Auteur: Malika Ferdjoukh
Éditeur: L’école des loisirs
Collection: Médium
Pages: 192
Lu à deux voix avec Gabrielle 9 ans 1/2.
Hortense Verdelaine est la quatrième sœur de la fratrie. Coincée entre Bettina et Enid, Hortense n’est pas encore tout à fait une adolescente mais n’est plus vraiment une enfant. Sa sensibilité n’a d’égal que sa timidité et, c’est encouragée par son professeur de français, et poussée par Muguette, sa nouvelle voisine, qu’elle va suivre des cours de théâtre qui vont lui permettre de s’élever, de s’épanouir, de briller et de trouver sa place dans une fratrie dans laquelle elle se sent parfois à l’étroit.
Hortense est l’une des sœurs Verdelaine que j’apprécie le plus, et pourtant le livre qui lui est consacré est l’un de ceux que j’aime le moins. Pourquoi? Parce que le récit donne trop de place à Bettina, personnage antipathique au possible, préparant le volume suivant probablement… Et je trouve dommage de passer autant de temps avec un personnage qui n’a absolument aucun autre point commun avec l’héroïne du roman que d’appartenir à la même famille. Alors bien sûr, Malika Ferdjoukh nous montre la sensibilité de cette sœur au mauvais caractère et à la méchanceté facile, comme pour nous dire que la sensibilité peut prendre toutes les formes mais je trouve dommage que ce soit au détriment du temps passé en compagnie d’Hortense.
De son côté, Gabrielle, a aimé découvrir Hortense de qui elle s’est de suite sentie très proche mais a aussi regretté que Bettina prenne autant de place.
Ce roman marque la fin de nos temps de lectures à deux voix, Gabrielle lisant suffisamment seule et n’ayant plus de crainte par rapport à l’épaisseur d’un volume. Peut-être nous retrouverons nous dans une lecture à l’occasion mais ce ne sera désormais plus un exercice régulier.
Hortense, sur SA falaise, tient SON journal intime.
Elle y raconte combien c’est dur d’être 1 sur 5, une parmi la multitude, surtout quand cette multitude est composée de :
– Charlie qui veut tout réparer à la Vill’Hervé et regarder à la dépense au lieu d’épouser Basile le docteur, de vivre à ses crochets et de fêter Noël au foie gras.
– Geneviève qui ment alors qu’elle ne ment jamais.
– Bettina qui est odieuse avec les êtres les plus sensibles de l’univers, à savoir : elle, Hortense, et Merlin Gillespie, le livreur magicien de Nanouk Surgelés, très, très laid à l’extérieur, mais si, si beau à l’intérieur.
– Et Enid qui a des conversations à bâtons rompus avec son ami Gnome de la Chasse d’eau.
Hortense se demande ce qu’elle va devenir. Architecte de monuments éternels ? Zuleika Lester, du feuilleton Cooper Lane ? Chirurgienne de maladies incurables ? Et si c’était comédienne ? Une idée folle, complètement Saint-Pierre-et-Miquelon, comme dirait Muguette, la locataire malade de la maison voisine.
Hortense sait que pour devenir comédienne, il faut une présence, une voix, de la mémoire, mais surtout de l’entraînement. Alors elle referme SON journal, elle quitte SA falaise, et elle fonce.
Fin de la lecture à deux voix… De notre côté, nous expérimentons ce format de lecture commune (avec Hugo) sur ton conseil, c’est chouette ! Je vois au passage que vous avez commencé Jefferson, j’espère qu’il vous plaît autant qu’à nous…
Oui, Gabrielle avait envie d’arrêter depuis un moment, elle avait envie de voler de ses propres ailes dans la découverte de la littérature. C’était devenu difficile! Vu tout ce qu’elle lit chaque semaine je me suis dit que je pouvais la laisser tranquille. Mais je continue avec Juliette qui adore ces temps-là.
Nous n’avons lu qu’un chapitre de Jefferson, c’est peut-être un peu tôt pour donner un avis mais j’aime déjà beaucoup l’écriture… en même temps chez Mourlevat ce n’est pas surprenant 😀