Mois : octobre 2016
La fille qui n’aimait pas les fins
Auteurs: Yaël Hassan & Matt7ieu Radenac
Éditeur: Syros
Collection: tempo
Pages: 218
Quatrième de couverture:
Maya est une amoureuse des livres. Elle en a déjà cente trente-quatre! Sa mère, qui ne peut pas lui acheter tous les livres de la terre, l’inscrit contre son gré à la bibliothèque. Dans ce lieu paisible et studieux, Maya va faire la rencontre d’un vieux monsieur plein de fantaisie, qui l’intrigue beaucoup et dont elle se sent proche. Qui est réellement le mystérieux Manuelo? La plus belle des surprises est au bout de l’histoire…
Ce que j’en pense:
Maya a treize ans et a une passion dévorante pour les livres. Passion qu’elle tient de son père, mort quelques années plus tôt. Sa mère n’arrivant plus à suivre sur l’acquisition de nouveaux ouvrages, elle inscrit Maya a la bibliothèque du quartier. Décision qui ne plait pas beaucoup à la jeune fille qui n’aime pas emprunter les livres. Maya ne lit pas les fins, elle place un marque-page à l’endroit où elle sent que la tournure des événements conduisent à la fin et le range. Pourtant dès le jour de son inscription, elle va rencontre un vieil homme, habitué du lieu, Manuelo, avec qui elle va rapidement tisser un lien d’amitié. Mais qui est donc ce mystérieux vieil homme?
La fille qui n’aimait pas les fins est né de l’association de deux auteurs, Yaël Hassan qu’on ne présente plus, et Matthieu Radenac, jeune auteur, illustrateur, également professeur de mathématiques. Ils livrent un texte à deux voix, celle de Maya et de celle de Manuelo, empli d’émotions. Roman aux allures épistolaires – outre l’alternance de point de vue, il y a aussi échange de mails, conversation en ligne, cartes postales – La fille qui n’aimait pas les fins est un livre sur l’amour de la lecture mais c’est surtout un livre sur le deuil et la filiation; les auteurs abordent également des sujets tels que la famille recomposée ou le premier amour. Le texte est facile d’accès, entraînant et bourré d’émotions. Qu’elles soient drôles, joyeuses ou tristes, elles sont décrites avec beaucoup de justesse, rendant la lecture agréable, touchante voir bouleversante. Et même si l’on devine rapidement qui est Manuelo, ça ne gâche en rien la lecture ni même le final qui réserve malgré tout quelques révélations non moins attendrissantes.
Ce qu’en pense Gabrielle:
Gros coup de coeur! C’est une belle histoire drôle et triste à la fois. On devine avant Maya qui est Manuelo et c’est beau de la suivre jusqu’à ce qu’elle comprenne. Belle rencontre et beaucoup d’émotions!
Lu à deux voix dans le cadre du Défi Babelio Junior 2016 2017.
Yaël Hassan sur le blog
Pollyanna
Auteur: Eleanor H. Porter
Traductrice: Elisabeth Luc
Éditeur: Zethel
Collection: Jeunes Ados
Pages: 254
Quatrième de couverture:
Quand le père de la jeune Pollyanna Whittier décède, la petite fille est envoyée vivre chez sa tante Polly à Beldingsville, dans le Vermont. Mais autant Pollyanna est lumineuse et passionnée, autant sa tante hurle dès qu’une porte claque ou qu’une fenêtre reste ouverte. Cependant Pollyanna a été élevée en apprenant à voir toujours le bon côté des choses, grâce au jeu du bonheur. Peu importe que la situation soit dramatique, il est toujours possible de trouver matière à être heureux. Un dîner composé de pain et de lait dans la cuisine est accueilli avec ravissement. Une chambre spartiate sous les combles ? La vue depuis la fenêtre est splendide, bien mieux que n’importe quelle décoration. Et alors que Pollyanna commence à connaître les habitants du village, sa gaieté et sa joie de vivre se répandent : un par un, les voisins, revêches, tombent sous son charme, comme Mme Snow, une éternelle insatisfaite, et M. Pendleton, qui vit comme un ermite. Mais un événement tragique va bouleverser la vie de Pollyanna. Arrivera-t-elle à dépasser cette nouvelle épreuve ?
Ce que j’en pense:
Orpheline, Pollyanna vient s’installer chez sa tante Polly, femme austère et froide, avec l’espoir d’y trouver une famille. Mais cette dernière n’y voit que l’occasion de faire son devoir et se met à régenter la vie de sa nièce dans cet optique: « faire son devoir ». Pollyanna n’en perd pas pour autant sa gaieté et trouve le temps de vivre et d’aider son prochain comme le lui a appris son père, pauvre pasteur, en jouant au jeu du bonheur. Ce jeu consiste à tirer le positif de chaque situation et à se réjouir même lorsque la situation parait désespérer. Et peu à peu Pollyanna amène la joie dans tous les cœurs. Quand le destin se tourne contre la fillette, c’est tout le village qui se ligue pour l’aider à retrouver le sourire.
Pollyanna fait parti des classiques de la littérature jeunesse américaine, qui connut un grand succès dès sa sortie en 1913. Il faudra attendre 1929 pour qu’il arrive en France, puis 2016 pour qu’ils apparaissent sur les étals des libraires. Cela est d’autant plus surprenant que Pollyanna a tout de l’héroïne à qui l’on s’attache immédiatement. Eleanor H. Porter fait parti de ces auteurs qui véhiculent un message fort d’amour, de respect et de bienveillance à l’égard des enfants et de son prochain. Au travers de Pollyanna, elle démontre l’importance de la communication bienveillante tant pour les enfants que pour les adultes. Cela entretient la confiance en soi et en l’autre mais développe aussi l’empathie et l’amour.
Pollyanna est le récit touchant d’une petite fille qui aime la vie et les gens. A lire et faire découvrir pour toutes les émotions véhiculées, véritable message de Paix!
Contes de la Rue Broca L’intégrale
Auteur: Pierre Gripari
Illutrateur: Claude Lapointe
Editeur: Grasset Jeunesse
Pages: 193
Quatrième de couverture:
Des contes devenus de véritables classiques de la littérature jeunesse, guidés par l’humour facétieux, le sens du rythme et la fantaisie inimitable de ce magicien des mots qu’était Pierre Gripari, illustrés avec complicité et malice par Claude Lapointe.
Ce que j’en pense:
Cette année dans le cadre de l’instruction en famille, j’ai décidé d’ajouter ce que j’appelle des lectures offertes, c’est à dire des histoires que je lis à mes filles et au sujet desquelles nous discutons. Nous avions tenter ces lectures l’année dernière mais rapidement elles s’étaient transformées en lectures partagées, les fille souhaitant lire avec moi. Généralement elles font du dessin ou du coloriage pendant qu’elles m’écoutent aussi je trouve que les contes sont un bon support pour ce type d’échange, chaque histoire étant indépendante… Pour le moment nous lisons tellement de choses que nous n’avons pas trouvé un rythme régulier et nous avons traîné notre premier titre trop longtemps mais on ne peut qu’aller en s’améliorant.
Les contes de la Rue Broca font parti des classiques à avoir dans sa bibliothèque, Pierre Gripari semble les avoir écrit pour qu’ils plaisent autant aux enfants qu’aux adultes. Tantôt cruels, tantôt tendres, ces contes sont surtout très drôles. Tout comme les contes de Grimm ou d’Andersen, les contes de Gripari laissent une empreinte forte et indélébile dans les esprits.
Les éditions Grasset ont réuni l’intégralité de ces contes dans un magnifique ouvrage illustré par Claude Lapointe dans un style unique et coloré, riche en détails… Même si au au final je ne les trouve pas très beaux, il faut reconnaître qu’ils apportent beaucoup à l’oeuvre de Gripari et ne s’oublieront pas facilement non plus. Un livre à lire et relire en famille pour l’apprécier encore plus!
Madame Pamplemousse et le café à remonter le temps
Titre vo: Madame Pamplemousse and The Time Travelling Cafe
Auteur: Rupert Kingfisher
Illustratrice: Sue Hellard
Traductrice: Valérie Le Plouhinec
Éditeur: Albin Michel Jeunesse
Collection : Witty
Pages: 127
Quatrième de couverture:
Il existe à Paris un café au stores rayés de vert et d’or. Sur le bar trône un percolateur argenté. Lorsqu’on y introduit des ingrédients spéciaux et parfumés, il en sort un petit café noir qui transporte celui qui le boit dans l’espace et le temps. Et si Madeleine, madame Pamplemousse et Camembert ont recours à cette invention géniale, ce n’est pas pour faire un paisible voyage dans le temps, mais pour aller chercher dans le passé de quoi sauver le monde de la mélancolie…
Ce que j’en pense:
Après les événements qui se sont déroulés dans le premier volume, Madeleine tente de vivre dans la discrétion auprès de sa nouvelle famille, les Cornichons. Alors qu’un nouveau gouvernement supprime toute joie de vivre des rues de Paris, Madeleine se voit menacée d’être envoyée à l’orphelinat si elle refuse de dévoiler les faits de sa précédente aventure. Afin de trouver de l’aide auprès de Madame Pamplemousse, son ami Monsieur Moutarde, utilise un percolateur qui la transporte au temps des dinosaures. Madeleine n’est pas au bout de ses surprises, à peine a-t-elle eu le temps de retrouver Madame Pamplemousse et le chat Camembert que le voyage se prolonge en Ecosse…
Deuxième volet de la série, Madame Pamplemousse et le café à remonter le temps nous entraîne dans un voyage à travers les pays et les époques. Madeleine, accompagnée de Madame Pamplemousse et du chat Camembert, doit sauver le monde de la tristesse et la mélancolie. Leur voyage a pour but de leur permettre de récupérer des ingrédients plus fous les uns que les autres pour créer une potion qui résoudra leurs problèmes. Rupert Kingsfisher nous entraîne dans une histoire fantastique riches en aventures stupéfiantes sans jamais se défaire de cet humour caustique dont je suis si friande. Les crayonnés de Sue Hellard sont toujours aussi beaux et illustrent délicieusement l’univers magique de l’auteur.
Lu à deux voix avec Gabrielle.
Autre Volume
Bon Dimanche
Marie-Antoinette – La jeunesse d’une reine
Auteur: Fuyumi Soryo
Traducteur: Patrick Honnoré
Editeur: Glénat
Collection: Seinen
Pages: 180
Quatrième de couverture:
Vienne, 1770. La jeune « Antonia », archiduchesse d’Autriche et fille de l’impératrice Marie-Thérèse, entreprend un voyage en France pour vivre auprès de son époux, Louis-Auguste, dauphin de France. Ils ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, et pourtant ils se sont jurés amour et fidélité afin de réconcilier leurs nations respectives. Après une rapide présentation à celui dont elle devra partager la vie, Antoinette se retrouve propulsée dans un nouveau monde: la cour de Versailles. C’est là, dans cet environnement aux codes si déroutants, qu’elle va apprendre à découvrir la personnalité d’un homme quelque peu mystérieux: le futur Louis XVI, roi de France… L’amour pourra-t-il naître d’un mariage arrangé?
Ce que j’en pense:
« Antonia » n’a que quatorze ans quand elle quitte son pays, l’Autriche, pour la France où l’attend Louis-Auguste, le Dauphin. Leurs royales parents ont organisé leur mariage afin d’unir durablement leur pays. Outre le fait qu’elle ne connait pas son époux, Marie-Antoinette va devoir apprendre à vivre à la Cour de Versailles faites de devoirs et de règles qui la dépassent, privée de toute la liberté dont elle bénéficiait jusqu’alors. Faire sa place ne sera pas facile pour cette jeune fille qui va devoir apprendre à s’entourer et à s’affirmer.
La sortie d’un manga de Fuyumi Soryo est toujours un événement en soi, aussi lorsque Babelio me propose de le lire dans le cadre d’une opération « masse critique privilège », c’est carrément une fête!
Fuyumi Soryo a ce talent et ce trait unique qui donne des airs d’oeuvre d’art à chacune de ses planches. Bénéficiant d’une entrée libre au château de Versailles, elle a pu retranscrire le plus fidèlement possible le mobilier, les tapisseries et autres objets du décorum riches en détails. Malgré les quelques libertés prises, on ne peut qu’apprécier la recherche et le travail de l’artiste. En ce qui concerne les personnages, ils sont physiquement à l’image des protagonistes des autres séries de l’auteur mais pas forcément réalistes. Ainsi Louis-Auguste, futur Louis XVI apparaît comme un beau et grand jeune homme, bien loin de l’image que l’on a de lui au travers des descriptions ou des tableaux d’époque. J’ai aussi été surprise par la relation entre les deux jeunes époux loin de ce qu’on en lit habituellement. Louis-Auguste nous est présenté comme un adolescent assez sûr de lui (en dehors d’une ou deux scènes où sa timidité semble resurgir) alors qu’il est généralement décrit comme un garçon maladroit et timide, mal à l’aise en présence de son épouse qui irradie de lumière et de beauté. Les premières planches nous présentent un couple uni et dégageant amour et affection. Maintenant on peut comprendre que pour rendre l’histoire plus romantique, l’auteur aie fait le choix de prendre des libertés qui permettront au lecteur de s’attacher plus facilement aux personnages ou de les rendre plus sympathiques.
Marie-Antoinette – La Jeunesse d’une reine reste un très beau titre, visuellement très esthétique mais dans lequel on ne retrouve pas la précision historique dont on pouvait s’attendre de la part de l’auteur de Cesare. La fan de la mangaka et de Marie-Antoinette que je suis apprécie malgré tout ce titre pour la qualité technique.
Je remercie Babelio et les éditions Glénat pour cette offre de masse critique.
Bon Dimanche
L’Apache aux yeux bleus
Auteur: Christel Mouchard
Editeur: Flammarion
Collection: Grand Format
Pages: 189
Quatrième de couverture:
Herman a 11 ans quand il est enlevé par des Apaches. D’abord traité en esclave, il se montre fort et courageux et gagne le respect de ses nouveaux frères. Dans l’immensité des plaines du Texas, très vite, il devient l’un d’eux, un Apache valeureux qui n’a peur de rien et qui protège sa tribu. Son nom est désormais En Da, le « garçon blanc ».
Ce que j’en pense:
Herman est un jeune texan qui grandit dans une ferme jusqu’à l’âge de onze ans, âge auquel il se fait enlever par des Apaches. Battu, rendu à l’état d’esclave, il est offert à la femme du chef qui en fait son fils. Il comprend vite que sa survie dépend de sa conduite et rapidement il se plie aux règles du jeu et devient l’un d’eux au titre de fils adoptif du chef. Il oublie ses origines, sa langue, sa vie d’avant et devient un guerrier Apache. Aussi lorsque dix ans années plus tard il se voit chasser de sa tribu, il se voit offrir la liberté et un retour dans sa famille…
L’Apache aux yeux bleus est un roman biographique s’inspirant de l’histoire vraie d’Herman Lehmann qui fut enlevé et élevé par les Apaches puis les Comanches. Outre la situation de l’enlèvement d’un enfant blanc par des indiens, l’auteur met en avant le changement radical opéré dans la vie des natifs américains, traqués par les blancs qui ne leur laissent que le choix entre accepter d’être parqués dans des réserves comme des animaux, ou de fuir toute leur vie au risque de voir leur tribu massacrée. Christel Mouchard rend accessible aux jeunes un élément majeur de l’histoire de l’Amérique, faisant passer l’émotion et la cruauté de la situation au travers d’un jeune garçon qui ne redeviendra jamais complètement civilisé, ayant apprécié la liberté offerte par la vie apache.
Récit entraînant qui ne souffre d’aucune longueur, qui fait voyager le lecteur à travers les paysages sauvages du Texas et qui ne peut laisser indifférent.
Lu à deux voix avec Martin 13 ans
Bon Dimanche
Si vous n’avez pas vu « Kubo et l’armure magique » je ne peux que vous conseiller de ne pas passer votre chemin. C’est l’un des meilleurs films d’animation de cette dernière décennie!