Auteur: Johanna Spyri
Illustratrice: Laetitia Zink
Editeur: Gründ
Collection: Lectures de Toujours
Pages: 239
Quatrième de couverture:
Orpheline, Heidi est confiée à son grand-père, qui vit seul dans un chalet isolé, près de l’alpage. La petite fille ne tarde pas à gagner l’affection de son aïeul, pourtant considéré comme un ours par les habitants du village. Les jours s’écoulent en toute harmonie, ponctués par le bruissement des grands sapins, le bêlemnt des chèvres et les découvertes enthousistes de Heidi devant une nature si prodigieuse. Jusqu’à ce que l’enfant soit emmenée par sa tante pour être placée dans une famille aisée de Fracfort, bien loin de ses montagnes chéries.
Ce que j’en pense:
Heidi n’a que cinq ans lorsque sa tante Dete la dépose tel un paquet de linge sale chez son grand-père. Ce dernier vit tel un ermite dans une cabane isolée située dans les hauteurs de Dorflï, un hameau Suisse. La fillette se sent immédiatement chez elle et se fait très rapidement adoptée par cet aïeul que tout le monde craint. Avec Pierre le chevrier, elle passe ses journées dans l’alpage et tisse des liens étroits avec la grand-mère de son ami. Les journées s’écoulent paisiblement; aussi, lorsque trois années plus tard Dete revient la chercher, l’arrachant brutalement à cette vie de paix et de tranquilité, Heidi est loin de se douter ce qui l’attend à Francfort.
Heidi est un grand classique de la littérature pour enfants publié pour la première fois en 1880 (il faudra attendre 1933 pour que la France en acquière les droits légaux). Il a prouvé à travers le temps et ses nombreuses adaptations que c’est un roman incontournable qui touche toutes les générations. On y retrouve des valeurs courantes dans les romans de l’époque: l’amour de la famille, la bonté, la générosité et surtout la liberté.
Alors que sa vie dans l’alpe n’est que bonheur fait de nature et de liberté, Heidi va vivre à Francfort dans un monde saturé par une population aux us et coutumes inconnus et va rapidement sombrer dans la tristesse liée à l’enfermement puis dans la maladie (dépression) provoquée par un violent mal du pays. Au travers du récit, on percoit une critique de la société mondaine à laquelle Heidi n’arrive pas à s’accoutumer, ainsi que la force que peuvent avoir les préjugés. Johanna Spyri semble traduire par les mots un mal-être personnel vis à vis d’une vie à laquelle elle ne se serait jamais adaptée.
Heidi est un roman magnifique qui apporte un regard positif sur la liberté et son importance pour les humains, et surtout les enfants. Heidi est loin d’être sauvage ou inculte, elle est certe naïve et peu éduquée mais elle ouvre un regard pur et bienveillant sur le monde et sur les hommes, apportant par sa candeur – et son magnifique livre illustré – un message de paix et de pardon, véritable chemin de rédomption, à son grand-père.
Un récit fort qui a su trouver un écho dans nos coeurs d’enfants et de mère. Nous avons hâte d’en découvrir la suite, même si ce sera au travers du film d’Alain Gsponer, car le roman n’a pas été réédité depuis des années (je pars en quête d’une occasion intéressante).