Auteur: Jane Austen
Traductrice: Josette Salesse-Lavergne
Editeur: 10/18
Collection: Domaine étranger
Pages: 286
Quatrième de couverture:
Jane Austen jugeait désuet l’engouement de son héroïne Catherine Morland pour les terrfiants châteaux moyenâgeux de Mrs Radcliff et les abbayes en ruine du préromantisme angais. Parodie du roman gothique, satire pleine de saveur de la société anglaise qui prenait ses eaux à Bath, Northanger Abbey est aussi le roman très austenien du mariage et très moderne du « double jeu ».
Ce que j’en pense:
Considéré comme le roman le plus gothique de l’auteur, Northanger Abbey est probablement le moins connu des romans de Jane Austen. Et pourtant, c’est certainement l’un de ces meilleurs récits.
Catherine Morland est une jeune fille de dix-sept ans qui n’a, au dire de miss Austen, rien d’une héroïne. Elle aime les romans gothiques, très en vogue à l’époque (Northanger Abbey fut écrit en 1799), et Jane Austen en fait ici une excellente parodie en travers de la jeune fille qui ne rêve que de vivre une aventure noire dans un vieux château. La naïveté de Catherine, qui frôle parfois la bêtise, associée à une imagination fertile reflète l’aspect critique du roman quant à l’influence que peuvent avoir les romans noirs sur des esprits immatures. L’écriture est tout en ironie; outre l’aspect parodique, Jane Austen y fait aussi une critique de la vie mondaine et superficielle de Bath (comme dans Persuasion).
Véritable roman initiatique, Northanger Abbey met en avant les idées romanesques que l’on retrouve dans tous les romans d’Austen au travers de le relation entre Catherine Morland et Henry Tilney. Cependant, ce dernier étant plus mature que Catherine, leurs discussions permettront à la jeune fille de grandir, la faisant quitter l’adolescence pour aboutir à un dénouement très austenien: le mariage.
A noter: un téléfilm a été réalisé en 2007 pour la BBC. On y retrouve Felicity Jones dans le rôle de Catherine Morland et JJ Field dans celui d’Henry Tilney. L’adaptation est de qualité malgré certaines libertées, ce qui mérite d’être souligné car ce roman ne bénéficie que de très peu d’adaptation.