challenge·roman

La nuit des temps

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Auteur: René Barjavel

Editeur: Pocket

Collection: Poche

Pages: 381

 

 

 

Présentation éditeur:

Dans l’immense paysage gelé, les membres des Expéditions Polaires françaises font un relevé du relief sous-glaciaire. Un incroyable phénomène se produit : les appareils sondeurs enregistrent un signal. Il y a un émetteur sous la glace… Que vont découvrir les savants et les techniciens venus du monde entier qui creusent la glace à la rencontre du mystère ? « La nuit des temps », c’est à la fois un reportage, une épopée mêlant présent et futur, et un grand chant d’amour passionné. Traversant le drame universel comme un trait de feu, le destin d’Elea et de Païkan les emmène vers le grand mythe des amants légendaires.

Ce que j’en pense:

L’histoire prend place en Antarctique où une équipe de scientifiques français fait une découverte surprenante lors d’un relevé du relief sous-glaciaire: un signal est enregistré, et tout laisse à penser qu’il s’agirait d’un appel au secours. Aider de scientifiques, les plus performants dans leur domaine, venus du monde entier, ils tentent de lever le voile sur ce mystère et partent à la rencontre d’une vie humaine très avancée qui aurait vécu il y a plus de neuf cent mille ans… Elea, jeune femme retrouvée dans les profondeurs du sol polaire, est d’une beauté déconcertante. Elle apporte avec elle nombre d’objets et éléments qui viennent contre-balancer les découvertes scientifiques faites jusqu’ici. Mais surtout elle porte la pureté et la sincérité de son amour pour Païkan; un amour qui transcende les époques et bouleverse les coeurs…

Voilà un roman étonnant dans sa construction et sa narration que l’on peut diviser en deux grandes parties: la recherche scientifique d’un côté, l’histoire d’amour de l’autre. En effet la première partie se focalise complètement sur la découverte scientifique et les enjeux politico-socio-économique qu’elle engendre. Alors que les scientifiques d’origines diverses arrivent à s’entendre et s’associer, faisant passer leur travail et les découvertes avant tout, l’enjeux politique se profil en fond de trame, chaque pays trouvant un intérêt différent et chacun voulant récupérer pour lui seul le fruit du travail de cette poignée d’hommes. On y percoit différents messages de lutte: occident/orient, riches/pauvres… Pourtant lorsque Elea leur raconte son histoire et celle de son pays, on comprend à quel point rien n’a réellement changé en neuf cent mille ans, les hommes s’entretuent toujours et se font la guerre pour des motifs obscures.

Dans la seconde partie qui se base sur les souvenirs d’Elea, on y découvre une vie très évoluée dans un respect de la vie sous toutes ses formes et une organisation rigide mais qui semble pourtant fonctionnée et convenir à tous. Le partage des richesses est équitable et la natalité contrôlée; on note cependant qu’une fois qu’il a un enfant, un couple doit rendre son anneau, bague qui lui permet de se nourrir, se loger, utiliser les véhicules etc, et finir par (sur)vivre en marge de la société, ne subsistant que grâce à la générosité… Mais cela ne semble pas les affecter, au contraire ils percoivent cela comme une régulation de la population, permettant de toujours la maintenir au même niveau. Mais c’est surtout son histoire d’amour avec Païkan qui marque les esprits. Alors qu’Elea explique qu’ils sont attribués l’un à l’autre sur la base d’un calcul informatique qui établie la personne qui sera la plus compatible à l’autre, le lecteur est surpris de voir que cela fonctionne, Elea et Païkan sont en accord parfait sur tout, ils s’aiment d’un amour pur et sincère, un amour d’une telle profondeur qu’ils vont lutter pour rester ensemble, se refusant à un destin qui les séparerait, préférant mourir ensemble que de vivre l’un sans l’autre.

La nuit des temps est un roman qui aborde un grand nombre de thématiques dont celui de la guerre. On ressent les penchants anti-militaristes de Barjavel et son dégoût de la guerre et de la bêtise humaine. L’écriture est magnifique, fluide et l’histoire est transcendée par l’amour. Ce roman m’a pourtant semblé difficile à lire, le côté science-fiction me gêne assez, j’ai eu bien du mal à entrer dans le roman et ce n’est que lorsque Elea raconte son histoire que je me suis enfin sentie happée par les mots; la romance n’est pas étrangère à ce revirement, je me sens bien plus touchée par les mots d’amour, que ceux de la guerre et des horreurs de l’humanités. Cela reste une lecture décevante (j’en avais entendu tant de bien) sur bien des points et je n’irais pas plus loin dans la découverte de cet auteur, préférant rester sur le coup de coeur que j’avais eu en lisant L’enchanteur.

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