Auteur: Malika Ferdjoukh
Éditeur: L’école des loisirs
Collection: Médium
Pages: 139
Enid est le premier volume de la quadrilogie Quatre sœurs – qui sont en fait cinq – mais Enid est aussi la plus jeune de la fratrie Verdelaine. A tout juste neuf ans, elle est une enfant vive qui adore les animaux. Si elle aime se faire chouchouter par les aînées, elle n’en reste pas moins la petite dernière qui aime aussi taquiner ses sœurs. Mais Enid est aussi très courageuse lorsqu’il est question de sauver Swift, la chauve-souris; elle n’hésite pas à braver la tempête ou à aller à la rencontre d’un fantôme qui fait entendre son hurlement toutes les nuits…
S’il s’agit d’une relecture pour moi, c’est une première lecture pour Gabrielle; j’ai pris grand plaisir à lire ce titre avec elle, à partager la découverte du quotidien des sœurs Verdelaine et de leurs amis proches, un univers très féminin qui en aborde quelques thématiques avec simplicité mais sans en faire le cœur de l’histoire. Le récit reste encré dans le quotidien mais revêt un petit côté fantastique qui vient pimenter le récit.
L’écriture de Malika Ferdjoukh est si agréable, son récit si réaliste qu’une fois entrées dans la grande bâtisse familiale, on se sent un peu chez soi et on a envie de s’installer confortablement pour rire et pleurer avec les sœurs Verdelaine, partager un peu de leur vie, de leur amitié mais aussi de leur chagrin et de leur fardeau.
Lu à deux voix avec Gabrielle 9 ans 1/2.
Enid doit faire dix-sept pas de l’abribus jusqu’à l’impasse de l’Atlantique qui mène à sa maison, la Vill’Hervé. Un de moins que l’automne dernier. La preuve que ses jambes allongent, donc qu’elle a grandi. N’empêche qu’elle est toujours la plus petite des cinq sœurs Verdelaine. Personne ne la croit quand elle dit qu’elle a entendu un fantôme hurler dans le parc et faire de la musique. Ni Charlie, trop occupée à réparer Madame Chaudière pour l’hiver et à arrêter de fumer pour faire des économies. Ni Bettina et ses copines Denise et Béhotéguy, dites DBB (la Division Bête et Bouchée), concentrées sur leur nombril. Ni Geneviève, mobilisée par son propre secret très difficile à préserver. Ni Hortense, plongée dans la rédaction de son journal intime. Ni Tante Lucrère qui n’écoute qu’Engelbert Humperdinck, son crooner préféré. Ses parents la croiraient peut-être, mais ils sont morts depuis dix-neuf mois et vingt-deux jours. Swift, sa chauve-souris, l’écouterait sûrement, mais elle a disparu dans la tempête, la nuit où le vieux sycomore du parc s’est mis à faire le poirier au fond du puits. Il faut qu’Enid se résigne: « Convaincre les grands, c’est comme vouloir qu’un chewing-gum mâchouillé une heure conserve son goût du début. »
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