A Voyage to Brobdingnag
Illustrateur: Grandville
Éditeur: L’école des loisirs
Collection: Les classiques abrégés
Pages: 121
Lu à 2 Voix avec Juliette (9 ans 3 mois)
La première fois que j’ai lu cet abrégé, je devais être en 6é ou en 5é. Je me souviens avoir vraiment aimé ce voyage incroyable. C’était vraiment la grande aventure à mes yeux que d’arriver dans un pays inconnu où des hommes hauts comme des églises vivaient de manière assez semblable à la notre. J’étais assez impatiente de le relire et lorsque Juliette a proposé qu’on le fasse ensemble, j’étais vraiment ravie… cela n’aura hélas pas duré bien longtemps.
Est-ce le récit en lui-même ou est-ce le fait que ma petite demoiselle aie eu du mal à le lire qui en ont fait une si douloureuse expérience? Je ne saurai dire. Sans doute un peu des deux… Mais peut-être est-ce aussi lié au choix des chapitres. C’est sans doute un tout… Les longues descriptions, les chapitres détaillant les mœurs, la politique, le rapport à la religion sont autant de passages qui viennent alourdir le récit; ils rendent presque insignifiant le quotidien que doit supporter Gulliver, exploité, moqué, voir torturé. Si on peut tout à fait comprendre l’intérêt de comparer deux modes de vie différents et pourtant si proches, je ne pense pas que le jeune lecteur puisse trouver amusant de lire l’utilité qu’ont les hommes des armes à feu ou pourquoi ils font la guerre quitte à appauvrir leur pays, leur patrie ou encore comment sont gérées les cultures. J’ai cependant trouvé intéressant le fait que Gulliver soit exploité par les géants comme les hommes exploitent les animaux, forcé de faire des tours ou des démonstrations sans autre utilité que d’amuser la galerie… Une façon de montrer que tous les peuples se ressemblent.
Par ailleurs, le vocabulaire employé est certes d’excellente qualité mais trop de mots ne sont plus employés aujourd’hui et je doute que beaucoup de jeunes lecteurs puissent pleinement saisir la richesse du langage utilisé par l’auteur. D’ailleurs après en avoir discuté avec ma fille, il apparaît clairement qu’au bout d’un moment, elle trouvait tellement de mots inconnus qu’elle n’osait plus me poser de question de peur de ne jamais finir ce livre. Au final, elle n’a pas compris grand chose à ce qu’elle lisait et je me suis beaucoup ennuyée à tenter de sauver le reste.
Je reste donc déçue de cette petite lecture d’un classique abrégé tant pour la forme que pour le fond.
Il va me falloir penser à quelques lectures légères pour réconcilier Juliette avec la lecture.
Etre le plus petit, être le plus faible, mais tellement petit et tellement faible que toute lutte serait dérisoire, c’est la situation de Gulliver à Brobdingnag, le pays des géants. Du coup, pur survivre il doit plaire: il est donc inventif et gracieux. Tout son savoir lui est nécessaire pour échapper aux dangers qui quotidiennement menacent son bien-être. Les actes et sentiments des géants nous font d’autant plus rire que l’angle de vue est insolite. Insolite mais pas trop déformants et au fil des pages nous nous apercevons que ces géants nous ressemblent vraiment beaucoup.