits sont magnifiques et regorgent d’intensité lorsqu’on se laisse happer par la profondeur du regard de chacun de ces sublimes animaux.
Concert symphonique « Nouveau Monde »
Spectacle inclus dans « Mouvaux en Concert », le Nouveau Monde est un concert classique auquel Gabrielle accédait gratuitement dans le cadre de sa formation musicale. Bien qu’un peu long pour elle – c’est la première fois qu’elle assiste à un concert de deux heures – elle a pourtant fort apprécié ce moment. Nous avons eu toutes les deux un énorme coup de cœur pour le Concerto pour violoncelle et orchestre de Dvorak et le solo de violoncelle interprété par le jeune Aurélien Pascale, artiste incroyablement talentueux. Après l’entracte, l’orchestre jouait le Nouveau Monde de Dvorak, symphonie ultra célèbre dont Gabrielle a particulièrement apprécié le quatrième mouvement. C’était un moment fort agréable !
Vert Bitume
Exposition sur le thème de la nature en ville proposée par le Colysée de Lambersart. La salle du rez-de-chaussée propose divers jeux et activités, dans lesquels l’enfant est amené à réfléchir sur la biodiversité, le rôle de l’abeille et la sauvegarde des espèces animales et végétales. A l’étage, la première pièce ne nous a pas été autorisé car une classe occupait l’espace de jeux, espace de grande table au sol accueillant des blocs de bois que les enfants utilisent pour créer une ville avec pour seule consigne de donner place et vie à la nature. Dans la salle voisine on découvre des insectes et des oiseaux qu’on trouve en ville, une façon de connaître et protéger des espèces que l’on croise tous les jours ; mais également une façon de sensibiliser le public à l’observation et de participer à la consignation d’informations visant à protéger les espèces.
Tell me an… historia par favor ¡
Ce rendez-vous incontournable proposée à la médiathèque remporte toujours un franc succès auprès des filles. Cette fois-ci le thème était « les contes » et outre la lecture d’album, ceux sont les décors qui ont remporté un succès énorme. D’autant qu’après la séance de lectures en anglais et espagnol, les deux animatrices se sont tenus à disposition des enfants pour répondre à leurs questions concernant la réalisation des jeux et autres éléments du décor. Les filles ont par ailleurs eu la chance de pouvoir toucher et de s’essayer au matériel en racontant une histoire de leur invention.
Atelier « jardinières murales en palettes »
Proposé par le théâtre Le Grand Bleu en partenariat avec le Techshop de Lille (ateliers Leroy Merlin), cette atelier visait à faire découvrir le recyclage de palette pour créer des jardinières murales. Proposé en lien avec un spectacle, dont je parle en dessous, je n’y suis allée qu’avec Juliette car il était compliqué pour moi de participer avec deux enfants (fonctionnement en binôme idéal). Juliette, passionnée par le travail du bois, a donc fabriqué une jardinière murale en quasi autonomie. Elle a utilisé des outils différents de ceux proposés à l’atelier ébénisterie auquel elle participe: une scie sauteuse, une ponceuse circulaire, et d’autres plus connus comme la viseuse électrique. Elle était ravie et le résultat est très satisfaisant. Nous avons désormais une méthode en tête pour renouveler l’exercice à la maison 😉
Mad Grass
Ou comment réinventer le monde grâce à la folie du végétal. Trois guérilleros fondent la « Société secrète des herbes folles », une étrange organisation, poétique et pacifiste, qui milite pour la réhabilitation du vivant, la libération des graines, la végétalisation des villes. Sur les décombres d’une capitale effondrée, Mad Grass défend l’utopie d’une vie en vert dans un univers de pensées sauvages et de métamorphoses jardinières. Au plateau, des expériences plastiques, musicales, vidéo et chorégraphiques donnent peu à peu naissance à une forme hybride. Les corps des acteurs fusionnent avec les végétaux, la matière vivante colonise bientôt tout l’espace, pied de nez aux images aseptisées qui envahissent nos écrans. Le chaos règne, pour le plus grand bien de la sauge, des nénuphars ou des champignons. Ici, le beau surgit du burlesque, la poésie naît d’un grain de folie.
Huck Finn
Autre spectacle, autre genre. Cette fois c’est avec Gabrielle que nous avons vu un spectacle de marionnettes musical absolument merveilleux. Reprenant le récit de Mark Twain, ce boat-movie est un enchantement pour les yeux et les oreilles et nous transporte sur les rives du Mississippi en quête de liberté. Gros coup de cœur! Gabrielle a rit aux éclats, dansé sur son fauteuil, a été bouleversé parfois… et ça lui a bien donné envie de découvrir le roman.
Atelier Modelage & Argile
Un atelier auquel seule Juliette a participer, pour son plaisir de patouiller et bidouiller. Elle a appris deux techniques différentes pour réaliser un pot, une technique de modelage et une autre utilisant le colombin. Elle est revenue enchantée de cette découverte, deux réalisations entre les mains.
A quoi ça sert un livre?
Enfin, pour finir le mois de janvier, nous étions à nouveau au Grand Bleu, dans la petite salle et son cadre plus intimiste. Nous devions venir avec un livre, pas n’importe lequel, Le livre, celui que l’on sauverait s’il ne fallait en sauver qu’un, celui qui nous ressemble, qui nous a transformé. Ces livres deviennent matière première de la représentation, ils en sont les acteurs, le texte. La simplicité de la mise en scène et le minimalisme des décors permettent la mise en valeur de l’objet livre et son rôle dans notre vie, enfin ses rôles plutôt car il apporte tellement. Porteur d’émotion, de rêve, d’espoir, le livre est indispensable et ne peux être remplacer.
Janvier a aussi été ponctué d’une semaine de vacances à la montagne. Des vacances qui ont permis aux filles de découvrir le ski, entre deux descentes de luges, des randonnées hivernales et quelques douceurs prises au coin du feu.
Un caillou dans la poche c’est l’histoire de Tino, un gamin atypique qui vit sur l’île de Sein (Bretagne) avec 215 autres habitants. Chaque jour il croise les mêmes personnes en salopette, il va à l’école avec les cinq mêmes enfants, et discute avec les mêmes mouettes. Il s’ennuie un peu mais passe le temps en s’inventant des jeux qui lui permettent de découvrir le monde: observation de la nature, mesure de l’île sous tous ses angles… il s’initie à la cartographie et aux sciences. Mais Tino rêve de plus sans vraiment savoir vraiment « plus quoi » et c’est l’arrivée d’une classe, venue du continent, qui va lui permettre de partir à l’aventure. En effet, il rencontre une fillette de son âge, Antonia, pas vraiment comme lui mais pas comme les autres non plus. Chacun dans sa forme atypique va donner sens à la vie de l’autre.
Marie Chartres signe un petit roman jeunesse tout en délicatesse et en finesse où deux enfants rêvent un monde qui leur correspond et lui donnent vie au travers du regard de l’autre. Véritable ode à la nature, ses deux jeunes héros nous entraînent dans une journée mémorable pleine d’aventures, de découvertes et de poésie. Les illustrations de Jean-Luc Englebert complètent le texte en toute simplicité et le dynamisent harmonieusement. Un caillou dans la poche est un joli roman qui met en valeur les enfants atypiques qui ont, comme tout le monde, besoin d’un coup de pouce pour trouver leur place dans le monde et qui rappelle que la véritable aventure se trouve juste sous nos pieds.
Un caillou. L’île où vit Tino n’est pas beaucoup plus grande qu’un caillou. La plupart de ses 216 habitants sont vieux et jamais rien de se passe. Tino rêve qu’un jour quelque chose vienne de la mer, comme une baleine ou un chercheur d’or. Ou bien qu’il découvre un caribou au milieu des fougères. Mais le bateau n’amène qu’une classe venue visiter l’île. Tino ne sait pas encore qu’il va faire la rencontre la plus extraordinaire de sa vie.
Papa-Longues-Jambes est un roman épistolaire dans lequel on découvre Judy au travers des lettres qu’elle adresse à son bienfaiteur; cet homme, qui souhaite rester anonyme, l’envoie à l’université pour en faire un auteur et souhaite qu’elle lui écrive pour constater de ses progrès au travers de sa correspondance. Ayant grandi dans un orphelinat, lieu austère et dépourvu de sentiments, la jeune fille nous apparaît immédiatement heureuse, épanouie et avide de connaissances. Elle se rend rapidement compte du décalage avec ses camarades et tente de combler ses lacunes en lisant le plus possible, elle déborde d’enthousiasme et c’est un plaisir de la suivre.
L’histoire de déroule sur quatre années qui nous permettent de voir l’évolution de Judy, sa transformation en jeune femme mais également ses idées, ses valeurs qui s’affirment au gré de ses rencontres et du temps passé à l’université avec des jeunes filles d’horizons divers et à côtoyer des familles si différentes les unes des autres et de l’orphelinat.
Bien qu’il fasse parti des classiques de la littérature jeunesse, je n’avais jamais lu Papa-Longues-Jambes que je connaissais par son adaptation en animation. Lu à voix haute à mes filles, ce fut une lecture coup de cœur, une découverte que nous avons pris plaisir à partager, à commenter, à décortiquer ensemble. Plus qu’un roman épistolaire, c’est une belle histoire de vie, d’amour et d’amitié dans laquelle l’auteur tente de glisser ça et là un petit message sur la condition des femmes. Mais il est dommage qu’elle n’aille pas plus loin, nous laissant finalement voir que, au même titre que les autres jeunes filles Judy, malgré ses beaux discours, n’est pas si différentes, elle rêve de jolie toilettes, de romance et d’un mariage heureux dans lequel il n’est nullement dit qu’elle laisserait de la place à une carrière d’auteur. Mais après tout… Papa-Longues-Jambes n’en reste pas moins un très beau roman jeunesse.
« Un bienfaiteur, qui désire rester anonyme, offre de t’envoyer à l’université. En échange, tu lui écriras chaque mois une lettre donnant des détails sur ta vie là-bas. » Pour Judy Abbott, jeune orpheline élevée dans un foyer fort ennuyeux, la proposition est aussi surprenante qu’inespérée. Elle accepte de bonne grâce de se plier aux exigences de son mystérieux tuteur, auquel elle a donné le surnom affectueux de Papa-Longues-Jambes.
Nous avons compléter notre lecture par le visionnage du film de Jean Negulesco (1955) avec Fred Astaire et Leslie Caron. Bien qu’il s’agisse d’une adaptation très libre, nous avons pris plaisir à la découvrir et j’avoue que l’accent de Leslie Caron ne m’a pas laissé indifférente 😀
Les mystères de l’eau est un petit livre de vulgarisation scientifique qui prend la forme d’un roman au cours duquel le lecteur est invité à suivre, Naïa, une collégienne de douze ans, qui prépare un exposé sur « l’eau ». Au départ peu inspirée par ce sujet imposé, Naïa se lance pourtant en quête de réponses et prend peu à peu conscience de l’importance de l’eau. Bien entendu, nous avons tous conscience de son importance mais, Blaise Hofmann réussit à rendre les choses plus claires et limpides grâce à la forme du récit et à la richesse du contenu.
En effet, alors qu’elle remonte la Chamberonne, rivière du canton de Vaud (Suisse), Naïa rencontre un étudiant puis un professeur qui lui posent des questions et attisent sa curiosité en bousculant parfois ses croyances. Ces rencontres la poussent vers l’Université de Lausanne où de nouvelles rencontres vont lui permettre de découvrir l’eau sous divers angles tels que la géographie, la théologie ou encore la philosophie. Toutes ses notions soulèvent l’importance de l’eau, son intemporalité sans omettre de souligner l’inégalité de sa répartition à l’échelle mondiale.
Lu à voix haute à mes filles (9 ans 1/2) qui ont particulièrement aimé la dynamique du texte, ponctué de cases « bande dessinée » et des jolies illustrations de Rémi Farnos. Ce petit roman se lit très rapidement et apporte son lot d’informations considérables qui ne manqueront pas de susciter la curiosité et d’encourager les plus curieux à compléter les informations reçues par des recherches supplémentaires.
L’eau n’est pas un bien, c’est un lien. C’est aussi un droit humain depuis 2010. La jeune Nara décide de remonter le cours de sa rivière, prenant au mot te Prix Nobel de chimie Jacques Dubochet : « Il y a deux types de poissons. Les morts qui suivent te courant. Et les vivants qui vont à contre-courant. » Le hasard la fera traverser le campus d’une université et rencontrer un professeur de biologie, un de géographie, un de théologie, un de philosophie et un de psychologie. Malgré tous nos efforts et ta science, l’étendue bleue qui recouvre tes deux-tiers de notre planète reste… un mystère.